La France au chevet des campagnes chinoises
Publié : 21/04/06, 11:57
Le numéro trois du gouvernement chinois, en visite à Paris, demande l'aide de la France pour sortir ses campagnes de la crise.
AU MOMENT OÙ le président chinois Hu Jintao effectue une visite historique aux Etats-Unis, le numéro trois du gouvernement de Pékin, Hui Liangyu, vice premier ministre en charge de l'Agriculture, est en France pour une visite beaucoup moins médiatisée mais aux enjeux tout autant stratégiques.
Un protocole de coopération va être signé aujourd'hui entre les deux gouvernements. Comme le résume un haut fonctionnaire français, «ce qui compte c'est la volonté politique qui est ainsi affirmée et les actions concrètes qui en découlent, et non pas les textes et les discours officiels». La réalisation la plus aboutie est la coopération viticole dans la ville de Huailai. Grâce aux conseils des oenologues français et aux stages offerts aux vignerons chinois en France, le vin «Dragon Seal» est en train de s'imposer sur le marché chinois.
De même, les grandes coopératives céréalières françaises et l'Inra sont en train de travailler sur le même type de projet dans les céréales. Rien d'étonnant à ce que Limagrain, l'un des quatre plus gros producteurs mondiaux de semences agricoles soit partie prenante. La Chine est encore loin de l'autosuffisance en blé et en maïs, des cultures promises à un bel avenir avec l'occidentalisation des goûts. Bien entendu, les grands semenciers américains comme Monsanto rêvent aussi d'abreuver les sillons de la république populaire.
D'autant que l'agriculture pèse encore 15% du PIB chinois et fournit 40% des emplois de l'empire du Milieu. Une très impressionnante industrie verte mais qui souffre de deux maladies mortelles : la corruption et la misère.
Jacqueries sanglantes
Après avoir longtemps tourné le dos à ses campagnes, obnubilé par la volonté de développer son industrie et ses services, Pékin est aujourd'hui obligé de mieux répartir les richesses. D'autant que les sinologues distingués prédisent que les révoltes rurales qui éclatent dans les provinces reculées, risquent à terme de menacer l'existence même du régime communiste. Pour l'heure, les autorités ont pris l'habitude de réprimer très durement ces jacqueries. Façon Tiananmen.
En décembre dernier, la police a ouvert le feu sur des manifestants dans un village de la province de Guangdong (trois morts selon le bilan officiel). Toujours dans la même province, des émeutes se seraient soldées en janvier par la mort d'un enfant et une centaine de blessés. Le pouvoir minimise la gravité des violences mais admet 86 000 «incidents» pour l'année 2005.
Conscient du péril, le premier ministre Wen Jiabao a annoncé le mois dernier que l'agriculture devenait une priorité du gouvernement, débloquant une enveloppe de 339 milliards de yuans (42 milliards de dollars) pour moderniser le secteur. L'effort en faveur des «nouvelles régions rurales socialistes» est au coeur du XIe plan (2006-2010).
Dans ce contexte, la France ne se fait pas prier pour offrir son savoir-faire dans l'espoir des débouchés prometteurs. La Chine fait partie des douze pays prioritaires pour l'agroalimentaire français.
Revers de la médaille, la Chine est maintenant un rival agricole redouté. Et déjà, les producteurs français de tomates, de fraises, de pommes et d'ail subissent de plein fouet cette concurrence à bas prix.
Le numéro trois du gouvernement chinois, en visite à Paris, demande l'aide de la France pour sortir ses campagnes de la crise.
AU MOMENT OÙ le président chinois Hu Jintao effectue une visite historique aux Etats-Unis, le numéro trois du gouvernement de Pékin, Hui Liangyu, vice premier ministre en charge de l'Agriculture, est en France pour une visite beaucoup moins médiatisée mais aux enjeux tout autant stratégiques.
Un protocole de coopération va être signé aujourd'hui entre les deux gouvernements. Comme le résume un haut fonctionnaire français, «ce qui compte c'est la volonté politique qui est ainsi affirmée et les actions concrètes qui en découlent, et non pas les textes et les discours officiels». La réalisation la plus aboutie est la coopération viticole dans la ville de Huailai. Grâce aux conseils des oenologues français et aux stages offerts aux vignerons chinois en France, le vin «Dragon Seal» est en train de s'imposer sur le marché chinois.
De même, les grandes coopératives céréalières françaises et l'Inra sont en train de travailler sur le même type de projet dans les céréales. Rien d'étonnant à ce que Limagrain, l'un des quatre plus gros producteurs mondiaux de semences agricoles soit partie prenante. La Chine est encore loin de l'autosuffisance en blé et en maïs, des cultures promises à un bel avenir avec l'occidentalisation des goûts. Bien entendu, les grands semenciers américains comme Monsanto rêvent aussi d'abreuver les sillons de la république populaire.
D'autant que l'agriculture pèse encore 15% du PIB chinois et fournit 40% des emplois de l'empire du Milieu. Une très impressionnante industrie verte mais qui souffre de deux maladies mortelles : la corruption et la misère.
Jacqueries sanglantes
Après avoir longtemps tourné le dos à ses campagnes, obnubilé par la volonté de développer son industrie et ses services, Pékin est aujourd'hui obligé de mieux répartir les richesses. D'autant que les sinologues distingués prédisent que les révoltes rurales qui éclatent dans les provinces reculées, risquent à terme de menacer l'existence même du régime communiste. Pour l'heure, les autorités ont pris l'habitude de réprimer très durement ces jacqueries. Façon Tiananmen.
En décembre dernier, la police a ouvert le feu sur des manifestants dans un village de la province de Guangdong (trois morts selon le bilan officiel). Toujours dans la même province, des émeutes se seraient soldées en janvier par la mort d'un enfant et une centaine de blessés. Le pouvoir minimise la gravité des violences mais admet 86 000 «incidents» pour l'année 2005.
Conscient du péril, le premier ministre Wen Jiabao a annoncé le mois dernier que l'agriculture devenait une priorité du gouvernement, débloquant une enveloppe de 339 milliards de yuans (42 milliards de dollars) pour moderniser le secteur. L'effort en faveur des «nouvelles régions rurales socialistes» est au coeur du XIe plan (2006-2010).
Dans ce contexte, la France ne se fait pas prier pour offrir son savoir-faire dans l'espoir des débouchés prometteurs. La Chine fait partie des douze pays prioritaires pour l'agroalimentaire français.
Revers de la médaille, la Chine est maintenant un rival agricole redouté. Et déjà, les producteurs français de tomates, de fraises, de pommes et d'ail subissent de plein fouet cette concurrence à bas prix.
Le numéro trois du gouvernement chinois, en visite à Paris, demande l'aide de la France pour sortir ses campagnes de la crise.
AU MOMENT OÙ le président chinois Hu Jintao effectue une visite historique aux Etats-Unis, le numéro trois du gouvernement de Pékin, Hui Liangyu, vice premier ministre en charge de l'Agriculture, est en France pour une visite beaucoup moins médiatisée mais aux enjeux tout autant stratégiques.
Un protocole de coopération va être signé aujourd'hui entre les deux gouvernements. Comme le résume un haut fonctionnaire français, «ce qui compte c'est la volonté politique qui est ainsi affirmée et les actions concrètes qui en découlent, et non pas les textes et les discours officiels». La réalisation la plus aboutie est la coopération viticole dans la ville de Huailai. Grâce aux conseils des oenologues français et aux stages offerts aux vignerons chinois en France, le vin «Dragon Seal» est en train de s'imposer sur le marché chinois.
De même, les grandes coopératives céréalières françaises et l'Inra sont en train de travailler sur le même type de projet dans les céréales. Rien d'étonnant à ce que Limagrain, l'un des quatre plus gros producteurs mondiaux de semences agricoles soit partie prenante. La Chine est encore loin de l'autosuffisance en blé et en maïs, des cultures promises à un bel avenir avec l'occidentalisation des goûts. Bien entendu, les grands semenciers américains comme Monsanto rêvent aussi d'abreuver les sillons de la république populaire.
D'autant que l'agriculture pèse encore 15% du PIB chinois et fournit 40% des emplois de l'empire du Milieu. Une très impressionnante industrie verte mais qui souffre de deux maladies mortelles : la corruption et la misère.
Jacqueries sanglantes
Après avoir longtemps tourné le dos à ses campagnes, obnubilé par la volonté de développer son industrie et ses services, Pékin est aujourd'hui obligé de mieux répartir les richesses. D'autant que les sinologues distingués prédisent que les révoltes rurales qui éclatent dans les provinces reculées, risquent à terme de menacer l'existence même du régime communiste. Pour l'heure, les autorités ont pris l'habitude de réprimer très durement ces jacqueries. Façon Tiananmen.
En décembre dernier, la police a ouvert le feu sur des manifestants dans un village de la province de Guangdong (trois morts selon le bilan officiel). Toujours dans la même province, des émeutes se seraient soldées en janvier par la mort d'un enfant et une centaine de blessés. Le pouvoir minimise la gravité des violences mais admet 86 000 «incidents» pour l'année 2005.
Conscient du péril, le premier ministre Wen Jiabao a annoncé le mois dernier que l'agriculture devenait une priorité du gouvernement, débloquant une enveloppe de 339 milliards de yuans (42 milliards de dollars)
Le numéro trois du gouvernement chinois, en visite à Paris, demande l'aide de la France pour sortir ses campagnes de la crise.
AU MOMENT OÙ le président chinois Hu Jintao effectue une visite historique aux Etats-Unis, le numéro trois du gouvernement de Pékin, Hui Liangyu, vice premier ministre en charge de l'Agriculture, est en France pour une visite beaucoup moins médiatisée mais aux enjeux tout autant stratégiques.
Un protocole de coopération va être signé aujourd'hui entre les deux gouvernements. Comme le résume un haut fonctionnaire français, «ce qui compte c'est la volonté politique qui est ainsi affirmée et les actions concrètes qui en découlent, et non pas les textes et les discours officiels». La réalisation la plus aboutie est la coopération viticole dans la ville de Huailai. Grâce aux conseils des oenologues français et aux stages offerts aux vignerons chinois en France, le vin «Dragon Seal» est en train de s'imposer sur le marché chinois.
De même, les grandes coopératives céréalières françaises et l'Inra sont en train de travailler sur le même type de projet dans les céréales. Rien d'étonnant à ce que Limagrain, l'un des quatre plus gros producteurs mondiaux de semences agricoles soit partie prenante. La Chine est encore loin de l'autosuffisance en blé et en maïs, des cultures promises à un bel avenir avec l'occidentalisation des goûts. Bien entendu, les grands semenciers américains comme Monsanto rêvent aussi d'abreuver les sillons de la république populaire.
D'autant que l'agriculture pèse encore 15% du PIB chinois et fournit 40% des emplois de l'empire du Milieu. Une très impressionnante industrie verte mais qui souffre de deux maladies mortelles : la corruption et la misère.
Jacqueries sanglantes
Après avoir longtemps tourné le dos à ses campagnes, obnubilé par la volonté de développer son industrie et ses services, Pékin est aujourd'hui obligé de mieux répartir les richesses. D'autant que les sinologues distingués prédisent que les révoltes rurales qui éclatent dans les provinces reculées, risquent à terme de menacer l'existence même du régime communiste. Pour l'heure, les autorités ont pris l'habitude de réprimer très durement ces jacqueries. Façon Tiananmen.
En décembre dernier, la police a ouvert le feu sur des manifestants dans un village de la province de Guangdong (trois morts selon le bilan officiel). Toujours dans la même province, des émeutes se seraient soldées en janvier par la mort d'un enfant et une centaine de blessés. Le pouvoir minimise la gravité des violences mais admet 86 000 «incidents» pour l'année 2005.
Conscient du péril, le premier ministre Wen Jiabao a annoncé le mois dernier que l'agriculture devenait une priorité du gouvernement, débloquant une enveloppe de 339 milliards de yuans (42 milliards de dollars) pour moderniser le secteur. L'effort en faveur des «nouvelles régions rurales socialistes» est au coeur du XIe plan (2006-2010).
Dans ce contexte, la France ne se fait pas prier pour offrir son savoir-faire dans l'espoir des débouchés prometteurs. La Chine fait partie des douze pays prioritaires pour l'agroalimentaire français.
Revers de la médaille, la Chine est maintenant un rival agricole redouté. Et déjà, les producteurs français de tomates, de fraises, de pommes et d'ail subissent de plein fouet cette concurrence à bas prix
http://www.figaro.fr/eco/20060421.FIG00 ... oises.html
AU MOMENT OÙ le président chinois Hu Jintao effectue une visite historique aux Etats-Unis, le numéro trois du gouvernement de Pékin, Hui Liangyu, vice premier ministre en charge de l'Agriculture, est en France pour une visite beaucoup moins médiatisée mais aux enjeux tout autant stratégiques.
Un protocole de coopération va être signé aujourd'hui entre les deux gouvernements. Comme le résume un haut fonctionnaire français, «ce qui compte c'est la volonté politique qui est ainsi affirmée et les actions concrètes qui en découlent, et non pas les textes et les discours officiels». La réalisation la plus aboutie est la coopération viticole dans la ville de Huailai. Grâce aux conseils des oenologues français et aux stages offerts aux vignerons chinois en France, le vin «Dragon Seal» est en train de s'imposer sur le marché chinois.
De même, les grandes coopératives céréalières françaises et l'Inra sont en train de travailler sur le même type de projet dans les céréales. Rien d'étonnant à ce que Limagrain, l'un des quatre plus gros producteurs mondiaux de semences agricoles soit partie prenante. La Chine est encore loin de l'autosuffisance en blé et en maïs, des cultures promises à un bel avenir avec l'occidentalisation des goûts. Bien entendu, les grands semenciers américains comme Monsanto rêvent aussi d'abreuver les sillons de la république populaire.
D'autant que l'agriculture pèse encore 15% du PIB chinois et fournit 40% des emplois de l'empire du Milieu. Une très impressionnante industrie verte mais qui souffre de deux maladies mortelles : la corruption et la misère.
Jacqueries sanglantes
Après avoir longtemps tourné le dos à ses campagnes, obnubilé par la volonté de développer son industrie et ses services, Pékin est aujourd'hui obligé de mieux répartir les richesses. D'autant que les sinologues distingués prédisent que les révoltes rurales qui éclatent dans les provinces reculées, risquent à terme de menacer l'existence même du régime communiste. Pour l'heure, les autorités ont pris l'habitude de réprimer très durement ces jacqueries. Façon Tiananmen.
En décembre dernier, la police a ouvert le feu sur des manifestants dans un village de la province de Guangdong (trois morts selon le bilan officiel). Toujours dans la même province, des émeutes se seraient soldées en janvier par la mort d'un enfant et une centaine de blessés. Le pouvoir minimise la gravité des violences mais admet 86 000 «incidents» pour l'année 2005.
Conscient du péril, le premier ministre Wen Jiabao a annoncé le mois dernier que l'agriculture devenait une priorité du gouvernement, débloquant une enveloppe de 339 milliards de yuans (42 milliards de dollars) pour moderniser le secteur. L'effort en faveur des «nouvelles régions rurales socialistes» est au coeur du XIe plan (2006-2010).
Dans ce contexte, la France ne se fait pas prier pour offrir son savoir-faire dans l'espoir des débouchés prometteurs. La Chine fait partie des douze pays prioritaires pour l'agroalimentaire français.
Revers de la médaille, la Chine est maintenant un rival agricole redouté. Et déjà, les producteurs français de tomates, de fraises, de pommes et d'ail subissent de plein fouet cette concurrence à bas prix.
Le numéro trois du gouvernement chinois, en visite à Paris, demande l'aide de la France pour sortir ses campagnes de la crise.
AU MOMENT OÙ le président chinois Hu Jintao effectue une visite historique aux Etats-Unis, le numéro trois du gouvernement de Pékin, Hui Liangyu, vice premier ministre en charge de l'Agriculture, est en France pour une visite beaucoup moins médiatisée mais aux enjeux tout autant stratégiques.
Un protocole de coopération va être signé aujourd'hui entre les deux gouvernements. Comme le résume un haut fonctionnaire français, «ce qui compte c'est la volonté politique qui est ainsi affirmée et les actions concrètes qui en découlent, et non pas les textes et les discours officiels». La réalisation la plus aboutie est la coopération viticole dans la ville de Huailai. Grâce aux conseils des oenologues français et aux stages offerts aux vignerons chinois en France, le vin «Dragon Seal» est en train de s'imposer sur le marché chinois.
De même, les grandes coopératives céréalières françaises et l'Inra sont en train de travailler sur le même type de projet dans les céréales. Rien d'étonnant à ce que Limagrain, l'un des quatre plus gros producteurs mondiaux de semences agricoles soit partie prenante. La Chine est encore loin de l'autosuffisance en blé et en maïs, des cultures promises à un bel avenir avec l'occidentalisation des goûts. Bien entendu, les grands semenciers américains comme Monsanto rêvent aussi d'abreuver les sillons de la république populaire.
D'autant que l'agriculture pèse encore 15% du PIB chinois et fournit 40% des emplois de l'empire du Milieu. Une très impressionnante industrie verte mais qui souffre de deux maladies mortelles : la corruption et la misère.
Jacqueries sanglantes
Après avoir longtemps tourné le dos à ses campagnes, obnubilé par la volonté de développer son industrie et ses services, Pékin est aujourd'hui obligé de mieux répartir les richesses. D'autant que les sinologues distingués prédisent que les révoltes rurales qui éclatent dans les provinces reculées, risquent à terme de menacer l'existence même du régime communiste. Pour l'heure, les autorités ont pris l'habitude de réprimer très durement ces jacqueries. Façon Tiananmen.
En décembre dernier, la police a ouvert le feu sur des manifestants dans un village de la province de Guangdong (trois morts selon le bilan officiel). Toujours dans la même province, des émeutes se seraient soldées en janvier par la mort d'un enfant et une centaine de blessés. Le pouvoir minimise la gravité des violences mais admet 86 000 «incidents» pour l'année 2005.
Conscient du péril, le premier ministre Wen Jiabao a annoncé le mois dernier que l'agriculture devenait une priorité du gouvernement, débloquant une enveloppe de 339 milliards de yuans (42 milliards de dollars) pour moderniser le secteur. L'effort en faveur des «nouvelles régions rurales socialistes» est au coeur du XIe plan (2006-2010).
Dans ce contexte, la France ne se fait pas prier pour offrir son savoir-faire dans l'espoir des débouchés prometteurs. La Chine fait partie des douze pays prioritaires pour l'agroalimentaire français.
Revers de la médaille, la Chine est maintenant un rival agricole redouté. Et déjà, les producteurs français de tomates, de fraises, de pommes et d'ail subissent de plein fouet cette concurrence à bas prix.
Le numéro trois du gouvernement chinois, en visite à Paris, demande l'aide de la France pour sortir ses campagnes de la crise.
AU MOMENT OÙ le président chinois Hu Jintao effectue une visite historique aux Etats-Unis, le numéro trois du gouvernement de Pékin, Hui Liangyu, vice premier ministre en charge de l'Agriculture, est en France pour une visite beaucoup moins médiatisée mais aux enjeux tout autant stratégiques.
Un protocole de coopération va être signé aujourd'hui entre les deux gouvernements. Comme le résume un haut fonctionnaire français, «ce qui compte c'est la volonté politique qui est ainsi affirmée et les actions concrètes qui en découlent, et non pas les textes et les discours officiels». La réalisation la plus aboutie est la coopération viticole dans la ville de Huailai. Grâce aux conseils des oenologues français et aux stages offerts aux vignerons chinois en France, le vin «Dragon Seal» est en train de s'imposer sur le marché chinois.
De même, les grandes coopératives céréalières françaises et l'Inra sont en train de travailler sur le même type de projet dans les céréales. Rien d'étonnant à ce que Limagrain, l'un des quatre plus gros producteurs mondiaux de semences agricoles soit partie prenante. La Chine est encore loin de l'autosuffisance en blé et en maïs, des cultures promises à un bel avenir avec l'occidentalisation des goûts. Bien entendu, les grands semenciers américains comme Monsanto rêvent aussi d'abreuver les sillons de la république populaire.
D'autant que l'agriculture pèse encore 15% du PIB chinois et fournit 40% des emplois de l'empire du Milieu. Une très impressionnante industrie verte mais qui souffre de deux maladies mortelles : la corruption et la misère.
Jacqueries sanglantes
Après avoir longtemps tourné le dos à ses campagnes, obnubilé par la volonté de développer son industrie et ses services, Pékin est aujourd'hui obligé de mieux répartir les richesses. D'autant que les sinologues distingués prédisent que les révoltes rurales qui éclatent dans les provinces reculées, risquent à terme de menacer l'existence même du régime communiste. Pour l'heure, les autorités ont pris l'habitude de réprimer très durement ces jacqueries. Façon Tiananmen.
En décembre dernier, la police a ouvert le feu sur des manifestants dans un village de la province de Guangdong (trois morts selon le bilan officiel). Toujours dans la même province, des émeutes se seraient soldées en janvier par la mort d'un enfant et une centaine de blessés. Le pouvoir minimise la gravité des violences mais admet 86 000 «incidents» pour l'année 2005.
Conscient du péril, le premier ministre Wen Jiabao a annoncé le mois dernier que l'agriculture devenait une priorité du gouvernement, débloquant une enveloppe de 339 milliards de yuans (42 milliards de dollars)
Le numéro trois du gouvernement chinois, en visite à Paris, demande l'aide de la France pour sortir ses campagnes de la crise.
AU MOMENT OÙ le président chinois Hu Jintao effectue une visite historique aux Etats-Unis, le numéro trois du gouvernement de Pékin, Hui Liangyu, vice premier ministre en charge de l'Agriculture, est en France pour une visite beaucoup moins médiatisée mais aux enjeux tout autant stratégiques.
Un protocole de coopération va être signé aujourd'hui entre les deux gouvernements. Comme le résume un haut fonctionnaire français, «ce qui compte c'est la volonté politique qui est ainsi affirmée et les actions concrètes qui en découlent, et non pas les textes et les discours officiels». La réalisation la plus aboutie est la coopération viticole dans la ville de Huailai. Grâce aux conseils des oenologues français et aux stages offerts aux vignerons chinois en France, le vin «Dragon Seal» est en train de s'imposer sur le marché chinois.
De même, les grandes coopératives céréalières françaises et l'Inra sont en train de travailler sur le même type de projet dans les céréales. Rien d'étonnant à ce que Limagrain, l'un des quatre plus gros producteurs mondiaux de semences agricoles soit partie prenante. La Chine est encore loin de l'autosuffisance en blé et en maïs, des cultures promises à un bel avenir avec l'occidentalisation des goûts. Bien entendu, les grands semenciers américains comme Monsanto rêvent aussi d'abreuver les sillons de la république populaire.
D'autant que l'agriculture pèse encore 15% du PIB chinois et fournit 40% des emplois de l'empire du Milieu. Une très impressionnante industrie verte mais qui souffre de deux maladies mortelles : la corruption et la misère.
Jacqueries sanglantes
Après avoir longtemps tourné le dos à ses campagnes, obnubilé par la volonté de développer son industrie et ses services, Pékin est aujourd'hui obligé de mieux répartir les richesses. D'autant que les sinologues distingués prédisent que les révoltes rurales qui éclatent dans les provinces reculées, risquent à terme de menacer l'existence même du régime communiste. Pour l'heure, les autorités ont pris l'habitude de réprimer très durement ces jacqueries. Façon Tiananmen.
En décembre dernier, la police a ouvert le feu sur des manifestants dans un village de la province de Guangdong (trois morts selon le bilan officiel). Toujours dans la même province, des émeutes se seraient soldées en janvier par la mort d'un enfant et une centaine de blessés. Le pouvoir minimise la gravité des violences mais admet 86 000 «incidents» pour l'année 2005.
Conscient du péril, le premier ministre Wen Jiabao a annoncé le mois dernier que l'agriculture devenait une priorité du gouvernement, débloquant une enveloppe de 339 milliards de yuans (42 milliards de dollars) pour moderniser le secteur. L'effort en faveur des «nouvelles régions rurales socialistes» est au coeur du XIe plan (2006-2010).
Dans ce contexte, la France ne se fait pas prier pour offrir son savoir-faire dans l'espoir des débouchés prometteurs. La Chine fait partie des douze pays prioritaires pour l'agroalimentaire français.
Revers de la médaille, la Chine est maintenant un rival agricole redouté. Et déjà, les producteurs français de tomates, de fraises, de pommes et d'ail subissent de plein fouet cette concurrence à bas prix
http://www.figaro.fr/eco/20060421.FIG00 ... oises.html