Une prairie potagère ?
Publié : 21/05/18, 11:44
Bonjour à tous,
Je cultive un petit potager bio depuis environ 5 ans, évoluant peu à peu vers une culture plus permanente, un sol plus vivant et moins de travail du sol. Aussi, les arguments et le style calme-flamboyant de Didier Helmstetter m'ont incité cette année à intégrer de manière plus décomplexée ce qui pourrait s'avérer être le trésor (ou le cauchemar !) près duquel dormait mon transat : la prairie naturelle qui est le cadre environnant de ce potager.
J'en viens tout de suite au sujet : Comment ne pas "gâcher" une prairie ?
Je cherche à remplacer la fertilisation des années précédentes (apport de fumier=sale, puant, trop d'effort pour le transport, apport de compost=expérience de compostage en tas sur place fastidieux et peu convaincant, manipulation et transport depuis chez moi compliqué -je précise que je n'habite pas sur place- + les arguments de Didier) par une fertilisation végétale sans fermentation. J'ai compris qu'il fallait que j'apporte plus de biomasse à mon sol grâce à des engrais verts que je cultive depuis l'année dernière sur mon potager et du foin que je fais moi-même à partir de la prairie qui jouxte mes cultures. Sur la photo on peut voir quelques andains qui sont encore à sécher dans la prairie, et le coeur du potager derrière les haies artificielles, en demi-cercle.
Comment "gérer" une prairie dans le but de fertiliser soi-même un potager ?
Je me demande notamment quelle est ratio entre la superficie de prairie nécessaire pour améliorer de manière sensible et durable la vie et la qualité du sol du potager et la superficie de ce potager. J'imagine que c'est un peu voire très relatif mais tout de même, quel est l'ordre de grandeur ? Sur la photo on peut deviner que la prairie environnante représente environ 4 à 5 fois la zone du potager (en sachant que mon potager est aménagé en plate-bandes donc il faut compter sans les allées), est-ce que cela vous parait suffisant ? Cette estimation pourrait guider un olibrius intéressé par cette optique et qui souhaiterait commencer un nouveau potager sur une prairie...
Est-ce un gain de paresse ?
Ce n'est pas sûr. Certes la fenaison est un travail, surtout quand on fait tout "à l'ancienne" comme moi, c'est à dire avec simplement un rateau à feuille (j'ai profité de la "fauche" du propriétaire qui "entretient" son terrain -voir plus bas- ; un travail à la faux ne me paraitrait pas insurmontable sur une telle superficie, d'autant qu'il pourrait s'envisager relativement aux besoins de couverture du sol et au temps climatique). Cela me parait quand même un gain d'effort pour une personne esseulée ou solitaire ou qui a mal au dos ou qui ne désire pas forcément ahaner derrière de grosses meules (!). Ce n'est apparemment pas un gain de temps de transat, encore que cela reste à voir, je découvre seulement la technique en tâtonnant et en faisant naturellement des conneries. Toujours est-il que j'ai pu avec cette nouvelle approche et le gain de temps du non-travail du sol protéger et nourrir presque l'ensemble de mes parcelles et agrandir mon potager en inaugurant des nouvelles plates-bandes (on distingue l'une d'entre elles entre 4 piquets au premier plan de la photo)...
D'ailleurs que faut-il faire pour avoir un bon foin ? et un bon foin de phénoculture ?
J'avais commencé à faucher avant l'épiaison (début avril). Faut-il privilégier cette période comme cela semble une recommandation des agriculteurs qui produisent du foin commercial à destination des bovins et des ovins, ou suivre les conseils de Didier : le plus tard possible ? Puis la prairie a été tondue avec une "autotamponneuse" autoportée par le propriétaire pendant l'épiaison (avril), période recommandée pour le foin des chevaux. C'est donc une sorte de foin tondu que j'ai fait sécher et retourné en andains. Mais quelle couleur doit avoir le foin ? doit-il rester un peu vert, ou faut-il attendre qu'il jaunisse ou blanchisse au soleil ? Un foin mal produit (un peu pourri par exemple) peut-il avoir des effets négatifs sur mon sol ? Pourrait-on imaginer un foin spécifique, "calibré" pour régaler nos organismes du sol (particulièrement pour les vers anéciques dont on connait l'importance grâce à Didier et Marcel Bouché) comme on calibre le foin selon le bétail qui va s'en nourrir (bovins,ovins/chevaux/lapins) ?
Peut-on imaginer un amélioration "éco-systémique" ?
J'ai déposé mon foin en "épaisses couches" sur les plate-bandes en commençant à cultiver des patates qui sont sorties maintenant (sauf celles que j'avais posées directement sur la prairie et sous le foin). Peut-on imaginer une culture de prairie au plus près de la culture d'un potager, une nouvelle association dont il n'existe pas de nom -je parle sous votre contrôle-, une sorte de potager-prairie à l'instar du "jardin-forêt" (concept auquel je sais que Didier ne crois pas) ou de l'agroforesterie ?
Et dans l'autre sens quel est l'impact de ces prélèvements sur la prairie elle-même (voire sur les écosystèmes plus ou moins proches) ? Si je lui enlève cette énergie, ne va-t-elle pas se dégrader peu à peu ? Quel est le cycle d'une prairie ? En gros, loin d'annoncer une quelconque révolution je me demande si cet effort vaut la peine et s'il ne vaudrait pas mieux laisser la gestion de ce foin à des spécialistes (comme d'hab !) ... Si cela valait la peine, d'autres questions (qui rejoignent des questions classiques pour un potager) viennent : comment organiser le mieux l'espace et l'alternance prairie/potager, clairsemé en plates-bandes (mon choix pour le potager), concentré (potager au centre et prairie autour), voire "itinérant" afin de stimuler le vivant cycliquement sur l'ensemble du terrain ? Si on fait soi-même le foin on n'est pas tenu au format rouleau... Qu'est ce qui profitera le mieux à mes légumes, aux organismes vivants, au sol de l'ensemble de la superficie et à l'écosystème ?
Je cultive un petit potager bio depuis environ 5 ans, évoluant peu à peu vers une culture plus permanente, un sol plus vivant et moins de travail du sol. Aussi, les arguments et le style calme-flamboyant de Didier Helmstetter m'ont incité cette année à intégrer de manière plus décomplexée ce qui pourrait s'avérer être le trésor (ou le cauchemar !) près duquel dormait mon transat : la prairie naturelle qui est le cadre environnant de ce potager.
J'en viens tout de suite au sujet : Comment ne pas "gâcher" une prairie ?
Je cherche à remplacer la fertilisation des années précédentes (apport de fumier=sale, puant, trop d'effort pour le transport, apport de compost=expérience de compostage en tas sur place fastidieux et peu convaincant, manipulation et transport depuis chez moi compliqué -je précise que je n'habite pas sur place- + les arguments de Didier) par une fertilisation végétale sans fermentation. J'ai compris qu'il fallait que j'apporte plus de biomasse à mon sol grâce à des engrais verts que je cultive depuis l'année dernière sur mon potager et du foin que je fais moi-même à partir de la prairie qui jouxte mes cultures. Sur la photo on peut voir quelques andains qui sont encore à sécher dans la prairie, et le coeur du potager derrière les haies artificielles, en demi-cercle.
Comment "gérer" une prairie dans le but de fertiliser soi-même un potager ?
Je me demande notamment quelle est ratio entre la superficie de prairie nécessaire pour améliorer de manière sensible et durable la vie et la qualité du sol du potager et la superficie de ce potager. J'imagine que c'est un peu voire très relatif mais tout de même, quel est l'ordre de grandeur ? Sur la photo on peut deviner que la prairie environnante représente environ 4 à 5 fois la zone du potager (en sachant que mon potager est aménagé en plate-bandes donc il faut compter sans les allées), est-ce que cela vous parait suffisant ? Cette estimation pourrait guider un olibrius intéressé par cette optique et qui souhaiterait commencer un nouveau potager sur une prairie...
Est-ce un gain de paresse ?
Ce n'est pas sûr. Certes la fenaison est un travail, surtout quand on fait tout "à l'ancienne" comme moi, c'est à dire avec simplement un rateau à feuille (j'ai profité de la "fauche" du propriétaire qui "entretient" son terrain -voir plus bas- ; un travail à la faux ne me paraitrait pas insurmontable sur une telle superficie, d'autant qu'il pourrait s'envisager relativement aux besoins de couverture du sol et au temps climatique). Cela me parait quand même un gain d'effort pour une personne esseulée ou solitaire ou qui a mal au dos ou qui ne désire pas forcément ahaner derrière de grosses meules (!). Ce n'est apparemment pas un gain de temps de transat, encore que cela reste à voir, je découvre seulement la technique en tâtonnant et en faisant naturellement des conneries. Toujours est-il que j'ai pu avec cette nouvelle approche et le gain de temps du non-travail du sol protéger et nourrir presque l'ensemble de mes parcelles et agrandir mon potager en inaugurant des nouvelles plates-bandes (on distingue l'une d'entre elles entre 4 piquets au premier plan de la photo)...
D'ailleurs que faut-il faire pour avoir un bon foin ? et un bon foin de phénoculture ?
J'avais commencé à faucher avant l'épiaison (début avril). Faut-il privilégier cette période comme cela semble une recommandation des agriculteurs qui produisent du foin commercial à destination des bovins et des ovins, ou suivre les conseils de Didier : le plus tard possible ? Puis la prairie a été tondue avec une "autotamponneuse" autoportée par le propriétaire pendant l'épiaison (avril), période recommandée pour le foin des chevaux. C'est donc une sorte de foin tondu que j'ai fait sécher et retourné en andains. Mais quelle couleur doit avoir le foin ? doit-il rester un peu vert, ou faut-il attendre qu'il jaunisse ou blanchisse au soleil ? Un foin mal produit (un peu pourri par exemple) peut-il avoir des effets négatifs sur mon sol ? Pourrait-on imaginer un foin spécifique, "calibré" pour régaler nos organismes du sol (particulièrement pour les vers anéciques dont on connait l'importance grâce à Didier et Marcel Bouché) comme on calibre le foin selon le bétail qui va s'en nourrir (bovins,ovins/chevaux/lapins) ?
Peut-on imaginer un amélioration "éco-systémique" ?
J'ai déposé mon foin en "épaisses couches" sur les plate-bandes en commençant à cultiver des patates qui sont sorties maintenant (sauf celles que j'avais posées directement sur la prairie et sous le foin). Peut-on imaginer une culture de prairie au plus près de la culture d'un potager, une nouvelle association dont il n'existe pas de nom -je parle sous votre contrôle-, une sorte de potager-prairie à l'instar du "jardin-forêt" (concept auquel je sais que Didier ne crois pas) ou de l'agroforesterie ?
Et dans l'autre sens quel est l'impact de ces prélèvements sur la prairie elle-même (voire sur les écosystèmes plus ou moins proches) ? Si je lui enlève cette énergie, ne va-t-elle pas se dégrader peu à peu ? Quel est le cycle d'une prairie ? En gros, loin d'annoncer une quelconque révolution je me demande si cet effort vaut la peine et s'il ne vaudrait pas mieux laisser la gestion de ce foin à des spécialistes (comme d'hab !) ... Si cela valait la peine, d'autres questions (qui rejoignent des questions classiques pour un potager) viennent : comment organiser le mieux l'espace et l'alternance prairie/potager, clairsemé en plates-bandes (mon choix pour le potager), concentré (potager au centre et prairie autour), voire "itinérant" afin de stimuler le vivant cycliquement sur l'ensemble du terrain ? Si on fait soi-même le foin on n'est pas tenu au format rouleau... Qu'est ce qui profitera le mieux à mes légumes, aux organismes vivants, au sol de l'ensemble de la superficie et à l'écosystème ?