Variole du singe : nouveau variant
Publié : 16/08/24, 11:21
https://www.tf1info.fr/sante/variole-du ... 14770.htmlL'Organisation mondiale de la Santé a annoncé mercredi 14 août le déclenchement de son plus haut niveau d'alerte face à la variole du singe.
Le lendemain, un cas lié au nouveau variant de la maladie a été détecté en Suède, une première hors d'Afrique.
Où en est la progression de l'épidémie ? Quid de sa dangerosité ? TF1info fait le point.
Une "urgence de santé publique de portée internationale". Voilà comment le patron de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a qualifié la résurgence des cas de mpox, anciennement appelée variole du singe, mercredi 14 août. L'OMS a ainsi porté la maladie au plus haut degré d'alerte au niveau international, comme elle l'avait fait en juillet 2022, avant de lever l'alerte un an plus tard.
Qu'est-ce que cette maladie ?
La variole du singe n'est pas une nouvelle maladie. Découverte pour la première fois chez des humains en 1970 dans l'actuelle République démocratique du Congo (ex-Zaïre), peu avant l'éradication de la variole humaine, elle se propage d'abord de l'animal à l'homme, mais se transmet aussi par contact physique étroit avec une personne infectée par le virus. Les premières souches se caractérisaient par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
Lors des dernières décennies, le virus a muté et s'est propagé dans plusieurs régions du globe. En 2003, l'épidémie a atteint les États-Unis, où 81 cas ont été officiellement recensés. Plus récemment, en 2022, une centaine de pays ont fait état de cas de la variole du singe alors que la maladie n'y est pas endémique, comme en Europe et en Amérique du Nord. L'épidémie était alors portée par le clade (groupe) 2. Cette fois, c'est le clade 1b, responsable de la propagation des cas ces dernières semaines, qui inquiète l'Organisation mondiale de la Santé.
Où se trouve cette nouvelle souche ?
Partie de la République démocratique du Congo (RDC), l'épidémie actuelle était circonscrite à l'Afrique jusqu'à la détection du nouveau variant en Suède, annoncée ce jeudi 15 août. Certains pays frontaliers, comme le Burundi, le Rwanda ou l'Ouganda, ou situés à proximité, comme le Kenya, ont repéré des contaminations. "Ils n'avaient jamais signalé de mpox auparavant", a insisté le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, avant que l'OMS ne prévienne jeudi de la "probable" hausse des diagnostics en Europe "au cours des prochains jours et des prochaines semaines".
En France, aucun cas de cette souche n'a été enregistré jusqu'ici. Au contraire des précédentes souches, le clade 1b provoque des symptômes plus importants : il fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps. Il se propage aussi plus facilement, avec une augmentation des cas de 160% en 2024 en RDC.
Quelle est sa dangerosité ?
Surtout, d'après l'OMS, la dangerosité de ce virus est accrue. "L'épidémie de clade 2 était peu mortelle, avec une létalité inférieure à 0,1%", explique sur LCI le Dr Benjamin Rossi, médecin infectiologue au centre hospitalier Robert Ballanger d'Aulnay-sous-Bois (voir vidéo en tête de cet article). "Sur les 5000 cas que nous avons détectés en France (en 2022), il n'y a pas eu de décès."
Cette fois, la donne est différente pour le clade 1. "La mortalité se situe entre 1 et 10%", poursuit le Dr Rossi. "Sur l'épidémie actuelle décrite en RDC, nous sommes à 3,6% de mortalité. C'est quand même beaucoup." D'après les dernières données, près de 1500 personnes, dont des enfants, sont ainsi décédées des suites de cette maladie avec le clade 1b sur un peu moins de 40.000 contaminations. À titre de comparaison, la précédente souche avait fait dix fois moins de morts malgré le double de cas.
Que peut changer le plus haut niveau d'alerte ?
Cette sévérité accrue a motivé la décision de l'OMS de décréter l'alerte maximale au niveau mondial. Mais il ne s'agit pas pour l'instance de tirer la sonnette d'alarme sur une éventuelle pandémie à l'horizon. "La solution, c'est la solidarité internationale", résume le Dr Benjamin Rossi. C'est justement ce que permet le plus haut niveau d'alerte.
Mais rassurez-vous, avec une bonne hygiène de vie, vous ne risquez absolument rien car comme le pensaient des savants du XIXème siècle, le virus n’est rien c’est le terrain qui est tout.