La dictature agro-industrielle en France ? Oui, plus que jamais !
Publié : 24/05/20, 18:01
Déméter, la cellule de la gendarmerie qui surveille les opposants à l’agriculture productiviste
Le ministère de l’Intérieur a créé Déméter, une cellule de renseignement dédiée aux « atteintes au monde agricole ». Ce dispositif policier et judiciaire risque de servir à surveiller militants animalistes et écologistes opposés à l’agriculture industrielle.
Cibler les actions « idéologiques » et « symboliques »
Le dispositif contient des nouveautés qui lui donnent une portée inédite. L’objectif clairement affiché, d’abord, est de faire du renseignement. Les cibles, ensuite, sont élargies. Il ne s’agit plus seulement d’inquiéter les auteurs de vols et de dégradations : à cela s’ajoute pêle-mêle les « occupations illégales de terrains agricoles » (par des gens du voyage ou pour des « free parties »), les intrusions animalistes dans les élevages (notamment pour réaliser des vidéos), les actions anti-fourrure, anti-chasse, ou encore les auteurs de dégradations touchant les boucheries et abattoirs. Le dossier de presse est clair, les cibles sont donc aussi d’ordre politique : Déméter suivra et tentera d’empêcher les « actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physique ». « J’ai demandé que l’antispécisme soit un des axes prioritaires du renseignement », déclarait le ministre de l’Intérieur lors du lancement de la cellule. Les animalistes sont donc en première ligne, mais en filigrane, les associations et militants critiques du système agricole dominant (défendu par la FNSEA et les JA) sont aussi concernés.
En amalgamant tous les méfaits recensés, le ministère de l’Intérieur conclut gravement à une hausse de 1,5 % des atteintes au monde agricole en 2019. Mais sur les plus de 14.000 faits enregistrés, l’immense majorité sont des vols et cambriolages. Questionnée par Reporterre, la Gendarmerie nationale nous apprend que seulement une vingtaine de cas d’intrusions dans des élevages ou libérations d’animaux par des militants antispécistes ont été comptés parmi les infractions l’an dernier. La FNSEA, elle, n’en rapporte pas beaucoup plus : 41 intrusions — mais sans doute plus nous dit-on — en 2019. Étienne Gangneron voit là un chiffre « exponentiel », car « il y avait moins d’une dizaine d’intrusions les années précédentes ».
Reprenant les chiffres de la gendarmerie et de la FNSEA, l’association de protection animale L214 a calculé un pourcentage de « 0,28 % [d’actes d’associations animalistes], monté en épingle et associé à des actes de vandalisme sans rapport pour “justifier” un arsenal répressif démesuré ». « La FNSEA cherche très clairement à ce qu’aucune image ne sorte des élevages », estime Brigitte Gothière, porte-parole de L214.
https://reporterre.net/Demeter-la-cellu ... griculture
TOUS FLIQUÉS
En gros c'est: "laissez-nous polluer en paix, bouffez nos merdes, fermez vos gueules sinon c'est la taule".
De mieux en mieux!