bon, comme tu le demandes, on fait un débat/vote sur ce site ?
tu proposes quoi comme questions de choix ?=)
Je n’ai pas demandé qu’un vote intervienne sur le forum… Quant à un débat, en général il tend à évoluer vers des considérations de + en + technico-absconses qui finissent par décourager les plus téméraires…
C’est une dérive fatale observée lors de débat organisés par les pouvoirs publics et qui à pour but de désamorcer en douceur la réalité du problème (ex : Grenelle de l’environnement) , la conclusion étant imparable : laisser faire les spécialistes !
Lors des premières manifs anti-nucléaire, la contestation a porté sur ces thèmes, ce qui en a beaucoup limité l'ampleur; le côté positif, c’est que l’industrie nucléaire s’est vue contrainte à un sans ( ?) faute : en quelque sorte la prédiction d’une catastrophe a rendu celle-ci bien moins probable !
Ce choix montre bien que le débat s’il ne se fait pas technique devient inaudible, alors que la vraie dimension est tout sauf technique.
Un débat véritable devrait porter sur un choix de société, sur le bien commun, sur un-mode-de-vie-ensemble, mais ce débat est récusé d’avance : les impératifs économiques, techniques auraient une si grande logique qu’elle contraindrait les politiques à renoncer à tout choix délibéré pour s’effacer devant la toute puissance des chiffres.
Ces chiffres montrent à ceux qui veulent bien y réfléchir que le quantitatif prévaut sur le projet, et le comment sur le pourquoi.
Peut-on encore aujourd’hui parler de projet commun alors que la tyrannie des chiffres nous isole chaque jour davantage ?
Notre situation est assez bien résumée par la blague de l’ivrogne qui cherche, la nuit, sa clé sous un réverbère : ce n’est pas là qu’il l’a perdue, mais c’est le seul endroit où il y voit clair…
Les dérives de la finance ne sont rien d’autres que l’application à grande échelle de cette même démarche.
+ ce genre d'infos sera connu et + le public sera averti et VOTERA contre.
C’est à espérer que l’opinion publique évolue dans un sens plus critique, cependant j’ai beaucoup de réserves quant au sens du vote, j’ai tendance à en penser la même chose que du débat… Pour qu’un vote ait une valeur il faudrait que les électeurs soient pleinement informés, donc que les médias soient libres de toute influence, que la démocratie soit active, que les partis tendent (au moins quelques-uns !) vers un bien commun, bref, des conditions loin d’être remplies et qui, si elles l'étaient rendraient probablement le vote inutile.
Je dois souligner pour revenir à ce reportage, comme à tous ceux du genre, qu’il peut jouer un rôle contraire en rassurant l’opinion publique.
Je m’explique : soumis en permanence à la justification du bien fondé de la politique nucléaire par tous les médias, chacun garde cependant un certain doute, que quelques émissions plus critiques puissent se faire entendre joue un rôle cathartique et légitime ces craintes en leur fournissant un statut par délégation. C’est ce que fait N. Hulot lorsqu'il représente et met en images notre indignation devant le saccage de la planète, et du coup nous dispense
d’être nous même véritablement cette indignation.
"Dans la société du spectacle, la vérité est un moment du mensonge", écrivait Guy Debord.