Et le risque est non négligeable => probabilité d'une malchance sur 211, si on choisit un site d'implantation de maison à moins de 75 km d'une centrale! Liste relativement complète des accidents ici ...>
Ce n'est donc hélas plus une donnée à prendre à la légère! Car on a tous vu, grâce à Greenpeace et quelques journalistes courageux, que la zone de sécurité autour de la centrale de Fukushima, s'étendait bien au-delà des 20 ou 30 km décrétés par le gouvernement nippon. On ne parle même pas de Tchernobyl, qui a provoqué des cas de cancer jusqu'en Belgique, en France et jusque dans les pays nordiques!
Partant de ce constat autour des risques d'habiter à proximité d'une centrale, la revue scientifique britannique «Nature» a lancé une étude à fin de déterminer l'importance des populations qui pourraient être exposées, et ils se sont apperçu que pas moins de 1/2 milliard de gens vivraient à moins de 75km d'un réacteur nucléaire! (>90 millions de personnes à moins de 30 km!)
Le mios d'habitants (voir plus) est une situation qui n'est pas exceptionnelle: En France, près de cinq millions de personnes vivent à moins de 30 km d'une centrale!
En cas d'accident majeur, la situation serait totalement hors contrôle. Plusieurs constats: il n'y aurait évidemment pas assez de pastilles d'iode pour tout le monde, les maisons ne sont pas équipées de filtres pour stoper les particules radioactives. Tout le monde serait pris au piège car les stations services seraient vite prises d'assault et très vite, le carburant viendrait à manquer. Puis la nourriture non contaminée. Bref, presque tout le monde serait pris au piège.
AFP – 22.04.2011/~20h00 a écrit :
PARIS — Plus de 90 millions de personnes vivent à moins de 30 km d'une des 211 centrales nucléaires du globe, la majorité d'entre elles étant entourées d'une population bien plus dense qu'à Fukushima, selon une analyse publiée vendredi par la revue scientifique britannique Nature.
Dans un rayon de 30 km autour des réacteurs endommagés de Fukushima 1 (Japon) vivaient environ 172.000 personnes avant l'évacuation ordonnée ou conseillée de cette zone. Pour les deux tiers des centrales mondiales, la population concernée serait bien plus élevée.
Autour de quelque 21 centrales nucléaires asiatiques, nord-américaines, allemandes, britanniques, belge ou suisse, il y a pour chacune au moins un million de personnes habitant dans un rayon de 30 km. Six de ces centrales sont même entourées de plus de trois millions de personnes.
Près de 16 millions d'Américains, 9,6 millions de Chinois et autant d'Allemands habitent à moins de 30 km d'une centrale nucléaire, selon les calculs faits par Nature en partenariat avec l'université américaine de Columbia.
En France, pays situé en 7e position derrière le Pakistan, l'Inde et Taïwan, près de cinq millions de personnes vivent à moins de 30 km d'une centrale, d'après ces calculs. En Belgique, comme en Suisse ce sont environ 2,2 millions de personnes.
Si l'on prend en compte un rayon de 75 km autour de chaque réacteur, c'est près d'un demi-milliard d'habitants qui seraient potentiellement exposés au risque dans le monde, dont 111 millions aux Etats-Unis, plus de 72 millions en Chine et près de 57 millions en Inde.
En Allemagne, 39 millions de personnes vivent à moins de 75 km d'un réacteur, soit davantage qu'au Japon (32,7 millions) et qu'en France (22,4 millions).
La centrale nucléaire KANNUP à Karachi, dans le sud du Pakistan, dotée d'un unique réacteur de 125 mégawatts, est celle qui est entourée par le plus d'habitants - 8,2 millions- dans un rayon de 30 km. Viennent ensuite deux importantes centrales taïwanaises -Kuosheng et Chin Shan - avec respectivement 5,4 et 4,7 millions d'habitants à proximité.
En Europe, ce sont les centrales allemandes de Philippsburg et de Neckarwestheim qui sont entourées de la plus importante population - respectivement 1,7 et 1,6 million d'habitants - dans une zone de 30 km.
Suivent Doel en Belgique et Biblis en Allemagne, avec chacune 1,5 million d'habitants à moins de 30 km. En Suisse, les centrales de Beznau et de Goesgen sont entourées de respectivement d'un million et 960.000 habitants dans cette possible zone d'exclusion.
Parmi les centrales françaises, celle de Fessenheim est entourée de la plus importante population - 931.000 personnes- dans un rayon de 30 km.
Une carte interactive Google Earth montrant la localisation de chaque centrale nucléaire et le nombre de personnes vivant à proximité est visible sur le site web: www.nature.com/news/2011/110421/full/472400a/box/2.html
Copyright © 2011 AFP. Tous droits réservés
Accidents graves et catastrophes majeures de niveau 5 à 7
Ayant entraîné des séquelles graves dans la population => morts par cancer.
1957 - 29 septembre, complexe nucléaire de Maïak avec contamination radioactive à grande échelle le (niveau 6)
1957- 7 au 12 octobre, incendie du réacteur Sellafield / Windscale Pile 1 (Grande-Bretagne) utilisé pour produire du plutonium militaire. Le cœur en graphite s'enflamme au cours d'un recuit (niveau 5)
1971 - 19 novembre, centrale nucléaire à Monticello, Minnesota, un réservoir d'eau déborde, relâchant au moins 190'000 m³ d'eau contaminée dans le Mississippi. Des matières radioactives entrent plus tard dans le système d'arrivée d'eau de la ville de Saint-Paul. (niveau non précisé)
1979 - 28 mars, centrale nucléaire de Three Mile Island, Pennsylvanie. Panne des pompes d'alimentation! Panne des pompes d'alimentation en eau du circuit secondaire de l'un des réacteurs + enchaînement de défaillances mécaniques, d’erreurs humaines et de défauts de conception (niveau 5)
1986 - 26 avril, catastrophe de Tchernobyl, en Ukraine. Suite à une série d'erreurs humaines et en raison de défauts de conception, le réacteur n° 4 subit une fusion du cœur puis une explosion provoquant la libération de grandes quantités de radioisotopes dans l'atmosphère. Eau de la rivière Pripiat, constamment contaminée depuis! (niveau 7)
2005 - 18 avril, Sellafield / Windscale, Angleterre. 83 000 litres de combustible liquéfié fortement radioactif, contenant environ 20 tonnes d'uranium et de l'acide nitrique concentré se sont échappés d'une fissure dans un tuyau et se sont répandus dans une cuve en acier inoxydable contenant 200 kg de plutonium dans l'enceinte de l'usine de retraitement Thorp située à Sellafield. (niveau 3, mais niveau réel inconnu, car l'enquête a montré que la fuite est restée inconnue pendant neuf mois => considéré comme le site le plus radioactif d'Europe occidentale => 2 accidents graves en <50 ans!)
2011 - 12 mars, Accidents nucléaires de Fukushima, Japon. Fusion du cœur, d'au moins 4 réacteurs sur six, suite à tremblement de terre et tsunami: panne des pompes d'alimentation en eau du circuit secondaire de l'un des réacteurs + enchaînement de défaillances mécaniques, d’erreurs humaines et de défauts de conception. (niveau 7)
[Edit:] ajout de la liste des accidents majeurs.