Forums des énergies : société, écologie et technologies propres

Bonjour,

J'aimerais avoir des avis sur un passage du livre Dormez tranquilles jusqu'en 2100 de Jean-Marc Jancovici (2017).
Vers la fin du chapitre 2 intitulé "L'Université pour tous, évidemment !", il y a écrit :

"désormais, il faudra - en tendance - des travailleurs manuels en quantité croissante et des employés de bureau en quantité décroissante, à commencer par ceux qui ont reçu une formation dite littéraire (langues, sociologie, psychologie, une partie des formations en économie, etc.), qui sont les plus éloignés de la production physique de terrain."

A votre avis :
- quand il écrit "une partie des formations en économie", de quelles formations en économie parle-t-il exactement ?
- en quoi une formation d'économie avec des formules mathématiques (micro et macroéconomie, économétrie, statistiques) serait-elle moins "éloignée de la production physique de terrain" qu'une formation d'économie plus littéraire ?
- fait-il aussi référence à des formations en gestion d'entreprise / management ? Si oui, lesquelles selon vous ?

Merci !

Bonjour,
L'idée est qu'il faudra faire plus avec moins de ressources. L'économie circulaire = oui. Les spéculateurs sur l'argent = non.

Dans une société qui dispose de beaucoup d'énergie et donc d'esclaves mécaniques, l'aspect "presseurs de boutons" et gestion des interactions prédomine; au contraire, une déplétion énergétique durable rend les seconds moins pertinents et les acteurs directs incontournables.

Quant à l'économie "circulaire", je n'en ai jamais vu d'exemple: à la rigueur quelques arcs de cercle, l'imagination faisant le reste...
Pour ce qui est de l'accumulation des capitaux, elle sera compromise par l'impossibilité ou la limitation du déstockage des énergies fossiles qui l'avait permise, indirectement. Ceux qui travaillaient à cet objectif seront remplacés par des agents économiques directement utiles* à des besoins humains. Les économistes n'existent que du fait de cette occurrence et leur corporation devrait donc également décroître...

* Même si le concept "d'utilité" demanderait à être soigneusement défini, ce qui n'est pas simple...

Toutes actions humaines impliquant un prix de vente sont conditionnées par le profit,
Ce disque d’inertie a pris tellement de vitesse que je ne vois pas comment l’arrêter, les énergies fossiles l’alimente mais pas que…
Apparemment même une menace sérieuse nucléaire n’enrhume pas la machine…
Proposer que les actions humaines soient conditionnées pour la survie de tous, je dirai au plus tôt 3500… mais nous serons beaucoup moins nombreux.

izentrop a écrit :Bonjour,
L'idée est qu'il faudra faire plus avec moins de ressources. L'économie circulaire = oui. Les spéculateurs sur l'argent = non.

C'est bien résumé et c'est l'adage de ce forum depuis quasi le début !

Quelqu'un pourrait me rappeler l'ancien métier de bouffon 1er ? J'ai oublié...

Merci !

https://wikirouge.net/Travail_productif ... _productif
travail productif : celui qui contribue à la réalisation d’un bien marchand (comme le travail de l’ouvrier)
travail non productif : celui qui n’ajoute à la valeur de rien (comme le travail du manager)
les bullshitjobs, les sous-chefaillons et autres managers qui se multiple comme les cafards, les vendeurs de saucisses en tout genre
bref les parasites du système qui savent rien faire de leurs mains, darwin va-t-il s'en charger ?
edit : https://www.agoravox.fr/actualites/econ ... ifs-130178

Qu'est ce que t'as contre les vendeurs de bratwurst ?

@wirbelwind262
Tu n’as pas peur qu’en remettant tout ce beau monde au CHARBON, on retombe dans le fossile…. ?

on pourra toujours les mettre dans la résine et faire de l'ambre pour la déco

Wirbelwind, ta définition du travail productif/improductif manque de précision.
Est productif tout travail qui augmente directement le capital initial. Une bonne part du travail actuel est strictement improductif puisque s'il est nécessaire à la réalisation du premier, non seulement il n'accroît pas la masse du capital, mais il prélève sa part sur le travail productif. C'est ce que Marx appelait les "faux frais"; cette part a démesurément augmenté avec la complexification des sociétés modernes et donc les instances régulatrices corrélatives. Heureusement (?), le quantitative easing permet de compenser la différence et de faire ainsi illusion...
Il faudrait également mentionner tout ce qui n'est pas considéré comme un travail, mais qui est nécessaire "à la reproduction de la vie", c'est à dire les tâches ménagères, l'élevage (sic) et le soin aux enfants, aux malades et vieux... Cette dernière catégorie (à tendance fortement patriarcale!) n'est pas prise en compte dans le PIB, mais constitue toutefois le cadre nécessaire à sa production.