L'inflation des prix depuis l'an 2000 en France

[bernardd]

Merci, merci...ben j'y ai passé presque 30 minutes! Commences par répondre au A) par exemple...

Sauf que si tu avances en même temps en mélangeant tous les points, je ne sais plus quoi faire :-(

- Oui je pensais à celle des prix mais comme pour LES inflations, LES déflations sont liées.

Il y des relations entre elles, mais il faudrait passer un peu de temps à les décrire. En particulier, une des relations entre inflation monétaire et inflation des prix est du type vitesse par rapport à accélération, ie dérivée à intégrale : quand les prix diminuent, la masse monétaire continue à augmenter, mais moins vite.

Et il s'agit d'une relation artificielle liée à notre définition actuelle de la monnaie, pas d'une relation de base.

[Obamot]

A priori il semblerait qu'actuellement les "ingrédients" pour aller vers une situation de "stagflation" seraient réunis

...mais vu que la consommation n'a pas baissé, je dois sans doute me tromper

Si tu ne prends pas en compte les bons paramètres t'es vite recalé!

[bernardd]

En fait, il faudrait commencer par le début :

est-il clair que quand la masse monétaire augmente, la monnaie perd de sa valeur ?

Et vous rendez-vous compte de ce que signifie concrètement une augmentation de 10% par an depuis 1997 au moins ?

Chaque année, la masse monétaire par rapport à l'indice 100 en 1997, et la valeur de 1€ par rapport à la masse monétaire.

x1,1 1 €
1997 100 1,00
1998 110 0,91
1999 121 0,83
2000 133 0,75
2001 146 0,68
2002 161 0,62
2003 177 0,56
2004 195 0,51
2005 214 0,47
2006 236 0,42
2007 259 0,39
2008 285 0,35
2009 314 0,32
2010 345 0,29

Est-ce clair pour l'effet de l'augmentation de la masse monétaire ?

Nota : l'augmentation de la masse monétaire de 10% par an date de bien avant 1997 : l'effet depuis 1970 est encore bien pire...

x1,1 1 €
1970 100 1,000
1971 110 0,909
1972 121 0,826
1973 133 0,751
1974 146 0,683
1975 161 0,621
1976 177 0,564
1977 195 0,513
1978 214 0,467
1979 236 0,424
1980 259 0,386
1981 285 0,350
1982 314 0,319
1983 345 0,290
1984 380 0,263
1985 418 0,239
1986 459 0,218
1987 505 0,198
1988 556 0,180
1989 612 0,164
1990 673 0,149
1991 740 0,135
1992 814 0,123
1993 895 0,112
1994 985 0,102
1995 1083 0,092
1996 1192 0,084
1997 1311 0,076
1998 1442 0,069
1999 1586 0,063
2000 1745 0,057
2001 1919 0,052
2002 2111 0,047
2003 2323 0,043
2004 2555 0,039
2005 2810 0,036
2006 3091 0,032
2007 3400 0,029
2008 3740 0,027
2009 4114 0,024
2010 4526 0,022

[Christophe]

Ben si on est en 2010, ca fait une "augmentation" de 1.1^13 (ou 12) ? Non?

Si on commence à parler des rapports entre différentes monnaies, cela devient encore plus compliqué !

Euh je crois qu'Obamot a bien résumé la complexité de la situation de l'inflation (et des mécanismes de la macro économie) pour ne pas la compliquer encore d'avantage: restons donc en EURO et en France (si possible pour Obamot)...

Je crois que c'est Bernardd le plus calé d'entre nous dans cette discussion, donc laissons lui le plaisir de nous instruire...

ps: c'est quoi un PIB durable?

reps: suis pas loin d'être recalé là

[bernardd]

Ben si on est en 2010, ca fait une "augmentation" de 1.1^13 (ou 12) ? Non?

oui mais c'est abstrait : je vous ai mis le calcul.

Et si on prend les vrais chiffres que la BCE diffuse depuis 1997, on est en moyenne à ça. Les économies en euro sur un compte en banque ont perdu 71% de leur valeur depuis 1997 et 97,8% depuis 1970...

Je crois que c'est Bernardd le plus calé d'entre nous dans cette discussion, donc laissons lui le plaisir de nous instruire...

Disons que j'en avais marre de ne pas comprendre, alors j'ai cherché :-)

Le problème est que si je sais bien comprendre et modéliser les principes, je ne connais pas le vocabulaire purement économique, particulièrement abscons quelquefois : comme s'il s'agissait de secrets accessibles aux initiés seulement :-)

ps: c'est quoi un PIB durable?

Je ne sais pas comment l'appeler, alors je l'appelle comme cela.

Dans ce qui est produit et valorisé dans le PIB, il y a les services et le volatile : ce qui ne dure pas, et n'a plus d'existence une fois fini. La pain au chocolat est aussi dans cette catégorie.

La construction d'une maison est différente : elle restera longtemps, et intègre aussi le changement de statut de la terre qui la supporte.

La construction d'une voiture est assez durable, mais pas éternelle.

Il dit y avoir une manière de trouver cela dans le PIB, mais je ne la connais pas.

[Obamot]

Oulàh! Ne nous emballons pas. Pour utliser la méthode avec le PIB, il faut connaître le "trend" de l'inflation "prévue", et faire la différence par rapport à l'inflation "réelle" (inflation nominale). C'est pourtant "simple" non? (joke inside) Ainsi on passe outre l'inconnue de l'influence des "agents économiques" puisqu'ils seront de facto contenus, ‘and so on’ le tour est joué.... J'ai bon? (...si oui, Merci! Pas d'applaudissement, et je ne réponds pas aux questions )

Est-ce clair pour l'effet de l'augmentation de la masse monétaire ?

Ok, on a compris le principe. Question: si la masse monétaire augmente, j'imagine que c'est parce que l'endettement augmente (i.e. l'argent dette). Mais si on imagine une seconde que les emprunts diminuent durant la période à évaluer, que se passe-t-il? On va réduire l'inflation? Puisque la différence entre l'inflation "prévue" et l'inflation réelle va se réduire...

Quid du fait qu'en même temps l'économie, elle aussi, se développe et créer "de la valeur" (car le produit de l'endettement est toujours pour faire des acquisitions, soit pour acheter des biens mobiliers, immobiliers, des services etc.... )?
Quid encore du "remboursement de la dette", qui doit aussi avoir une incidence sur la baisse de l'inflation non? (moins le pourcentage des "du croire", mébon, il doit se situer dans une fourchette connue... donc prévisible).

[Christophe]

Le hasard fait bien les choses y a eu un reportage au JT de FR2 sur la montée des prix de l'alimentaire liée au matières premieres (qui ont beau dos car on parie que ca ne baissera pas ou pas assez lorsque les cours baisseront)...

A voir ici: http://jt.france2.fr/player/13h/index-f ... t=20100927
Ca commence vers 13:17 après l'interview de l'invité du mi journal.

Alors les grandes surfaces (qui margent et se foutent de la gueule des producteurs) accusent bien évidement les industriels...Evidemment pas question qu'elles rognent leur marges...

Alors qui dit les prix ne montent pas?

[Christophe]

Et un 2ieme coup de pouce du hasard: http://www.dailymotion.com/video/xeynin ... et-fe_news

[Obamot]

...c'est un peu l'histoire du serpent qui se mord la queue.

Soit:
— si on augmente les prix, on baisse la consommation.
— si on baisse la consommation on booste l'inflation parce que les entreprises vendent moins, donc empruntent plus....

Ce qu'il faudrait c'est baisser les prix et augmenter les salaires...

(ok, si il y a un patron dans la salle, je sors —>[] )

Mais je laisserais d'abord commenter les points ci-avant.

[Christophe]

Un article qui va faire plaisir à pb: http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... vrete.html

Près d'un ménage sur huit sous le seuil de pauvreté

La pauvreté touche 30% des familles monoparentales, ce qui représente plus de 1,6 million de personnes, selon l'Insee.

Près d'un ménage sur huit, dont près d'un tiers des familles monoparentales, vivent sous le seuil de pauvreté qui correspond à 950 euros par mois, selon une étude publiée mardi 28 septembre par l'Insee. Le niveau de vie médian, qui partage la population en deux de telle façon que la moitié des personnes disposent d'un niveau de vie inférieur et l'autre d'un niveau de vie supérieur, s'élève à 19.000 euros par an, soit 1.580 euros par mois, selon cette étude établie sur la base des revenus fiscaux et sociaux jusqu'en 2008.

Le niveau de vie médian enregistre une hausse de 1,7% en euros constants par rapport à 2007. Les 10% de personnes les plus modestes ont un niveau de vie annuel inférieur à 10.520 euros et les 10% les plus aisées un niveau de vie d'au moins 35.550 euros, soit 3,4 fois plus. Le seuil de pauvreté, défini comme l'équivalent de 60% du niveau de vie médian de la population, s'établit à 950 euros par mois.

(...)

Le taux de pauvreté, qui correspond à la proportion de personnes dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, a décru de 1996, où il atteignait 14,5%, à 2004 pour se stabiliser ensuite autour de 13%, précise l'Insee. La pauvreté touche 30% des familles monoparentales, ce qui représente plus de 1,6 million de personnes, ajoute l'Insee.

Alors oui la pauvreté baisse d'après ces chiffres mais alors pourquoi est ce qu'il y a de plus en plus d'inscrits aux restos du coeur? Pourtant l'article parle bien d'euros constants...donc il y a bien une correction par l'inflation...elle n'est peut être pas suffisante (ben oui puisque les loyers ne sont pas pris en compte...)

Cet article montre bien qu'on peut faire dire n'importe quoi aux chiffres...