COP23 Novembre 2017 Bonn
Publié : 04/11/17, 13:35
Convertir les engagements de la COP21 en actes, principal enjeu de la COP23
19/10/2017
Retrait des États-Unis, présence réduite de chefs d’État : la COP23 de Bonn, qui s'ouvre en novembre, s'annonce moins décisive que la médiatique COP21 de Paris. Mais, pour ses organisateurs, elle est tout aussi cruciale pour l'avenir de la planète.
Deux ans après la COP21, qui avait abouti à la signature de l’accord de Paris, les négociations sur le climat se trouvent désormais au cœur de leur phase la moins glamour, qui est aussi la plus technique : celle de la concrétisation des engagements pris en 2015. Convertir les paroles en actes : c’est là tout l’enjeu de la COP23, qui se déroulera du 6 au 17 novembre à Bonn, en Allemagne.
“La COP23 a pour but d’établir des ponts entre les avancées réalisées à Marrakech [lors de la COP22, NDLR] et la prochaine étape d’implémentation de l’accord de Paris lors de la COP24 en 2018 en Pologne”, explique Frank Bainimarama, Premier ministre des îles Fidji et président de la COP de Bonn. C’est effectivement l’année prochaine que doivent être adoptées les mesures d’application de l’accord de Paris et que seront évaluées les actions de chaque pays ainsi que ce qu’il leur reste à faire. Mais aussi noble soit-elle, la tâche ne semble pas déchaîner les passions et l’événement ferait presque figure de “sous-COP”.
Et pour cause, presque aucun chef d’État ou de gouvernement n’assistera aux négociations techniques et ne mettra “les mains dans le cambouis”. La plupart des pays se contenteront d’envoyer une délégation. “Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel doivent faire une apparition pour prononcer un discours, mais la fenêtre politique sera bien plus courte que lors des COP précédentes”, prévient Lucile Dufour, responsable des négociations internationales et du développement pour le Réseau Action Climat (RAC).
Cette dernière n’y voit pas pour autant un mauvais signe : selon elle, moins de politique et moins de poudre aux yeux vont permettre de laisser la place à de réelles avancées concrètes et techniques sur les négociations. En somme, une COP peut-être plus discrète, mais une COP plus efficace.
La COP de l’urgence pour les îles pacifiques
Conscient que l’aspect politico-diplomatique occupera une place moindre, le président fidjien de la COP Frank Bainimarama espère utiliser ce vide politique pour donner de la voix et défendre les habitants du Pacifique, particulièrement vulnérables aux changements climatiques et à la montée du niveau des océans.
FRANK BAINIMARAMA, PREMIER MINISTRE DES ÎLES FIDJI ET PRÉSIDENT DE LA COP23
“Les enjeux pour nous sont extrêmement importants, spécialement pour nos amis des îles Marshall, Tuvalu et Karibati, dont l’existence même est menacée. Mettre en œuvre l’accord de Paris est crucial, mais pas suffisant pour nous sauver. Nous devons aussi convaincre le reste du monde d’aller encore plus loin”, avait déclaré Frank Bainimarama lors du discours d’ouverture d’un rassemblement préparatoire à la COP le 16 octobre. Experts et ONG estiment que le réchauffement climatique devra être limité à 1,5°C pour éviter aux îles et littoraux les plus menacés d’être rayés de la carte. Les signataires de l’Accord de Paris se sont accordés sur un seuil de seulement 2°C.
http://www.france24.com/fr/20171018-cop ... -programme