Selon les professionnels européens du secteur des énergies renouvelables, l'Union européenne pourrait produire 100% de son énergie que ce soit l'électricité, la chaleur ou pour le transport à partir de sources renouvelables à l'horizon 2050. Dans un rapport prospectif baptisé RE-thinking 2050, le Conseil européen pour les énergies renouvelables (EREC) explique comment le mix énergétique européen pourrait se baser uniquement sur les énergies renouvelables d'ici 40 ans et les bénéfices économiques, environnementaux et sociaux qui pourraient accompagner une telle transition.
Ainsi pour la production d'électricité, l'EREC mise sur l'éolien à hauteur de 1.552 TWh en 2050 contre 104 TWh en 2007, 448 TWh pour l'hydraulique (325 en 2007), 1.347 TWh pour le photovoltaïque (5,4 en 2007), 496 TWh grâce à la biomasse (102 en 2007), 601 TWh géothermiques (5,8 en 2007), 385 TWh grâce au solaire thermique à concentration (0,8 en 2007) et 158 TWh via l'énergie des océans (production inexistante en 2007).
Pour assurer les besoins en chaleur, l'EREC prévoit une production à partir de biomasse à hauteur de 214,5 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) contre 61,2 Mtep en 2007. Le solaire thermique pourrait produire 122 Mtep (0,88 en 2007) et la géothermie 136,1 Mtep (contre 0,9 en 2007). Côté transport, les agrocarburants pourraient représenter 102 Mtep contre 7,88 en 2007.
Condition sine qua non : une réduction des besoins en énergie
Au final, la production d'électricité renouvelable atteindrait près de 5.000 TWh auxquels il faut ajouter les 473 Mtep de chaleur et les 102 Mtep d'agrocarburants ce qui se rapproche des besoins actuels en énergie primaire : 3.400 TWh d'électricité ont été consommés en 2007 en Europe selon Eurostat, 554 Mtep de chaleur et 377 Mtep dans les transports.
Mais çe sera loin d'être suffisant d'ici 2050 si les besoins en énergie continuent de croître à leur rythme actuel. L'EREC envisage différents scénarios en fonction des prix de l'énergie et des politiques d'économies mises en place par les gouvernements. Les énergies renouvelables pourraient répondre à plus de 100% des besoins seulement si les politiques d'économies sont très agressives et si les consommations d'énergie sont inférieures de près de 40% par rapport à aujourd'hui.
Par ailleurs, le scénario du Conseil européen pour les énergies renouvelables ne vaut que si les investissements dans les sites de production sont au rendez-vous. Or d'ici 2050, ces investissements pourraient atteindre plus de 2.800 milliards d'euros selon l'étude.
Pour convaincre, l'EREC met en évidence les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux qui résulteraient d'un mix énergétique entièrement renouvelable. ''Les avantages potentiels d'un futur basé sur les énergies renouvelables sont multiples : atténuation des changements climatiques, sécurité énergétique et création d'emplois'', précise Arthouros Zervos, président d'EREC.
Selon le rapport, d'ici 2050, l'UE pourrait réduire sa demande en énergie fossile de près de 1.000 Mtep et pourrait réduire ses émissions de CO2 d'origine énergétique de plus de 90% par rapport à 1990 soit une économie de 3,8 millions de tonnes de carbone.
En outre, une énergie 100% renouvelable aurait des conséquences sur les prestations sociales en participant à la création d'emplois : ''le secteur des énergies renouvelables emploiera au total plus de 2,7 millions de personnes en 2020 et environ 4,4 millions en 2030. D'ici 2050, l'emploi dans notre secteur introduira 6,1 millions de personnes dans le travail'', souligne Arthouros Zervos.
Convaincu que réaliser une économie alimentée en énergie renouvelable n'est pas une question de disponibilité des technologies, mais plutôt de volonté politique, l'EREC destine son étude en premier lieu aux responsables politiques. L'EREC leur conseille surtout de profiter du renouvellement des capacités productrices d'énergie pour réorienter les politiques : ''d'ici à 2020, l'Europe doit remplacer les usines vieillissantes tout en satisfaisant une future demande. Approximativement 330 GWs de nouvelle capacité de puissance doivent être construits d'ici 2020, ce qui représente 42% des capacités de l'UE'', explique l'EREC.
Réduire la consommation de 40% c'est loin d'être infaisable. Entre les maisons passives et les vélos, et de nouvelles normes industrielles, ca doit pas être infaisable.
En dehors du problème de la finance, qui demande un retour sur investissement de 10 à 20%, incompatible avec la réduction du PIB que cela va induire. Donc problème à régler en priorité est politique avant tout.
2ème problème les lobbys pétrolier : Le pétrole devenant structurellement plus cher, et plus inutile au fil du temps, il va falloir les tenir en laisse, pour réduire la voilure au strictement indispensable.
Je regrette personnellement que rien ne soit dit sur l'autonomie énergétique individuelle, ou locale (à l'échelle communale par exemple). Il y aurait beaucoup à faire pourtant. Avec l'avantage d'impliquer et responsabiliser beaucoup plus les populations qui n'ont bien souvent aucune notion énergétique élémentaire. On se contente de consommer et dépenser en se disant que le gouvernement ira voler l'énergie par la force s'il le faut pour maintenir le gloutonage.