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Les communes de Meix-devant-Virton et de Tintigny ont décidé d'offrir une prime allant jusqu'à 100 euros à leurs habitants qui renonceraient à tondre leur pelouse afin de préserver la biodiversité locale, rapportent mardi les quotidiens du groupe Sud Presse.

L'initiative a été lancé par l'ASBL Cuestas, qui a pour but de réaliser un programme de développement rural dans plusieurs communes du sud du pays.

"Cette prime de 100 euros n'est pas une ruine. Et si la commune doit débloquer 10.000 euros, cela en vaut la peine. Certains ici ont de très grands terrains. Je ne crois pas utile de les tondre comme des terrains de golf", explique Benoît Piedboeuf, bourgmestre de Tintigny.

Pour bénéficier de la prime, les habitants doivent s'engager à ne plus tondre que deux fois par an et signer une convention en ce sens avec l'ASBL Cuestas. "La prime est de 10 euros par are, avec un maximum de 100 euros", ajoute Stéphane Delogne, de Cuestas. (belga)
14/06/11 07h32

Bin moi, c'est rasibus, pcq un policier m'a menacé d'une amande.
Il avait vu des orties et 2 chardons.

Christophe a écrit :Ah ben voila c'est bien ce que je craignais Lejuste!

Mais je crois que ce sont des décrets communaux ! La wallonie n'a rien à voir la dedans...

Bonjour,

je suis confronté à la gestion des chardons dans le cadre professionnel (espaces
verts autoroutiers). En effet il s'agit d'une loi étonnante pour les écologues
puisqu'elle s'appuie sur l'idée qu'il existe des espèces nuisibles. Qui désigne
ces espèces ? sûrement un comité d'experts. Le chardon, Cirsium arvense, avait
été retiré des listes, de mémoire en 1998, mais il y a eu une telle pression du
monde agricole qu'il a été réinscrit.
Je peux témoigner que j'ai été pris à part, pour ne pas dire "séquestré", avec
quelques collègues gestionnaires d'autoroute par une douzaines de jeunes
agriculteurs dont leur leader se présentait aux élections syndicales. Ils nous
ont extorqué un engagement écrit pour mettre en place un plan de lutte contre le
chardon, qu'ils ont apporté en vainqueurs au cabinet du préfet du département,
et cela fit la une de la presse locale. C'est donc bien une obsession de la part
du monde agricole.
La politique des jachères n'a fait que renforcer le comportement puisque pour
toucher les subventions liées au bon entretien des jachères les agriculteurs
devaient se soumettre à un cahier des charges rigoureux, le chardon faisant
partie des plantes interdites, donc la chasse au chardon a été trés active
depuis 20 ans.

C'est une idée ancrée dans la culture agricole française dont l'origine
s'explique assez bien. Sous l'ancien régime on gerbait et on battait le blé à la
main et on comprend bien que le chardon était indésirable. Napoléon 1er reprit
dans son code l'obligation d'échardonner les champs et les prairies. Quand
j'étais étudiant en agriculture (1973) j'ai passé des journées complètes avec
une houe à couper les chardons dans les prairies de mon maître de stage, cela
crée des zones de refus pour les vaches. Aujourd'hui l'agriculture dispose
d'outils (travail du sol, désherbage par herbicide, variétés sélectionnées plus
vigoureuses que le chardon, etc.) qui mettent le producteur à l'abri des méfaits
de la plante, mais rien n'y fait, c'est ancré dans le mental des exploitants
agricoles. En 26 ans je n'ai pas vu de dépôt de plainte qui aboutisse à une
sanction. Mais chaque année nous recevons des appels téléphoniques de riverains
qui exigent que nous détruisions les chardons sur les bords de l'autoroute. Ils
demandent aussi à détruire bien d'autres plantes mais là nous avons les moyens
de résister puisqu'il n'y a pas de règlementation derrière.

Etienne CUENOT
Département Génie Civil Environnement