Climat: bilan Météo France 2010
Publié : 08/01/11, 22:16
Bilan de l'année 2010
Bilan global de l’année 2010
Avec une température annuelle inférieure de 0,3 °C à la moyenne de référence 1971-2000, l’année 2010 se positionne en France métropolitaine comme la plus fraîche de ces deux dernières décennies, avec 1996. Pour trouver une année plus froide, il faut remonter en 1987 avec une température moyenne inférieure de 0,5 °C à la normale*. Ces températures basses ont d’ailleurs concerné l’ensemble de l’Europe du Nord. Le diagnostic est toutefois très différent à l’échelle planétaire puisque la température moyenne globale de l’année 2010, terres et océans compris, s’annonce comme l’une des plus chaudes des 130 dernières années.
Cumulée sur l’ensemble du pays, la quantité d’eau recueillie en 2010 a été légèrement déficitaire. Mais ce diagnostic global masque certaines disparités : les précipitations ont été inférieures à la normale sur presque toute la moitié ouest du pays ainsi que sur le nord des Alpes et le Jura. A l’inverse, elles ont été excédentaires sur l’Alsace, le sud de la Bourgogne, l’Auvergne, l’est du Languedoc, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse.
Les durées d’ensoleillement cumulées sur l’année ont été proches de la moyenne** sur la moitié est du pays, et généralement supérieures à la moyenne sur la moitié ouest.
Plusieurs événements météorologiques remarquables ont jalonné cette année 2010 : de très fréquentes chutes de neige durant l’hiver, la tempête Xynthia les 27 et 28 février accompagnée de surcotes exceptionnelles entraînant de graves inondations, plusieurs épisodes pluvieux remarquables notamment le 15 juin sur le Var puis les 6 et 7 septembre sur le Languedoc et la Provence. Dans les Territoires d'Outre-Mer, deux cyclones ont affecté la Polynésie française : Oli du 1er au 6 février sur les îles de la Société et les îles Australes puis Tomas les 14 et 15 mars sur Futuna.
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Décembre
Les températures ont été exceptionnellement basses au cours de ce mois de décembre ponctué par trois vagues de froid successives. Avec une température moyenne inférieure de 3°C à la normale, décembre 2010 est le mois de décembre le plus froid de ces 40 dernières années. Les précipitations ont été largement déficitaires du Nord - Pas-de-Calais à la Bretagne ainsi que sur le quart sud-ouest, mais nettement supérieures à la normale du Centre à l’Alsace. Compte tenu des températures froides, ces précipitations se sont très souvent produites sous forme de neige. L’ensoleillement a été généreux sur moitié ouest du pays, mais inférieur à la moyenne sur le quart nord-est.
L’année 2010 au fil des saisons
Hiver (décembre-janvier-février)
Aussi froid que son prédécesseur et avec une température moyenne sur la France de 1,2 °C sous la normale, l’hiver 2009-2010 se positionne parmi les hivers froids, mais non exceptionnels, de ces dernières années. Il s’est cependant singularisé par plusieurs vagues de froid bien marquées, début janvier et mi-février. Concernant le nombre de jours d’observations de chutes de neige, l’hiver 2009-2010 se positionne comme l’un des plus enneigés des 30 dernières années. Les épaisseurs demeurent cependant assez loin des records historiques. Malgré ces chutes de neige répétées, la pluviométrie de l'hiver est restée limitée. Seules les régions méditerranéennes ont connu des précipitations largement excédentaires. A un degré moindre, les pluies ont aussi été supérieures à la normale de la Bretagne au Nord - Pas-de-Calais ainsi que sur l’Alsace. L’ensoleillement a été nettement déficitaire sur une grande partie du pays, sauf sur l’ouest de la France. Les derniers jours de l’hiver ont été marqués par le passage d’une très sévère tempête baptisée Xynthia. De la Vendée au Nord-Est, les vents ont dépassé 150 km/h sur les côtes et les reliefs et ont souvent atteint 120 à 130 km/h en plaine à l’intérieur des terres.
Printemps (mars-avril-mai)
Moyennée sur la France, la température du printemps demeure proche de la normale, avec une anomalie positive de 0,2 °C. La douceur d'avril a contrasté avec la fraîcheur observée en mars et surtout en mai. Ce printemps 2010 a présenté des cumuls de précipitations déficitaires sur la moitié nord et l'ouest du pays. En revanche, les précipitations ont dépassé les moyennes saisonnières dans le Sud-Est, à l'exception de la Côte d'Azur et des Alpes du Sud. L’ensoleillement a été supérieur à la moyenne sur la plus grande partie du pays sauf sur le quart sud-est. Le soleil a été particulièrement généreux sur la Basse-Normandie où les excédents ont approché une fois et demie la normale.
Eté (juin-juillet-août)
Les températures moyennées sur la saison ont été supérieures à la normale avec une anomalie de +0,9 °C, ce qui classe cet été au 10ème rang des plus chauds depuis 1950. Les valeurs ont été généralement plus proches de la normale sur l’ouest du pays. Cet été 2010 a présenté des cumuls de précipitations déficitaires ou proches de la normale sur la façade ouest, de l’Aquitaine à la Normandie, mais pas sur l’ouest de la Bretagne. Le déficit fut également présent du Roussillon à la vallée du Rhône. En revanche, les précipitations ont dépassé les moyennes saisonnières de la Touraine au Nord, du Limousin à l’Alsace et des Bouches-du-Rhône à la Corse. Ces excédents ont souvent été le résultat d’épisodes pluvieux très intenses comme celui du 15 juin dans le Var. L’ensoleillement a été conforme à la moyenne sur la plus grande partie du pays, légèrement inférieur du Centre aux Ardennes. Le soleil a été sensiblement plus généreux du sud de la Bretagne au Cotentin, des Landes au Pays basque et de Midi-Pyrénées au Roussillon.
Automne (septembre-octobre-novembre)
Malgré quelques périodes douces notamment au début d'octobre et de novembre, la température moyenne sur l’ensemble de l'automne est proche de la normale. Comme en 2009, la pluviométrie de l'automne a été contrastée : les précipitations ont été souvent inférieures aux normales des Vosges aux Alpes du Nord et des Deux-Sèvres à l’Indre. Elles ont affiché un excédent sur la Bretagne, l’Auvergne, les Landes, les Pyrénées-Orientales et localement sur le Sud-Est. Ces excédents sont dus à plusieurs épisodes présentant un caractère marqué voire exceptionnel, comme celui touchant Gard et Vaucluse les 6 et 7 septembre. Le soleil s'est montré généreux sur la quasi-totalité du territoire, avec des valeurs plus proches de la moyenne du Cotentin au Nord–Pas-de-Calais et des Pyrénées au Sud-Est.
Evènements météorologiques majeurs de l’année 2010
Cyclone Oli du 1er au 6 février (Polynésie française)
Une dépression tropicale modérée baptisée OLI, située le 1er février à 1500 km de Tahiti, au nord-ouest des Cook du Sud, s'est dirigée vers l'archipel de la Société en devenant forte le 2 février. Frappant l'île de Mopelia durant la matinée du 3 février, Oli est devenue cyclone tropical en fin de la journée. Les vents près du centre étaient alors supérieurs à 120 km/h, avec des rafales à 170 km/h et une pression minimale de 974 hPa. La nuit suivante, Oli a circulé au plus près de Tahiti, à environ 300 km de l'île sur laquelle les rafales ont atteint 85 km/h à Faa'a. En journée du 4 février, Oli s'est déplacé vers le sud-est, atteignant au maximum de son évolution le stade de cyclone tropical intense. La pression minimale était alors estimée à 925 hPa ; les vents près du centre étaient estimés à 180 km/h avec des rafales à 200 km/h. Oli a commencé à faiblir en soirée du 4 février en se décalant vers l'archipel des Australes du Nord. Il y a généré une forte houle (8 à 9 m. de hauteur) et une surcote de 1,5 m. En fin de nuit suivante, l'œil du cyclone a circulé à la verticale de Tubuai où le vent maximal mesuré a atteint 170 km/h. Oli a perdu son caractère cyclonique pendant la nuit du 5 au 6 février avant d'évacuer la Polynésie française. Il se situe parmi les cyclones les plus intenses depuis 30 ans avec Orama (1982), Veena (1983), Osea (1997) et Kim (2000).
Tempête Xynthia les 27 et 28 février
Sans être aussi exceptionnelle que les tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999 ou que Klaus en janvier 2009, une violente tempête, baptisée Xynthia, a durement touché la France les 27 et 28 février après avoir frappé le Portugal et l’Espagne. Remontant vers le golfe de Gascogne en fin de journée du 27 février, balayant la Galice et le Pays basque espagnol, elle a touché les côtes atlantiques françaises dans la nuit du 27 au 28 février, au maximum de son creusement (969 hPa), avant de poursuivre sa route vers le nord de la France. Après la France, ses vents violents ont frappé le sud-est de l’Angleterre, la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne et les Pays-Bas. Les rafales de vent les plus fortes ont touché une large bande du territoire, de la Charente-Maritime aux Ardennes. En bordure de la dépression, des vents violents ont aussi été observés dès l’après-midi du 27 février en montagne, au pied des Pyrénées, ainsi qu'en vallée du Rhône. Les rafales maximales relevées en plaine ont atteint 160 km/h sur le littoral et de 120 km/h à 130 km/h dans l’intérieur des terres. Xynthia a produit des élévations importantes du niveau de la mer, qui, en phase avec une marée haute à fort coefficient, ont causé des phénomènes de submersion exceptionnels sur les côtes de Vendée et de Charente-Maritime. Provoquant la mort de 53 personnes, Xynthia est la tempête la plus meurtrière en France depuis décembre 1999.
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Détails et source: http://climat.meteofrance.com/chgt_clim ... e_id=14104