Forums des énergies : société, écologie et technologies propres

PARIS - Le développement de l'énergie solaire en France pourrait avoir une conséquence inattendue : la multiplication des vols de panneaux solaires sur le toit des maisons.

Les larcins de ce type ne sont pas confirmés par la police ni par la gendarmerie, dont les statistiques font état de vols et de cambriolages, sans préciser la nature des objets dérobés.

Mais aux yeux des professionnels du secteur, ces vols sont une réalité.

"J'en ai entendu parler", a déclaré à Reuters Pierre-Yves Le Borgn', vice-président chargé des affaires publiques pour l'Europe de la société américaine First Solar.

Il s'exprimait au ministère de l'Ecologie, en marge de la signature d'un accord entre son groupe et EDF Energies Nouvelles pour la construction de la plus grande usine de fabrications de panneaux solaires en France.

"Les panneaux sont volés pour être revendus tels quels", souligne Pâris Mouratoglou, président du conseil d'administration d'EDF Energies nouvelles. "Chez les particuliers, ce n'est pas facile à démonter, mais quand vous avez le temps et que vous n'êtes pas dérangé, c'est possible."

Selon lui, les vols sont plus nombreux en Italie, où le solaire est bien développé.

Aucun vol n'a toutefois été constaté dans les fermes solaires de First Solar et d'EDF Nouvelles Energies, qui sont protégées. "Les fermes sont gardées. Il y a des barrières, des gardiens, un coût pour la sécurité qui n'est pas négligeable", note Pâris Mouratoglou.

A l'achat, un panneau solaire coûte environ 1.000 euros le mètre carré - pour une maison individuelle, il faut prévoir 1 à 1,5 m2 par personne.

Pour Pierre-Yves Le Borgn', les panneaux ont d'autant plus de valeur que leur durée de vie est longue, au moins 25 ans.

"Un panneau solaire, c'est assez inépuisable. Dans nos contrats de vente, on a un engagement de 25 ans, mais rien ne vous dit qu'il ne va pas durer 26, 27 ou 35 ans", souligne-t-il.

Selon EDF Energies nouvelles, des chercheurs sont déjà en train de réfléchir à des solutions.

"Il y a des projets en cours de développement pour qu'on puisse non seulement suivre la trace des panneaux mais aussi faire en sorte que quand vous en volez un, il ne puisse pas fonctionner ailleurs", a expliqué Pâris Mouratoglou.