Crise agricole du lait et de la viande en France: quelles solutions?
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Crise agricole du lait et de la viande en France: quelles solutions?
Cela fait un mois qu'il y a une belle crise du secteur des petits et moyens agriculteurs en France (les gros touchent tellement d'aides qu'ils sont millionnaires et de loin), je ne vous apprends rien...
90% des argumentaires que j'entends dans les débat sont basés uniquement sur le prix de vente: trop bas, car dicté par la grande distribution...bin je ne suis pas d'accord même si je suis d'accord (lire la suite)
C'est vrai et c'est un soucis: le prix de vente de n'importe quel produit doit être fixé par le vendeur et non l'acheteur. C'est la base de tout commerce...équitable!
Et tout travail mérite salaire, il est pas normal de perdre de l'argent quand on travail ! Seulement un bilan ce n'est pas que les entrées (enfin les sorties comptablement parlant) c'est aussi les sorties (les entrées comptables donc...) !
Les circuits courts évoqués dans bon nombre de débat ne sont qu'une partie de la solution car :
a) Quand j'entends que des agriculteurs qui se plaignent car ils ne sont payé "que" 0.3€/L de lait alors que le Lait est vendu environ 1€ au consommateur (ou moins: je trouve du lait bio à 0.8€/L)...je trouve que cette marge n'est pas du tout abusive car il y a au moins encore 2 intermédiaires (la coorpérative ou l'usine qui embouteille et le vendeur final) + TVA (6 % mais quand même 6%) et je pense qu'ils devraient aller faire un tour en Chine, Inde ou Bengladesh pour comparer !
b) Tout le monde parle de l'aval, les "grands méchants" de la grande distribution (c'est peut être vrai mais y a pas qu'eux...lire la suite) mais qu'en est-il des charges en amont? J'aimerais bien voir un bilan d'une SA agricole en déficit ! Combien coûtent les intrants chimiques dans une exploitation moyenne (% approximatif?), combien pour l'énergie, les "biotiques" (antibio, vaccins et autres chimiques biologiques...)
c) L'endettement = charge financière ! Quel est le taux d'endettement moyens des exploitations en France et à quel taux d'intérêt? J'ai cru entendre récement qu le crédit agricole détenait à lui seul 50% des surfaces agricoles en France !!! C'est peut être par là qu'il faudrait commencer à faire des choix...
Donc selon moi il faut agir sur 3 leviers...aussi efficaces qu'une renégociations à la hausse des tarifs de base
a) Les charges en amont (= engrais, alimentation....)
b) L'endettement agricole (ça va être dur)
c) Les cycles courts: vente directe (c'est déjà en cours...)
Voilà pour lancer le débat!
90% des argumentaires que j'entends dans les débat sont basés uniquement sur le prix de vente: trop bas, car dicté par la grande distribution...bin je ne suis pas d'accord même si je suis d'accord (lire la suite)
C'est vrai et c'est un soucis: le prix de vente de n'importe quel produit doit être fixé par le vendeur et non l'acheteur. C'est la base de tout commerce...équitable!
Et tout travail mérite salaire, il est pas normal de perdre de l'argent quand on travail ! Seulement un bilan ce n'est pas que les entrées (enfin les sorties comptablement parlant) c'est aussi les sorties (les entrées comptables donc...) !
Les circuits courts évoqués dans bon nombre de débat ne sont qu'une partie de la solution car :
a) Quand j'entends que des agriculteurs qui se plaignent car ils ne sont payé "que" 0.3€/L de lait alors que le Lait est vendu environ 1€ au consommateur (ou moins: je trouve du lait bio à 0.8€/L)...je trouve que cette marge n'est pas du tout abusive car il y a au moins encore 2 intermédiaires (la coorpérative ou l'usine qui embouteille et le vendeur final) + TVA (6 % mais quand même 6%) et je pense qu'ils devraient aller faire un tour en Chine, Inde ou Bengladesh pour comparer !
b) Tout le monde parle de l'aval, les "grands méchants" de la grande distribution (c'est peut être vrai mais y a pas qu'eux...lire la suite) mais qu'en est-il des charges en amont? J'aimerais bien voir un bilan d'une SA agricole en déficit ! Combien coûtent les intrants chimiques dans une exploitation moyenne (% approximatif?), combien pour l'énergie, les "biotiques" (antibio, vaccins et autres chimiques biologiques...)
c) L'endettement = charge financière ! Quel est le taux d'endettement moyens des exploitations en France et à quel taux d'intérêt? J'ai cru entendre récement qu le crédit agricole détenait à lui seul 50% des surfaces agricoles en France !!! C'est peut être par là qu'il faudrait commencer à faire des choix...
Donc selon moi il faut agir sur 3 leviers...aussi efficaces qu'une renégociations à la hausse des tarifs de base
a) Les charges en amont (= engrais, alimentation....)
b) L'endettement agricole (ça va être dur)
c) Les cycles courts: vente directe (c'est déjà en cours...)
Voilà pour lancer le débat!
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Re: Crise agricole du lait et de la viande en France: quelles solutions?
d'accord avec ton exemple du lait mais essaye de faire le même raisonnement pour le porc.
1.3€/kg pour l'eleveur.
10 à 15€ kg en boucherie
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Re: Crise agricole du lait et de la viande en France: quelles solutions?
Ah ok..donc le porc c'est donc bien un problème de marges abusives mais 1.3€/kg c'est sur pied on est d'accord?
Cela rejoint donc ma toute première remarque:
Cela rejoint donc ma toute première remarque:
le prix de vente de n'importe quel produit doit être fixé par le vendeur et non l'acheteur. C'est la base de tout commerce...équitable!
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Re: Crise agricole du lait et de la viande en France: quelles solutions?
c'est simple pour de la fabrication industrielle ! on fabrique ce que l'on peut vendre avec bénéfice ... sinon on choisi de fabriquer autre chose
le problème de l'agriculture , c'est que toute culture est lente a mettre en place ... on ne peut pas créer des vache quand on peut vendre du lait et les faire disparaître quand on ne le vend plus ... même problème pour les fruit et légumes : quand les produit sont prêt a vendre il sont périssable , la grande distribution est en position de force ! il faut une autorité de régulation pour éviter que les producteur se fasse écraser
le marché de l'agriculture ne peut pas être complètement libéral ! tous les pays qui défendent leur territoire ont des régimes d’exception pour défendre leur agriculture ... je pense a la suisse et au japon , pays pour tant d’économie très libérale mais qui défendent leur agriculture
le problème de l'agriculture , c'est que toute culture est lente a mettre en place ... on ne peut pas créer des vache quand on peut vendre du lait et les faire disparaître quand on ne le vend plus ... même problème pour les fruit et légumes : quand les produit sont prêt a vendre il sont périssable , la grande distribution est en position de force ! il faut une autorité de régulation pour éviter que les producteur se fasse écraser
le marché de l'agriculture ne peut pas être complètement libéral ! tous les pays qui défendent leur territoire ont des régimes d’exception pour défendre leur agriculture ... je pense a la suisse et au japon , pays pour tant d’économie très libérale mais qui défendent leur agriculture
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Re: Crise agricole du lait et de la viande en France: quelles solutions?
chatelot16 a écrit :quand les produit sont prêt a vendre il sont périssable , la grande distribution est en position de force ! il faut une autorité de régulation pour éviter que les producteur se fasse écraser
Et aussi éduquer les consommateurs à acheter de saison !!
consommation-durable/calendrier-des-fruits-et-legumes-de-saison-et-locaux-t9901.html
Et plus local aussi...
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Re: Crise agricole du lait et de la viande en France: quelles solutions?
J'approuve les remarques pertinentes de Chatelot. Il faudrait y ajouter la présence de l'aléa météorologique et sanitaire qui est supporté par l'agriculteur sans que ses marges en tiennent compte.
Christophe, tu écris:
Il y a une inexactitude dans ta formulation: que le prix soit fixé par l'un ou par l'autre n'est pas le point crucial. Ce qu'il l'est, c'est le rapport de force entre le groupe des vendeurs et celui des acheteurs: s'il y a disparité, cela entraînera nécessairement une injustice au détriment du plus faible.
Christophe, tu écris:
le prix de vente de n'importe quel produit doit être fixé par le vendeur et non l'acheteur.
Il y a une inexactitude dans ta formulation: que le prix soit fixé par l'un ou par l'autre n'est pas le point crucial. Ce qu'il l'est, c'est le rapport de force entre le groupe des vendeurs et celui des acheteurs: s'il y a disparité, cela entraînera nécessairement une injustice au détriment du plus faible.
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Re: Crise agricole du lait et de la viande en France: quelles solutions?
Oui Ahmed: un bon prix de vente c'est un prix de vente qui satisfait autant le vendeur que l'acheteur!
Mais ce prix de base doit être fixé par le "vendeur" par rapport à ses charges (avec des marges de négociation dans la limite de l'acceptable) et non par l'acheteur...or actuellement dans l'agriculture française il me semble que c'est bien les acheteurs (coopérative ou grande distribution) qui ont les marges de négociation en main...et non les vendeurs!
Comme tu dis: au détriment du plus faible...C'est tout à fait ce qu'il se passe!
Mais ce prix de base doit être fixé par le "vendeur" par rapport à ses charges (avec des marges de négociation dans la limite de l'acceptable) et non par l'acheteur...or actuellement dans l'agriculture française il me semble que c'est bien les acheteurs (coopérative ou grande distribution) qui ont les marges de négociation en main...et non les vendeurs!
Comme tu dis: au détriment du plus faible...C'est tout à fait ce qu'il se passe!
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Re: Crise agricole du lait et de la viande en France: quelles solutions?
Exactement, d'un côté tu as des vendeurs de machines, de produits et de services qui imposent leurs prix, à l'opposé des acheteurs qui font la même chose (et qui établissent la facture qu'ils s'adressent à eux-mêmes!). Au milieu, l'agriculteur qui joue le rôle de redistributeur de subvention et qui avait traditionnellement un rôle passif dans la (non)négociation (c'est moins vrai dans le secteur des céréales, du moins à un certain niveau); à lui de servir de variable d'ajustement entre ces deux blocs.
Une des réponses du monde agricole avait été (sous l'influence d'une active propagande) l'intensification de la production, méthode qui avait, un temps, masqué le mal. Il est dorénavant devenu clair que la course en avant ne peut constituer une solution pérenne.
Une des réponses du monde agricole avait été (sous l'influence d'une active propagande) l'intensification de la production, méthode qui avait, un temps, masqué le mal. Il est dorénavant devenu clair que la course en avant ne peut constituer une solution pérenne.
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."
Re: Crise agricole du lait et de la viande en France: quelles solutions?
Un ou deux points de plus :
1) L'agriculture est une "industrie lourde" : il faut un capital énorme pour produire un chiffre d'affaire modeste. Entre le foncier, les bâtiments, le matériel... Il n'est donc quasiment pas possible d'arrêter de produire, même à perte. Ou de changer rapidement de "produit".
2) Même en "bio AB" (j'utilise ce néologisme depuis mes débats avec janic), les intrants pèsent lourds ! Se rappeler que "bio AB" = produire sans intrants de synthèse ! Les intrants naturels coûtent souvent plus chers, ou on a besoin de volumes plus importants ou de traitements plus fréquents. Idem pour les carburants. J'ai participé à la conversion en bio de la houblonnière du Lycée Agricole d'Obernai. Les charges ont nettement augmenté. Et le travail. Heureusement, les prix sont nettement plus élevés aussi.
3) L'agriculture française est aussi victime de la mondialisation galopante... Il est notable que les dirigeants "officiels" (FNSEA et companie) ont été les soutiens de la droite libérale. Ils ont a creusé la tombe des agriculteurs français en les exposant à la concurrence mondiale. La viande de la pampa argentine, le sucre de canne du Brésil, le lait des vaches des exploitations issues des Kolkhozes de l'ex-Allemagne de l'ESt, etc...seront toujours plus bas que le sproduits de nos "exploitations familiales". Ou encore la viande de porc d'exploitations gigantesques allemandes qui vendent le porc prix coutant en se rattrapant par la vente de l'électricité porduite par le sstations de méthanisation du lisier (très généralisées là-bas ; en France, sur notre projet à Obernai, les responsables agricoles nous ont traité d'écolos et freiné des 4 fers ; même si aujourd'hui, ils essayentd e rattraper le retard, se rendant compte de la bêtise ; il n'existe plus qu'un produit agricole dont le prix est fixe : celui de l'électricité subventionné porduite à partirr des toits photovoltaïques ou du biométhane d'origine agricole).
1) L'agriculture est une "industrie lourde" : il faut un capital énorme pour produire un chiffre d'affaire modeste. Entre le foncier, les bâtiments, le matériel... Il n'est donc quasiment pas possible d'arrêter de produire, même à perte. Ou de changer rapidement de "produit".
2) Même en "bio AB" (j'utilise ce néologisme depuis mes débats avec janic), les intrants pèsent lourds ! Se rappeler que "bio AB" = produire sans intrants de synthèse ! Les intrants naturels coûtent souvent plus chers, ou on a besoin de volumes plus importants ou de traitements plus fréquents. Idem pour les carburants. J'ai participé à la conversion en bio de la houblonnière du Lycée Agricole d'Obernai. Les charges ont nettement augmenté. Et le travail. Heureusement, les prix sont nettement plus élevés aussi.
3) L'agriculture française est aussi victime de la mondialisation galopante... Il est notable que les dirigeants "officiels" (FNSEA et companie) ont été les soutiens de la droite libérale. Ils ont a creusé la tombe des agriculteurs français en les exposant à la concurrence mondiale. La viande de la pampa argentine, le sucre de canne du Brésil, le lait des vaches des exploitations issues des Kolkhozes de l'ex-Allemagne de l'ESt, etc...seront toujours plus bas que le sproduits de nos "exploitations familiales". Ou encore la viande de porc d'exploitations gigantesques allemandes qui vendent le porc prix coutant en se rattrapant par la vente de l'électricité porduite par le sstations de méthanisation du lisier (très généralisées là-bas ; en France, sur notre projet à Obernai, les responsables agricoles nous ont traité d'écolos et freiné des 4 fers ; même si aujourd'hui, ils essayentd e rattraper le retard, se rendant compte de la bêtise ; il n'existe plus qu'un produit agricole dont le prix est fixe : celui de l'électricité subventionné porduite à partirr des toits photovoltaïques ou du biométhane d'origine agricole).
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Re: Crise agricole du lait et de la viande en France: quelles solutions?
Ahmed a écrit :... l'intensification de la production, méthode qui avait, un temps, masqué le mal. Il est dorénavant devenu clair que la course en avant ne peut constituer une solution pérenne.
Et la croissance de la taille des exploitations agricoles masquaient aussi !!!
Individuellement, l'agriculteur gagne toujours aussi peu. Mais ils sont 4 ou 5 fois moins nombreux... Ce transfert, ou "concnetration" a permis de cacher la misère...
Là, le phénomène va trop vite. Une partie des regroupempents d'exploitation se faisaient au moment de la succession. Là, on a tout une génération d'agriculteurs de 45 à 55 ans ! Trop petits pour être "rentables"...
Par ailleurs, pendant longtemps, les secteurs non-agricoles pouvaient absorber de la main d'ouevre peu qualifiée... Dans les années 70, des gariculteurs de 40 ans se "recyclaient" en ouvriers. J'ai vu ainsi des usines s'installer dans la campagne alsacienne où j'ai grandi, des navettes de bus se mettre en place... Et moin père devenir ouvrier-paysan.
Tout cela ne marche plus.
On est donc dans l'impasse.
Mardi soir, sans un débat, j'ai fait remarquer qu'il n'y a pas que les agriculteurs qui souffrent ! Le burn out se généralise. Dans les usines. Dans les bureaux.
C'est un monde qui arrive aux limites du système. Ailleurs, on dsicute des nouvelles lois qui vont "libéraliser" le marché du travail. Ne pas le faire, c'est voir la porduction aller ailleurs... Le faire, c'est accepter la paupérisation..; Peste ou Choléra ??? C'est toujours une maladie. Dans uen économie mondialisée, on ne peut conserver un niveau de vie et un confort "européens" et être comppétitifs avec des chinois ou des indiens (en très général ; bien s^pur, il reste des niches qui contredisent partiellement cette tendance générale).
Donc notre monde est dans l'impasse. Et les agriculteurs sont dans notre monde... Restent les niches...
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