izentrop a écrit :VetusLignum a écrit :Écoutez la vidéo, cela en vaut vraiment la peine.
Même pas de sous-titre en français, ce serait bien de faire un résumé pour les non anglophones
Gabe Brown est un agriculteur américain installé dans le Dakota du nord, une région froide. Il était adepte de l’agriculture conventionnelle, avec travail du sol, engrais, phytos.
En 1991, il s’est rendu compte que son taux de matière organique était en dessous de 2%, alors qu’il aurai dû être vers les 7%.
En 1994, un de ses amis qui était passé au non-labour, lui a conseillé de le faire aussi. Il lui a conseillé de vendre tout son matériel, pour ne pas être tente de revenir en arrière. Et donc, depuis 1994, il est à 100% sans labour. Cette année-là, il a aussi commencé à mettre des pois, afin de profiter de la fixation symbiotique d’azote.
En 1995, il a perdu toutes ses récoltes à cause de la grêle.
Après, il a mis un mélange de triticale et vesce velue pendant l’hiver.
En 1996, il a mis essayé le maïs, mais il a une nouvelle fois tout perdu à cause de la grêle.
Financièrement, ça devenait difficile.
En 1997, il y a eu une sécheresse, et en 1998, encore de la grêle.
Apres, il a mis un mélange de cornille et de sorgho, pour nourrir son bétail. En fait, il a envoyé son bétail brouter ses cultures de couvert dans les champs.
De là, après 4 ans sans récoltes, il a constaté que la qualité de son sol s’améliorait.
Il considère que, pour réussir dans l’agriculture, il faut suivre la nature : pas de travail mécanique du sol, sol toujours couvert (par des plantes), recyclage des minéraux par la biologie.
Les exsudats racinaires nourrissent les microbes, et contribuent (après avoir été transformés en acide carbonique) à dégrader la roche mère.
Pour lui, la meilleure combinaison est : non-labour, diversité de plantes cultivées, intégration du bétail (pour brouter les champs, au moins en hiver), presque pas de synthétiques (de l’herbicide occasionnellement, mais pas de pesticides ni de fongicides, ni même d’engrais). L’important, c’est de voir son exploitation comme un écosystème.
Ses seuls inputs, ce sont les graines, et un peu de minéraux pour le bétail.
C’est donc le carbone du sol est donc la chose la plus importante, puisque c’est ce qui donne les nutriments aux plantes, et c’est ce qui permet au sol d’infiltrer et de conserver l’eau.
Une fois l’eau enlevée d’une plante, 97% de la matière se compose de carbone, oxygène, hydrogène, et azote ; et tout cela est disponible dans l’air, et gratuit.
Les nutriments sont présents dans le sol, et c’est la biologie du sol (nourrie par le carbone) qui les rend disponibles pour les plantes.
Dans sa région, le froid permet de détruire les cultures de couvert. Sinon, il faut choisir des espèces qui peuvent se détruire avec un rouleau.
Le travail du sol détruit la structure du sol, réduit l’infiltration de l’eau, la matière organique, et favorise les ordures. Il faut planter dans les résidus (de la culture de couvert) avec un semoir adapté.
il ne faut cesser les engrais synthétiques qu’une fois que le sol est devenu vivant. En cessant les engrais, les mycorhizes se développent, et le sol se structure en agrégats.
La plupart des variétés améliorées ne peuvent pas se mycorrhizer. Il est donc important de s’assurer que ce qu’on plante peut se mycorrhizer, et de conserver ses graines.
Il inocule son jardin en champignons mycorrhiziens à partir de sol issu de prairies sauvages (les inoculants du commerce ne contenant pas les meilleures espèces).
Une racine vivante toute l’année (et donc, une culture de couvert pendant l’hiver) aide à les maintenir actifs. Et bien sûr, éviter le travail du sol, les phytos, et les engrais synthétiques.
En 2005, son ratio F/B (champignons/bactéries) était de 67%, alors que celui du voisin était de 10%. Un ratio idéal serait de 100% (1/1).
Laisser des résidus sur le sol permet de réguler la température du sol. 21 degrés est la température idéale ; au-delà, l’eau s’évapore au lieu de servir aux plantes. Il y a plus de vers de terre. Avec un sol vivant, on peut étendre la saison de croissance
Appliquer un herbicide fait moins de tort au sol que le travail mécanique. Mais il évite le glyphosate car il tue trop de choses (cependant, il ne cite pas les herbicides qu’il utilise). Il s’estime très proche d’être en bio.
Concernant les cultures de couverture, il est préférable de multiplier les espèces ; cela accroit la résilience aux risques climatiques. Les plantes sont davantage en symbiose qu’en compétition. Il est important qu’il y ait toujours des plantes entrain de pousser, afin de capter un maximum d’énergie solaire.
Chaque espèce dans la culture de couvert a un objectif.
Certaines attirent les insectes utiles, qui luttent contre les ravageurs (donc, plus besoin de pesticides, d’autant plus que ceux-ci tuent les insectes utiles).
Les radis daïkon peuvent percer la couche compactée d’un sol, et ainsi améliorer l’infiltration de l’eau.
Les résidus des cultures de couvert empêchent les ordures de pousser.