Climat : la Chine sceptique sur le financement à court terme
Alors que les 27 pays de l'Union Européenne viennent d'annoncer à Bruxelles le déblocage en trois ans d'une somme de 7,2 milliards d'euros pour aider les pays en développement à faire face au réchauffement climatique, la Chine répond depuis la conférence sur le climat de Copenhague que ce n'est pas la solution.
La réponse n'a pas tardé. Alors que les 27 ont réussi à se mettre d'accord sur une aide immédiate aux pays en développement, la Chine rétorque par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères, He Yafei, que le financement à court terme n'est pas la réponse.
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«Ce dont on parle, c'est du court terme et je dis que ça ne suffit pas. Cela n'est pas la clé» (du problème), a-t-il déclaré au cours d'un point de presse.
Le représentant du G77 - qui regroupe 130 pays en développement - a été plus sévère encore avec l'annonce européenne d'une telle aide, jugée «insignifiante». «C'est non seulement insignifiant mais cela nourrit en réalité encore plus la défiance sur les intentions des leaders de l'Union européenne à l'égard du changement climatique», a déclaré le délégué soudanais, Lumumba Stanislas Dia-Ping, dont le pays préside le G77.
«Mais que ferons-nous dans trois ans ?»
«C'est relativement facile pour les pays développés de présenter des chiffres pour le court terme. Mais que ferons-nous dans trois ans ?», s'est de son côté interrogé He Yafei. «Si on doit s'engager jusqu'en 2050, je doute de la sincérité de l'engagement des pays développés : pourquoi ne parlent-ils pas de leur engagement financier jusqu'en 2050 ?», a-t-il ajouté.
«Le plus important serait d'avoir un mécanisme opérationnel au moins à moyen terme, assurant des fonds aux pays en développement», a jugé le ministre chinois, rappelant la responsabilité historique des pays développés dans l'accumulation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
100 milliards de dollars nécessaires
Lors d'un sommet à Bruxelles où les pays de l'Union européenne ont tenté d'harmoniser leurs positions sur le réchauffement climatique pour peser à Copenhague, il a été décidé vendredi de verser 2,4 milliards d'euros par an pendant trois ans (2010, 2011 et 2012), pour venir en aide aux pays les plus vulnérables face au réchauffement.
A Copenhague, c'est justement sur cette aide des pays riches aux pays en développement que les discussions butent pour l'instant. Pour le G77, la signature d'un accord contraignant sur une baisse d'émissions de gaz à effet de serre est liée à une aide financières des plus riches. Pour faire face au réchauffement climatique, les besoins ont été évalués à quelque 100 milliards de dollars.
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