Drogue et prostitution pour gonfler le PIB et la croissance

Economie actuelle et développement durable sont-ils compatibles? PIB, croissance (à tout prix), développement économique, inflation...Comment concillier l'économie actuelle avec l'environnement et le développement durable.
Christophe
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Drogue et prostitution pour gonfler le PIB et la croissance




par Christophe » 03/06/14, 15:25

Les économistes européens veulent doper la croissance en incluant des activités illégales comme la drogue et la prostitution. Norme ESA 2010 qui devrait entrer en vigueur cette année:

(...)
Telle est la position officielle d’Eurostat avec ses nouvelles normes (ESA 2010), qui doivent entrer en vigueur cette année. Elles stipulent : « Les activités économiques illégales doivent être considérés comme des transactions quand toutes les unités parties prenantes le font par accord mutuel. De ce fait, achats, ventes ou troc de drogues illégales ou d’objets volés sont des transactions alors que le vol ne l’est pas. »
(...)


http://alternatives-economiques.fr/blog ... e-resiste/

A noter que la prostitution entre déjà dans le calcul de la croissance dans les pays où elle est légale (Belgique, Hollande, Allemagne...) du moins pour la partie "déclarée" évidement...

2 articles concernant l'UK et l'Italie:

Royaume-Uni: le PIB pourrait croître de 12 milliards d'euros en intégrant la drogue et la prostitution

EUROPE - Les revenus générés par le trafic de drogue et la prostitution au Royaume-Uni, qui seront intégrés en septembre dans le calcul du PIB, pourraient le doper de 10 milliards de livres (12,3 milliards d'euros), à en croire des évaluations officielles publiées jeudi. Selon ces estimations de l'Office national des Statistiques (ONS) fondées sur des données datant de 2009, la prostitution fait augmenter le PIB de 5,3 milliards de livres (6,5 milliards d'euros) et le trafic de drogue, de quelque 4,4 milliards (5,4 milliards d'euros).

La prise en compte de ces activités illégales dans le PIB est prévue par des règles européennes, dans le but de comparer les économies des pays membres de l'UE. Le 23 mai, on a ainsi appris que l'intégration du trafic de drogue et de la prostitution dans le PIB de l'Italie pourrait lui apporter 1 point supplémentaire de croissance.

(...)


http://www.huffingtonpost.fr/2014/05/29 ... 12162.html

En Italie, la prostitution et la drogue vont gonfler le PIB. L’INSEE résiste.

Pour soutenir la croissance, rien ne vaut les souteneurs. Pour la doper : la drogue. On savait d’ailleurs que la croissance était une drogue dure, cela se confirme dans son mode de calcul. Cela dit, le titre de ce billet, qui reprend plus ou moins ceux des médias qui ont relayé l’affaire, ne permet pas de comprendre les raisons qui ont bien pu justifier cette réforme du PIB, poussée par Eurostat, mais à laquelle les comptables nationaux français résistent, sans pouvoir s’y opposer totalement.

Le principe (prétendument) « amoral » du PIB est de tenir compte, dans la sphère marchande, de tous les échanges économiques et de toutes les valeurs ajoutées monétaires, que les activités correspondantes soient jugées utiles ou nuisibles selon des critères éthiques, pourvu que l’échange ait lieu entre parties considérées comme mutuellement consentantes. Je ne parle pas ici des activités des administrations publiques, comptées dans le PIB mais essentiellement comme coûts de production, sans échange marchand.

Cela fait très longtemps que se pose assez logiquement la question de l’inclusion du « travail au noir » et d’autres activités illicites ou non déclarées, mais donnant pourtant lieu à des échanges monétaires dont beaucoup (le gros du travail au noir) reposent sur le consentement mutuel (réel ou supposé) des offreurs et des demandeurs. La question revêt certes un aspect technique : comment mesurer ce que personne ne déclare (des évaluations indirectes sont possibles) ? Mais elle soulève aussi une question de convention : faut-il (tenter de) le faire, et pourquoi ?

(...)


http://alternatives-economiques.fr/blog ... e-resiste/
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Did67
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par Did67 » 03/06/14, 16:01

A ce que je sache, laproduction et le commerce des boissons alcoolisées, la bière, le vin, le whisky, le pastis sont déjà dans le PIB.

A ce que je sache toujours, les médicaments ("drugs" en anglais), y sont aussi...

A ce que je sache, les activités polluantes nuisibles à la santé, y sont... Par exemple les accidents de voiture : remplacement du véhicule, activité des hôpitaux et des centres de soin...

Et les boites de nuit où on peut se "défoncer" (mettez ce que vous voulez derrière ce terme)...

J'en déduis que le PIB n'est pas une affaire de morale !
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Christophe
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par Christophe » 03/06/14, 16:24

Bin ça! Si la morale et l'économie allait de paire, le monde serait bien bien bien différent !!

Maintenant ces 2 articles parlent des "vraies" drogues, même si je partage ton avis concernant l'alcool...
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par janic » 03/06/14, 17:19

bonjour
il n'y a pas de vrais ou de fausses drogues, mais seulement des drogues légales ou pas!
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Petrus
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par Petrus » 03/06/14, 17:35

A lire comme ça, ça parait dingue, mais finalement c'est assez logique. L'économie s'en fiche pas mal des souffrances engendrés par leurs activités, seul le profit compte. Alors inclure la drogue et la prostitution dans les calcul est finalement moins hypocrite que de les exclure.
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par Christophe » 03/06/14, 18:05

Et la TVA sur la passe elle est à combien? :cheesy:

Est-ce un besoin de 1ere nécessité ou un luxe? :cheesy:
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par sen-no-sen » 03/06/14, 18:25

Tout est décidément "bon" pour faire croire que la croissance peu continuer! :lol:

Il en soi "logique" que le trafic de drogue soit comptabilisé dans le PIB,car sans ce type de rentrée financière, de nombreux "quartiers" ne pourraient plus tenir compte tenu du chômage endémique qui les caractérisent.
Cela fait bien longtemps que les politiciens de droite comme de gauche ont rendus les armes en ce qui concerne la lutte contre la délinquance.
Depuis 30 ans il est question d'endiguement des activités illégales,rien de plus...avec tout les risques que cela comporte pour les citoyens honnêtes!
:evil:
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par Ahmed » 03/06/14, 20:08

Bien évidemment, la prise en compte ou non d'un indice pour l'établissement du PIB ne changera absolument rien à la réalité...

Il est à noter que le trafic de drogue tire sa rentabilité de son illégalité: c'est le caractère illicite de cette activité qui lui confère un effet de rente (et en même temps de monopole, mais ce point est délicat et je ne souhaite pas m'étendre sur le sujet).

Ces deux domaines ne créent aucune valeur, dans la mesure où la prostitution est une simple prestation de service et que l'essentiel de la vente de drogue se résume également à une activité tertiaire (le prix à la production reste marginal). Il s'agit donc d'une simple redistribution à somme nulle entre agents économiques.
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par Christophe » 03/06/14, 20:20

Ahmed a écrit :Il est à noter que le trafic de drogue tire sa rentabilité de son illégalité: c'est le caractère illicite de cette activité qui lui confère un effet de rente (et en même temps de monopole, mais ce point est délicat et je ne souhaite pas m'étendre sur le sujet).


Certes et si le trafic de drogue était légal, l'Etat voudrait sa part...

Ahmed a écrit :Ces deux domaines ne créent aucune valeur, dans la mesure où la prostitution est une simple prestation de service et que l'essentiel de la vente de drogue se résume également à une activité tertiaire (le prix à la production reste marginal). Il s'agit donc d'une simple redistribution à somme nulle entre agents économiques.


Aucune valeur ? Ah bon ?

Donc selon toi les prestations de service donc tout le secteur tertiaire ne créeraient pas de richesse?
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par Ahmed » 03/06/14, 21:05

Christophe: il faut distinguer soigneusement deux notions: d'une part, le produit de l'échange qui peut (mais ce n'est pas son but), s'il a une utilité, satisfaire un besoin (au sens très imprécis du terme) et constituer un bien sensible, comme une chaise ou le spectacle d'une pièce de théâtre; d'autre part la valeur, qui est ce qui s'ajoute au capital initial pour produire un capital supérieur (et qui est le but de toute activités dans le cadre économique du capitalisme, par définition [d'où la nécessité de la croissance]).

Cette valeur ne peut se former qu'à travers la dépense de travail vivant pour transformer de la matière première. Tout ce qui n'est pas directement lié à ce processus constitue des "faux frais" qui viennent s'imputer sur la valeur produite.

Au fur et à mesure que la quantité de marchandises devient abondante, la condition à remplir pour que la valorisation devienne effective, i.e. qu'elle soit achetée, devient elle-même plus difficile, d'où le recours à la publicité et aux marchands.

Cette conditionnalité est si prégnante qu'elle place tous ceux qui s'occupent de la publicité et de la vente en position favorable dans le rapport de force entre les différents agents et leur assure l'essentiel du gain: mais il ne faut pas confondre conséquence et cause.

Cet accaparement progressif peut fonctionner tant que la masse du capital s'accroît grâce à de toujours nouveaux domaines de production qui viennent, en employant une force de travail toujours plus grande, compenser le fait que chaque marchandise contient toujours moins de travail, donc de valeur: c'est ce qui s'est produit, notamment lors des "trente glorieuses".

Aujourd'hui, ce mode de fonctionnement est obsolète puisque la quantité énorme de capital existant ne trouve plus suffisamment de nouveaux domaines dans lesquels s'investir et que la valeur toujours plus faible des marchandises ne trouve plus de contrepartie dans un volume plus grand.
Seul palliatif provisoire à cette impasse: recourir à la valeur du travail-vivant qui serait produit dans le futur.
Le développement des activités financières, loin de se faire au détriment de l'économie "réelle", est ce qui permet de repousser encore un peu l'effondrement du système, quitte à le faire tomber de plus haut.

Voila comment il faut se représenter les choses: une masse de gens énorme œuvrant dans le tertiaire, financée par une quantité toujours plus réduite de producteurs, dont une partie non négligeable, faute d'exister réellement, ne se trouve que dans un futur qui n'adviendra jamais (puisque le processus diminue toujours le nombre de producteurs, ce n'est que dans le passé que pourrait se trouver la ressource!).
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