Effet mémoire avéré sur les accumulateurs Li-ion, LiFePO4...

Expériences diverses réalisées par les membres du forums concernant notamment le petit électroménager et la gestion de l'énergie.
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Effet mémoire avéré sur les accumulateurs Li-ion, LiFePO4...




par Obamot » 30/04/13, 00:00

Toute l'industrie des accumulateurs nous avait pourtant juré que non!

Voilà qui va fort intéresser Citro, NLC, Remundo et vous-autres!

Comme cela a toujours été suggéré ici, j'ai toujours soupçonné les Li-on d'un effet mémoire:

Obamot a écrit :[...] « on dit souvent qu'il ne faudrait pas décharger ou charger les Li-on à fond.... Qu'il n'y a d'ailleurs pas d'intérêt à les décharger à leur plus bas niveau, puisqu'elles n'ont pas d'effet mémoire, etc...

Il se trouve que parmi les packs Li-on les plus chers que j'ai utilisé (Apple Minolta et Sony) ce sont ceux que je déchargeais au seuil le plus bas conseillé qui duraient le plus longtemps (mais j'ai jamais réussi à dépasser 4 ans en situation de charges/décharges alléaotoires).

Donc encore une fois, de la théorie à la pratique » [...]

https://www.econologie.com/forums/post238944.html#238944

Expériences perso invalides, car non étayée de preuves scientifiques pensait-on!
Pourtant expériences de terrain répétées et mise en doute confortée plus tard par l'avis éclairé de notre chimiste. Pour rappel:

Obamot a écrit :
Obamot a écrit :
citro a écrit :
Obamot a écrit :Mais un truc me chiffonne. J'ai entendu dire que le Li-on ne fonctionnait pas pareil et qu'il aurait presque une durée de vie programmée, quel que soit la fréquence d'utilisation. Je l'ai dailleurs constaté => ~2 ans 1/2 épicétou.
Tu fais sûrement allusion aux batteries de téléphones portables. Il existe d'énormes disparités selon les marques et surtout les modes d'utilisation... Peut être téléphones-tu beaucoup avec de fortes décharges et des cyclages profonds.
:?:

Certains se singularisent éventuellement d'autres utilisateurs, par le fait qu'ils ont constaté que faire des décharges relativement avancéees mais pas complètes du Li-on et pareillement avec du NiMh, ferait qu'elles dureraient plus longtemps. J'en fais partie même si je sais que les prescriptions disent qu'il ne faudrait pas le faire puisque ça n'aurait plus aucune incidence d'effet mémoire (comme avec le NiCad)... les faits sont là... Surtout si elles sont utilisées fréquemment. Voici quelques indices:

Obamot a écrit :en principe les batteries «adoreraient» être chargée/déchargées tout le temps. Ainsi utilisées, il me semble que c'est ce qui expliquerait qu'elles dureraient plus longtemps.


Pour quels types d'appareils j'ai testé ça? PC, rasoirs, appareils de photo réflex, tél. portables, télphones sans fil domestique, le tout en batterie de format standard (AA, AAA) ou non ...et que sais-je.

Et j'ai surtout l'exemple du contraire: des batteries complètement fusilliées parce que je les avais utilisé sans tenir compte d'aucun cycle de charge/décharge? Est-ce ça la raison (régularité relative des cycles charges/décharges) qui ferait qu'elle dureraient plus longtemps et que l'on pourrait se confondre? Je n'en sais rien.

Mais ce point faible des batteries que l'on n'utilise pas pendant des périodes variables est le point central qui ferait que j'aurais été intéressé par un véhicule à propulsion à air, qui ne souffrirait théoriquement pas de ce type de contraintes/problèmes (il perdrait éventuellement une partie de sa charge d'air, mais sans aucune incidence sur la "durée de vie" du système de stockage, comme c'est le cas avec les batteries conventionnelles). Je dis théoriquement car pour l'instant rien de convainquant n'est encore en vente (pas avant 2013 aux dernières nouvelles...).

Même si c'est juste mon expérience et opinion perso... Je doute que parmi les utilisateurs rares sont ceux qui sont totalement enchantés des batteries/accus qu'ils utilisent alors que ce devrait être la règle depuis le temps... (je dis ça avec une constance dans la durée d'utilisation) et je suis sûr qu'excepté ceux qui s'en fichent parce qu'ils ne regardent pas à la dépense ou ceux qui savent par expérience professionnelle quel type il FAUT ou NE FAUT pas acheté, les utilisateurs lambdas sont un peu condamnés à en changer à de multiples reprises avec plus ou moins de bonheur, mais finalement toujours avec la même déception au bout du compte.

Côté différence de performances d'un modèle à l'autre j'ai relativement tout essayé [...] (et je dis ça des marques les plus réputées aux marques lambda, cela n'aurait guère de différence) je vous avoue donc qu'en général je ne croirais plus jamais ce qu'on me raccontera à propos de la longévité des batteries/accumulateurs à moins d'avoir essayé. Donc arrêtons un peu les salades à propos des fabriquant, qui défendant leur pré carré, la plus part sont soumis à des lois du marché très sévères qui doivent les contraindres de toute part à certaines choses pas très nettes...

Voici ce que notre chimiste nous a révélé en tant que pratiques commerciales courantes:
Les marketeux font valoir de "nouveaux types" et les R&D au taquet dans la perspective de constantes améliorations. A chaque fois, il est vrai, on constate que les dernières versions sont un peu moins mauvaises que les précédentes... Mais comme l'innovation n'avancerait pas à la même vitesse que le renouvellement de cycle de produit ne permettrait réellement de le faire (la chimie ne faisant pas de miracles spécialement avant la période estivale ou pendant les fêtes de Noël... lol) au début on constaterait une amélioration des performances, puis les fabriquants changeraient la formule interne et/ou les composants des batteries pour les rendre moins performantes de façon artificielle... Pour nous refaire le coup «de la nouveauté» en période faste, avec à nouveau la formule «qui va mieux». Ce d'autant que ça leur permettrait de mettre à l'intérieur des composants moins coûteux en période de «relâche»...

En attendant on se ferait blouser en croyant en la constance des produits [...]

https://www.econologie.com/forums/post185879.html#185879

Et voilà que sort l'annonce qui claque comme un coup de tonnerre....

Tsuyoshi Sasaki, Yoshio Ukyo, Petr Novák Nat. Materials, Advanced Online Publication, publié le 14 April 2013 a écrit :Memory effect in a lithium-ion battery

Memory effects are well known to users of nickel–cadmium and nickel–metal-hydride batteries. If these batteries are recharged repeatedly after being only partially discharged, they gradually lose usable capacity owing to a reduced working voltage. Lithium-ion batteries, in contrast, are considered to have no memory effect. Here we report a memory effect in LiFePO4—one of the materials used for the positive electrode in Li-ion batteries—that appears already after only one cycle of partial charge and discharge. We characterize this memory effect of LiFePO4 and explain its connection to the particle-by-particle charge/discharge model. This effect is important for most battery uses, as the slight voltage change it causes can lead to substantial miscalculations in estimating the state of charge of batteries

Source: http://dx.doi.org/10.1038/NMAT3623
Diagrammes en petit, mais on peut acheter l'article.

Validé et repris par l'Institut Paul Scherrer:
http://www.psi.ch/
Et placé sur le site officiel de la Confédération Helvétique:
http://www.admin.ch/aktuell/00089/?lang=fr&msg-id=48489

Prof. Dr. Petr Novák, Chef de la section du stockage électrochimique Institut Paul Scherrer , 5232 Villigen PSI, Suisse, le 14.04.2013 a écrit :Un effet mémoire découvert également dans les batteries Li-ion

Les batteries lithium-ion sont des batteries de puissance utilisées pour le stockage de l’énergie de nombreux appareils électroniques vendus dans le commerce. Elles peuvent emmagasiner une quantité importante d’énergie pour un volume et un poids relativement faibles. Par ailleurs et ce jusqu'à présent, elles ont eu la réputation de ne pas être sensibles à l’effet mémoire. C’est ainsi que les spécialistes désignent une déviation du potentiel de la batterie, cette dernière est causée quand la batterie n’est pas complètement chargée ou déchargée. Le résultat en est que l’énergie stockée n’est que partiellement disponible et il n’est alors plus possible de procéder à une estimation fiable de l’état de charge de la batterie. Des chercheurs de l’Institut Paul Scherrer (PSI) et leurs collègues du laboratoire de recherche Toyota, au Japon, ont à présent identifié un effet mémoire dans un type de batteries lithium-ion très répandu. Cette découverte revêt une importance toute particulière dans la perspective de l’arrivée imminente des batteries lithium-ion sur le marché du véhicule électrique. Leur travail paraît aujourd’hui dans la revue spécialisée Nature Materials.
Même s’ils ne sont pas aussi « parfaits » que la pub aimerait nous le faire croire, bon nombre d’appareils que nous utilisons quotidiennement, et qui tirent leur énergie d’une batterie sont souvent dotés d’une sorte de « mémoire ». L’utilisateur, qui par habitude et prudence recharge constamment son rasoir ou sa brosse à dents électrique avant que la batterie ne soit complètement vide, risque une mauvaise surprise après coup. La batterie semble en effet remarquer que seule une partie de sa capacité spécifique a été prélevée – si bien qu’elle cesse un jour de se rappeler qu’elle peut délivrer plus d’énergie. Les spécialistes parlent alors d’« effet mémoire » ; ce dernier se manifeste lorsque le potentiel en cyclage de la batterie diminue avec le temps, suite à des cycles de charge/décharge incomplets. En d’autres termes, même si l’accumulateur a encore de la charge disponible, le potentiel qu’il fournit est à un moment donné trop faible pour faire fonctionner l’appareil. L’effet mémoire a donc deux conséquences négatives : d’un côté, il réduit la capacité de stockage disponible de la batterie ; et, de l’autre, la corrélation entre potentiel en cyclage et état de charge est décalé, de ce fait, l’état de charge ne peut plus être déterminé de manière fiable. L’effet mémoire est très connu des batteries nickel-cadmium et nickel-métal hydrure. Pour les batteries lithium-ion qui ont commencé à être commercialisées au début des années 1990, l’existence d’un tel effet était toutefois exclu jusqu’ici. A tort, comme le montre cette nouvelle étude.

Conséquences de l’effet mémoire pour le véhicule hybride et électrique

L’effet mémoire accompagné de sa déviation anormale du potentiel en cyclage a été identifié dans l’un des matériaux les plus couramment utilisé comme électrode positive des batteries lithium-ion : le phosphate de fer lithié (LiFePO4). Dans le cas du phosphate de fer lithié, le potentiel reste en effet inchangé sur une grande partie du cycle de charge/décharge. Le plus petit écart au niveau du potentiel de la batterie pourrait donc être interprété, à tort, comme une modification importante de l’état de charge. Or, dans le cas présent, comme l’état de charge de la batterie est déterminé par le potentiel en cyclage, une toute petite déviation du potentiel peut entrainer une erreur d’estimation importante de l’état de charge. L’existence de cet effet mémoire revêt surtout une importance particulière dans la perspective de l’arrivée imminente des batteries lithium-ion sur le marché du véhicule électrique. Cet effet affecterait notamment les véhicules hybrides, puisqu’en condition normale d’utilisation, ces véhicules connaissent de nombreux cycles de charge/décharge partiels. Le moteur, dans ces véhicules, est transformé en générateur, et charge la batterie à chaque freinage. Cette dernière ne se décharge normalement que partiellement et assiste le moteur pendant les phases d’accélération. Les nombreux cycles de charge/décharge partiels qui se succèdent conduissent à des effets mémoires isolés qui s’accumulent pour créer un important effet mémoire, comme le montre cette nouvelle étude. Ceci induit une mauvaise estimation de l’état de charge de la batterie, dans le cas où l’état de charge est estimé par un logiciel qui se base sur la valeur actuelle du potentiel.

Les causes de l’effet mémoire

Les recherches sur les causes de l’effet mémoire, telles que la charge et décharge de batteries, ont été étudiées au niveau microscopique. Le matériau d’électrode – dans le cas présent le phosphate de fer lithié (LiFePO4) – est composé d’une multitude de particules de la taille de quelques microns, qui sont chargées et déchargées les unes après les autres. Les chercheurs se réfèrent à ce modèle de charge/décharge appelé « modèle multi-particules ». La charge procède donc particule par particule et implique la delithiation. Une particule complètement chargée ne contient donc plus de lithium et n’est plus composée que de phosphate de fer (FePO4). A l’inverse, la décharge consiste à la réaction inverse, les atomes de lithium réagissent à nouveau avec le matériau d’électrode de sorte que le phosphate de fer (FePO4) redevient du phosphate de fer lithié (LiFePO4). Les modifications de la teneur en lithium, qui sont associées aux états de charge/décharge, entraînent une modification du potentiel chimique de chaque particule, modifiant ainsi le potentiel de la batterie. Cependant, la charge et la décharge ne sont pas des processus linéaires. Ainsi, pendant la charge, le potentiel chimique augmente au fur et à mesure que progresse la délithiation. Mais ensuite, la particule atteint une valeur critique de son taux de lithium (et donc de son potentiel chimique). Une transition abrupte se produit alors à cet endroit : les particules perdent très rapidement les ions lithium qui leur restent, sans que pour autant leur potentiel chimique se modifie. C’est précisément cette transition qui explique le fait que le potentiel de la batterie reste pratiquement inchangé sur une longue partie du cyclage (plateau de potentiel).

Particules « riches » ou « pauvres » en lithium

L’existence de cette barrière de potentiel est capitale pour l’apparition de l’effet mémoire. Une fois que les premières particules l’ont franchie et ne contiennent plus de lithium, les particules qui composent l’électrode sont divisées en deux groupes. En d’autres termes, il y a une séparation nette entre les particules riches en lithium et les particules pauvres en lithium (voir illustration). Si la batterie n’est pas complètement chargée, il reste donc un certain nombre de particules riches en lithium, qui n’ont pas réussi à franchir la barrière de potentiel. Mais ces particules ne restent pas longtemps au niveau de cette barrière, car leur état est instable dans ces conditions ; elles « glissent vers l’arrière» donc « le long de la pente de la courbe de charge/décharge», ce qui veut dire que leur potentiel chimique baisse. Même quand la batterie est à nouveau déchargée et que toutes les particules reviennent à la barrière de potentiel, cette division en deux groupes demeure. Et là réside le point crucial de l’effet mémoire : lors du prochain processus de charge, c’est d’abord le premier groupe (celui des particules pauvres en lithium) qui franchit la barrière, alors que le second groupe (particules riche en lithium) reste « à la traîne ». Pour que ce groupe « retardataire » franchisse cette barrière, il doit impérativement augmenter son potentiel chimique, et c’est ce qui provoque précisément la surtension caractéristique de l’effet mémoire (« bosse » visible sur l’illustration). L’effet mémoire est donc la conséquence de la division de la population de particules en deux groupes, avec des teneurs en lithium nettement différentes. Ces particules doivent alors franchir la barrière de potentiel les unes après les autres. La surtension, par laquelle l’effet devient visible, correspond au travail supplémentaire qui doit être fourni par les particules retardataires restées bloquées par la barrière de potentiel après une charge incomplète.

Attendre jusqu’à ce que la mémoire s’efface

Le temps qui s’écoule entre la charge et la décharge de la batterie joue un rôle important pour déterminer l’état de la batterie à la fin de ces processus. La charge et la décharge sont en effet des processus qui affectent l’équilibre thermodynamique de la batterie ; or cet équilibre peut être rétabli après un certain laps de temps. Les chercheurs ont découvert que lorsque ce dernier était suffisamment long, l’effet mémoire s’annulait. Mais conformément au « modèle multi-particules », cette annulation ne se produit que dans certaines circonstances. L’effet mémoire disparaitrait seulement si l’on attend suffisamment longtemps après un cycle composé d’une charge partielle, suivi d’une décharge complète. Dans ce cas, les deux groupes de particules sont certes toujours séparés après la décharge complète, mais ils se trouvent tous du même côté de la barrière de potentiel. La division disparait alors, car les particules tendent vers un état d’équilibre, où elles ont toutes la même teneur en lithium. En revanche, l’effet mémoire se maintient après une charge partielle et avant la décharge incomplète. Dans ce cas, les particules se retrouvent de part et d’autre de la barrière de potentiel, et ceci empêche un retour vers la division des particules « pauvres en lithium » et « riches en lithium ».

D’après Petr Novák, directeur de la section Stockage électrochimique d’énergie au PSI et co-auteur de la publication, cette étude balaye une fausse idée reçue, entretenue de longue date : « A notre connaissance, aucune étude n’a recherché de façon ciblée un effet mémoire dans les batteries lithium-ion », souligne-t-il. « Jusqu’ici, on partait simplement du principe qu’un tel effet n’intervenait pas. » Cette conclusion à laquelle les chercheurs sont arrivés, poursuit-il, est due à un mélange de spéculation et de diligence, qui se révèle souvent fructueux dans la recherche : « Notre découverte résulte d’une combinaison de questionnement critique et d’observation détaillée », poursuit le chercheur. « L’effet est minuscule : l’écart relatif au niveau du potentiel n’est que de quelques millièmes. Mais l’idée décisive a été de rechercher cet effet. Lors des tests conventionnels de batteries, on procède à des cycles charge/décharge complets, et non à des cycles incomplets. Se poser la question des conséquences d’une charge partielle, tel a été le trait de génie nécessaire. » Cette toute nouvelle découverte ne signe cependant pas l’arrêt de l’utilisation des batteries lithium-ion. Il est en effet parfaitement possible qu’une adaptation intelligente du logiciel, au sein du système de gestion de la batterie, suffise pour détecter cet effet et pour le prendre en considération à temps, souligne Petr Novák. Si une telle adaptation peut fonctionner, l’effet mémoire n’entraverait pas une utilisation sûre des batteries lithium-ion dans les voitures électriques. La balle est maintenant dans le camp des ingénieurs : à eux de trouver le bon moyen pour gérer la mémoire des batteries.

Selon le « modèle multi-particules » décrit ici, lors de la charge et de la décharge de la batterie, les particules avancent les unes après les autres. Par particule, on entend ici une espèce de « grain ». En d’autres termes, le matériau (LiFePO4) ne se présente pas d’un seul tenant: il est composé d’une multitude de grains, dans lesquels la structure cristalline est nominalement toujours la même ; mais ces grains présentent d’infimes différences, en termes de taille, de forme ou d’orientation cristallographique. Ceci est tout bêtement la description de l’aspect d’une poudre. En langage spécialisé, on parle de « cristallites ». Le tout peut être décrit comme un alignement de petits cubes de taille à peu près identique, où chacun est légèrement orienté en fonction de ses voisins, ce qui signifie que les cubes ne présentent pas tous la même orientation, alors qu’ils ont tous la même structure cristalline (leur forme de cube).


Enjoy...!

Voir le début de la discussion aussi ici: https://www.econologie.com/forums/electrique ... 10540.html
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par citro » 30/04/13, 10:56

:arrowu: Evidemment la nouvelle m'est parvenue. :D
Elle n'a rien de surprenant.
Je me souviens de ma surprise en visitant le Laboratoire de la Chimie Condensée à l'IMCB de Bordeaux.
Les chercheurs qui regardent au coeur de la matière voient les considérables modifications de structure qui s'opèrent au fil de chaque charge/décharge.
Ils voient surtout, que cycle après cycle la matière ne revient pas exactement dans son état initial.
Donc, pour les scientitfiques, la dégradation est "rapide".

Quand je leur ai demandé ce qu'ils pensaient du NiCd, ils étaient encore plus pessimistes sur la longévité de ce couple électrochimique...
Je leur ai répondu que cette médiocre longévité nous paraissait satisfaisante car nous roulions quotidiennement avec depuis des années sur des véhicules de seconde main très mal utilisés par leurs premiers utilisateurs et qui nous permettaient un usage convenable.

Les batteries de ma 106 sont de 2000, je l'utilise quotidiennement depuis plus de 4 ans et plus de 45.000km (la voiture à plus de 70.000km) et elles commencent à rendre l'âme depuis 6 mois, soit 12 ans de service, c'est correct pour une technologie "peu fiable". :lol:

Oui, il faudra cycler les batteries pour les maintenir à leur meilleur niveau, ce n'est pas un problème en soi.
Il suffit juste de le paramétrer dans la conception du véhicule comme il existe des chargeurs de piles qui disposent de la fonction déchargeur avant de lancer une charge.

Pour beaucoup d'usages, le cyclage se fera naturellement si la capacité des batteries correspond à la distance parcourrue quotidiennement.

Si l'on n'utilise au quotidien que le tiers ou le quart de la capacité batterie, il ne s'agit plus d'une utilisation éconologique, cela signifie que l'on a "investi" pour 60 à 75% de capacité inutile. On appelle cela du gaspillage, et c'est contreproductif car cela augmente le coût d'achat et d'usage du véhicule.

Bref, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. :P
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par Obamot » 30/04/13, 11:46

Bein ça tord déjà le cou définitivement à une idée reçue!

citro a écrit :Si l'on n'utilise au quotidien que le tiers ou le quart de la capacité batterie, il ne s'agit plus d'une utilisation éconologique, cela signifie que l'on a "investi" pour 60 à 75% de capacité inutile. On appelle cela du gaspillage, et c'est contreproductif car cela augmente le coût d'achat et d'usage du véhicule.

Bref, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. :P

C'est ce qui s'appelle savoir se tailler la part du Li-ion :mrgreen:

Faut-il en déduire que c'est valable également pour les hybrides (électriques)?
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par Remundo » 30/04/13, 12:13

Merci Obamot pour cette compilation,

ça fait pas mal de choses à lire... mais intéressantes.

En réalité, on est tous dans "l'empirique" sur les batteries Lithium. On fait des choses et on attend le retour dans une succession d'essai/erreur sans bien savoir ce qui se passe dans le secret de l'électrochimie des batteries.

J'utilise mes 8 kWh de LiFePO4 en mélangeant les 2 méthodes :
1) environ 4 charges/5 à un cyclage partiel
2) l'autre charge sur 5 en cyclage complet (décharge maxi / charge maxi)

Jusqu'à maintenant, je n'ai jamais constaté de baisse d'autonomie du "hardware" (c'est à dire que mes batteries fonctionnent comme des neuves, mis à part un bloc qui a rendu l'âme peu de temps après l'achat).

Par contre, en Li-On, les baisses d'autonomie sont principalement dues à un mauvais équilibrage des batteries ; et là c'est le BMS (batteries managing system) qui fait mal son job.

Je suis contraint périodiquement (une fois par mois) de le déconnecter et de faire moi-même l'équilbrage : il consiste à écrêter la batterie qui tape en haut la première.

L'écrêtage se déroule par une décharge douce de 9h dans une ampoule 60W/12V, en 3V, cela soutire environ 1 A, les 9 heures enlèvent 9 A.h au bloc déséquilibre.

Cette "broutille" permet aux autres batteries assoiffées de bibiner à nouveau et l'autonomie peut bondir de +25% sans problème...
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par citro » 30/04/13, 12:25

Obamot a écrit :Bein ça tord déjà le cou définitivement à une idée reçue!
...C'est ce qui s'appelle savoir se tailler la part du Li-ion :mrgreen:

Faut-il en déduire que c'est valable également pour les hybrides (électriques)?
Oui, même si la plupart des hybrides utilisent la chimie Nimh (seule la Prius+ utilise du Lithium pour ses batteries hybrides et la Prius PHEV pour ses batteries de traction).
Dans le cas des hybrides, la gestion des batteries intègre déjà une gestion sophistiquée des cycles de charge/décharge.
Si certains paramètres doivent évoluer du fait de nouvelles connaissances sur les batteries, ils sont facilement implémentables lors d'un entretien du véhicule par mise à jour du calculateur.
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par Obamot » 30/04/13, 12:31

Aaaah, mais de le savoir de façon enfin claire, ça change aussi son appréciation sur le bien fondé du choix d'un type de batterie plutôt qu'un autre.

Chose qui n'était pas si clair jusqu'alors! Et ça va remonter jusqu'aux R&D, qui pourront mieux étayer l'argumentation de leurs décisions auprès de leur hiérarchie. Et bien sûr, cela aura désormais un impact sur le choix de l'utilisateur final, donc des consommateurs...! C'est pas rien.

Maintenant les gars, vous aurez aussi enfin de quoi argumenter, études à l'appui! 8) (que le lithium etc....)
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par citro » 30/04/13, 13:43

Obamot a écrit :Aaaah, mais de le savoir de façon enfin claire, ça change aussi son appréciation sur le bien fondé du choix d'un type de batterie plutôt qu'un autre.
Oui... et non. :?
Nous en sommes encore aux balbutiements, nous faisons avec ce que l'on a et rigolerons bien quand on n'utilisera plus de batteries, remplacées par des super capa ou autres systèmes de stockage...

Ce que l'on appelle effet mémoire s'appelera peut-être autrement dès que l'on aura parfaitement cerné le phénomène, c'est loin d'être le cas.
Je discutais ce matin avec un chercheur spécialisé dans les batteries LiFePo et les BMS que je souhaitais mettre en relation avec notre ami nlc. Il m'expliquait qu'à ce jour, on est incapable de dire si un élément LifePo sera plus fiable qu'un autre à partir de tests de mesure.
Seul un process de fabrication ultra rigoureux permet d'optimiser les résultats. Les tests post production que nous cherchons à mettre en place pour constituer des packs batterie sont juste un élément pour minorer les problèmes ultérieurs.

Cela n'empêche pas les organismes de prospective (pour appâter les investisseurs) de publier cette semaine que la longévité des batteries Lithium serait supérieure aux prévision avec un temps de service moyen compris entre 5 et 20 ans... Mais sans citer de fabricant...
:?
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par Obamot » 30/04/13, 14:20

Va quand même faloir aux fabricants, de revoir les "Manuels utilisateurs", qui prétendaient jusqu'alors qu'on pouvait à tout moment recharger un accu Li-ion — sans tenir compte de son niveau de décharge — et soit-disant sans aucune conséquence néfaste sur sa durée de vie!
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par Obamot » 02/05/13, 09:01

Sur Wiki-chose:

Les batteries plomb-acide ou à base de lithium (comme les batteries Li-ion) ne sont pas sensibles à l'effet mémoire; "on peut par conséquent recharger ces batteries sans les avoir préalablement déchargées".

http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_m%C3%A9moire

Va falloir corriger? :lol:

Une autre hypothèse intéressante — et relativement différente — mais qui curieusement peut éventuellement aboutir à la même conclusion, ici:

L’« effet de mémoire » est un phénomène qui caractérise une batterie qui refuse de délivrer toute l’énergie qu’elle a en magasin, car elle a été rechargée avant d’être totalement épuisée et a mémorisé le seuil atteint au moment de la recharge comme seuil d’épuisement.

Ce phénomène a été initialement découvert par la NASA. Ses satellites, mis sur orbite autour de la terre, se chargeaient pendant les périodes de jours et se déchargeaient pendant les périodes de nuit. Attention, les durées de charges/décharges sont restées parfaitement identiques. Après plusieurs charges/décharges, la NASA a remarqué que la batterie ne donnait plus d’énergie au-delà du point où elle avait l’habitude d’être déchargée. La batterie avait gardé en « mémoire » le seuil de décharge habituel et refusait d’aller plus loin.

Dans la vie courante, il est quasiment impossible de souffrir de l’effet de mémoire sur des batteries Ni/Cd. Les temps de charges et décharge sont rarement (voire jamais) scrupuleusement identiques au cours de plusieurs cycles successifs. Il faudrait que le consommateur cherche reproduire l’effet de mémoire ce qui est une hypothèse d’école. À vrai dire, même en laboratoire la reproduction de l’effet de mémoire s’avère difficile et l’utilisateur lambda ne craint donc rien.

http://www.presence-pc.com/tests/Li-ion ... n-22678/6/

Sauf que, si on part de cette logique...: en déchargeant une batterie à son "plus bas niveau non dommageable", ne crée-t-on pas «volontairement» un effet mémoire à ce seuil là précisément, ce qui empêcherait de fait par la suite, qu'il se produise à un autre niveau de décharge? Prolongeant du même coup (si tant est que faire se peut) la durée de vie des accus? Et donc de tout accu? C'est mon hypothèse.

PS: si la Nasa a dit ... ( :P )
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par Remundo » 02/05/13, 10:04

J'ai pris le temps de lire un peu plus en détail les travaux de ce Monsieur Novak
Prof. Dr. Petr Novák a écrit :La charge et la décharge sont en effet des processus qui affectent l’équilibre thermodynamique de la batterie ; or cet équilibre peut être rétabli après un certain laps de temps. Les chercheurs ont découvert que lorsque ce dernier était suffisamment long, l’effet mémoire s’annulait.
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L’effet mémoire disparaitrait seulement si l’on attend suffisamment longtemps après un cycle composé d’une charge partielle, suivi d’une décharge complète. Dans ce cas, les deux groupes de particules sont certes toujours séparés après la décharge complète, mais ils se trouvent tous du même côté de la barrière de potentiel. La division disparait alors, car les particules tendent vers un état d’équilibre, où elles ont toutes la même teneur en lithium.

En revanche, l’effet mémoire se maintient après une charge partielle et avant la décharge incomplète. Dans ce cas, les particules se retrouvent de part et d’autre de la barrière de potentiel, et ceci empêche un retour vers la division des particules « pauvres en lithium » et « riches en lithium ».

Mes choix d'utilisation LiFePO4 seraient donc les bons...

Décharge complète 1 fois toutes les 5 charges, longue période d'attente entre les utilisations des batteries, et recharges toujours complètes... Alternance de cyclage partiel et cyclage total.

Mais cela vaut pour mon pack LiFePO4, et pas pour chaque batterie individuelle de ce pack...

Car en pratique, la décharge s'arrête dès qu'une seule d'entre elles "tape en bas," et la charge s'arrête dès qu'une seule d'entre elles "tape en haut" ; la majorité des batteries ne sont ainsi jamais complètement déchargées ou complètement chargées (même si dans le cas d'un très bon équilibrage, ça n'en est pas loin).

Je pense personnellement que l'estimation de l'énergie restante dans les batteries Lithium par le voltage ne sera jamais fiable. Il faudrait des BMS bien plus musclés pour équilibrer les Accus et compter les A.h plutôt qu'observer la tension du pack...

En tout cas, personnellement, je n'ai jamais constaté d'effet mémoire "mesurable" sur mes LiFePO4. J'ai surtout constaté des recharges imparfaites par déséquilibrage du pack, que je dois corriger manuellement.
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le temps du retrait est venu

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