Forums des énergies : société, écologie et technologies propres

Prélude :

Mi-août 23 mon petit-fils de 8 ans demande si gentiment à son papy << de lui faire un bouclier et une épée et aussi un fourreau pour la porter à la taille, et… >> Mince cela se complique !
<< Oui, mais à ton âge, je me les fabriquais moi-même les épées avec 2 bouts de bois ? >>
Bon, conciliant, et pour le faire participer, << tu me feras le plan de l’épée que tu désires… >>
Lol, rapidement il m’a pondu sur papier une épée avec ses orientations.
<< Très bien, je vais voir ce que je peux faire. Mais il ne faudra pas être pressé ! >>

Cogitations :
Bon, là, c’est autre chose lol ! Voyons voir…
Il y a un frère de 4ans, et il me faudra en fabriquer 2 panoplies, sinon, ils ne pourront se battre ensemble ? / lol
Trouver le bois solide pour l’épée et léger pour le bouclier… Ensuite les dimensions ? ¨Problématique après coup car il y a toujours une mesure qui manque… (comme nous sommes un peu éloignés)
Très, très gros mystère pour Les illustrations sur les boucliers (suis pas trop doué en déco).
Toujours partisan tout de même à utiliser de la récupe, mais si possible en peaufinant tout de même le résultat, histoire de m’emmerder toujours un peu plus, sans jamais compter le temps passé (et les nuits à cogiter).
J’ai décidé de procéder par étapes, en fonction du dernier résultat. Une chose après l’autre.
Aller, j’attaque les épées.

Epée :
Dimensions : En cherchant tout ce qui se faisait sur internet, j’ai opté pour du grand gabarit de 60cm.
Ensuite, questionnement sur des dimensions différentes car les 2 enfants avaient 4 ans de différence. Finalement, pour 2 épées semblables, ce sera moins problématique. Je me suis dit qu’ils vont grandir et ce sera la bonne taille à un moment /Lol

Bois : les lattes de bois en pin j’avais plutôt peur, pour la sécurité de ces brise-fer habituels.. Des tubes en alu ? Bof
Faisant le tour des réserves, je suis parti sur des montants en bois exotique de châssis de fenêtre, récupérés, pour économiser les frais de recyclages de la facture, lors du remplacement par des double vitrages, il y a 6 ans ).
Avec le profil tourmenté du bois, pas facile avec une scie circulaire. Donc j’ai monté un banc de scie pour découper, tant bien que mal, un montant, en tranches. Ensuite faire une poignée plus épaisse, un pommeau ? Il voulait une garde incurvée vers la pointe… De quelle époque, antique, romaine médiévale ? Bien encore quelques jours de recherches.

Assemblage :
J’ai utilisé 2 morceaux de la même latte pour faire la garde, et de les ouvrager un peu, afin qu’elle arrêtent un coup adverse. Pour le pommeau ce sera une épaisseur simple / Na !


Vous remarquerez la rainure sur le plat de l’épée ; c’est plus esthétique que sans ( c’est la rigole pour extirper la lame du corps air et sang )…
Je n’avais pas d’outil arrondi d’assez petit diamètre pour la toupie. Donc commande (15 jours). Ensuite tout un appareillage pour guider la rainureuse bien droite, car à la pointe resserrée, la défonceuse n’est plus guidée. Bref cela occupe.
Ensuite avec une grosse lime demi-ronde j’ai fait des échancrures , ensuite j’ai poncé avec du papier de verre sur un rondin de bois rotatif.
Décorations épée : Pour les différencier, une rouge et une bleue.
Je voulais placer des pierres « tape à l’œil » sur ce qui était possible. Sur la lame cela aurait affaibli le bois.
Ensuite j’ai acheté des pierres en pâte de verre. Mais finalement pour les incruster un peu, ce ne fut pas évident, comme elles étaient de dimensions variées. J’ai tenté de les meuler pour les désépaissir et les arrondir avec un disque diamant, mais immanquablement, il y avait un éclat. Également avec des verres bleu er rouge de bouteille de bière.
J’ai recensé ce que j’avais comme outils à creuser, et le consensuel était de faire des ronds de 20mm ou moins en standard. Pour incruster, après recherches, j’ai dégoté des strass, bon marché. Ils étaient autocollants, cela me gênait pour l’accroche, mais on a fait avec, tant bien que mal.
J’ai tenté la résine UV pas efficace si la lumière n’est pas directe, néoprène, cyanolite… Résultat, la pastille autocollante fondait. Finalement en dernier recours, de l’époxy, et cyano sur les bords. Le problème est que si on raye la surface d’accroche du strass, cela se voit par transparence et sans la pastille argentée le strass n’est plus assez réflecteur, surtout avec la colle jaune au-dessous…
Garniture de la poignée : Choix bon marché, de la cordelette polypropylène de 4mm (A.t..n).
Comme 4+4 = 8mm élargissait d’autant le tour de la poignée, j’ai dû enlevé autant de bois, pour leurs petites mains.
Grosse réflexion et essais sur le nombre de tour à faire et que les extrémités ne soient pas moches.
Finalement je les ai fait pénétrer dans le bois en les ressortant par un trou au centre de l’emplacement des strass.
Pas facile mais en rusant on y arrive J’ai enroulé serré en fixant sobrement avec de la néoprène. Puis aussitôt, j’ai nettoyer avec un chiffon imbibé d’acétone pour enlever les bavures de colle qui dépassaient. Cela part bien.



Pour la peinture, du gris argent glycéro, pour les 2 lames. Une épée à la bombe or et l’autre à l’argent. Mais finalisé les voisinages de couleurs à la bombe, c’est impossible. Donc j’ai fignolé ensuite avec de la peinture acrylique pailletée.
Pour stabiliser le tout, j’ai passé un vernis à l’eau gloss pour dessin d’abord ; puis plusieurs couches, avec un autre vernis, à 7€ le kg / A.t..n

Porte épée ceinture :

A défaut de confectionner un fourreau…
Encore fait des recherches de modèles puis gabarits en carton, pour trouver l’adéquat.



Je n’avais pas de gros cuir épais qui se tienne. (pas bousiller un ancien cartable /lol). Je n’avais que du cuir léger. Afin de durcir l’étui, j’ai découpé dans un reste d’un revêtement de sol de qualité, que j’ai collé à la néoprène.
J’ai même corsé l’affaire en recollant le cuir extérieur en l’amincissant, dans le trou supérieur du fourreau vers l’intérieur.
J’ai commandé des rivets, car on ne retrouve jamais, la couleur, dimension et nombre nécessaire.
Il fallait au moins des rivets de 12mm.
J’ai rassemblé tout cela mais ce n’était pas aisé car il fallait tenir compte de la largeur de ceinture, de l’inclinaison de l’épée, non gênante, et du diamètre du fourreau qui se tienne, mais pas trop serré, pour faire coulisser l’épée.
Avec des bouts de bois pour marquer la forme , en jouant sur la position des rivets. Et au besoin à la fin, un coup de bombe silicone pour le passage, ce fut ok


Comme cela manquait de panache j’ai pyrogravé les bordures du cuir avec un fer à souder instantané de 100W.
Pour fixer, un voile de bombe de protection daim.
J’ai trouvé aussi à l’étranger des super ceintures pour femmes avec des œillets sur toute la longueur (pour 3.50€ les 2) . Ainsi plus de tracas pour trouver la bonne taille.

Les Boucliers :

Comme bois pas trop lourd, j’avais bien une plaque de contreplaqué d’emballage de piètre qualité de 9.5mm d’épaisseur (impec pour les 2). J’ai fait un contour identique (46 x 36,5 cm), en m’aidant de réglets, de symétrie et d’un patron. Sur les contours j’ai enjolivé l’encadrement avec des zig-zags dans un contreplaqué de 6mm.
Plus qu’à trouver les motifs/ lol pas le plus facile pour moi.
Je voulais un lion de face, et pour l’autre, je ne savais pas. Car j’hésitais entre une représentation héraldique, un dessin sérieux ou une stylisation rigolote pour enfant…
Pour l’autre bestiole j’ai séché longtemps, finalement je voulais un truc qui crache du feu donc (dragon avec une tête de licorne et des ailes) et une queue de sirène (tant qu’à faire /Lol …)

Le dessin :
j’ai pu m’inspirer de dessins sur internet en noir et blanc.
Du coup avec l’imprimante j’ai proportionné la disposition dans le bouclier. Pour reproduire les contours sur le bois, je me suis mis à aligner des piqures de compas dans le bois / mouais.
Ensuite j’ai pyrogravé avec toujours mon fer électrique. Je mets en garde, car le sapin qui brûle émet des fumées toxiques de tanins. Donc faire dehors, en plein courant d’air. Comme j’opérais le soir j’ouvrais la fenêtre, mais bof pour les crises d’asthme. J’ai cherché à faire des empreintes chauffantes arrondies pour faires les écailles, mais le fer pas assez puissant, même un 80W.


Le résultat n’était pas mal, mais je le trouvais un peu triste, fade. Pas pour égayer des jouets d’enfants…
Donc décision d’un grand reset, et c’est parti pour de la peinture. Choix pour de la peinture acrylique au meilleur prix (toujours chez A.t..n)
Problème sur le bois à finition médiocre, crevassé par les pointes et les creusements de la pyrogravure, cela ne convenait pas du tout.
J’ai découvert le gesso, une finition opaque blanche qui recouvre les toiles à peindre / une sorte de mélange de colle vinylique, de poudre de colmatage genre plâtre + colorant ou peinture à l’eau (?).
Résultat impeccable, mais un peu clair encore. Le mieux étant l’ennemi du bien, aussi sec je passe 2 couches pour être parfait. /lol
Le problème : je ne voyais plus les contours des dessins. Et hop, on re-ponce légèrement…

Les poignées à l’arrière :

là encore ce fut un peu délicat. En mesurant la longueur bien différentes entre les deux bras des enfants, j’ai opté pour une poignée fixe (en haut) et une brassière en bout de bras réglable (en oblique en bas).
Pour la ferraille ce ne fut pas une difficulté/ du plat de 20mm, du tube, et des attaches faites avec des maillons de chaine. Mais leurs fixations ? ? ?
J’ai commencé par des inserts d’écrou vissés M5, de 10mm, mais le bois faisant 9,5mm, il me fallait meuler en bout. Mais je limitais encore la portée utile, déjà minimale, du pas de vis M5, d’autant plus qu’il me fallait occulté le trou qui débouchait côté dessin.
Tant pis j’ai commandé des écrous M5, à 4 griffes d’ancrage. J’ai dû évider la face resto du bouclier d’un bon mm (dia 15mm).
J’ai tenté de souder une lamelle de clinquant autour du trou débouchant, à l’étain, catastrophe cela coulait dans le pas de vis. Grrr. Finalement j’ai brasé à l’acétylène mais avec que deux mains, la lamelle se barrait à chaque fois.
Qu’à cela ne tienne, je me suis lancé dans la fabrique d’un accessoire, une « troisième main » qui plaquait la lamelle pendant le soudage. Je tentais de souder bien à l’extérieur, car avec le flux la soudure avait tendance à aller dans le trou.




J’ai installé ces 20 ancrages à griffes dans le bois des boucliers.
Evidemment, sur les trous, côté face, j’ai dû remettre de l’enduit, puis du gesso et retoucher les peintures…
Mais, sur 2 attaches sur 20, j’avais forcé un peu sur la vis, si bien qu’elle a soulevé de nouveau le clinquant . Grrr. Marre !
Finalement j’ai utilisé la technique que je voyais sur internet pour refaire du plastique occultant sur une surface, percée.
J’ai serré la vis raccourcie dans l’ancrage, puis j’ai disposé 3 confettis papiers en tampon dans le trou de 5mm. Dedans, un peu de poudre de bicarbonate de soude et de la cyanolite par-dessus, pour imbiber la poudre, et en plusieurs couches (normalement c’est cyano, puis poudre, mais je ne voulais pas que la cyano passe tout de suite dans la vis. Bon, c’est pas mal, cela tient bien pour son usage, et à y réfléchir, j’aurais dû faire les 20 écrous ainsi.
Plus tard en finition, afin d’adoucir et caler le dos du bras de l’enfant avec le revers du bouclier, j’ai collé une épaisseur de mousse de tapis de gym (2€ à la broc).
Le brassard est une sangle avec du velcro cousu selon le besoin de l’accroche (avec une machine à coudre, bien sollicitée pour cette épaisseur). Les accroches sont étudiées pour utiliser le même brassard interchangeable, à tous les diamètres de bras possibles. Remarquez sur les images, le brassard de l’ainé, est reculé d’un trou.


Donc, j’étais plutôt à la bourre, car les panoplies ne seraient pas prêtes pour la rencontre de Noël.
Tant pis ce sera une semaine plus tard…
D’abord j’ai peint l’arrière du bouclier puis les bords avec de la peinture glycéro pour avoir une bonne empreinte. J’avais le bleu, mais j’ai refait le bordeaux avec des vielles peintures aux solvants différents… (vicissitudes des bricoleurs aux petits moyens).
Pour le Lion j’ai tenté de choisir des couleurs qui tranchaient un peu quand même, les unes des autres.
Avec la Chimère «DragoSirèneLicornée », pour les couleurs il y avait pléthore de choix mais fallait trouver des convenables…
Content que ce calvaire de peinture iconoclaste se termine. J’ai accentué tous les contours avec du feutre noir indélébile.
J’ai saupoudré de paillettes colorées un peu partout, et passé du vernis gloss à l’eau (acryl warnish) sur toute la peinture acrylique. A la fin, la totalité des boucliers, avec mon autre vernis à l’eau (boite d’un kg chez A.t..n)

Epilogue :

Donc les œuvres furent remises au Jour de l’An, à la grande joie des enfants, et à la satisfaction bonhomme du papy retraité, sur un challenge accompli de 4,5 mois…
Aux dernières nouvelles, il n’y a pas eu encore de casse. J’espère qu’ils en prendront soin, en souvenir.



Précision / les jouets derrière le sapin, distribués au premier de l’an, étaient destinés à 4 enfants, et 7 adultes

Joli boulot !!! Tu es le meilleur papy du monde ?

Dans le même domaine, j'avais mécano soudé une épée à 2 mains pour le fiston y a quelques années...bon ok c'est plus trop un jouet...(la lame n'est pas aiguisée...)

C'était surtout un exercice de fabrication en mécano soudage pour lui on l'a faite ensemble...

le meilleur, je ne sais pas ? Mais la bricole dans ma descendance, ce n'est pas flagrant.
**
Wouah !
En quelle matière, pour ton costaud ?

et la "lame" un tube ?

C'est super d'avoir initié ton fiston à la fabrication, d'un objet.

Acier de base…e235 jcrois donc pas loin du truc a ferrer les chevaux…

La lame c’est un plat…

Pas pour jouer avec un pote.

Juste pour s'en servir à dissuader un cambrioleur.