Je te rejoins moi aussi.Elec a écrit :Citro, ton message rejoint un peu la thèse d'Hannah Arendt sur la technologie.
Je te rejoins globalement mais avec une précision: ce n'est pas de la voiture ou de tel autre outil technologique qu'il faut nous sevrer. Mais du pétrole (compte-tenu des graves problèmes sanitaires, climatiques, environnementaux, géopolitiques, économiques et sociaux qu'il pose; compte-tenu du fait que le dérèglement climatique constitue une grave menace contre l'homme). Et la bonne nouvelle, c'est que c'est possible.
A ces outils, à ces technologies, ne donnons pas un pouvoir ou une âme qu'en soi, ils n'ont pas.
Je relevais que ce qui vous différencie Michel Kieffer et toi c'est l'approche :
- Michel pense que la situation évoluera progressivement avec une importante phase transitoire hybride. Il fait de la prospective basée sur l'existant. C'est naturel de se raccrocher à ce que l'on connaît quand les repères volent en éclats. Les finnanciers déboussolés font exactement la même chose et sont paralysés par la situation, incapables d'inventer un avenir en rupture avec un modèle périmé...
- Toi, Elec, tu considères que la meilleure alternative c'est la traction électrique maintenant et sans phase transitoire hybride qui ne représente qu'une perte de temps et d'efficacité ainsi qu'un terrible gaspillage d'énergie. Il existe des projets et des courants d'idées "alternatifs" pour faire ce saut et tu milites activement pour défendre cette voie.
Je te rejoins dans la démarche. Il faut simplement reconnaître que partant de rien, le déploiement d'un réseau prends du temps. Même si l'infrastructure de base (le réseau électrique existant) n'a besoin que de peu d'aménagements.
Un exemple concret de déploiement d'un réseau est celui du réseau de téléphonie mobile. La seule différence résidant dans les "terminaux". Je pense qu'il est plus difficile de construire rapidement des voitures électriques à grande échelle que des téléphones...
Concernant le pouvoir ou l'âme que l'on prête à l'objet automobile, il est illusoire d'espérer le gommer. Fasciné depuis ma tendre enfance par l'automobile, la façon dont elle a modelé notre société, je suis aussi passionné par ceux qui les conçoivent et y mettent de leur âme.
Il en est de même pour tout objet créé par l'homme. Je ressens parfaitement la passion intrinsèque contenue dans un objet, le design, la qualité de fabrication, le choix des matériaux...
La plupart des produits Chinois (entre autres) étaient (ou sont encore) réalisés sans passion et cela se percevoit au premier coup d'oeil...
J'ai ressenti beaucoup d'émotions en démontant des voitures anciennes et en auscultant nombre de mécanismes. Si l'on ne trouve plus la signature de l'ouvrier sur une pièce comme c'était le cas sur des horloges anciennes, il reste quand même l'amour du travail bien fait.
C'est malheureusement une notion qui périclite avec la dévalorisation de l'ouvrage par notre société moderne qui porte au pinâcle la réussite des improductifs, ceux qui sont la cause des maux de la planète...