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#1 Le stockage d'hydrogène à basse pression (McPhy Energy) - 1/5
Concept : McPhy Energy propose un dispositif de stockage de l'hydrogène sous forme solide en utilisant des hydrures de magnésium, une technologie développée par l'Institut Néel du CNRS Grenoble. Il s'agit de stockage stationnaire de grande taille, avec des containers acceptant 100 kg d'hydrogène, et bientôt 500 kg.
Equipe : Pascal Mauberger, précédemment directeur général de Soitec, préside la société depuis 2009. A ses côtés, les fondateurs historiques Daniel Fruchart, spécialiste des alliages intermétalliques, et Michel Jehan, à la tête d'une PME industrielle de poudres et granulats de magnésium. L'entreprise née en 2008 compte 50 collaborateurs, un bureau d'études à Grenoble, une usine dans la Drôme et une filiale allemande dirigée par Roland Kaeppner, ancien vice-président de Siemens.
Marché : McPhy Energy a obtenu un gros contrat en Italie pour un démonstrateur de 39 mégawattheures, pour du stockage d'énergie photovoltaïque et éolienne. La société se positionne sur le marché de l'hydrogène industriel, distribué jusqu'à présent sous pression par camion. Sa solution de production d'hydrogène par électrolyse de l'eau et stockage basse pression limite l'impact carbone et permet aux industriels de s'affranchir d'une logistique externe.
Perspectives : Le programme 2013 nécessitera un tour de table et sera chargé : établir les trois-huit à l'usine ; poursuivre la recherche pour grossir la taille des produits et baisser les coûts de production ; développer d'autres hydrures pour du stockage long terme saisonnier ; et réussir à déployer une solution intégrée avec stockeur et générateur par électrolyse.
#2 L'hydrolienne à étages (HydroQuest ) - 2/5
Concept : Pour qui n'est pas du métier, rien ne ressemble plus à une hydrolienne de fleuves et rivières qu'une autre hydrolienne de fleuves et rivières. Indiquons alors que celle d'HydroQuest est à axe vertical et à flux transverse, et qu'elle est dotée d'une turbine "Achard". Et parlons de ses principaux avantages : une haute performance énergétique, du fait d'un carénage qui accélère la vitesse d'écoulement de l'eau ; la modularité de son système à étages, permettant de l'adapter à la profondeur de l'eau ; et un système breveté d'ancrage sur barge flottante, grâce auquel elle se relève facilement en position horizontale pour sa maintenance. En moins d'une heure elle remonte à la surface.
Equipe : A la barre, Jean-François Simon (président) et Thomas Jacquier (directeur technique). S'ajoutent quatre conseillers, parmi lesquels Jean-Luc Achard (CNRS Grenoble), principal inventeur du concept Harvest (acronyme d'hydrolienne à axe de rotation vertical stabilisé).
Marché : L'objectif de la société est de concevoir, de fabriquer et de vendre des parcs d'hydroliennes. Le marché mondial "fleuves et estuaires" est estimé à 10 milliards d'euros à horizon 2025. Des problèmes de réglementation limitent le potentiel du côté des pays industrialisés. Alors, Hydro uest envisage de réaliser 80 % de son chiffre d'affaires dans les Bric et en Afrique subsaharienne. Sa solution est particulièrement adaptée aux pays émergents, car les villes y sont implantées le long des cours d'eau.
Perspectives : Courant 2013, la technologie d'Hydroquest sera la première testée à Bordeaux sur la plateforme d'essai pour hydroliennes estuariennes financée par le Grand Emprunt.
#3 La pile à hydrogène (SymbioFCell ) - 3/5
Concept : Quel est le point commun entre la Kangoo ZE, l'utilitaire électrique de Renault, et la voiture de sport GreenGT H2 qui courra les prochaines 24 Heures du Mans ? Elles sont équipées des piles H2 de SymbioFCell conçues à partir d'une technologie de pile à combustible du CEA. Pourquoi hybrider des Kangoo avec une pile à hydrogène ? Parce que les conditions atmosphériques et les cycles d'usage font varier de 1 à 4 l'autonomie affichée sur la fiche constructeur.
Equipe : Les quatre fondateurs sont Fabio Ferrari (issu des télécoms), Pierre-Yves Le Berre et Didier Belin (spécialistes logiciels) et Luc Rouveyre (spécialiste de la pile à combustible). La société a réalisé 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires en 2011.
Marché : SymbioFCell aborde le marché automobile dans une logique de "rétrofit". Le client souhaitant de l'autonomie supplémentaire pourra acheter le kit de prolongation qui s'intègre dans le véhicule sans impact sur son architecture. De telles Kangoo hybrides ont déjà été livrées chez le chimiste Solvay. La solution de la start-up s'adapte au marché du véhicule professionnel ou pour collectivités, car ces véhicules reviennent régulièrement à leur base où sont déployées de petites stations de recharge en hydrogène. Autre marché : la marine, pour la propulsion et pour l'alimentation électrique auxiliaire (systèmes de navigation, électricité des cabines, etc.).
Perspectives : Le succès du système repose sur la production en série avec réduction de coût à la clé. D'où le montage d'une ligne de production, la première en Europe, sur le site grenoblois de Siemens Energy. Objectif 2014 pour SymbioFCell : vendre plusieurs milliers de kits.
#4 Les fours photovoltaïques (ECM Technologies) - 4/5
Concept : Les wafers, ces plaquettes de silicium qui forment les panneaux solaires cristallins, s'élaborent à partir de lingots de silicium produits dans de grands fours sous vide, aux propriétés toujours plus avancées. ECM Technologies propose à présent une version permettant de fabriquer des lingots de 800 kg (contre 450 kg pour ceux produits actuellement).
Equipe : Laurent Pélissier a pris la barre de la PME de 140 personnes en 2008 et a relancé à cette occasion l'activité photovoltaïque, abandonnée par un actionnaire précédent. Dans les années 1980, l'entreprise développait déjà avec Photowatt la première génération de fours.
Marché : Malgré un marché en crise, ECM se positionne aussi sur la vente d'usines clés en main pour fabriquer des wafers à des pays souhaitant monter une filière afin de ne pas être dépendants de l'importation. Sa première commande ? Une usine de 70 mégawatts au Kazakhstan. Une filiale, ECM Green Tech est en cours de création pour cette activité qui permettra à terme d'engendrer 300 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel.Historiquement fabricant de fours industriels pour le traitement thermique, ECM Technologies s'adresse toujours au marché de l'automobile avec des fours qui permettent le traitement sous vide des engrenages de boîte de vitesse. L'entreprise travaille avec Nissan, Fiat, Ford, PSA... Cette activité lui rapporte 35 millions d'euros de chiffre d'affaires annuels.
Perspectives : La société appartient aussi au consortium PV800 Export, financé par l'Ademe, qui vise à mettre sur pied une filière d'équipementiers français sur la technologie du silicium quasi-monocristallin, issue du recyclage des déchets de sciage.
#5 Le logiciel d'efficience énergétique (Vesta System) - 5/5
Concept : Le secteur du bâtiment représenterait environ 43 % de la consommation d'énergie et engendrerait 23 % des gaz à effet de serre. La gestion énergétique intelligente des bâtiments est donc une priorité. La solution logicielle de Vesta System permet de minimiser les coûts environnementaux, tout en préservant le confort du consommateur. Elle prend en compte différents facteurs comme la météo, les heures de délestage des réseaux d'énergie, les usages et les préférences des occupants. Elle gère les différentes sources d'énergie, arbitre leur utilisation ou leur stockage. De son smartphone ou de sa tablette, l'occupant garde la main sur le pilotage du chauffage, de la climatisation, de la pompe à chaleur, de l'ouverture des volets, etc.
Equipe : Xavier Brunotte, docteur en génie électrique, mène la start-up qui a vu le jour à la suite du projet Multisol financé par l'Agence nationale de la recherche. La technologie est issue des laboratoires G2ELab et G-Scop de Grenoble INP.
Marché : La société vise les marchés du logement collectif et du bâtiment tertiaire. Son module vient en accompagnement des outils de GTB (gestion technique du bâtiment). Le marché de la maison individuelle pourrait être abordé dans un second temps, dans le cadre des bâtiments à énergie positive qui vont devenir la norme en 2020.
Perspectives : 2013 devrait être consacrée à travailler sur la facilité de déploiement de la solution. Vesta System vient de remporter le prix 2012 Faisabilité à court terme du concours Energie intelligente d'EDF. L'entreprise a aussi été remarquée alors qu'elle fournissait le gestionnaire de la maison Canopea, qui a remporté le Solar Décathlon Europe, déclinaison de la compétition universitaire internationale du département de l'Energie américain.