Forums des énergies : société, écologie et technologies propres

Bonjour à tous,
Cela fait bien longtemps que je ne suis pas venu sur le forum, plus par manque de temps que par manque d’envie. Je ne doute pas qu’il est toujours dynamique et intéressant. J’en m’en suis inspiré librement ces dernières années : j’ai mis en place depuis un mini jardin du paresseux et une mini aquaponie dans mon jardin (3 m²/2 kg de truites…).

J’ai surtout monté un projet sur la base des travaux du Dc LAIGRET et je suis très heureux de vous annoncer que ça fonctionne !!

Comme c’est ici que tout a commencé (il y a plus de 10 ans, ça ne nous rajeunit pas !!!), je vous donne quelques infos en (quasi) avant-première :

Voilà plus de 3 ans que je travaille avec un docteur en microbiologie. Depuis 2 ans nous sommes accompagnés/hébergés par le laboratoire de l’IMT Atlantique où nous menons nos expériences et nous avons d’excellents résultats.

Bon nous n’utilisons pas la même bactérie (elle est introuvable) ni les mêmes intrants, ni tout à fait la même méthode… et donc nous ne produisons pas de pétrole brut mais je pense que vous serez intéressés à savoir que nous produisons de l’hydrogène totalement décarboné, renouvelable et on délocalisable à partir des effluents qui devraient .
Les potentiels de production sont importants, les bactéries fonctionnent bien et rapidement. Voilà nos résultats :
- Temps de démarrage du procédé : Quelques heures ;
- Production des biogaz : 80% en moins d’une semaine ;
- Concentration en hydrogène : 90%.

Il nous reste encore pas mal de travail pour passer à l’échelle industrielle mais nous sommes confiants que d’ici 3 ans nous aurons tout ce qu’il faut pour construire un pilote industriel capable de produire 1 t d’hydrogène par jour.

Je ne vous en dis pas plus pour le moment, j’imagine que vous avez des questions.

Bonne journée à tous,

C moa a écrit :Je ne vous en dis pas plus pour le moment, j’imagine que vous avez des questions.

Oui, c'est quoi les grandes lignes du procédé?
PS: j'ai vu les revendications du brevet du Dr Laigret (mort en 1966), mais comme le plus souvent ça ne dit absolument rien sur la façon pratique dont ça fonctionne.

On prend des eaux usées ou des eaux de procédé industriel chargées en matières organiques et on met en culture dedans notre bactérie. On lui donne un petit booster (un précurseur métabolique) et la colonie de bactéries grandit et produit du gaz composé à 90% d'hydrogène et 10% de CO2.

Les eaux industrielles peuvent être des eaux de cuisson pour des traiteurs industriels, des eaux de lavages d'une laiterie, du sang non consommable d'équarisseurs (à tester), des eaux de procédés des usines de pâtes à papier (à tester également).

Super intéressant, j espère que tu pourras ne en dire plus bientôt.
J ai hâte.

C moa a écrit :On prend des eaux usées ou des eaux de procédé industriel chargées en matières organiques et on met en culture dedans notre bactérie. On lui donne un petit booster (un précurseur métabolique) et la colonie de bactéries grandit et produit du gaz composé à 90% d'hydrogène et 10% de CO2.

Les eaux industrielles peuvent être des eaux de cuisson pour des traiteurs industriels, des eaux de lavages d'une laiterie, du sang non consommable d'équarisseurs (à tester), des eaux de procédés des usines de pâtes à papier (à tester également).

Donc plus un procédé de dépollution des eaux (industrielles, agro-alimentaires, voire domestiques) avec production limitée en volume d'hydrogène qu'un procédé axé sur la production d'énergie?

Initialement notre objectif était de produire de l'hydrogène mais nous nous sommes aperçu que c'était effectivement un moyen d'épurer les eaux usées donc disons que l'on va faire le deux. Cela va permettre de supprimer des postes très consommateurs d'énergie comme le bullage dans les STEP à boues activées.

En terme de rendement, il nous reste du travail pour accélérer et optimiser la conversion mais disons que les volumes dépendront de la disponibilité des intrants. Comme aujourd'hui ils sont disponibles en quantité industrielle, on peut imaginer une quantité de production industrielle également.

Nous imaginons produire 100 000 t d'hydrogène par an à terme.

phil53 a écrit :Super intéressant, j espère que tu pourras ne en dire plus bientôt.
J ai hâte.

N'hésites pas à poser des questions car je ne sais pas trop ce qui peut vous intéresser. Il n'y a pas grand chose "que je dois cacher".

Et quels avantages par rapport à la méthanisation "classique"?

sicetaitsimple a écrit :Et quels avantages par rapport à la méthanisation "classique"?

Je dirais que nous ne sommes pas en compétition avec la méthanisation, ce sont deux procédés complémentaires. Pour tout dire, nous pensons pouvoir récupérer les déchets de la méthanisation pour faire notre hydrogène. il faut encore tester ça mais c'est dans les tuyaux.

Sinon, en terme de différence/avantage disons les choses suivantes :
1- Nous utilisons des déchets ou des effluents dont personne ne veut et qui ne peuvent pas aller en méthanisation ;
2- Notre procédé démarre en quelques heures car nous travaillons avec une souche pure. La méthanisation utilise un consortium bactérien qui doit trouver son équilibre pour être optimal. Cela prend environ 1 an pour que tout ça se mette en place (quelques mois avec un ensemencement)
3- Nous produisons nos gaz en quelques jours lorsqu'il faut 30 à 40 jours pour la métha
4- Notre biogaz est plus pur puisqu'il est pur à 90% lorsqu'une méthanisation c'est plutôt 50/60% et surtout nous n'avons pas de produits embêtant comme l'H2S par exemple.

Soyez toutefois convaincus que je suis un défenseur de la méthanisation.

C moa a écrit :Nous imaginons produire 100 000 t d'hydrogène par an à terme.

Sur quel périmètre, autrement dit en traitant quoi et où?