On ne doit pas avoir la même notion de
l'argument d'autorité et le sujet c'est "OGM bons pour la santé"
Un décryptage s'impose
Le danger des OGM n'est pas là où vous croyez...plus vous creusez, plus vous tombez sur des fraudes, nombreuses, dans l'argumentaire anti-OGM. Ce réquisitoire est bourré d'erreurs, de sophismes, de faits déformés, de falsifications et de mensonges. Les gens qui vous affirment que Monsanto cache la vérité cachent eux-mêmes les preuves de la fausseté de leurs propres allégations sur les OGM. Ils espèrent vous noyer sous un trop-plein de science et qu'ainsi submergés vous préfériez faire confiance à vos tripes et gobiez leur incitation à la défiance.
l'argument central du mouvement anti-OGM –la précaution commande d'éviter les aliments génétiquement modifiés– est une imposture. Les militants qui vous disent de faire attention aux OGM sont loin d'être aussi méticuleux dans l'évaluation des options alternatives. Ils dénoncent la toxicité de certaines protéines des cultures OGM, tout en se faisant les hérauts de substances, pesticides et autres cultures non OGM bourrés des mêmes protéines. Ils décrivent l'ingénierie génétique comme un processus chaotique et imprévisible, même si des études observent que d'autres méthodes d'amélioration agricole, y compris celles plébiscitées par ces mêmes militants, sont bien plus disruptives pour les génomes des végétaux.
... Si ce sont les pesticides et la transparence qui vous préoccupent, alors il vous faudra savoir quelles sont les toxines auxquelles certains de vos aliments, et pas d'autres, ont été exposés. Ce n'est pas une étiquette qui vous le dira. Par contre, elle pourra vous pousser à acheter un produit non OGM, quand bien même le choix OGM est comparativement le plus sûr.
L'histoire de la papaye d'Hawaï
Il y a vingt ans, les producteurs hawaïens de papaye n'étaient pas en grande forme. Le virus des taches en anneaux du papayer, transmis par des insectes, détruisait les cultures. Les fermiers avaient tout essayé pour stopper l'épidémie: de la sélection végétale, de la rotation culturale, des quarantaines. Rien n'avait fonctionné. Un scientifique eut une autre idée. Et s'il était possible de transférer un gène d'un élément inoffensif du virus, la protéine d'enveloppe, dans l'ADN de la papaye? La papaye ainsi génétiquement modifiée serait-elle immunisée contre le phytovirus?
Ce scientifique, Dennis Gonsalves, de l'Université de Cornell, eut en partie cette idée grâce à Monsanto. Mais Monsanto n'en avait que faire de la papaye. Si la papaye est une denrée essentielle dans le monde en développement, elle n'est pas aussi rentable que le soja ou le coton. Ce qui fait que Monsanto et deux autres entreprises allaient breveter la technologie au profit d'une association de fermiers hawaïens. Les licences étaient gratuites mais limitées à Hawaï. L'association distribua les semences aux fermiers gratuitement dans un premier temps, avant de les leur vendre.
Aujourd'hui, la papaye GM est un triomphe. Elle a sauvé le secteur. Mais son histoire est aussi des plus édifiantes. Car la papaye, une fois le virus défait, a bien failli ne pas survivre à une campagne visant à purger Hawaï des cultures OGM. L'histoire de cette campagne nous enseigne une difficile leçon: qu'importe qu'un OGM soit consommé pendant des années sans faire de mal à personne, qu'importe le nombre d'études démontrant son innocuité, il y aura toujours des sceptiques pour vous mettre en garde contre des risques inconnus.
En 1996 et 1997, trois agences fédérales donnent leur agrément à la papaye GM. Le département américain de l'agriculture (USDA) ne fait état «d'aucun effet délétère sur les plantations, les organismes non visés ou l'environnement» lors d'essais en plein champ. L'EPA, l'agence environnementale américaine, souligne que les populations ont consommé pendant des années le virus dans les papayes infectées. «Des particules infectieuses entières du virus des tâches en anneaux du papayer, y compris sa protéine d'enveloppe, sont présentes dans les fruits, les feuilles et les racines de la plupart des plantations», observe ainsi l'EPA. L'agence évoque la longue histoire alimentaire des mammifères et indique que, depuis très longtemps, l'intégralité du virus se voit consommée sans causer aucun effet sanitaire délétère sur les humains. Les plantations infectées par le virus sont, et depuis des siècles, partie intégrante du régime alimentaire des humains et des animaux domestiques, et aucune étude ne laisse entendre que ce phytovirus pourrait être toxique pour les humains, comme pour d'autres vertébrés. En outre, les phytovirus sont incapables de se répliquer dans les organismes des mammifères comme chez d'autres vertébrés, ce qui exclut la possibilité d'une infection humaine.
Des arguments qui n'allaient pas satisfaire tout le monde. En 1999, un an après l'arrivée des nouvelles graines de papaye chez les fermiers hawaïens, leurs opposants affirment que le gène viral peut interagir avec l'ADN d'autres virus et créer des pathogènes d'autant plus dangereux. En 2000, des vandales détruisent des plantations de papaye et d'autres végétaux cultivés dans le laboratoire de recherche de l'Université d'Hawaï, en les qualifiant de «pollution génétique». En 2001, le Public Interest Research Group (U.S. PIRG) considère Hawaï comme l’État américain où les expérimentations OGM en milieu ouvert sont les plus nombreuses et en appelle à un moratoire national sur de tels tests. L'U.S. PIRG déclare que «la science de l'ingénierie génétique est radicale et nouvelle» et que, concernant les cultures OGM, «leurs effets sur la santé humaine et leur impact sur l'environnement n'ont pas été correctement évalués».
Comme avec les activistes "faucheurs volontaires"
en France, c'est souvent le dogmatisme qui triomphe, surement que le "péché originel" nous colle à la peau