Forums des énergies : société, écologie et technologies propres

denis a écrit :je n'ai pas pu voir la video, mais il y a le texte, encore du transport!, mais c'est mieux que de brullé le papier.Le mieux serait de travailler chez nous,mais il doit y avoir trop de travail

Les tribulations d’un papier en Chine

De Jean Crépu, Pierre Bolton et Philippe Baillon – ARTE GEIE / Crescendo Films – France 2007

Les exigences du marché mondial et le poids des réglementations environnementales font aujourd’hui de la récupération et du recyclage du papier un enjeu crucial pour les années à venir. Mais le marché des papiers cartons récupérés révèle aujourd’hui une surprenante réalité.
Victime de son succès, le tri des papiers et cartons génère en France un excédent de 500.000 tonnes et de 5 millions de tonnes pour l’Union Européenne. Loin d’être perdus pour tout le monde, nos vieux papiers ont trouvé preneurs, mais à l’autre bout de la planète.
Avec une croissance de plus de 9% par an et sa demande insatiable de matières premières, le géant chinois est en train de bouleverser les marchés du recyclage en devenant le premier importateur au monde de papiers et cartons récupérés.
Le monde de la récupération a bien changé, les déchets sont devenus de la matière première très convoitée et le marché est désormais mondialisé.
Achetés par la société chinoise Fook Woo spécialisé dans le commerce des déchets et le recyclage du papier nos vieux papiers arrivent par containers dans le grand port de Hong Kong. Ils viendront se mélanger à tous les papiers et cartons récupérés dans la grande métropole de Hong Kong par ceux que l’on appelle ici les « scavengers », les récupérateurs de rue qui vivent de leur collecte.
Ces milliers de tonnes de déchets de papiers et cartons, dont les nôtres, prennent ensuite le chemin de la grande usine de papier recyclé Fook Woo situé en territoire chinois à une centaine de kilomètres de Hong Kong.
Ici se fabrique avec une main d’œuvre bon marché de nouveaux produits : papier journal, papier toilette, mouchoirs, essuies mains et autres cartons d’emballage.
La boucle est bouclée, ces nouveaux produits partent vers l’Europe et le monde entier, nous les consommerons et le voyage des déchets reprendra son cycle.

Aujourd'hui la Chine

www.aujourdhuilachine.com

Le travail du carton, c'est son plaisir et c'est devenu son métier
mercredi 11.08.2010, 05:06 - PAR DIDIER BOUDRY

Cette ancienne cadre en entreprise n'a pas hésité à franchir le pas pour se mettre à son compte dans un domaine bien original : architecte d'intérieur et créatrice d'objets et de meubles en carton. Pour Séverine Huant, l'utilisation de ce matériau ne correspond pas à une mode : c'est un choix écologique.



Pour l'instant Séverine Huant travaille chez elle, réquisitionnant une pièce pour aménager un atelier et toutes les autres salles du rez-de-chaussée pour installer une exposition de ce qu'on peut faire avec du carton.

- Quel est votre parcours ?

« Je travaillais comme responsable méthode qualité chez Faurecia à Hénin. J'y étais entrée très jeune après un stage et j'y avais fait carrière dans de bonnes conditions. Après la naissance de mon second enfant, j'ai décidé de changer de voie. J'ai donc repris des études d'architecte d'intérieur. C'est ainsi que j'ai découvert le carton. J'ai aussitôt suivi un stage chez un fabricant d'objets en carton et ça m'a plu. Après une autre formation avec la Boutique de gestion de Lens, j'ai effectué un test en couveuse d'entreprise. »

- Qu'est-ce qui vous a attiré dans cette activité ?

« Le carton est facile à mettre en oeuvre, on peut se tromper et recommencer. Il faut savoir que j'avais fait des études de mécanique générale et que je travaillais sur du métal. J'ai utilisé ces techniques. Mais il n'y a pas de contrainte de formes ou de couleurs. Ici on n'a besoin de rien et surtout c'est plus écologique. »

- Le carton est-il à la mode ?

« Pour l'instant, il n'est pas encore entré dans les mentalités dans la région. C'est pourquoi je passe beaucoup de temps en prospection, notamment au cours des salons d'arts. Les gens s'intéressent à cette innovation mais de là à l'adopter... pourtant la technique a été créée par un designer dans les années 70. »

- Quelle est votre façon de travailler ?

« Je fabrique sur mesure. Souvent les gens me disent dans quel espace ils veulent placer le meuble. Je me déplace et j'essaie de voir avec eux, je fais des croquis, on évoque la fonctionnalité du meuble. Ensuite je fabrique chez moi. »

- Vous ne faites que la fabrication ?

« Je propose également des formations pour apprendre aux gens à fabriquer. Là encore, je vais chez eux avec le matériel et, au bout de 15 heures, au rythme qu'ils souhaitent, ils ont créé un meuble qu'ils conservent. J'organise également des animations pour les enfants ou les adultes, pour fabriquer et décorer des objets, aussi bien avec les particuliers qu'avec les collectivités. »

- Que peut-on créer avec du carton ?

« De tout, sauf évidemment des objets qui vont rester dehors même s'ils sont protégés contre l'humidité. Cela peut être un cadre photo, une lampe, un support pour instrument de musique, une table basse pour un collectionneur, des bijoux, des grandes lettres pour écrire un nom. J'ai même fabriqué un comptoir pour un magasin. »

- D'où vient le carton ?

« Je préfère rester fidèle à ma démarche de respect de l'environnement en ne l'achetant pas mais en essayant de le récupérer, notamment auprès d'entreprises qui le porteraient à la déchetterie. Et dire que les particuliers jettent le carton alors qu'ils ne savent même pas tout ce qu'ils peuvent faire avec. Moi je découpe, je renforce, j'assemble avec du ruban scratch, je mets un vernis puis je décore. Le carton, c'est solide et ça ne revient pas plus cher qu'un meuble acheté dans un magasin. Il ne faut pas oublier que tout est fait à la main. C'est vraiment de l'artisanat. »

Archi Carton : 06 25 80 19 76 (en exposition du 9 au 11 octobre au Salon des métiers d'arts, salle Jean-Nohain à Lens).