Solaire : 4 gros mensonges sur le photovoltaïque
Quatre exemples de désinformation avérés sur le solaire photovoltaïque 1°
« La CSPE doit être augmentée car elle représente un coût insupportable pour EDF, notamment du fait du rachat des ENR, surtout l’électricité photovoltaïque » (M. Michel Diefenbacher, député du Lot-et-Garonne, rapport parlementaire sur la CSPE).
Le solaire ne pèse que 5,7% de la CSPE (rapport officiel de la CRE) et ne peut justifier l’augmentation.Selon le rapport d’activité 2010 d’EDF (disponible en ligne sur le site de l’entreprise, les obligations d’achat
(cogénération gaz et ENR) ont permis à EDF d’engranger 670M€ d’EBITDA (résultat d’exploitation avant taxes, amortissements et dépréciations) supplémentaire en 2009. Comment expliquer ce montant colossal ? Tout simplement parce que selon les textes le montant de la CSPE est fixé par la loi du 10 juillet 2000 par rapport à un « prix de marché », ce qui a été traduit par EDF avec l’accord de l’administration par « prix de gros ». Or si le prix de gros est de l’ordre de 4c€/kWh, le prix auquel EDF revend l’électricité se situe entre 8 et 12c€/kWh (périodes de pics).
Conclusion, EDF réalise une opération ultra-bénéficiaire grâce au « business » de l’obligation d’achat [de cogénération].CA France d’EDF : 33831M€ et EBITDA France : 9434 M€ - impact net des contrats d’achat : +670M€ qui permet de faire passer le ratio EBITDA/CA de 25,9% à 27,9%.
Si EDF était privé de cette ressource, il lui faudrait retrouver 2586 M€ de chiffre d’affaires supplémentaire pour compenser la perte de rentabilité. L’augmentation de 4,50 à 7,50 euros / kWh (+66%) de la CSPE en 2011 est donc le « casse du siècle » : cela permet à EDF d’augmenter encore plus la cagnotte perçue, alors même que les coûts supplémentaires mis en avant pour justifier l’opération (inflation du nombre de projets photovoltaïques) sont de plus en plus improbables du fait d’une faisabilité technico/économique et financière non avérée pour plus de 2/3 des projets, sans parler du moratoire et de la baisse des tarifs à venir. De plus tout ceci se fait en discréditant les ENR, potentiellement dangereuses pour le nucléaire.
2° « Les projets d’EDF EN ne représentent que 400 à 500 MW dans la file d’attente » (M. Paris Moratoglou, DG d’EDF Energies Nouvelles, devant la commission aux affaires économiques de l’Assemblée Nationales le 16/11/2010)
Comme l’ont appris les acteurs de la filière lors de la première réunion de concertation sur l’avenir du photovoltaïque,
il existe une file d’attente « cachée » de très gros projets chez RTE, en dehors de la file d’attente d’ERDF (évaluée à 2100 MW post décret du 10 décembre 2010). Selon RTE, EDF EN posséderait 75% des 2300 MW présents dans cette file « occulte », soit 1725 MW.Les projets d’EDF EN (d’une puissance unitaire comprise entre 30 et 200 MW) entrent en file d’attente RTE
sans permis de construire obtenu (contrairement à la file d’attente ERDF) , bénéficient d’un tarif négocié de gré à gré (30c€/kWh). En contradiction avec la réglementation (l’obligation d’achat étant réservée exclusivement aux projets de moins de 12 MW), ces installations bénéficient de l’obligation d’achat.
Cela veut donc dire qu’EDF EN a déposé 2100 à 2200 MW au moins sur les 4400 MW de file d’attente globale, soit environ la moitié, si leur volume en file d’attente ERDF n’a pas été volontairement sous-estimé vu l’opacité totale de celle-ci. Contrairement à ses affirmations,
EDF EN est donc un des acteurs majeurs (sinon l’acteur principal) de la « spéculation » dénoncée par le gouvernement.Question additionnelle : quel est le bilan financier global de tout cela pour EDF, qui bénéficie (en puisant dans la CSPE) du tarif bonifié via EDF EN (filiale à 50%, mais consolidée dans les comptes d’EDF à 100%) et du bénéfice perçu (deux fois) grâce au différentiel entre le prix de gros et le prix de marché.
3° « 90% des panneaux solaires installés en France sont d’origine chinoise » et « Ils produisent 1,8 fois plus de gaz à effets de serre que ceux faits en France » (Mme Nathalie Koscuiszco-Morizet, ministre de l’Ecologie sur France Info le 21/12/2010)
Impossible : le parc raccordé à fin 2010 en France est de 850 MW (rapport du Commissariat général au développement durable de décembre 2010). Or la production des usines de panneaux françaises sur la même période est de 560 MW (rapport Charpin), soit 66% du volume du parc. Sauf à dire que ces panneaux sont exportés en quasi-totalité (mais alors, dans cette hypothèse, le photovoltaïque est d’ores et déjà une industrie très exportatrice…) cela veut dire que l’essentiel de cette production est bien installé en France. Ce qui correspond à ce que savent tous les professionnels de la filière :
les panneaux français, plutôt plus chers que ceux de la concurrence chinoise, se vendent sur le territoire et pas ailleurs. Par ailleurs, où sont les statistiques du commerce extérieur (service des douanes) montrant cette invasion des panneaux chinois ? Nulle part car, comme le « plombier polonais », cela relève largement du fantasme.
En revanche, il est possible que pour les futurs projets extensifs d’EDF EN (fermes au sol), on ait une forte augmentation des importations de Chine. A la différence des projets intégrés au bâti de taille raisonnable qui nécessitent des panneaux à rendement très élevés, de technologie plus avancée.
Sur les panneaux solaires qui « produisent du CO² », on reste sans voix… (sans même parler de l’étude de l'ADEME et de la statistique sur les « 1,8 fois plus »).
Enfin, on rappela que le SER a établi que le panneau ne représente que 22% en moyenne du coût de production du kWh solaire, les autres composants étant en quasi-totalité de fabrication française.
4° « Ce dont on parle, ce sont des milliers d'hectares de parkings de grandes surfaces couverts de panneaux solaires» (M. François Fillon, Premier Ministre, devant le groupe UMP de l’Assemblée Nationale le 07/12/2010)
Un centre commercial a une surface de toitures et parking comprise entre 1 et 3 hectares et correspond à des puissances de 0,5 à 3 MW.
On parle donc au grand maximum d’une petite centaine d’hectares de panneaux solaires en toitures...
Comment expliquer l’écart entre les cent hectares possibles en réalité et les « milliers d’hectares » du Premier Ministre. D’où sortent ces chiffres ?
En revanche, on remarquera que 2000 MW de projets de ferme au sol EDF EN représente environ 3000 ha à 4000 hectares (suivant la technologie) de surfaces en plein champ… Là oui, on peut parler de « milliers d’hectares ». La filière en a assez de toutes ces contrevérités colportées depuis trop longtemps !
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Ariane Vennin
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