AVEVA a écrit :Mais à mon avis vous avez grandement sous estimé l’aspect commercial et législatif !
Quenéni pour l'aspect commercial (toute modestie gardée) : les réponses à nos offres pour des services et animations avec des chevaux attelés en milieu urbain sont plutôt positives. D'ailleurs on a déjà eu quelques commandes pour effectuer des animations locales, et on vient d'en faire quelques unes très réussies qui ont suscité de nouveaux intérêt. D'ailleurs, on entend de plus en plus parler de communes qui s'équipent de chevaux pour des services en ville.
L'aspect commercial, je l'ai toujours dit, est bien plus facile à faire avancer que l'aspect technique.On peut tout vendre, le pire comme le meilleur (ma formation commerciale me l'a appris et prouvé), et malheureusement on voit tous les jours que ce qui se vend le mieux n'est pas forcément le meilleur produit (Les voies du marketing sont impénétrables !).
En revanche, techniquement, quand ça ne marche pas, ça ne marche pas, et on peut toujours argumenter dans un sens et dans un autre... et ça ne marchera pas mieux !Pour le législatif c'est effectivement une autre paire de manches ! Mais j'y travaille.
AVEVA a écrit :Vous vivez dans un état de droit où tout ce qui n’est pas autorisé est interdit.
C'est plutôt l'inverse en France :
Ce qui n'est pas interdit est autorisé ! (vive les vides juridiques).
Derrière ce projet d'attelage équestre à assistance électrique nous sommes plusieurs professionnels du secteur équestre (moniteurs) et dans le cadre de notre formation nous avons des enseignements sur tous les aspects du métier, y compris le juridique (droit et assurance compris).
Bref, non seulement nous creusons les questions juridiques mais nous avons aussi la chance d'avoir une sorte de syndicat professionnel particulièrement efficace est compétent : le GHN (Groupement Hippique National). Pour chaque point législatif délicat nous le sollicitons et ses réponses à ce jour sur les questions équestres ont toujours été précises et argumentées (loi, décret, jurisprudence, ...).
En clair, l'attelage en milieu urbain est un sujet assez curieux et qui s'inscrit souvent dans un vide juridique autorisant légalement des situations curieuses. Il faut néanmoins savoir que le code de la route actuel a été fait au départ pour des véhicules tractés par des chevaux !
Le code de la route a bien sûr évolué avec l'arrivée des véhicules à moteur mais
les chevaux restent concernés par ce code de la route : à cheval (ou en attelage) nous sommes considérés comme
un véhicule. Nous devons circuler sur la chaussée, à droite (interdit sur les trottoirs), nous nous arrêtons aux stops et aux feux rouges, etc.
Le
Bon Sens veut néanmoins que tous véhicules circulant sur la voie public répondent au plus élémentaires règles de sécurité : état du véhicule, feux de position (catadioptres), freins, et façon de circuler bien sûr...
Ceci dit il y a de curieuses contradictions. Par exemple, en véhicule à moteur si vous transportez des passagers, la loi autorise 8 personnes avec le permis B (+ le conducteur), au delà il faut des permis particulier en fonction du nombre. En attelage, dans certaine région touristique il y a des attelages à plusieurs chevaux (2, 4, 6, ...) qui transportent plusieurs dizaines de passagers ! Aucune qualification particulière n'est requise.
Dans le même ordre d'idée, un animateur qui encadre des enfants à pied n'a le droit d'encadrer que 8 à 12 enfants (selon l'âge). Les instits ont un régime spécial et dans le cas des baignades (même en piscine) c'est encore différent.
A cheval, un éducateur sportif (moniteur) peut emmener un groupe de plusieurs dizaines d'enfants à cheval, même de moins de 6 ans, y compris pour traverser une rivière ! C'est ridicule, dangereux, inconscient...
mais légal ! (Ceci dit, en cas d'accident, la responsabilité pénale de l'encadrant sera recherchée).
En tant qu'enseignant équestre, à mes débuts j'ai dû emmener des groupes de jeunes enfants en balade à cheval de plus de 20 cavaliers en pleine nature : de la folie pure (j'étais salarié et devais obéir à un patron...) J'ai vite démissionné de ce club mais je vois encore aujourd'hui des choses hallucinantes. (Les sirènes du commerce mercantile sont irrésistibles pour certains !)
AVEVA a écrit :Votre « carriole » assistée d’un moteur devient un véhicule qui doit satisfaire la législation européenne.
Là, j'avoue que je ne me suis pas trop penché sur la législation européenne. Je vais le faire.
AVEVA a écrit :Il y a pire! vous allez souscrire une assurance responsabilité civile.
"Pire" ???
C'est plus que normal d'avoir une assurance, et dans le cas exposé, en plus de la RC, il faut une assurance professionnelle ! A vélo, à pied, en voiture, en attelage ou en avion c'est le B-A BA du bon sens que de souscrire une assurance en RC !
Ma compagnie d'assurance me couvre lors de mes sorties urbaines en attelage, en vélo, en trottinette et même à pied. Elle couvre aussi mes animaux (chevaux, chiens, chats, lapins, poules) et même mon poisson rouge s'il blesse quelqu'un.
Notez que pour les assurances, les animaux sont considérés comme des "meubles" : que mon canari attaque mon voisin ou que ma table de chevet morde un passant, question RC c'est pareil !
Mais même avec toutes les assurances possibles, tous les permis existants, toutes les qualifications imaginables, si vous commettez une faute grave, la RC ne marche plus, en attelage, à cheval, en voiture, en deltaplane, ou même à pied ! AVEVA a écrit :Supposez qu'un véhicule vous percute par l'arrière, vous pensez qu'il est en tord et bien non, c'est vous car vous n'êtes pas autorisé à circuler, vous imaginez s'il y a des blessés ou pire... Comme la législation n’existe pas pour ce type de véhicule, il faut la créer…
FAUX ! La législation existe et il y a même déjà des jurisprudences. Elle a encore de nombreux vides juridiques (en cours de modification), mais elle existe.
AVEVA a écrit :...il vaut mieux limiter la vitesse d’assistance à 7 km/h...
L'assistance électrique sur un attelage équestre n'est pas faite pour permettre au cheval de galoper à 130 km/h sur l'autoroute ! Déjà s'il peut permettre à un cheval de tracter un attelage à 5 km/h en montée avec une dizaine de personnes à bord c'est suffisant !
Bref, même s'il n'ont rien à voir avec l'aspect technique, tous ces points seront importants à étudier car il font effectivement partie du projet.
oiseautempete a écrit :Hum, cette idée de mettre une assistance électrique sur une voiture hippomobile me paraît assez saugrenue: c'est de la complication inutile, ou comme couper les frites en 4...
Une voiture hypomobile bien conçue doit avoir: de grandes roues pour bien encaisser les cahots et étroites et réduire les frottements, elle doit également être légère...tout ce que vous voulez rajouter dessus va en sens contraîre...
Dès que j'en ai l'occasion, je filme mon cheval en train de tracter ma voiture hippomobile (environ 300 kg vide) dans une montée et je vous colle la vidéo. Vous comprendrez vite qu'un cheval n'est pas comme un véhicule à moteur et que tracter 500 ou 1000 kg en montée, même pour un cheval de trait est un effort qu'il ne peut soutenir longtemps !
Je me disais aussi, c'est curieux, je n'ai pas encore eu de remarque sur le ridicule de ce projet... comme en ont tous les projets nouveaux : l'avion, la voiture à essence, le vélo à assistance électrique, la mobylette, le concorde... je crois même que l'airbus A380 est très controversé !
...Et pour le cheval du grand'père, pour lequel on descendait de la charrette de foin dans les montées et on l'aidait en poussant ...
Tant mieux pour lui !... mais si en plus il avait eu une assistance électrique ou autre, je pense qu'il ne se serait pas plaint et cela aurait permis aussi de mieux préserver son intégrité physique et morale !
En tout cas, ces derniers commentaires ont le mérite de permettre d'aborder les questions annexes au projet.
Commençons par solutionner l'aspect technique, après on reparle de tout ça, promis !
