Un groupe interministériel d'experts a évalué la facture du changement climatique en France et son impact. L'addition pourrait être de plusieurs milliards d'euros par an.
Le rapport remis, hier, au ministre du Développement durable, Jean-Louis Borloo, par l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc), est alarmant.
Travaillant à partir de deux scénarios sur le changement climatique (un premier plutôt pessimiste et un second optimiste), les experts s'accordent pour dire que le changement climatique est, aujourd'hui, une réalité et que ces conséquences auront un impact significatif sur notre environnement et nos modes de vie. Ils recommandent la mise en place d'un « apprentissage de la vulnérabilité ».
Ressources en eau
Un déficit de deux milliards de mètres cubes par an pour les besoins de l'agriculture, de l'industrie et l'alimentation en eau potable serait observé vers 2050. Les zones déjà concernées aujourd'hui par des déficits en eaux seront les plus touchées.
Agriculture
Le réchauffement climatique devrait entraîner une hausse des rendements agricoles jusqu'en 2100, notamment du blé. Mais les aléas climatiques et la multiplication des canicules du type de celle de 2003 pourraient représenter un coût de 300 millions d'euros par an pour une culture comme le blé, si on ne s'adapte pas d'ici là.
Risques naturels
Le retrait-gonflement des argiles (contraction du sol en raison de la sécheresse) pourrait endommager les bâtiments (fissures) à hauteur d'un milliard d'euros par an en 2100. Ce coût pourrait être multiplié par quatre à cinq, si on continue d'urbaniser les zones à risques.
La montée des eaux sur les côtes pourrait concerner plusieurs centaines de milliers de personnes. Le risque côtier pour les régions de l'Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Normandie) est classé au niveau élevé.
Pour la seule région Languedoc-Roussillon, 140 000 logements (contre 15 000 aujourd'hui) ainsi que 10 000 entreprises sont situés dans une zone affectée par un risque de submersion définitive ou d'érosion, d'ici à 2100.
Pour cette seule région, le coût pourrait s'élever à plusieurs dizaines de milliards d'euros.
Tourisme
Le réchauffement entraînera une dégradation du confort climatique en été dans l'ensemble du pays. Une baisse significative du chiffre d'affaire estival est attendue à l'horizon 2100. Dans les Alpes, la diminution du manteau neigeux réduira la fiabilité de l'enneigement.
Plan national
Un plan national doit être élaboré, d'ici à 2011, pour pointer des mesures d'adaptation susceptibles de limiter les impacts négatifs du réchauffement climatique.
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