Communiqués Politique de Vie - 20 mars 2004
En transfert, un article très intéressant du journaliste belge Michel Collon, pour tous ceux qui s'intéressent à la politique mondiale et aux développements de la 3ème guerre mondiale États-Unis/Europe/Orient. Décidémment, l'espèce humaine est malade. Nous avons vraiment tous besoin de nous mobiliser face à la folie des prédateurs et pour la paix.
Cordialement, Christian Cotten
Michel Collon
Pourquoi les USA veulent créer un autre "Israël" dans les Balkans
"Le drame actuel du Kosovo, soigneusement dissimulé, va exploser à nouveau", écrivions-nous il y a deux mois dans le dossier qui accompagne notre film Les Damnés du Kosovo (encadré). Ceux qui ont déjà vu ce film, n'auront donc pas été surpris.
MICHEL COLLON & VANESSA STOJILKOVIC
En réalité, la guerre "terminée" en juin 99, ne l'était pas du tout. Car ses objectifs réels n'ont toujours pas été atteints.
La version officielle pour l'opinion, c'était : les Etats-Unis - avec l'Europe - attaquaient la Yougoslavie pour arrêter un "génocide". Ils ont depuis reconnu (mais discrètement) qu'il n'y avait pas eu de génocide. Le fabricant de ce médiamensonge ? Alastair Campbell, le conseiller communication de Blair, également inventeur des "armes de destruction massive" irakiennes.
De toute façon, les faits parlent. Le Kosovo occupé par l'Otan est soumis depuis cinq ans à un véritable nettoyage ethnique permanent qui a tué 2.500 habitants, kidnappé 1.200 disparus et chassé 230.000 non-Albanais : Serbes, Roms, Juifs, Turcs, Musulmans, Gorans, etc...
Avec la complicité des Etats-Unis, disent les policiers allemands en mission là-bas : "Quand on voit comment les pires mafieux y jouissent manifestement de la protection des Américains, on attrape une crise de colère".
<a href='http://www.spiegel.de/spiegel/0,1518,263670,00.html' target='_blank'>http://www.spiegel.de/spiegel/0,1518,263670,00.html</a>
Balkans : on se bat pour une zone stratégique
Quels étaient alors les vrais buts de cette guerre ?
1° Liquider l'autogestion et les droits sociaux des travailleurs yougoslaves pour privatiser. La crise impose aux multinationales de conquérir sans cesse de nouvelles "terres", de nouveaux marchés. Par les bombes quand il le faut. La Sécurité sociale et les droits des travailleurs ayant été piétinés, US Steel, par exemple, a pu racheter pour une croute de pain Sartid, la plus grande usine sidérurgique des Balkans. Délocalisations en perspective, et aussi en Europe. Les multinationales ont cru avoir gagné en imposant à Belgrade un gouvernement du FMI, mais ce gouvernement vient d'être totalement désavoué aux récentes élections.
2° Contrôler la voie stratégique des Balkans. Berlin veut que la route du pétrole passe par le Danube (donc à Belgrade), pour acheminer vers Hambourg et Rotterdam le pétrole et le gaz du Caucase et du Moyen-Orient. (Cela servirait aussi pour les produits des usines délocalisées dans les Balkans). Cherchant à affaiblir et contrôler l'Europe, Washington veut un tracé plus au sud à travers ses Etats-marionnettes : Bulgarie, Macédoine, Albanie. Dans ce but, il a construit au Kosovo une gigantesque base militaire : Camp Bondsteel (montrée dans le film Les Damnés du Kosovo).
Pourquoi Washington utilise des terroristes
L'instrument des USA pour réaliser ce plan stratégique ? L'UCK, mouvement nationaliste dégénéré, qui a toujours voulu créer une "Grande Albanie" ethniquement pure (Albanie + Kosovo + morceaux de Serbie, Macédoine, Monténégro et Grèce). Alors qu'elle avait déclaré cette UCK "terroriste", Washington l'a littéralement achetée et rebaptisée "combattants de la liberté". But ? Faire éclater cette Yougoslavie alors trop à gauche et se créer un nouvel Israël dans les Balkans.
Pourquoi ? Regardez comme Israël les sert bien au Moyen-Orient! Un Etat-marionnette, une hyper-armée financée par Washington, un gendarme qui a déjà agressé tous ses voisins, un foyer de tension permanent à exciter chaque fois qu'on veut affaiblir la résistance des peuples de la région.
Créer dans les Balkans un nouvel Israël, lui aussi fanatisé par une doctrine de nettoyage ethnique et d'apartheid, c'est très utile pour Washington. Un Etat aussi dépendant ne remettra pas en question son énorme base militaire stratégique.
Il servira à toutes les manoeuvres US pour déstabiliser le continent européen en cette époque de guerre économique intense. Voilà pourquoi les Etats-Unis ont, selon l'expert canadien Chossudovsky, conclu "un mariage de raison avec la maffia au Kosovo".
Aujourd'hui, l'UCK veut terminer le nettoyage en attaquant Mitrovica, seule région où vivent encore des Serbes. Mais les incidents éclatent partout en même temps ! « Une violence planifiée, coordonnée, à sens unique contre les Serbes. Rien au Kosovo ne se produit spontanément. », explique un responsable de la police de l'ONU.
<a href='http://news.scotsman.com/international.cfm?id=312192004' target='_blank'>http://news.scotsman.com/international.cfm...fm?id=312192004</a>
Dommage que les médias aient à nouveau présenté ces "pogroms" comme "affrontements interethniques" alors qu'il s'agit d'une opération concertée de nettoyage ethnique (une "nuit de cristal", a déclaré un responsable de l'ONU). Dommage qu'ils aient relayé la rumeur-médiamensonge selon laquelle trois enfants albanais auraient été jetés à la rivière et noyés par des Serbes. Mensonge pourtant démenti dès les premières heures par Derek Chapell, responsable de la police de l'ONU au Kosovo.
Pourquoi maintenant ? Irak, Palestine, Afghanistan, Balkans = une seule guerre globale
Cette rivalité Etats-Unis/Europe est la véritable clé du drame actuel. Les soldats français sont la cible à Mitrovica. Le coup vient de Washington. En Irak, Bush s'enlise et ni Chirac ni Schröder ne font rien pour l'aider à se sortir du pétrin. De plus, l'attentat de Madrid a fragilisé les alliances européennes des USA. Voici donc les "représailles" de la Maison-Blanche. Le feu vert aux terroristes UCK.
Mais le facteur local compte aussi beaucoup. Le nouveau gouvernement Kostunica vient de remplacer un gouvernement de capitulation nationale. Le peuple serbe manifeste toujours sa résistance bien qu'à travers un vote confus, faute d'alternative développée à gauche. Mais par cette attaque, Washington entend déstabiliser et soumettre Kostunica.
En protégeant et armant les terroristes UCK, Washington renforce la haine entre Serbes et Albanais.
Comme en Afghanistan (autre trajet de pipeline!) et en Irak, "diviser pour régner". Réussi ? L'UCK brûle des monastères orthodoxes, des racistes serbes ripostent en brûlant une mosquée. Idiot, car les Kosovars ne sont guère musulmans. Idiot, car Washington n'est pas l'ami, mais l'ennemi des musulmans. Un ministre musulman de Serbie a condamné cet attentat contre la mosquée, mais ajouté que "la plus grande responsabilité est celle de la communauté internationale".
Il est temps de rouvrir le débat sur la Yougoslavie. Le soutien de la gauche européenne à l'Otan fut une tragédie dont les peuples sont victimes. Cinq années de résultats lèvent tout doute : privatisations, misère sociale, nettoyage ethnique et maffia au Kosovo, était-ce cela que l'on devait soutenir ? Jamais les guerres des Etats-Unis ne sont "humanitaires".
Les Damnés du Kosovo
Une K7 pour discuter avec vos amis
Le film Les Damnés du Kosovo, documentaire de Vanessa Stojilkovic & Michel Collon, VHS 78', donne la parole aux oubliés des médias : 20 témoignages exclusifs de Serbes, Roms, Juifs, Musulmans, Turcs, Gorans, Albanais... décrivent la terreur quotidienne, aujourd'hui au Kosovo. Et la complicité des USA. Documents exclusifs. En français, néerlandais, anglais, espagnol, serbo-croate, italien. 10 euros + port : 2 euros Belgique, 3 euros Europe.Commandes : michel.collon@skynet.be (ou via solidaire)
La véritable histoire de la Yougoslavie
Comment pensez-vous avoir été informé ? Avec ce film, vous recevez le dossier Autopsie de la Yougoslavie (pour comprendre les prochaines guerres de la globalisation). Avec deux surprenants "test-médias".
Inspecteurs de la paix
Des progressistes et des syndicalistes belges venaient de lancer un appel à envoyer cet été une "mission internationale d'inspecteurs de la paix" au Kosovo. Objectif : comprendre la situation et vérifier les actes réels de l'Otan. Rencontrer les syndicalistes "privatisés" de Serbie éclairera aussi les dessous de cette guerre.
Infos : mplahaye@yahoo.com
Projections-débats
Film Les Damnés du Kosovo
Liège (cinéma Le Parc): 27 mai à 20 heures.
Séances en préparation à Bruxelles, Gembloux, Louvain-la-Neuve, Mons, Waremme, Verviers.
Info : nessa.kovic@indymedia.be
Pour se désincrire : mail "unsuscribe" à : chriscotten@wanadoo.fr
Nous ne sommes pas responsables des virus et piratages d'adresses qui expédient parfois nos mails à des personnes qui ne souhaitent pas les recevoir.
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Christian Cotten - Politique de Vie
33 rue de Paris
92100 Boulogne-billancourt
Tél. : 01 46 05 78 96 - 06 89 52 06 41
www.politiquedevie.net
www.stratégique.fr
chriscotten@wanadoo.fr
Politique extérieure des USA...infox?
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Sur un autre territoire , il m'a été donné de voir un documentaire vraiment impressionnant : Le vénésuela de Chavez.
Même si il a été présenté par le comité de soutient à Chavez en France (par l'intermédiaire d'Attac) , celui ci a été monté par une équipe de CNN venue pour faire un doc sur lui ; celle-ci s'est alors retrouvée prise en plein pendant les évènements d'avril 2002 et a pu filmer ça de l'intérieur (pour les intéressés vous pouvez peut-être joindre attac pour vous le procurer )
Voici ce que j'ai trouvé qui s'en rapproche le plus sur internet :
Interviews de Maurice Lemoine & Thierry Deronne
Coup d’état au Vénézuela : la triche des médias
Que s’est-il réellement passé du 11 au 13 avril derniers, au Vénézuela ? Un coup d’état manqué, c’est une chose certaine. Qui est derrière ce coup d’état et comment a t-il été orchestré ? Comment les médias, vénézueliens puis internationaux, ont-ils réagi aux événements ? Une analyse a manqué au moment des faits pour comprendre la complexité et la fragilité de la démocratie naissante au Vénézuela, où sommeillent encore les fantômes de l’ancien régime corrompu.
par Stéphanie Fontenoy
8 mai 2002
Jeudi 11 avril. La foule est en liesse à Caracas, capitale du Vénézuela. Le président Chavez, élu démocratiquement il y a deux ans et demi, est renversé par un coup d’état militaire. Dans les heures qui suivent, il est remplacé par un président intérimaire, Pedro Carmona, censé rétablir l’ordre et la démocratie.
Moins de 48 heures plus tard, nouvelles scènes de liesse à Caracas. La foule célèbre le retour de son président, Hugo Chavez, au palais présidentiel. Celui-ci doit son retour à la rue, et à ses nombreux sympathisants dans l’armée. Les médias internationaux, qui n’avaient pas hésité à dénoncer le populisme de Chavez, allant jusqu’à en faire le général Tapioca de service, mettent des gants. Au point que la vérité, plus complexe que le simple soubresaut d’une dictature lointaine, se fait toujours attendre.
Le pétrole et les Etats-Unis au coeur de la crise
Le Vénézuela est un pays qui se réveille à peine d’un pouvoir oligarchique long de 40 ans. Le réveil s’est fait par le biais des urnes, en décembre 1998, lors de la brillante élection de l’ex-lieutenant-colonel putshiste Hugo chavez. Cet ancien officier élu démocratiquement mène tambour battant sa révolution bolivarienne contre la pauvreté et les inégalités, criantes dans ce pays jusqu’alors dirigé par une élite se partageant l’essentiel de la rente pétrolière. La classe moyenne et supérieure représente 5% de la population au Vénézuela, l’immense majorité des vénézueliens vivant en dessous du seuil de pauvreté.
Le conflit pétrolier est l’élément détonateur de la récente crise. Les troubles démarrent lorsque le nouveau président décide de faire le « nettoyage » au sein de la compagnie nationale Petroleum de Vénézuela (Pdvsa), le mamouth de la mono-industrie pétrolière vénèzuelienne, symbole aussi de l’élite corrompue, à travers toutes sortes de contrats sous la table et d’accords occultes avec les compagnies nord américaines. Chavez décide, en 1999, de nommer à la tête de Pdvsa des cadres qui tranchent avec la politique libérale développée jusqu’alors, des dirigeants « nationalistes », qui partagent sa vision de recentrer l’économie sur le pays au bénéficie d’une politique sociale. Dans le même temps, il impose une taxe supplémentaire de 10% aux compagnies d’extraction pétrolière nord américaines. « Ce que les Etats-Unis et l’opposition intérieure avaient de longue date imaginé, ce qui étaient visible dans le travail de la presse, les déclarations officielles des Etats-Unis, l’image donnée de Chavez par les médias commerciaux - Chavez terroriste, ami de Castro - , tout cela s’accélère avec le conflit pétrolier, » explique Thierry Deronne, journaliste et cinéaste belge installé au Vénézuela depuis 8 ans.
Une manifestation de l’opposition comme décor
L’annonce d’une grève générale et illimitée à l’appel du plus grand syndicat vénézuélien, survivance de l’ancien régime et fortement lié au patronat, et la manifestation qui s’en suit, serviront de décor à la crise. « Le but de ces manifestations est de créer une situation de violence, jusqu’à chercher éventuellement des morts dans le but avoué de déstabiliser complètement le régime et de justifier un retour à l’ordre, » explique Thierry Deronne. Le 11 avril, 300 000 personnes, des opposants à Chavez, descendent dans la rue pour demander la démission du président. « On a tous les ingrédients pour déclencher la crise : un conflit pétrolier qui gène les Etats-Unis et l’existence d’une mafia syndicale opposée à Chavez, toujours dotée de capacité de provocation. On voit alors, à l’appel de ce syndicat, la classe moyenne, qui a toujours été opposée à Chavez mais qui sociologiquement représente 5% de la population descendre dans la rue et réclamer la démission de Chavez, » explique Maurice Lemoine, journaliste spécialiste de l’Amérique latine pour le Monde Diplomatique. « Ca se passe de façon très digne, très pacifique, les gens manifestent leur mécontentement et demandent le départ de Chavez, comme ça arrive dans n’importe qu’elle société, » précise Maurice Lemoine, qui se trouvait dans la manifestation à Caracas au moment des faits. « Il y a eu conspiration. La journée bascule au moment où les leaders de l’opposition, dont Pedro Carmoma, qui deviendra le président de facto, décident de lancer cette manifestation sur Miraflores. Tout le monde sait que si la manifestation de l’opposition va vers la présidence, elle va forcément rencontrer autour du palais présidentiel les habitants des quartiers populaires descendus défendre Chavez. Les gens qui se lancent dans cette opération savent très bien qu’elle est extrêmement dangereuse. La garde nationale ne met en place aucun dispositif de sécurité. Il y a donc manifestement conspiration de la part du haut commandement de la garde nationale. Vient alors la deuxième étape de la conspiration. Ce sont des francs tireurs qui se mettent en place sur le toit du bâtiment présidentiel et qui commencent à tirer. Ils commencent à tirer sur les partisans de Chavez puisque les quatre premiers morts sont des partisans de Chavez. Ensuite ils tirent dans l’opposition, » relate Maurice Lemoine.
Réalité fabriquée
Le rôle des médias vénézuélien prend ici toute sa mesure. Alors que l’on sait maintenant que les francs tireurs sont partie prenante de la conspiration contre Chavez, les médias commerciaux vénézueliens aux mains des putschistes, relayés par les agences de presse internationales, annoncent que c’est le président Chavez qui fait tirer sur ses opposants. « Le traitement médiatique dit deux fois le contraire de la réalité, » dit Thierry Deronne. « Heureusement arrivent des bons militaires et un bon président démocratique qui grâce à la démission de Chavez, autre mensonge, vont faire revenir le Vénézuela dans le bonheur de la démocratie alors que c’est exactement le contraire, » ironnise-t-il.
Maurice Lemoine, qui a vécu les événements sur place, explique qu’une scène montrant une fusillade entre cinq partisans de Chavez et les francs tireurs a été diffusée en boucle sur les télévisions vénézueliennes. « Cette scène a été complètement sortie de son contexte et interprétée comme étant le cercle bolivarien tirant sur une manifestation de l’opposition. Il y a eu pendant ces deux jours une manipulation grave de l’information par les médias commerciaux qui appartiennent tous à l’opposition. »
Pour Thierry Deronne, qui a analysé le traitement médiatique du coup d’état, les médias vénézuéliens avaient largement préparé le terrain à la contestation. « On est à l’époque de l’internet, or, depuis environ un an, sur les sites internet qui vont de l’alternatif radical à la gauche plutôt tranquille, on avait de très très nombreuses indications qu’il y avait un coup d’état en préparation. Le traitement médiatique des médias vénézuéliens, où la personne de Chavez était évidemment présenté comme le dictateur de service qu’il fallait renverser, était sans équivoque à ce niveau là. »
« Pendant les jours de grève qui ont précédé le 11 avril, les médias ont diffusé des heures entières d’interviews des dirigeants de l’opposition, entrecoupées à intervalles réguliers d’appels à l’insurrection », renchérit Maurice Lemoine.
Selon Thierry Deronne, la machine à désinformer des médias vénézueliens repose sur plusieurs « fabrications » :
Chavez fait tirer sur ses opposants, alors qu’il est avéré maintenant que les francs tireurs appartiennent à l’opposition.
Chavez démissionne. La démission d’Hugo Chavez a été annoncée par les médias vénézuéliens très rapidement après le coup d’état. « Ca se comprend. Car si le président démissionne, c’est déjà une façon de légaliser, ou en tout cas d’ouvrir la voie à la transition, » explique Thierry Deronne. Cette information, relayée par les agences de presse, ou des correspondants peu fiables, a été diffusée par les plus grands médias. La BBC a publié sur son site internet le texte de la démission de Chavez qui n’a jamais existé. La journaliste de El Païs à Caracas a affirmé sur la télévision espagnole TVE qu’il existait une vidéo de la démission de Chavez. « Cette vidéo n’a jamais existé, pas plus que la démission. Vous voyez que cela va très loin, que les médias ont fabriqué des preuves. C’est tout à fait attaquable en terme juridique, et inqualifiable en terme journalistique, » regrette Thierry Deronne.
Le président autoproclamé Pedro Carmona va rétablir la démocratie. « Pedro Carmona a été présenté comme quelqu’un de très respectable, il est économiste, il a suivi des cours à l’ULB. On lui a donné l’image d’un démocrate au moment où ses partisans étaient déjà en train de se livrer à des vengeances et à des assassinats et à faire sortir de chez eux à coup de bâton les élus populaires à tous les niveaux de l’administration mise en place par Chavez, » déclare Thierry Deronne.
« Quand j’entendais ces bulletins, quand je lisais ces articles qui défendaient un patron des patrons comme un grand démocrate, ces articles qui étaient complices et qui banalisaient le coup d’état, qui donc banalisaient ce qui étaient en train de se passer dans les sous-terrain de la police des putshistes, je me disais ’attention, il y a quelque chose de pourri au monde du journalisme.’ Où est le devoir de mémoire ? Le rôle des médias dans le coup d’état au Vénézuela est de la même importance que lors du coup d’état contre Salvatore Allende au Chili. Alors nous ne pouvons pas dire « Nous ne savions pas ».
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© COPYRIGHT RTBF en ligne 2002.
Ps pour econo : par rapport à ton article : je ne pense pas que l'on puisse vraiment mettre la palestine au même plan que l'irak ou que ce qui se passe au kossovo.
Quoi qu'il en soit , cette hégémonie globale commence à me foutre sérieusement en rogne :angry:
Même si il a été présenté par le comité de soutient à Chavez en France (par l'intermédiaire d'Attac) , celui ci a été monté par une équipe de CNN venue pour faire un doc sur lui ; celle-ci s'est alors retrouvée prise en plein pendant les évènements d'avril 2002 et a pu filmer ça de l'intérieur (pour les intéressés vous pouvez peut-être joindre attac pour vous le procurer )
Voici ce que j'ai trouvé qui s'en rapproche le plus sur internet :
Interviews de Maurice Lemoine & Thierry Deronne
Coup d’état au Vénézuela : la triche des médias
Que s’est-il réellement passé du 11 au 13 avril derniers, au Vénézuela ? Un coup d’état manqué, c’est une chose certaine. Qui est derrière ce coup d’état et comment a t-il été orchestré ? Comment les médias, vénézueliens puis internationaux, ont-ils réagi aux événements ? Une analyse a manqué au moment des faits pour comprendre la complexité et la fragilité de la démocratie naissante au Vénézuela, où sommeillent encore les fantômes de l’ancien régime corrompu.
par Stéphanie Fontenoy
8 mai 2002
Jeudi 11 avril. La foule est en liesse à Caracas, capitale du Vénézuela. Le président Chavez, élu démocratiquement il y a deux ans et demi, est renversé par un coup d’état militaire. Dans les heures qui suivent, il est remplacé par un président intérimaire, Pedro Carmona, censé rétablir l’ordre et la démocratie.
Moins de 48 heures plus tard, nouvelles scènes de liesse à Caracas. La foule célèbre le retour de son président, Hugo Chavez, au palais présidentiel. Celui-ci doit son retour à la rue, et à ses nombreux sympathisants dans l’armée. Les médias internationaux, qui n’avaient pas hésité à dénoncer le populisme de Chavez, allant jusqu’à en faire le général Tapioca de service, mettent des gants. Au point que la vérité, plus complexe que le simple soubresaut d’une dictature lointaine, se fait toujours attendre.
Le pétrole et les Etats-Unis au coeur de la crise
Le Vénézuela est un pays qui se réveille à peine d’un pouvoir oligarchique long de 40 ans. Le réveil s’est fait par le biais des urnes, en décembre 1998, lors de la brillante élection de l’ex-lieutenant-colonel putshiste Hugo chavez. Cet ancien officier élu démocratiquement mène tambour battant sa révolution bolivarienne contre la pauvreté et les inégalités, criantes dans ce pays jusqu’alors dirigé par une élite se partageant l’essentiel de la rente pétrolière. La classe moyenne et supérieure représente 5% de la population au Vénézuela, l’immense majorité des vénézueliens vivant en dessous du seuil de pauvreté.
Le conflit pétrolier est l’élément détonateur de la récente crise. Les troubles démarrent lorsque le nouveau président décide de faire le « nettoyage » au sein de la compagnie nationale Petroleum de Vénézuela (Pdvsa), le mamouth de la mono-industrie pétrolière vénèzuelienne, symbole aussi de l’élite corrompue, à travers toutes sortes de contrats sous la table et d’accords occultes avec les compagnies nord américaines. Chavez décide, en 1999, de nommer à la tête de Pdvsa des cadres qui tranchent avec la politique libérale développée jusqu’alors, des dirigeants « nationalistes », qui partagent sa vision de recentrer l’économie sur le pays au bénéficie d’une politique sociale. Dans le même temps, il impose une taxe supplémentaire de 10% aux compagnies d’extraction pétrolière nord américaines. « Ce que les Etats-Unis et l’opposition intérieure avaient de longue date imaginé, ce qui étaient visible dans le travail de la presse, les déclarations officielles des Etats-Unis, l’image donnée de Chavez par les médias commerciaux - Chavez terroriste, ami de Castro - , tout cela s’accélère avec le conflit pétrolier, » explique Thierry Deronne, journaliste et cinéaste belge installé au Vénézuela depuis 8 ans.
Une manifestation de l’opposition comme décor
L’annonce d’une grève générale et illimitée à l’appel du plus grand syndicat vénézuélien, survivance de l’ancien régime et fortement lié au patronat, et la manifestation qui s’en suit, serviront de décor à la crise. « Le but de ces manifestations est de créer une situation de violence, jusqu’à chercher éventuellement des morts dans le but avoué de déstabiliser complètement le régime et de justifier un retour à l’ordre, » explique Thierry Deronne. Le 11 avril, 300 000 personnes, des opposants à Chavez, descendent dans la rue pour demander la démission du président. « On a tous les ingrédients pour déclencher la crise : un conflit pétrolier qui gène les Etats-Unis et l’existence d’une mafia syndicale opposée à Chavez, toujours dotée de capacité de provocation. On voit alors, à l’appel de ce syndicat, la classe moyenne, qui a toujours été opposée à Chavez mais qui sociologiquement représente 5% de la population descendre dans la rue et réclamer la démission de Chavez, » explique Maurice Lemoine, journaliste spécialiste de l’Amérique latine pour le Monde Diplomatique. « Ca se passe de façon très digne, très pacifique, les gens manifestent leur mécontentement et demandent le départ de Chavez, comme ça arrive dans n’importe qu’elle société, » précise Maurice Lemoine, qui se trouvait dans la manifestation à Caracas au moment des faits. « Il y a eu conspiration. La journée bascule au moment où les leaders de l’opposition, dont Pedro Carmoma, qui deviendra le président de facto, décident de lancer cette manifestation sur Miraflores. Tout le monde sait que si la manifestation de l’opposition va vers la présidence, elle va forcément rencontrer autour du palais présidentiel les habitants des quartiers populaires descendus défendre Chavez. Les gens qui se lancent dans cette opération savent très bien qu’elle est extrêmement dangereuse. La garde nationale ne met en place aucun dispositif de sécurité. Il y a donc manifestement conspiration de la part du haut commandement de la garde nationale. Vient alors la deuxième étape de la conspiration. Ce sont des francs tireurs qui se mettent en place sur le toit du bâtiment présidentiel et qui commencent à tirer. Ils commencent à tirer sur les partisans de Chavez puisque les quatre premiers morts sont des partisans de Chavez. Ensuite ils tirent dans l’opposition, » relate Maurice Lemoine.
Réalité fabriquée
Le rôle des médias vénézuélien prend ici toute sa mesure. Alors que l’on sait maintenant que les francs tireurs sont partie prenante de la conspiration contre Chavez, les médias commerciaux vénézueliens aux mains des putschistes, relayés par les agences de presse internationales, annoncent que c’est le président Chavez qui fait tirer sur ses opposants. « Le traitement médiatique dit deux fois le contraire de la réalité, » dit Thierry Deronne. « Heureusement arrivent des bons militaires et un bon président démocratique qui grâce à la démission de Chavez, autre mensonge, vont faire revenir le Vénézuela dans le bonheur de la démocratie alors que c’est exactement le contraire, » ironnise-t-il.
Maurice Lemoine, qui a vécu les événements sur place, explique qu’une scène montrant une fusillade entre cinq partisans de Chavez et les francs tireurs a été diffusée en boucle sur les télévisions vénézueliennes. « Cette scène a été complètement sortie de son contexte et interprétée comme étant le cercle bolivarien tirant sur une manifestation de l’opposition. Il y a eu pendant ces deux jours une manipulation grave de l’information par les médias commerciaux qui appartiennent tous à l’opposition. »
Pour Thierry Deronne, qui a analysé le traitement médiatique du coup d’état, les médias vénézuéliens avaient largement préparé le terrain à la contestation. « On est à l’époque de l’internet, or, depuis environ un an, sur les sites internet qui vont de l’alternatif radical à la gauche plutôt tranquille, on avait de très très nombreuses indications qu’il y avait un coup d’état en préparation. Le traitement médiatique des médias vénézuéliens, où la personne de Chavez était évidemment présenté comme le dictateur de service qu’il fallait renverser, était sans équivoque à ce niveau là. »
« Pendant les jours de grève qui ont précédé le 11 avril, les médias ont diffusé des heures entières d’interviews des dirigeants de l’opposition, entrecoupées à intervalles réguliers d’appels à l’insurrection », renchérit Maurice Lemoine.
Selon Thierry Deronne, la machine à désinformer des médias vénézueliens repose sur plusieurs « fabrications » :
Chavez fait tirer sur ses opposants, alors qu’il est avéré maintenant que les francs tireurs appartiennent à l’opposition.
Chavez démissionne. La démission d’Hugo Chavez a été annoncée par les médias vénézuéliens très rapidement après le coup d’état. « Ca se comprend. Car si le président démissionne, c’est déjà une façon de légaliser, ou en tout cas d’ouvrir la voie à la transition, » explique Thierry Deronne. Cette information, relayée par les agences de presse, ou des correspondants peu fiables, a été diffusée par les plus grands médias. La BBC a publié sur son site internet le texte de la démission de Chavez qui n’a jamais existé. La journaliste de El Païs à Caracas a affirmé sur la télévision espagnole TVE qu’il existait une vidéo de la démission de Chavez. « Cette vidéo n’a jamais existé, pas plus que la démission. Vous voyez que cela va très loin, que les médias ont fabriqué des preuves. C’est tout à fait attaquable en terme juridique, et inqualifiable en terme journalistique, » regrette Thierry Deronne.
Le président autoproclamé Pedro Carmona va rétablir la démocratie. « Pedro Carmona a été présenté comme quelqu’un de très respectable, il est économiste, il a suivi des cours à l’ULB. On lui a donné l’image d’un démocrate au moment où ses partisans étaient déjà en train de se livrer à des vengeances et à des assassinats et à faire sortir de chez eux à coup de bâton les élus populaires à tous les niveaux de l’administration mise en place par Chavez, » déclare Thierry Deronne.
« Quand j’entendais ces bulletins, quand je lisais ces articles qui défendaient un patron des patrons comme un grand démocrate, ces articles qui étaient complices et qui banalisaient le coup d’état, qui donc banalisaient ce qui étaient en train de se passer dans les sous-terrain de la police des putshistes, je me disais ’attention, il y a quelque chose de pourri au monde du journalisme.’ Où est le devoir de mémoire ? Le rôle des médias dans le coup d’état au Vénézuela est de la même importance que lors du coup d’état contre Salvatore Allende au Chili. Alors nous ne pouvons pas dire « Nous ne savions pas ».
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Ps pour econo : par rapport à ton article : je ne pense pas que l'on puisse vraiment mettre la palestine au même plan que l'irak ou que ce qui se passe au kossovo.
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Tiens cela me fait penser que j'ai téléchargé un reportage sur les chercheur d'or en guyane francaise...l'administration francaise serait complice de nombreuses exactions .... le pb : je n'ai plus de place sur le compte d'econologie pour le mettre online...peut etre que sur un reseau de P2P cela pourait se faire....(les auteurs ne pouvant pas diffuser ce reportage sur une TV ont décidé de le diffuser librement sur internet )
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bien joué décidement le p2p se révèle vraiment utile pour la diffusion de documents (et pas seulement pour créer un "manque à gagner" pour les majors)
Pour les flemmards , en petit et en live stream
<a href='http://nib.free.fr/videoplayer.html' target='_blank'>http://nib.free.fr/videoplayer.html</a>
Pour les flemmards , en petit et en live stream
<a href='http://nib.free.fr/videoplayer.html' target='_blank'>http://nib.free.fr/videoplayer.html</a>
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25/04/16, 13:14Un sujet posté dans le forum : Le bistrot: vie du site, loisirs et détente, humour et convivialité et Petites Annonces
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29/09/14, 19:19Un sujet posté dans le forum : Le bistrot: vie du site, loisirs et détente, humour et convivialité et Petites Annonces
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15/05/09, 17:07Un sujet posté dans le forum : Le bistrot: vie du site, loisirs et détente, humour et convivialité et Petites Annonces
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27/10/08, 19:27Un sujet posté dans le forum : Le bistrot: vie du site, loisirs et détente, humour et convivialité et Petites Annonces
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01/05/07, 15:33Un sujet posté dans le forum : Le bistrot: vie du site, loisirs et détente, humour et convivialité et Petites Annonces
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