Les chinois font des bulles!
Publié : 11/07/15, 13:06
Une bulle boursière vient d'éclater en Chine : quelle est sa genèse ?
L'industrie chinoise est axée sur l'exportation de ses produits manufacturés et sa croissance soutenue dans ce domaine en a fait « l'atelier du monde », L'équilibre politico-social repose sur une croissance forte et continue, or, depuis la crise américano-européenne de 2008, les exportations ont subi une régression importante, et ce, malgré le financement massif des consommateurs américains et européens par la dette. Le gouvernement chinois a alors fortement encouragé le développement de la consommation intérieure (politique qui avait réussi aux USA dans l'entre-deux guerres) : l'argent des exportations a été supplémenté par l'accumulation de la dette (privée); cela s'est surtout traduit par un investissement massif dans le secteur immobilier, ce qui s'explique de deux façons :
en 35 ans la population des villes a explosé, passant d'à peine 20% aux alentours des années 80, à un pourcentage prévu de 60 % en 2020.
Le marché de la consommation intérieure n'a jamais pu décoller du fait des bas salaire de la masse des « petites mains » de l'industrie et s'est reporté sur l'immobilier pour lequel des prêts étaient accordés par les banques avec une largesse peu regardante et avec la bénédiction de l'état.
C'est surtout cet aspect spéculatif dans l'immobilier qui explique qu'en quelques années, la quantité de béton utilisée dépasse largement celle mise en œuvre aux USA durant tout le XX siècle.
Cependant, et pour les mêmes raisons qu'en Espagne, cette bulle immobilière qui ne correspondait à rien, sinon qu'à une auto-valorisation du capital, s'est effondrée progressivement, malgré le soutien constant des autorités, qui ne fait qu'alimenter la bulle, sans rien résoudre.
Un report des liquidités s'est alors opéré vers les valeurs boursières dont les cours se sont alors rapidement envolés, par un effet d'entraînement spéculatif bien connu (la hausse suscite la hausse, car chacun veut avoir sa part du gâteau) ; aujourd'hui, une forte correction voit les cours s'effondrer et de nombreux actionnaires en difficulté du fait de la pratique hasardeuse de l'emprunt pour achat de titres... Le gouvernement tempère autant que possible cette chute grâce à ses moyens d'interventions, mais la Chine reste face à ses contradictions : d'une part, un appareil productif dirigé vers l'extérieur et donc fragile et incontrôlable ; d'autre part, l'impossibilité d'un marché intérieur du fait de la concurrence d'autres pays à bas coût de main d’œuvre et du développement de la robotisation qui ne permet pas à ceux qui produisent les marchandises de les acheter.
Bref, le modèle chinois, qui voulait imiter l'économie du vieux continent et qui avait brûlé les étapes avec succès, se heurte à son tour aux contradictions de son modèle, avec toute la violence que la contraction historique de son épopée mercantile implique.
L'industrie chinoise est axée sur l'exportation de ses produits manufacturés et sa croissance soutenue dans ce domaine en a fait « l'atelier du monde », L'équilibre politico-social repose sur une croissance forte et continue, or, depuis la crise américano-européenne de 2008, les exportations ont subi une régression importante, et ce, malgré le financement massif des consommateurs américains et européens par la dette. Le gouvernement chinois a alors fortement encouragé le développement de la consommation intérieure (politique qui avait réussi aux USA dans l'entre-deux guerres) : l'argent des exportations a été supplémenté par l'accumulation de la dette (privée); cela s'est surtout traduit par un investissement massif dans le secteur immobilier, ce qui s'explique de deux façons :
en 35 ans la population des villes a explosé, passant d'à peine 20% aux alentours des années 80, à un pourcentage prévu de 60 % en 2020.
Le marché de la consommation intérieure n'a jamais pu décoller du fait des bas salaire de la masse des « petites mains » de l'industrie et s'est reporté sur l'immobilier pour lequel des prêts étaient accordés par les banques avec une largesse peu regardante et avec la bénédiction de l'état.
C'est surtout cet aspect spéculatif dans l'immobilier qui explique qu'en quelques années, la quantité de béton utilisée dépasse largement celle mise en œuvre aux USA durant tout le XX siècle.
Cependant, et pour les mêmes raisons qu'en Espagne, cette bulle immobilière qui ne correspondait à rien, sinon qu'à une auto-valorisation du capital, s'est effondrée progressivement, malgré le soutien constant des autorités, qui ne fait qu'alimenter la bulle, sans rien résoudre.
Un report des liquidités s'est alors opéré vers les valeurs boursières dont les cours se sont alors rapidement envolés, par un effet d'entraînement spéculatif bien connu (la hausse suscite la hausse, car chacun veut avoir sa part du gâteau) ; aujourd'hui, une forte correction voit les cours s'effondrer et de nombreux actionnaires en difficulté du fait de la pratique hasardeuse de l'emprunt pour achat de titres... Le gouvernement tempère autant que possible cette chute grâce à ses moyens d'interventions, mais la Chine reste face à ses contradictions : d'une part, un appareil productif dirigé vers l'extérieur et donc fragile et incontrôlable ; d'autre part, l'impossibilité d'un marché intérieur du fait de la concurrence d'autres pays à bas coût de main d’œuvre et du développement de la robotisation qui ne permet pas à ceux qui produisent les marchandises de les acheter.
Bref, le modèle chinois, qui voulait imiter l'économie du vieux continent et qui avait brûlé les étapes avec succès, se heurte à son tour aux contradictions de son modèle, avec toute la violence que la contraction historique de son épopée mercantile implique.