L'urgence de l'emploi

Débats philosophiques et de sociétés.
recyclinage
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L'urgence de l'emploi




par recyclinage » 02/12/09, 15:31

Si vous cherchez un emploi (aux États-Unis, ndt) en ce moment, vos perspectives sont épouvantables. Il y a six fois plus d'Américains à la recherche d'un travail que de créations de postes, et la durée moyenne de chômage - le temps qu'un chômeur met en moyenne pour chercher un emploi - est de plus de six mois, le niveau le plus haut depuis les années 1930.

On pourrait penser, alors, que l'action en faveur de l'emploi soit une des premières priorités du gouvernement. Mais maintenant que l'effondrement financier a été évité, toute notion d'urgence semble avoir déserté le débat politique, pour faire place à une étrange passivité. Le sentiment dominant à Washington semble être qu'on ne peut ou qu'on ne doit rien faire de plus, qu'on devrait simplement attendre que la reprise économique finisse par toucher les travailleurs.

C'est une erreur et elle est inacceptable.

Oui, la récession est sans doute derrière nous techniquement, mais cela ne veut pas dire que le plein emploi est là, sur le point d'arriver. Historiquement, les crises financières n'ont pas juste été suivies de récessions sévères, mais aussi de reprises anémiques : il faut en général des années pour que le taux de chômage revienne à des niveaux relativement normaux. Et tout indique que les retombées de la dernière crise financière suivent le schéma habituel. Selon la Réserve fédérale, par exemple, le taux de chômage, actuellement de 10,2%, restera supérieur à 8% - un chiffre qui aurait paru désastreux il n'y a pas longtemps - jusque dans le courant de l'année 2012.

Et les dégâts causés par un taux de chômage élevé persistant dureront bien plus longtemps. Les chômeurs de longue durée peuvent perdre leurs compétences, et même lorsque l'économie reprend, ils ont tendance à avoir des difficultés à trouver un emploi, parce que les employeurs potentiels les considèrent comme peu rentables. Dans le même temps, les jeunes diplômés entrant sur un marché du travail comme celui-ci commencent leur carrière avec un gros handicap - et en paient le prix tout au long de leur vie salariée, par des salaires moins élevés. Ne pas agir contre le chômage n'est pas seulement cruel, c'est manquer de vision à long terme.
Alors il est temps d'adopter un plan d'urgence pour l'emploi.

En quoi un plan pour l'emploi est-il différent d'un second plan de relance ? C'est une affaire de priorités. Le plan de relance Obama 2009 était focalisé sur la reprise de la croissance économique. Il était, en fait, basé sur la croyance que si on créé du PIB, les emplois vont suivre. La stratégie aurait pu fonctionner si la relance avait été assez forte - mais elle ne le fut pas. Et en matière de réalité politique, difficile de voir comment le gouvernement pourrait faire passer une seconde relance suffisamment forte pour rattraper le manque à gagner du départ.

Donc notre meilleur espoir aujourd'hui réside dans un plan un peu moins cher qui serait plus rentable en termes d'emplois. Un tel plan devrait éviter les mesures telles que des baisses d'impôts généralisées, qui au mieux n'entraînent que des créations d'emplois indirectes, avec pas mal de pertes possibles en chemin. Au lieu de cela, il devrait consister en des mesures qui sauvent ou créent des emplois plus ou moins directement.

Une telle mesure serait une autre série d'aides aux gouvernements locaux ou aux états acculés, qui ont vu leurs recettes fiscales s'effondrer et qui, contrairement au gouvernement fédéral, ne peuvent emprunter pour couvrir un manque à gagner temporaire. Davantage d'aides permettraient d'éviter à la fois une détérioration drastique des services publics (et en particulier l'éducation) et la suppression de centaines de milliers d'emplois.
En attendant, le gouvernement fédéral pourrait fournir des emplois en... fournissant des emplois. Il est temps d'adopter au moins un petit plan du type Works Progress Administration comme sous le New Deal, qui offrirait des emplois publics à des salaires relativement bas (mais bien plus élevés que rien). Des voix s'élèveraient pour protester contre ces emplois aidés, mais de belles réussites sont nées de la WPA. Et l'essentiel est que le service public peut créer de nombreux emplois à un coût relativement modeste. Dans une proposition à paraître aujourd'hui, l'Economic Policy Institute, un think tank progressiste, affirme qu'une dépense de 40 milliards de dollars par an sur trois ans en emplois de service public créerait un million d'emplois, ce qui semble à peu près correct.

Enfin, on peut offrir aux entreprises des incitations directes en faveur de l'emploi. Il est sans doute trop tard pour un plan de maintien de l'emploi, comme la subvention très réussie que l'Allemagne a offert aux employeurs qui gardaient leurs employés. Mais on pourrait encourager les employeurs à embaucher à mesure que l'économie progresse. L'Economic Policy Institute propose un crédit d'impôt pour les employeurs qui augmenteraient leur masse salariale, ce qui vaut certainement le coup d'essayer.
Tout ceci coûterait de l'argent, sans doute plusieurs centaines de milliards de dollars, et creuserait le déficit budgétaire à court terme. Mais il faut comparer cela au coût élevé de l'inaction face à une urgence sociale et économique.

Plus tard dans la semaine, le président Barack Obama va tenir un « sommet pour l'emploi ». La plupart des gens à qui je parle sont cyniques à propos de l'événement, et n'attendent que des gestes symboliques de la part du gouvernement. Mais ce n'est pas une fatalité. Oui, nous pouvons créer davantage d'emplois - et oui, nous le devrions.

Paul Krugman © 2009 The New York Times News Service


http://www.rtbf.be/info/economie/chroni ... loi-165663
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par recyclinage » 05/12/09, 18:07

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par phil53 » 06/12/09, 09:13

En tout cas l'emploi pour l'emploi je ne suis pas pour!
L'emploi utile à la société oui
Mais créer des produits, un besoin comme c'est le cas aujourd'hui, NON
Nous arrivons à un stade ou il faut changer nos mentalités.
Est ce que nous sommes plus heureux de consommer autant?
Exemple d'emplois où il faudrait mieux payer les gens à faire autre chose d'utile au bien commun.
Fabrication, distribution de prospectus. Je ne comprends pas que les commuines ne taxent pas çà.
Fabrication, distribution de tous les soit disant cadeaux (gadgets gratuits) donnés à l'occasion d'achats surtout par correspondance. Mais aussi dans les fast food et produits genre Kinder
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par oiseautempete » 06/12/09, 10:46

phil53 a écrit :Fabrication, distribution de tous les soit disant cadeaux (gadgets gratuits) donnés à l'occasion d'achats surtout par correspondance.


Les babioles gratos c'est du 100% chinois...du gâchis pur et simple vu que c'est en général inutile et inutilisable ou en tout cas très peu durable: comme emploi c'est juste des distributeurs, qui sont d'ailleurs fort mal rémunérés...
Les emplois de fabrication perdus sont partis en Chine et autres pays à main d'oeuvre pas chère, le déficit d'emplois va se creuser de plus en plus dans nos sociétés vu qu'on fabrique de moins en moins localement...au profit d'emplois de service qui dureront le temps que les vieux auront encore des sous à dépenser...ou qu'il y aura assez de bobos qui auront besoin de larbins pour leur torcher le c...
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par phil53 » 06/12/09, 12:35

il suffirait sans doute de remettre l'énergie à sa vraie valeur.
C'est à dire celle équivalent à un travail à la force des muscles.
Comme ça il y aurait certainement moins de gens sur les routes prêts à aller le dimanche dans un super marché pour baver d'envie devant des trucs pas réellement indispensables mais dont personne ne sait se passer.
Ainsi on redécouvrirait peut être la joie d'une ballade près de chez soi même s'il fait pas du soleil.
On est réellement conditionné par le matraquage publicitaire. Il n'y qu'a regarder l'impact de celui du vaccin. Au début personne dans les centres maintenant il y a la queue
Le monde d'Aldoux Huxley a pris forme!
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par Christophe » 07/12/09, 14:14

Emploi : les promesses de l'économie verte

Christine Lagoutte, 07/12/2009

Le cabinet Michael Page a identifié 17 métiers particulièrement portés par l'écologie.

Cela devrait mettre un peu de baume au cœur des cadres français éreintés par la crise de l'emploi : une étude, réalisée par le cabinet de recrutement Michael Page (1), explique qu'il reste des secteurs demandeurs de compétences et souffrant de cette fameuse «pénurie de talents», tant décriée par les responsables de ressources humaines.

Les équipes de Michael Page les ont identifiés et regroupés dans l'appellation «emplois verts» : il s'agit tout à la fois de métiers nouveaux, mais aussi de fonctions existantes et qui évoluent au rythme de l'engouement pour l'écologie. «Nous avons voulu mettre en exergue ces nouveaux métiers qui n'existaient pas il y a dix ans, comme celui de chef de projet énergies renouvelables, expert en bilan carbone ou ingénieurs ou responsables développement durable», remarque Nicolas Vermersch, directeur général de Michaël Page France et auteur de l'étude.

Sept secteurs d'activités (parmi lesquels les énergies renouvelables, l'environnement, le développement durable, le commerce équitable ou l'investissement responsable…) sont décortiqués pour mettre en valeur 17 métiers particulièrement porteurs (60 % d'entre eux ont moins de dix ans d'existence).

«Le secteur des énergies renouvelables constitue l'un des vecteurs les plus importants de création d'emplois», indique Nicolas Vermersch. À lui seul il pourrait représenter, d'ici à 2020, quelque 60 000 emplois contre 5 000 aujourd'hui, soit 10 % du total des créations d'emplois verts.

Autre constatation : travailler dans l'emploi vert peut rapporter gros. «Les niveaux de rémunérations sont supérieurs de 10 à 15 % pour les mêmes postes dans des secteurs traditionnels», ajoute-t-il. Enfin les besoins des entreprises ne touchent pas que les métiers techniques mais concernent l'ensemble des fonctions (juridiques, achats…). De bon augure à l'heure du sommet de Copenhague qui s'ouvre aujourd'hui sur le climat...

(1) Étude de fonctions et rémunérations - Emplois verts.


Source: http://www.lefigaro.fr/emploi/2009/12/0 ... verte-.php
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par recyclinage » 07/12/09, 16:37

phil53 a écrit :chose d'utile au bien commun.


genre plus d'encadrement dans les maison de repos et hôpital gériatrique.

encadrement des jeunes dans des maison de quartier assemblé de façon a ressembler au bde ( bureau des étudiants ) dans les université

plus d'homme à l'entretien des parc et jardin communaux ( pour pouvoir élever des arbres fruitier et autre fleur )


,...

avec un peu de dextérité il y a moyen que c'est personne s' auto subvienne grâce au travaille commun et ne dépendrais pas des bien de la communauté

je suis certain que les travaux encourageant sur ces sujets peuvent les aider intrinsèquement ainsi que la communauté
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Ahmed
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par Ahmed » 08/12/09, 19:49

Mode naÏf on;
Comment une société entièrement orientée vers des gains constants de productivité peut-elle s'étonner de voir diminuer l'emploi?
La schizophrénie aurait-elle encore frappé? Mais alors, que fait la police?
Mode naïf off;
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par sen-no-sen » 08/12/09, 20:15

Il n'y a qu'a regarder la baisse du nombre d'exploitations agricole en France: 1,6 millions en 1970 à 600 000 de nos jours, il y a un hic non?
Si l'on généralisait l'agriculture bio on pourrait générer des centaines de milliers d'emplois, c'est pas les pistes qui manque!
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par oiseautempete » 09/12/09, 10:06

Ahmed a écrit :Mode naÏf on;
Comment une société entièrement orientée vers des gains constants de productivité peut-elle s'étonner de voir diminuer l'emploi?


Pourquoi en est-on arrivé là? Les clients veulent toujours moins cher, un Chinois propose sa camelotte, c'est de la camelotte mais ça coûte si peu, alors ça se vend...l'industriel Français, pour pouvoir réduire le prix de ses produits doit gagner en productivité et réduire ses marges et le cercle vicieux est amorcé, en pas qu'un peu: on automatise, on robotise, on "dégraisse" (parfois le personnel est divisé par 3 avec un volume de production supérieur) , finalement les Chinois voyant que leurs exportions stagnent automatisent aussi, et alors l'industriel Français met la clé sous le paillasson...
C'est aussi simple que ça...
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