Je confirme, Christophe joue parfois au
toyet (j'ai mis en italique, car c'est presque une langue étrangère) ...
Pour «
déçu en bien » le premier degré est en effet «
satisfait contre toute attente, mieux que prévu »
Mais ça ne donne pas le contexte culturel et les raisons pour lesquelles cette expression est apparue dans un contexte où les vaudois ont eu le vécu qui dicta l'apparition de toutes leurs citations (souvent délicieuses).
Il faut remonter à 1536, où VAUD a basculé dans le protestantisme envahi par Berne ! Avant son indépendance plus de 250 ans plus tard, le Pays de Vaud (francophone-catholique) a donc été occupé par les bernois (germanophone-protestant) [...] ainsi les Vaudois suite à ce "traumatisme" sont toujours resté dans l'à-peu-près... par prudence: ce sont «nos Auvergnats à nous» encore que ... (p'têtre bien qu'oui, pt'être bien qu'non ^^) il y a sans doute de la pudeur aussi... Alliée à une certaine lenteur helvétique (mais en apparence seulement...)
Donc l'expression «
être déçu en bien » relève un peu de tout cela, il faudrait exprimer un contentement, mais il est «
retenu » pour ne pas offenser celui qui serait d'un autre avis... il y a incontestablement une dimension poétique et de l'humour aussi...
Voilà pour le contexte...
Si on laisse parler les vaudois, c'est toujours avec la même pudeur:
Georges Arès dans son bouquin "
Parler suisse, parler français"" déclare
« Admirable locution romande où l’inconscient parle à découvert. On espérait un mauvais résultat, mais il est bon, contre toute attente. D’où, déception, qui s’avoue ingénument dans « décevoir en bien ». On dira donc « surprendre en bien » ; il s’agit de bien plus que d’une question de correction linguistique.»
En effet, il faut lui rajouter cette dimension culturelle helvétique, qui est au cœur d'une "
culture du compromis..."
(Je ne sais pas si 1360 sera "un peu d'accord avec ça", à moitié ce serait déjà formidable, je serais
déçu en bien...
)