Le jardin du paresseux made in Elsass du nord
Publié : 10/12/17, 13:50
Bonjour à tous,
Cela fait une dizaine d’année que j’ai un potager (depuis que j’ai construit ma maison). Il fait ~160m² et nous produit quasiment tous les légumes que nous consommons sur l’année (nous sommes 3). J’ai également une petite serre de ~20m².
Nous sommes situés au Nord de Haguenau en Alsace (ouioui l’Alsace pas le grand est ), avec une terre ultra argileuse.
Il y a quasiment du soleil non-stop sur le potager, donc autant dire qu’en été ça cogne sévère dessus et quand il y a du vent ça décorne les bœufs. Pour ne pas faciliter les choses je ne peux quasiment pas planter d’arbres car j’ai un système de géothermie horizontale qui prendrait chère avec les racines. Le reste de mon terrain (~17 ares) et un verger à l’ancienne (une rangé d’arbre et de l’herbe).
Ma façon de voir les choses est assez simple : il faut que les résultats obtenus soient à la hauteur des efforts fournis.
Mes débuts :
J’étais en mode traditionnel (bio bien sûr), donc un peu de bouillie bordelaise, purin d’ortie et autre... je prenais conseil auprès des voisins (des vieux de la vieille) qui par chance pour moi, n’utilisent pas de produits phyto. J’ai supprimé la bb suite à ma lecture d’un article sur ses « méfaits » dans certains type de culture et les purins, au vue des résultats obtenus, parce-ce que ça me soulait d’en faire (cf plus haut).
Je passais tout mon temps libre (vraiment tout !) à biner, à désherber, à arroser… autant dire que les reproches de ma moitié pleuvaient... mais vous me direz, quand on aime on ne compte pas.
Bref, rien d’extraordinaire, je faisais, ça me dérangeais pas trop à l’époque, mais les résultats n’étaient pas au top (correct sans plus vue le temps passé).
La révélation :
Suite à un souci, j’ai été amené à faucher du foin par temps de pluie . Il m’était donc impossible de le donner à un agri pour ses bêtes car il pourrissait au sol. Il fallait également que je le débarrasse et ne savait pas quoi en faire.
J’étais là, à me lamenter dans mon fauteuil quand je me suis dit : « merde je vais le jeter sur le jardin en attendant de trouver mieux comme idée », donc j’ai pris une planche où il n’y avait rien et l’ai étalé dessus (une bonne dizaine de cm). Plus tard dans la saison, il me fallait récupérer cette planche et là en enlevant mes déchets (pour l’instant ce n’était que des déchets), j’ai constaté une terre un peu plus meuble qu’à côté, non desséchée et avec un peu plus de vie dedans.
C’est de là que tout est parti. J’ai commencé à me renseigner et je suis rapidement tombé sur des forums, vidéos (notamment celles de Damien Dekarz qui je trouve, sont bien faites), etc sur la permaculture. Ça me plaisait pas mal comme mode de culture et correspondait pas mal à ma vision des choses en générale.
En Pratique :
J’ai donc, l’année d’après récupéré en forêt une vieille roundball de paille qui pourrissait et l’ai étalé sur le potager. Le résultat était bof --> j’arrivais plus facilement à gérer le foin que la paille donc il me fallait trouver du foin.
L’agri qui fauchait mon verger a décidé de prendre sa retraite, ça tombait bien. Malheureusement ça ne couvrait pas mes besoins en foin sur l’année.
Au début j’ai réussi à récupérer du vieux foin à gauche et à droite, ça me couvrait le besoin sur l’année (j’expliquerai plus loin pourquoi ce n’est plus le cas). Par la suite, le foin se faisant plus rare, j’ai trouvé une autre source : les champs par chez nous sont des anciens champs découpés en plein de parcelle donc non entièrement plats. Avec les gros engins, les agris les fauchent entièrement, mais les presses n’arrivent pas à ramasser ce qui se trouve dans les creux. C’est là que je rentre en action, avec mon vieux râteau en bois et ma petite remorque : une fois les roundball enlevées je passe et « nettoie » le champ.
Le regard des autres :
Dans un petit village tout se sait vite.
Autant dire qu’au début, j’ai été regardé de travers (au même endroit mon grand-père avait un potager toujours tiré à quatre épingles qui était une référence dans le village).
Ayant un caractère assez fort, les critiques étaient souvent dissimulé sous forme de pseudo conseils (faut pas me les briser de trop ): « tu vas avoir plein de mauvaises herbes »-->sans lumière pas de germination, « ce n’est pas trop beau »-->la beauté est dans l’œil de celui qui regarde, « tu vas avoir plein de limaces » -->euh, ce n’est pas faux ça (y en a qui avaient des critiques intelligentes), etc…
depuis les quelques années maintenant que je fais cela, les ardeurs de certaines personnes se sont transformées en curiosité, voir en intérêt pour certains d’entre eux, résultat ils ont puisé dans mes fournisseurs de foin (j’aurais mieux fait d’être moins convaincants).
Comment je suis arrivé ici ?
J’avais pour habitude de dire à mon voisin que mon jardin était un jardin de fainéant mais que ça marchait. Cette année, pour je ne sais plus quelle raison, j’ai cherché jardin du fainéant, paresseux, etc sur le net et je suis tombé sur les vidéos à did67, qui parlait du forum.
Les cultures :
J’ai un peu de tout ce qu’on trouve habituellement dans un potager en Alsace (je cultive le mystère).
J’essaie au maximum de faire mes semences moi-même : les tomates sont des variétés dont je récupère de semences (on m’a donné une astuce vraiment bien pour cela) d’année en année : elles ont un peu mutées mais sont toujours aussi bonnes et « rustiques ».
Je récupère aussi les semences de salades, radis, haricots, navets, etc. mon but étant d’être le plus possible autonome en semences.
Pour tout ce qui est choux, cucurbitacées, etc, avec les risque d’hybridations que je n’ai pas le temps de maîtriser, j’achète des plants chez un horticulteur à côté (très bonne qualité pour un prix raisonnable).
A suivre...
Cela fait une dizaine d’année que j’ai un potager (depuis que j’ai construit ma maison). Il fait ~160m² et nous produit quasiment tous les légumes que nous consommons sur l’année (nous sommes 3). J’ai également une petite serre de ~20m².
Nous sommes situés au Nord de Haguenau en Alsace (ouioui l’Alsace pas le grand est ), avec une terre ultra argileuse.
Il y a quasiment du soleil non-stop sur le potager, donc autant dire qu’en été ça cogne sévère dessus et quand il y a du vent ça décorne les bœufs. Pour ne pas faciliter les choses je ne peux quasiment pas planter d’arbres car j’ai un système de géothermie horizontale qui prendrait chère avec les racines. Le reste de mon terrain (~17 ares) et un verger à l’ancienne (une rangé d’arbre et de l’herbe).
Ma façon de voir les choses est assez simple : il faut que les résultats obtenus soient à la hauteur des efforts fournis.
Mes débuts :
J’étais en mode traditionnel (bio bien sûr), donc un peu de bouillie bordelaise, purin d’ortie et autre... je prenais conseil auprès des voisins (des vieux de la vieille) qui par chance pour moi, n’utilisent pas de produits phyto. J’ai supprimé la bb suite à ma lecture d’un article sur ses « méfaits » dans certains type de culture et les purins, au vue des résultats obtenus, parce-ce que ça me soulait d’en faire (cf plus haut).
Je passais tout mon temps libre (vraiment tout !) à biner, à désherber, à arroser… autant dire que les reproches de ma moitié pleuvaient... mais vous me direz, quand on aime on ne compte pas.
Bref, rien d’extraordinaire, je faisais, ça me dérangeais pas trop à l’époque, mais les résultats n’étaient pas au top (correct sans plus vue le temps passé).
La révélation :
Suite à un souci, j’ai été amené à faucher du foin par temps de pluie . Il m’était donc impossible de le donner à un agri pour ses bêtes car il pourrissait au sol. Il fallait également que je le débarrasse et ne savait pas quoi en faire.
J’étais là, à me lamenter dans mon fauteuil quand je me suis dit : « merde je vais le jeter sur le jardin en attendant de trouver mieux comme idée », donc j’ai pris une planche où il n’y avait rien et l’ai étalé dessus (une bonne dizaine de cm). Plus tard dans la saison, il me fallait récupérer cette planche et là en enlevant mes déchets (pour l’instant ce n’était que des déchets), j’ai constaté une terre un peu plus meuble qu’à côté, non desséchée et avec un peu plus de vie dedans.
C’est de là que tout est parti. J’ai commencé à me renseigner et je suis rapidement tombé sur des forums, vidéos (notamment celles de Damien Dekarz qui je trouve, sont bien faites), etc sur la permaculture. Ça me plaisait pas mal comme mode de culture et correspondait pas mal à ma vision des choses en générale.
En Pratique :
J’ai donc, l’année d’après récupéré en forêt une vieille roundball de paille qui pourrissait et l’ai étalé sur le potager. Le résultat était bof --> j’arrivais plus facilement à gérer le foin que la paille donc il me fallait trouver du foin.
L’agri qui fauchait mon verger a décidé de prendre sa retraite, ça tombait bien. Malheureusement ça ne couvrait pas mes besoins en foin sur l’année.
Au début j’ai réussi à récupérer du vieux foin à gauche et à droite, ça me couvrait le besoin sur l’année (j’expliquerai plus loin pourquoi ce n’est plus le cas). Par la suite, le foin se faisant plus rare, j’ai trouvé une autre source : les champs par chez nous sont des anciens champs découpés en plein de parcelle donc non entièrement plats. Avec les gros engins, les agris les fauchent entièrement, mais les presses n’arrivent pas à ramasser ce qui se trouve dans les creux. C’est là que je rentre en action, avec mon vieux râteau en bois et ma petite remorque : une fois les roundball enlevées je passe et « nettoie » le champ.
Le regard des autres :
Dans un petit village tout se sait vite.
Autant dire qu’au début, j’ai été regardé de travers (au même endroit mon grand-père avait un potager toujours tiré à quatre épingles qui était une référence dans le village).
Ayant un caractère assez fort, les critiques étaient souvent dissimulé sous forme de pseudo conseils (faut pas me les briser de trop ): « tu vas avoir plein de mauvaises herbes »-->sans lumière pas de germination, « ce n’est pas trop beau »-->la beauté est dans l’œil de celui qui regarde, « tu vas avoir plein de limaces » -->euh, ce n’est pas faux ça (y en a qui avaient des critiques intelligentes), etc…
depuis les quelques années maintenant que je fais cela, les ardeurs de certaines personnes se sont transformées en curiosité, voir en intérêt pour certains d’entre eux, résultat ils ont puisé dans mes fournisseurs de foin (j’aurais mieux fait d’être moins convaincants).
Comment je suis arrivé ici ?
J’avais pour habitude de dire à mon voisin que mon jardin était un jardin de fainéant mais que ça marchait. Cette année, pour je ne sais plus quelle raison, j’ai cherché jardin du fainéant, paresseux, etc sur le net et je suis tombé sur les vidéos à did67, qui parlait du forum.
Les cultures :
J’ai un peu de tout ce qu’on trouve habituellement dans un potager en Alsace (je cultive le mystère).
J’essaie au maximum de faire mes semences moi-même : les tomates sont des variétés dont je récupère de semences (on m’a donné une astuce vraiment bien pour cela) d’année en année : elles ont un peu mutées mais sont toujours aussi bonnes et « rustiques ».
Je récupère aussi les semences de salades, radis, haricots, navets, etc. mon but étant d’être le plus possible autonome en semences.
Pour tout ce qui est choux, cucurbitacées, etc, avec les risque d’hybridations que je n’ai pas le temps de maîtriser, j’achète des plants chez un horticulteur à côté (très bonne qualité pour un prix raisonnable).
A suivre...