tu ne confondrais pas irradiation et contamination radioactive Remundo ?
La technique par la technique, au service de la communication, ou comment noyer le pois(s)on ...
un peu d'info d'actualité après un peu de recherche :
La vie demain – Tragédie ou harmonie ?
Une lettre de l’Association « Sauvons le Climat » au président d’Arte qui vient de diffuser le film « Inéluctable » le vendredi 7 novembre.
Monsieur le Président,
Le Vendredi 7 Novembre Arte a diffusé le film « Inéluctable ». Cette fois-ci les limites du sérieux et de la décence ont été franchies. Je ne m’attarderai pas sur la pauvreté et les invraisemblances du scénario avec des interventions saugrenues de la Ministre dans la gestion de la crise, l’absence de l’ASN, la solitude de l’ingénieur de quart, le ridicule de la Sécurité Civile. Les capteurs qui marchent, ne marchent pas, remarchent alors que le synoptique semble imperturbable.
Retenons que le film voulait décrire un scénario pouvant déboucher sur une situation grave avec fusion possible du cœur. Une telle hypothèse, bien que très peu probable est considérée comme possible dans les évaluations de sûreté des réacteurs. Il était donc possible et légitime de l’envisager dans une fiction. Dommage qu’elle ait été traitée d’une façon aussi superficielle.
Au cours du film un certain nombre d’incidents ne visent qu’à affoler les populations qui vivent à proximité des centrales. Par exemple, l’épouse de l’ingénieur nous apprend qu’elle aurait été irradiée (comment, à quel point, pourquoi, on ne nous le dit pas) et qu’elle avait dû avorter de ce fait. Elle en a conçu une crainte bien légitime d’habiter à proximité d’une centrale. Sauf que l’irradiation d’une femme enceinte visitant une centrale à un niveau suffisant pour mettre le fœtus en danger est tout à fait invraisemblable et que son évocation relève d’une pure propagande. Encore plus invraisemblable, compte tenu des règlements régissant les travailleurs affectés aux travaux sous radiation, est la présence sur son lieu de travail de son époux alors qu’il aurait été présent sur les lieux au moment de l’irradiation de son épouse. Ici il s’agit, clairement de faire peur.
Plus loin, en passant, on nous dit que si le combustible fond, il percera la cuve (ce qui est possible, mais ne s’est pas produit pour Three Mile Island (TMI), bien que de l’hydrogène ait été dégagé dans l’enceinte de confinement) et qu’il y aura explosion et ruine de l’enceinte de confinement et qu’on devra construire un sarcophage. Ceci est complètement faux comme l’a montré l’accident de TMI, ou l’enceinte résista parfaitement à l’explosion hydrogène. De plus depuis TMI de nombreuses mesures ont été prises pour réduire fortement la probabilité de fusion du cœur, et surtout, pour empêcher toute ruine de l’enceinte de confinement (recombineur d’hydrogène pour empêcher toute explosion hydrogène, dispositif muni de filtres (sable) permettant une décompression automatique de l’enceinte de confinement sans rejets dangereux)
Il est étrange que, si l’on comprend bien la conclusion du film, les choses finissent par rentrer dans l’ordre. Que signifie alors la séquence de fin qui montre des ruines (sans doute celles de Tchernobyl) et des images d’enfants blessés ou en détresse. Même à la suite de la catastrophe de Tchernobyl, il n’y a pas eu d’enfants blessés ou estropiés. Ce n’est qu’au bout de 5 ans que sont apparus les cancers de la thyroïde chez les enfants âgés de moins de 15 ans au moment de la catastrophe. Cette séquence de fin est purement et simplement abjecte.
Enfin le message apparaissant dans le générique montre à l’évidence que ce film n’est pas une simple fiction mais qu’il a bien une visée politique et idéologique cherchant à développer la méfiance à l’égard de l’industrie nucléaire française. On peut se demander si cette offensive contre le nucléaire français est désintéressée ou si elle est inspirée par de possibles concurrents.
L’accident de TMI a montré que le plus grand risque associé à un accident nucléaire grave est la panique qu’il peut entraîner. Un film comme « Inéluctable » est tout simplement criminel et irresponsable en ce qu’il prépare le terrain à une telle panique.
Vous me répondrez, sans doute, que, au nom de la liberté d’expression de l’auteur du film, Arte n’est pas engagé par son œuvre. Malheureusement, avant le film, la présentatrice, en voix "off", une ou deux minutes avant le début du film, annonce: "Un film qui rappelle quelques vérités sur cette énergie dangereuse...". Cette annonce ne faisait d’ailleurs que reprendre l’annonce du film faite sur le site Internet d’Arte. Je cite :
Le film réalisé par François Luciani tombe à point nommé pour rappeler quelques vérités. Notamment le fait que le nucléaire est une énergie à haut risque : les centrales françaises connaissent chaque année une vingtaine d'incidents potentiellement catastrophiques. Dans ces conditions, un incident grave est aussi imprévisible qu'inéluctable.
Je considère donc que « Inéluctable » est entièrement endossé par la chaîne dont vous êtes président.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments scandalisés
Hervé Nifenecker
Président de « Sauvons le Climat »
Copies : M.Le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur leMinistre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, Madame La Ministre de la Culture et de la Communication.
réponse de Jean-Pierre Morichaud, ingénieur physico-chimiste en Drôme.
Cher Monsieur,
Je présume que l'association « Sauvons le Climat », qui accuse Arte "d'affoler les populations", a pour mission de les rassurer. Proche du lobby nucléaire, elle prétend probablement sauver la planète avec les 2 % d'énergie qui y sont produits par l'électricité nucléaire.
Représentant la Frapna à la Commission Locale d'Information du Tricastin depuis plusieurs années, je me permets de vous proposer un avis autorisé sur le contenu de la lettre de M.Nifnecker. Dans ses critiques, il confond les risques de l'irradiation avec ceux de la contamination radioactive auxquelles sont confrontés actuellement les riverains du Tricastin. Par ailleurs, il écrit que la cuve du réacteur ne sera pas traversée par le combustible en fusion en cas d'accident. Je me demande pourquoi dans la version franco- allemande des réacteurs d'EDF, l'EPR, on a rajouté sous la cuve un réceptacle qu'on a appellé le «cendrier ». Comment sait-il que l'enceinte de confinement en béton qui entoure le réacteur résistera alors qu'on a dû tapisser l'intérieur de résine époxy pour la rendre étanche, car elle a été construite avec du ciment de mauvaise qualité. Il prétend par ailleurs, qu'il n'y a pas d'enfants rendus anormaux par la radioactivité à Tchernobyl. Le professeur Aurengo, chargé de la radioprotection en France, a été moins affirmatif en me déclarant publiquement que c'est le traumatisme psychologique des mères lors de l'explosion qui expliquent la présence de ses enfants.
Mr Nifnecker prétend que ce film est le fruit d'un « complot criminel et irresponsable à visée politique et idéologique ». Je dis, moi, que répandre sur la planète 85 tonnes de plutonium de plus par an avec les 450 réacteurs nucléaires encore en fonctionnement au monde est un choix « criminel et irresponsable à visée financière » que les industriels français du nucléaire veulent aggraver.
Jean-Pierre Morichaud, ingénieur physico-chimiste en Drôme.