"Réinventer le progrès": essai à télécharger

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activo
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"Réinventer le progrès": essai à télécharger




par activo » 09/07/09, 23:01

Bonjour,

Je viens de mettre en ligne un essai encore non publié, Réinventer le progrès, traitant des réponses à apporter aux crises climatiques, écologiques, énergétiques, économiques et sociales. Tous ces domaines sont en effet liés et cet ouvrage apporte un nouveau regard, avant tout sociologique. Certains points sont aujourd’hui acquis, ce qui n’était pas le cas lorsque j’ai débuté la rédaction en 2005, d’autres sont encore innovants, plus pour longtemps sans doute. C’est là le trait majeur de ce livre : les transformations qu’il propose sont en train de se réaliser, et sans doute plus vite qu’on ne le croit. À lire donc de toute urgence pour être sûr de ne pas rater le train de l’Histoire !


RÉINVENTER LE PROGRÈS
Jean Chamel
http://www.scribd.com/doc/17179036/Climat-fin-du-petrole-etc-fautil-reinventer-le-progres
(téléchargement gratuit)


Résumé

La première partie est un résumé de la situation actuelle en termes d'écologie, de climat et d'énergie. Le constat est simple: la situation actuelle est intenable et aucune solution technologique ne résoudra à elle seule tous nos problèmes (le lecteur averti peut directement débuter à la deuxième partie).

La deuxième propose une mise en perspective, elle permet de comprendre comment nous en sommes arrivés là, que la révolution industrielle et économique n'est qu'un aspect d'une mutation sociale vers la modernité et que les différentes sociétés suivent toutes à peu près le même cheminement dans ce processus de "développement".

La troisième partie constitue le cœur de l'ouvrage. Partant de la pyramide des besoins de Maslow, elle montre la logique de fonctionnement de notre société moderne. L'idée maîtresse est que nous apportons une réponse imbriquée à nos besoins physiques d'existence et à nos besoins sociaux d'appartenance et de reconnaissance. Il en résulte un immense gâchis en termes de ressources, d'énergie et de travail. On en déduit donc qu'il existe une marge de manœuvre considérable: il est possible de vivre aussi bien voire mieux avec beaucoup moins et sans pour autant parler de "retour en arrière".

La partie qui suit s'appuie sur le constat formulé pour proposer un aperçu de ce que pourrait être le monde de demain, elle propose des solutions économiques mais tend aussi à montrer que l'économie n'est qu'un regard sur une réalité plus sociale plus complexe. L'idée de croissance économique est aussi remise en question, il est suggéré que cet instrument n'est plus valide pour mesurer le progrès qui se poursuit par d'autres voies, évoquées elles aussi.

Enfin la dernière partie s'interroge sur la manière de "passer d'un monde à l'autre". Elle passe en revue les différents acteurs sociaux pour montrer que le changement est de la responsabilité de chacun. Sans évacuer la fonction du politique, des entreprises et des consommateurs, l'accent est finalement mis sur les leaders d'opinion et le médias qui semblent avoir un rôle déclencheur déterminant.

Bonne lecture !
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activo
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téléchargement direct




par activo » 10/07/09, 09:30

Pour télécharger directement (sans enregistrement sur scribd) le livre en PDF:

http://sites.google.com/site/jeanchamel ... rogres.pdf

https://www.econologie.info/share/partag ... lC2yF5.pdf
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dirk pitt
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par dirk pitt » 10/07/09, 10:00

waou! 140 pages, ça décoiffe.
j'ai téléchargé et je vais l'emmener en vacances.
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Ahmed
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par Ahmed » 16/07/09, 18:57

Je l'ai lu!; j'invite un maximum de lecteurs potentiels à ne pas sombrer dans la torpeur estivale et à se plonger dans cette lecture intéressante.
Ainsi, il sera plus facile d'en discuter, car je compte poster une critique du bouquin très bientôt.
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par Ahmed » 18/07/09, 21:15

Chose promise, chose due! Voici la première livraison.

Dans un souci de clarté, Je vais d’abord examiner ce livre à grands traits, me réservant l’étude de certains points particuliers ultérieurement.
La première partie est un constat liminaire de l’impasse à laquelle se trouve confrontées notre société du fait de sa trop grande avidité en ressources naturelles et des conséquences de leur mise en œuvre. Le propos est clair et concis : il constitue un condensé facile à lire, de cette problématique.

Après cette entrée en matière, le propos devient beaucoup plus original. Déclarant vouloir s’affranchir de toute idéologie et de tout dogme, Jean CHAMEL choisit d’essayer de comprendre l’évolution de l’humanité jusqu’à nos jours par une approche sociologique (la sociologie serait considérée comme le déterminant fondamental) avec comme outil, la logique.
Cette démarche qu’il qualifie de "pragmatique" suggère une sorte de déterminisme historique dont il serait possible de décrypter le sens, moyennant un examen attentif de chaque rouage constitutif de la réalité.
Bien sûr, il n’est pas le premier à se prendre à ce jeu intellectuel, Freud avec l’inconscient, Marx avec les rapports de production, Laborit avec la biologie comportementale et bien d’autres ont tentés de démêler l’écheveau de l’humain en saisissant un seul fil, de comprendre le tout en partant d’une partie, de substituer à la subjectivité une relation causale univoque.
Force est de reconnaître que l’auteur y déploie une application exemplaire, dans une sorte de dialectique où, tirant des conclusions d’une première observation, il les soumet à la même épreuve critique pour aboutir à une nouvelle proposition et ainsi de suite tout au long du livre.
Si le procédé laisse dubitatif de prime abord (d’autant plus que se glissent quelques imprécisions ici ou là, ce qui est normal pour un ouvrage aussi ambitieux et abordant autant de sujets), au fur et à mesure de la progression de la réflexion, les contours se dessinent plus nettement, un peu comme une image internet un peu « lourde » qui se chargerait lentement.
Ce qui apparaît, c’est une nouvelle utopie (j’emploie ce vocable sans aucune connotation péjorative), une sorte de société idéale, selon l’auteur, qui résoudrait les deux contraintes actuelles et serait plus propice à l’épanouissement individuel. Bref, il prône une sorte de décroissance sans la nommer, ce qui est surprenant à première vue, mais de fait cohérent avec cette démarche reposant sur une logique purement mécanique.
En dernier lieu, il envisage les possibilités pratiques de l’évolution vers ce qu’il préconise. Après le passage en revue des difficultés et des principaux acteurs d’un éventuel changement, toujours selon la même méthode, la difficulté de la tâche et/ou les limites du procédé rétrécisse le champ du possible aux seuls médias.
On ne peut reprocher à l’auteur son embarras à trouver un acteur possible, un sauveur sur lequel s’appuyer, cependant, il faut bien reconnaître que cet aboutissement peine à convaincre. Faire preuve de naïveté par choix est respectable, mais c’est une contrainte qui devient in fine rédhibitoire et qui conduit, notamment, à prêter aux médias des vertus qu’ils n’ont pas : ce ne sont pas ces organes inféodés aux pouvoirs économiques et politiques qui peuvent choisir d’être les fers de lances d’une décroissance matérielle.
Un autre limite à cette œuvre réside justement dans le fait des inclinations idéologiques de l’auteur, qui si elles ne sont pas explicites n’en sont pas moins réelles.

Dans mon prochain post, j’essaierais d’en rendre compte.
Dernière édition par Ahmed le 22/07/09, 21:40, édité 1 fois.
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par Ahmed » 21/07/09, 19:13

Suite de la critique du livre « réinventer le progrès ».

Quelle est donc le contenu de ce substrat idéologique pas ouvertement revendiqué mais qui transparait au fil de l’ouvrage ?
Tout d’abord le concept de progrès, pas très bien défini, ce qui est à la fois gênant et compréhensible du fait de sa complexité. Toutefois, il ressort que c’est un progrès linéaire et orienté, comme chez Marx, Hégel ou, dans un autre registre, Theilard de Chardin. C’est un progrès d’abord et surtout économique ; une autre caractéristique est qu’il est contaminant, en ce sens qu’il tend à s’imposer universellement : ce n’est pas sans rappeler la thèse de W W Rostow sur les étapes du développement. Thèse qui ne convainc plus que ceux qui ont envie d’y croire. Si aujourd’hui on peut constater un recul de la pauvreté dans le monde, c’est au profit…de la misère.
Pour J Chamel, ce développement et l’économie de marché vont de paire, ainsi le libéralisme économique s’impose de façon évidente, et encore plus depuis la disparition de l’union soviétique.
Je ne vois pas, pour ma part, d’opposition aussi absolue entre les deux idéologies* qui ont partagés le monde en deux durant la majeure partie du vingtième siècle : il s’agissait dans les deux cas d’un impérialisme et d’un capitalisme (d’état dans le cas de l’union soviétique, privé dans celui du « monde libre »). Que le système communiste se soit effondré ne garantie en rien la pérennité du système concurrent : les idéologies sont créations humaines, donc s’expriment dans une durée qui a un début et une fin. L’histoire n’est pas finie… Le plus curieux c’est que au cours de l’ouvrage, malgré des efforts considérables pour essayer de « relocalisé » l’économie dans des secteurs où elle serait moins nocives, l’auteur en vient à combattre ses propres présupposés (cela est à mettre au crédit de l’honnêteté intellectuelle de J Chamel)!
Ce qui nous amène au concept de liberté, jamais évoqué, et pour cause, dans ce corpus. Du fait de l’option comportementaliste l’individu social n’est qu’une marionnette soumise à déterminismes simples, le système actuel n’étant pas durable matériellement, ni satisfaisant humainement, il doit être réformé. L’aliénation** due au travail n’est jamais évoquée, au contraire de celle qui est la conséquence du consumérisme ; cependant, l’auteur entend se servir des divers conditionnements qui ont menés à la surconsommation pour en détourner chaque individu. Curieux renversement qui propose de remplacer une aliénation par une autre et qui fait fi de ce qui est véritablement souhaitable, c’est à dire une autonomie accrue de chacun.
Bien entendu, je ne nie pas la part prépondérante des automatismes culturels sur les sociétés humaines, je dis simplement que la seule voie désirable est de maximiser la part de liberté de chacun et qu’instituer le bonheur obligatoire est un non sens absolu.
L’auteur reconnaît implicitement cette liberté, de deux manières : la première en postulant des agents susceptibles de produire cette aliénation sur la masse de la population, car ce qu’il refuse à cette dernière, il faut bien qu’il l’accorde aux premiers, la seconde en créant cet ouvrage qui témoigne de sa propre liberté.

*On peut toutefois admettre que le caractère idéologique du libéralisme économique soit moins marqué, en ce sens qu’il se résume à un « habillage » des rapports de forces internationaux et qu’il est, de ce fait « à géométrie variable ».
**Pour ceux que le mot aliénation rebute, remplacez le par « entreprise de crétinisation ».

Le prochain post traitera de questions particulières, non encore abordées.
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par Ahmed » 22/07/09, 21:38

Quelques points de discussion, à propos de« réinventer le progrès ».

Sur l’agriculture :
L’auteur présente le passage du paléolithique au néolithique comme un "progrès", (ce terme restant à définir), peut-être en ce sens que ce changement fût à l’origine de beaucoup d‘autres mais les meilleurs spécialistes s’accordent sur le fait que l’adaptation à ce nouveau mode de vie fut loin d’être facile par rapport à l’état antérieur et qu’il ne pût advenir que sous l’effet d’une grande contrainte environnementale.
Plus loin il affirme que l’agriculture biologique ne peut fournir que des rendements relativement limités par rapport à l’agriculture conventionnelle ; c’est plus ou moins vrai dans les conditions actuelles qui sont "taillées" sur mesure pour ce type de fonctionnement, mais on observerait l’inverse si les conditions évoluaient (par exemple vers des structures d’exploitations plus petites, du fait du renchérissement du pétrole).
Plus loin il assimile l’agriculture des pays appauvris à du bio puisque n’utilisant pas d’intrants chimiques : c’est oublier que ces pratiques ne se définissent pas négativement.

Sur la question sociale :
Supposant un nivellement progressif des revenus (p. 161) dû à l’efficacité de l’économie de marché, il ne souhaite pas, très logiquement, s’étendre sur les inégalités de revenus qui, je cite, n’est "pas notre sujet". Pourtant la croissance actuelle des inégalités est bien une réalité.
Il s’efforce de pourfendre l’idée, je cite, "répandue" (p.90) selon laquelle les entreprises et les riches seraient les principaux responsables des problèmes environnementaux : pour lui il ya égalité de nuisances.
Il est pourtant facile de comprendre deux choses, d’une part chaque catégorie sociale constitue une sorte de modèle à imiter pour la classe immédiatement "inférieure", d’autre part ce sont bien les individus en haut de l’échelle sociale, ainsi que les grandes entreprises qui disposent des moyens d’influencer l’ensemble des autres à suivre un comportement favorable à leurs profits (publicité, mode mais aussi conception d’objets à l’usure préprogrammée). Ce pouvoir entraine une responsabilité écrasante des classes dirigeantes sur la consommation globale.

Suite et fin au prochain post.
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par Ahmed » 25/07/09, 21:06

Sur la question politique :
Ignorant volontairement les rapports de force à l’œuvre dans notre société, la perspective dans laquelle se place J Chamel est a-historique dans la dernière partie du livre, lorsqu’il suggère des solutions : les difficultés de changer les choses tiennent moins à une inertie généralisée qu’à une volonté de régression sociale pour, me semble-t-il deux raisons :
D’une part l’ancienne opposition avec l’URSS ayant disparu et avec elle son équilibre malsain, mais équilibre quand même : il n’y a donc plus de nécessité de démocratisation accrue.
D’autre part, les ressources nécessaire au gaspillage actuelle étant en déclin, il est vital que ceux qui en ont le pouvoir fasse en sorte de se réserver une part toujours plus grande proportionnellement d’un gâteau toujours plus petit. On le voit la solution ne sera pas du côté des « élites », mais ne pourra s’esquisser que d’en bas, à la fois par la résistance aux pouvoirs et par l’instauration d’une solidarité entre les individus qui œuvrent pour une plus grande démocratie.

Sur la problématique centrale :
J. Chamel commence son ouvrage par l’énoncé de la double impasse ressources/pollutions et ajoute plus loin, que toutes ces destructions ne sont même pas compensées par un gain en terme d’agrément de vie (le consumérisme frustre ceux qui y ont peu accès et ne satisfait pas les autres…).
C’est cohérent par rapport à sa démarche qui s’appuie sur l’expérience immédiate et également comme point de départ de la prise de conscience du plus grand nombre ; personnellement, je serais tenté par la démarche inverse : j’y verrais un système qui , malgré les apparences de l’abondance, ne fournit visiblement pas un cadre favorable à l’épanouissement humain (l’usage des drogues légales ou non (la plus légale est...l'argent!), les pathologies psychosomatiques et autres, en témoignent clairement) et que de plus, d’un point de vue matériel c’est également insoutenable.
Comme je l’ai dit, beaucoup viennent à l’écologie par ce qui est le plus visible, cependant, qu’ils se posent honnêtement la question : si les sources d’énergies actuelles perduraient, cela résoudrait-il tous les problèmes (conflits armés, inégalités, frustrations, pollution…) ? Je suis même convaincu que si une source d’énergie bon marché, non polluante et infinie apparaissait nous n’en tirerions que peu de profit.

En conclusion, cet ouvrage a le grand mérite d’examiner avec rigueur les solutions habituellement invoquées pour résoudre la crise environnementale, et d’en dénoncer les impossibilités. En particulier, il a le mérite de montrer l’absurdité du dogme du croissantisme vert (sans le nommer) prêché par d'habiles bonimenteurs.
Là où je ne partage pas les vues de l’auteur, c’est dans cette vision mécaniste, intéressante dans sa démarche déductives, mais à la fois peu fructueuse dans ses conclusions et surtout très dangereuse, car contenant en elle les prémisses d’un univers orwellien.
Je vous invite donc à profiter de vos vacances ( ?) et à lire ce bouquin.
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par Ahmed » 29/07/09, 21:03

Allô, Houston, répondez! Allô, la terre, répondez...

Même l'auteur ne se manifeste pas...
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minguinhirigue
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par minguinhirigue » 01/08/09, 14:13

Ne sois ps si pressé Ahmed, on profite des vacances et on lit le bouquin... :)

Non plus sérieusement, cette lecture m'intéresse, mais je manque de temps... D'ici quelques semaines...
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