Elec a écrit :citro a écrit : Un projet du genre Betterplace a pour principal objectif de permettre au grand public de troquer la dépendance au pétrole contre une dépendance à l'électricité.
Où est le problème ?
Oui, nous allons continuer à nous déplacer, à manger, à vivre, à être dépendants de la vie...
Oui, mais certainement pas en continuant sur la trajectoire que nous avons adopté depuis 2 siècles et particulièrement depuis les 50 dernières années ...
Si on fait un zoom arrière pour prendre un peu de recul, la courbe qui raconte l'histoire de notre relation avec l'énergie pourrait ressembler à ça :
On est très sûr de la partie gauche, on sait que nous sommes perchés tout en haut du
peak et qu'il faut se préparer à la descente ...
Descente ne veut pas dire régression, bien évidement (j'entends d'ici les agitateurs de bougies).
Les plus vibrants partisans de énergies renouvelables savent, lorsqu'ils prennent leurs calculettes, que toutes ajoutées et en leur affectant des coefficients de progressions optimistes, les quantités d'énergie produites ne remplaceront pas les quantités que nous tirons aujourd'hui des fossiles. Ces dernières diminueront très fortement, soit pour des raisons de coûts, soit du fait de leur interdiction (effets sur le climat).
C'est donc le volume global d'énergie alloué à l'ensemble de nos activités que nous allons devoir gérer à la baise. Pour faire court, sur le papier il n'y a pas de problème vu l'ampleur du gaspillage actuel et la connaissance des solutions nettement plus efficaces.
Le transport, un des 2 principaux gouffres à énergie devra donc faire sa mutation/révolution avec cet unique objectif. Faire
aussi bien avec 3 à 4 fois moins d'énergie.
Le projet Better Place n'est pas dans cette perspective, il est mort avant d'être né.
Et les $ déjà investis ne prouvent rien du tout, la listes des
cash burners est trop longue pour la citer.
Et il n'y a pas que cela ...
Le plus probable, AMHA, c'est que BETTER PLACE sera victime d'un contre-pied comme l'histoire de la technologie en regorge.
Un exemple ultra célèbre et récent est le téléphone satellite IRIDIUM qui avait pourtant un superbe
business plan validé par le gratin des experts internationaux qui voyaient ces téléphones dans la poche de tout un chacun.
Le développement du GSM a remis les pendules à l'heure et réduit le téléphone satellite à la portion congrue (les zones désertiques et les océans).
Nous nous trouvons aujourd'hui, au début d'une période d'intense bouillonnement créatif. Les chercheurs se mettent enfin à chercher et il vont forcément trouver les moyens élégants de cette efficacité énergétique dont nous avons besoin.
Une baisse importante (liée à une rupture technologique par exemple) du prix des batteries reverrait immédiatement BETTER PLACE au musée des fausses bonnes idées.
Si les batteries deviennent abordable, on peut alors disposer de deux jeux, les possibilités de recharge avec du courant renouvelable deviennent alors crédibles sans passer par la case BP.
Ce qui s'applique à BETTER PLACE s'applique aussi aux technologies des batteries elles même. Ne dit-on pas que les super-condensateurs pourraient envoyer ces dernières au musée ? C'est à voir, c'est pas certain mais pas à exclure.
Aujourd'hui le concept BETTER PLACE existe, soit, il n'est pas renversant de créativité au point de vouloir faire croire qu'il faut crier au génie. L'intérêt que certains pourraient avoir à s'y accrocher est celui d'un casting qui leur réserverait le rôle du gars qui relève les compteurs .....
Pour ce qui est de l'avenir, il s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible (Antoine de Saint Exupéry)