Le Grenelle avait confié à l’Ademe la mission d’étudier le bilan environnemental des biocarburants. Le rapport rendu par l’Agence, après neuf mois d’études et de consultations, fait la part belle aux vertus des éthanols de blé, de maïs ou de betterave pour la plus grande satisfaction de la filière agricole...
Ce sont les premiers à avoir réagi à la publication, en fin de semaine dernière, du rapport de l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’énergie) sur les "Analyses de Cycle de Vie appliquées aux biocarburants de première génération consommés en France". Saluant les données actualisées publiées par l’Ademe, la Confédération Générale des Planteurs de Betterave (CGB), ou bien le Syndicat Natioanl des Producteurs d’Alcool Agricole (SNPAA) ont salué le "bon bilan environnemental et énergétique de la filière bioéthanol". Il réaffirme leur foi en la seule énergie renouvelable et imédaitement disponible qui soit une alternative à l’essence en s’appuyant sur les conclusions du rapport sur els gaz à effet de serre (GES) : "Hors changement d’affectation des sols, la réduction du niveau d’émission de gaz à effet de serre se confirme pour l’ensemble des filières, le gain qu’elles présentent étant supérieur à l’incertitude ou à l’influence des choix méthodologiques. Le niveau exact de réduction est plus délicat à évaluer et dépend fortement de différentes hypothèses. Les trois paramètres pilotant ces niveaux restent le rendement agricole à l’hectare, les apports d’engrais et émission N2O afférentes), ainsi que l’intensité et les sources énergétiques du procédé de transformation".
Le compte n’y est pas
Si les biocarburants affichent un bilan correct (60 à 80% d’émissions en moins), ils le doivent au maïs, à la betterave ou au blé. L’affaire est plus délicate dès que l’on s’intéresse à la filière ETBE, qui est une autre forme d’utilisation de l’éthanol. Parrallèlement, les pouvoirs publics mettent en avant l’augmentation de 71% des volumes d’agrocarburants distribués dans les stations essence. Un volume qui porte à 5,71% l’ensemble des biocarburants vendus dans le pays, Un résultat tout proche des 6,25% fixés comme objectif 2010 par le gouvernement. Le satisfecit général du rapport ne creuse pourtant pas la simple équation soulevée par les ONG et certains scientifiques : près de 7% de biocarburants (dont le coefficient moyen est de 60% de réduction de CO2) utilisés en France en 2010, cela ne résout que de 4% le niveau de baisse des GES dans les transports. Encore trop loin d’un début de solution. Surtout que les détracteurs des biocarburants, voient plus large, et martelle leur leitmotiv : le problème de l’attribution des sols. Les Amis de la Terre, par exemple, remarquent : « Si l’on intègre l’effet du changement d’affectation des sols indirect aux résultats de l’étude, le jugement est sans appel : l’huile de palme produite après avoir rasé des forêts, destinée à produire des agrocarburants ou à remplacer l’huile alimentaire de colza française détournée pour les agrocarburants, est une catastrophe climatique ! En intégrant les émissions dues à la déforestation en Indonésie, le bilan GES de l’huile de colza est le double de celui du diesel qu’il remplace".
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