Page 1 sur 4

Jardin et agriculture : semis-directs VS labours

Publié : 30/04/14, 10:00
par Did67
Edité par Remundo

Did67 nous fait part de son intéressante expérience de culture/jardin sans "labour".

Sujet connexe : machines agricoles actionnées par les humains
https://www.econologie.com/forums/materiels- ... 13225.html



J'encourage donc le jardinage !


La vraie question est : pourquoi "travailler" la terre ?

Il est peut-être temps que je mette les photos de ma méthode de jardinage qui s'appelle : "Je jardine dans mon transat, un verre de bière dans la main gauche et un bon bouquin dans la main droite". [après avoir d'abord abandonné le jardinage suite à mon infarctus ; trop de mal à fournir le "tant et tant d'énergie pour travailler ma surface - dans les 200 m²]

Et je fais cela en "défrichant" une prairie naturelle (qui l'a été depuis 1 ou 2 siècles ?).

J'ai bien quelques trublions (je suis obligé de "partager" cet espace avec des mulots - ou autre sorte de rongeur non idnetifié - qui n'a pas encore déguerpi...

Et je ne peux échapper ni au semis / plantation, ni à la ceuillette/récolte !!! Que de boulot, qui m'oblige à quitter mon transat !

Et je jardine "plus que bio" puisque je banis (presque) tout produit - pesticides, engrais -, y compris les "certifiés bios" (sauf rares cas, où je recours à des produits certifiés bio ; par ex pour sauver mes semis contre les limaces ! ; là, pas de mircale - dans mon transat, je ne vais pas leur courrir après, non ?).

Si cela intéresse (je ne veux pas saouler), je veux bien partager la "méthode" (un bien grand mot - c'est juste une addition d'actes de "bon sens") avec des vélocipédo-jardinistes ! Les photos, j'en ai prises, c'est juste un peu la pagaille sur mon DD. Je ne promets qu'à moitié !

Publié : 30/04/14, 12:23
par Ahmed
Beaucoup de bonnes choses ont été dites par Chatelot et Raimondo.

Il y a quelque chose de paradoxal à vouloir passer par un mouvement rotatif et des roues afin d'entraîner une machine qui, elle-même, résulte d'une adaptation* à l'usage d'une motorisation thermique !
Outre la perte de puissance, très dommageable au regard de la disponibilité forcément limitée, l'encombrement et la maniabilité très réduite sont à prendre en compte (ces derniers points seraient moins important en grande surface, mais ce cas étant inenvisageable...) .
Autre paradoxe, cette systématique du recours au travail du sol dont l'abus est une des conséquences d'une énergie abondante qui fausse totalement l'approche agronomique.

*Adaptation d'outils originellement tractés directement par des animaux ou humains.

Publié : 30/04/14, 15:18
par Did67
grelinette a écrit :
Le jardin partagé n'a pas qu'une finalité de production agricole, c'est aussi un lieu de rencontre et de partage permettant à des habitants d'un quartier, qui se croisent quotidiennement sans se connaître ni se parler, de (re)créer un lien social. C'est d'ailleurs très étonnant de rencontrer un bénévole venant participer à des tâches de jardinage et de s'apercevoir que c'est un ses propres voisins !
Alors imaginer : passer quelques minutes en groupe à pédaler pour jardiner… c'est la situation idéale pour discuter et créer un lien.

Il y a aussi un autre point très motivant, c'est de voir les résultats spectaculaires obtenus à partir de méthodes de cultures qui sont aujourd'hui abandonnées pour des raisons d'agriculture intensive.

Pour revenir à "l'outil agricole à pédales" (dont la finalité n'est pas de concurrencer les monstres de mécanique agricole), et pour reprendre la remarque d'Ahmed, il ne s'agit pas de reproduire les méthodes de l'agriculture intensive, mais plus modestement de travailler la terre en surface.



Encore une fois, rien contre l'expérience...!!!

Mais :

1) Mon dieu, pourquoi pédaler plutôt que boire une bière ou discuter d'un bon bouquin ???

2) pour l'agronome que je suis, tout cela ne m'explique pas pourquoi faudrait-il "travailler" la terre, même modestement ??? Si cela marche sans...

[j'ai, bien entendu, des éléments de réponse à ma propre question ; mais c'est sur le dogme "il faut travailler la terre" qu'il convient de s'interroger si on veut une "autre agriculture". Pourquoi ne pas respecter ces milliers et millions et milliards d'êtres vivants, qu'on va mettre sens dessus dessous, voire les saccager ?

C'est un peu comme si on disait, en réponse à la question "pourquoi l'automobile ?", "Mais on va rouler doucement" !

Mais allez-y, pédalez. C'est très bon pour la santé. C'est déjà énorme.

Et une fois passé l'enthousiasme de tous les "fondateurs" (je fais partie de cette génération ayant vu des "néo-ruraux" fonder des "communautés" ; aujourd'hui, à de très très rares exceptions près, l'herbe a repoussé), vous vous poserez peut-être la bonne question...

Très cordialement. C'est juste pour discuter. Pas pour dissuader.

Publié : 30/04/14, 23:11
par izentrop
Bonjour,
Un peu d'engrais verts, des cartons étalés sur le sol avant l'hiver.
Il ne reste plus rien au printemps, la terre reste meuble.
Je travaille seulement la superficie au croc, pour enlever les racines de chiendent et de liseron. En voyant tous les vers de terre que je dérange sans trop les massacrer, je ne pourrait plus réutiliser le motoculteur.
Aucun outil motorisé au jardin ... Si, le broyeur à végétaux.
Lequel existe à pédales : Image http://www.ladepeche.fr/article/2011/09 ... u-brf.html

Did67, J'aimerai connaitre tes méthodes de non travail du sol. C'est ce que j'essai de faire, au jardin, mais ce n'est pas simple à gérer.
Surtout, les adventices qui poussent plus vite que les semis. Il y a bien la méthode Soltner, mais ils ne donnent plus de compost de déchets vert dans ma communauté de commune.

Publié : 01/05/14, 00:34
par chatelot16
ça me fait penser a la methode pour couper le gui dans asterix en corse : é oui il attend qu'il tombe ... :mrgreen:

enfin plus serieusement , cultiver sans labour , si c'est possible il ne faut pas s'en priver

mais il faudrait tout comprendre : pourquoi on labourait tant a une epoque ou c'etait plus difficile qu'aujourd'hui ?

Publié : 01/05/14, 09:31
par Remundo
pour augmenter les rendements :idea:

Publié : 01/05/14, 11:22
par izentrop
Remundo a écrit :pour augmenter les rendements :idea:

Non, pour un environnement durable, avec intrants provenant des déchets organiques recyclés.
Sans lutter contre la nature, mais en l'orientant en notre faveur.
Et pour cela, il faut de grandes connaissances.
Ce n'est pas facile et peu de recherches sont orientées dans ce sens.

chatelot 16 a écrit :enfin plus serieusement , cultiver sans labour , si c'est possible il ne faut pas s'en priver

C'est sérieux http://agriculture-de-conservation.com/ ... abour.html

Publié : 01/05/14, 11:43
par Remundo
le débat des pro-labours et anti-labours ne sera jamais tranché...

parce que les deux techniques ont des avantages et des inconvénients... Aucune n'est idéale. Je pense qu'il faut jouer sur les deux tableaux sans excès.

Sans doute que labour à faible profondeur (pas plus de 30 cm), peut-être alterné avec des années de culture sans labour (parfois appelée semi direct)...

Parce que ça fait du bien à la terre d'être retournée / aérée mécaniquement de temps à autre. ça arrache les mauvaises herbes et ça évite la prolifération de certains parasites. ça remélange les déchets de culture, les engrais et le fumier à l'humus du sol.

Evidemment, il faut faire attention au ravinement / emport de la terre par le vent, mais le vent en ramène aussi parfois...

Quant à l'histoire des vers de terre, le labour a tendance à augmenter leur nombre (les petits)... Sauf les gros vers de profondeurs.

Publié : 01/05/14, 12:03
par Ahmed
Raimundo, tu as écrit :
Pour augmenter les rendements

Les deux grandes techniques historiques de travail du sol sont l'araire dans les pays du sud et la charrue dans ceux plus septentrionaux.
L'araire ne fait que gratter le sol, ce qui est suffisant en certaines conditions; la charrue permet d'enfouir les adventices et les matières organiques introduites.
Précisons que l'action de la charrue reste très longtemps superficielle et n'a pas grand chose à voir avec ce que nous appelons labour aujourd'hui.
La transition s'est faite au 18e siècle, à la naissance de la science agronomique : des observations montrent que le rendement augmente avec la profondeur des labours, pratique désormais possible du fait des progrès techniques.
De cette observation exacte, sera tirée une conclusion fausse qui allait, avec le concept de restitution (qui en découlera), durablement orienter l'agriculture jusqu'à nos jours.
En réalité, en réalisant des labours de plus en plus profonds on ne fait que provoquer une mobilisation de l'intégralité de la réserve d'humus qui se minéralise et cède donc ses composants aux plantes : clairement cette méthode ne peut produire que des résultats temporaires et a abouti à un appauvrissement très important en matières organiques et transformé le sol vivant en simple support de culture.

Publié : 01/05/14, 12:13
par Ahmed
Le labour et tout les travaux du sol n'ont pas les vertus que tu décris, Raimundo, il sont seulement le signe d'échecs culturaux successifs, compensés par la réitération de ces pratiques : certes le labour décompacte la terre, mais réunit les conditions de son tassement rapide.

Quant au vers, de quels vers veut-tu parler ? Quelle sorte de vers pourrait résister à ces perpétuelles agressions mécanique et chimiques, à la destruction systématique de leur nourriture ?