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Le risque d'extinction de l'humanité sous-estimé?

Publié : 13/03/12, 20:32
par Christophe
L’humanité sous-estime-t-elle le risque de sa propre extinction ?

Une fois n'est pas coutume, ce billet ne va pas décrire une découverte publiée récemment dans une revue. Au fil de mes lectures diverses, ces dernières semaines, j'ai ramassé quelques pièces de puzzle et je me suis aperçu qu'elles s'emboîtaient plutôt bien, qu'il y avait comme un idée directrice derrière elles. Cela a commencé à la fin de 2011 à Durban, avec le nouvel échec de la communauté internationale pour se mettre d'accord sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Puis il y a eu cette annonce, fin décembre, de la création par des chercheurs de virus mutants de la grippe aviaire, susceptibles de se transmettre plus facilement entre humains contaminés. Annonce suivie, tout d'abord, d'un débat pour savoir s'il était bien pertinent de publier les méthodes avec lesquelles les biologistes avaient modifié le H5N1, puis de la question plus pragmatique : le terroriste lambda peut-il facilement y parvenir ?

Puis il y a eu une autre annonce, le 12 janvier, plus rituelle celle-là, mais aussi plus discrète : celle du Bulletin of the Atomic Scientists annonçant que l'horloge de la fin du monde qui, depuis 1947, prévient symboliquement l'humanité quand elle fait des pas vers son extinction ou la rassure quand elle prend des mesures pour s'en éloigner, était avancée d'une minute vers minuit. Il est désormais 23h55 à cette horloge et cette progression de la grande aiguille a été justifiée par l'absence de progrès dans la limitation tant de la prolifération nucléaire que des émissions de gaz à effet de serre. Le texte du communiqué précise : "La communauté mondiale pourrait être proche d'un point de non-retour dans ses efforts pour empêcher une catastrophe due aux changements dans l'atmosphère de la Terre. L'Agence internationale de l'énergie prévoit qu'à moins que les sociétés commencent, au cours des cinq prochaines années, à développer des alternatives aux technologies de l'énergie émettant du carbone, le monde est condamné à un climat plus chaud, à une montée du niveau des océans, à la disparition de nations insulaires et à une augmentation de l'acidification des océans." Ce n'est pas sans une certaine ironie qu'une autre information, en lien direct avec celle-ci, est tombée il y a quelques jours et je l'ai donnée, brute de fonderie, dans une de mes sélections hebdomadaires : jamais, au cours des 300 derniers millions d'années, les océans n'ont été aussi acides qu'aujourd'hui. Malgré son importance, la nouvelle n'a pas eu l'air d'émouvoir qui que ce soit...

Au moment même où quantité de livres se publient sur la thématique "2012, année de fin du monde prédite par le calendrier maya" (j'ai été sidéré de voir une table entière d'ouvrages à la FNAC sur ce sujet), les hommes jouant à se faire peur en sachant très bien qu'il s'agit de billevesées, on balaie sous le tapis les vraies raisons de s'inquiéter. D'où la question qui fait le titre de ce billet : l'humanité sous-estime-t-elle le risque de sa propre extinction en ne traitant pas les problèmes qui la menacent ou en risquant de faire tomber des technologies de destruction massive entre des mains mal intentionnées ? Je n'ai évidemment pas la réponse et je laisse à chacun le soin d'y réfléchir, mais je tenais, pour finir ce billet pas comme les autres, à signaler l'interview, dans The Atlantic, du philosophe suédois Nick Bostrom, qui enseigne à l'université d'Oxford, y dirige l'Institut sur le futur de l'humanité et est représenté en photo en haut de cette page.

Avec une formation en physique, en neurosciences et en philosophie des sciences, Nick Bostrom n'a pas forcément le profil-type du philosophe tel qu'on se le figure d'ordinaire. Il a beaucoup travaillé sur le concept de "risque existentiel", au sens d'un scénario-catastrophe conduisant « soit à une destruction totale de toute vie intelligente sur Terre, soit à une paralysie permanente de son potentiel de développement ». Dans cette interview, il ne s'intéresse donc pas aux conséquences, lointaines, du réchauffement climatique, mais, considérant que ce XXIe siècle sera crucial pour l'humanité en raison du développement rapide de technologies nouvelles, aux risques que ces dernières présenteront dans un futur très proche de nous : "A court terme, dit-il, je pense que plusieurs développements dans les domaines de la biotechnologie et de la biologie synthétique sont assez déconcertants. Nous sommes en train d'acquérir la capacité à créer des agents pathogènes modifiés et les plans de plusieurs organismes pathogènes sont dans le domaine public : vous pouvez télécharger sur Internet la séquence génétique du virus de la variole ou de celui de la grippe espagnole. Jusqu'ici, le citoyen ordinaire n'a que leur représentation graphique sur l'écran de son ordinateur, mais nous développons aussi des machines synthétisant l'ADN de plus en plus performantes, qui peuvent prendre un de ces plans numériques et fabriquer de véritables brins d'ARN ou d'ADN. Bientôt, ces machines seront suffisamment puissantes pour recréer ces virus. Donc, vous avez déjà une sorte de risque prévisible et si, ensuite, vous commencez à modifier ces organismes pathogènes de différentes manières, vous voyez apparaître une nouvelle frontière dangereuse. A plus long terme, je pense que l'intelligence artificielle, une fois qu'elle aura acquis des capacités humaines puis surhumaines, nous fera entrer dans une zone de risque majeur. Il y a aussi différentes sortes de contrôle des populations qui m'inquiètent, des choses comme la surveillance et la manipulation psychologique à l'aide de médicaments."

Quand le journaliste qui l'interroge lui demande pourquoi le risque d'un dérapage majeur est estimé à une ou deux chances sur dix au cours du siècle, ce qui est beaucoup, Nick Bostrom a cette réponse : "Je pense que ce qui mène à cela, c'est le sentiment que les humains développent ces outils très puissants (...) et qu'il y a un risque que quelque chose tourne mal. Si vous revenez en arrière avec les armes nucléaires, vous vous apercevez que pour fabriquer une bombe atomique, il vous fallait des matières premières rares comme de l'uranium enrichi ou du plutonium, qui sont très difficiles à se procurer. Mais supposez qu'il y ait eu une technique vous permettant de faire une arme nucléaire en cuisant du sable dans un four à micro-ondes ou quelque chose dans ce genre. Si cela avait été le cas, où en serions-nous maintenant ? On peut présumer qu'une fois cette découverte faite, la civilisation aurait été condamnée. A chaque fois que nous faisons une de ces découvertes, nous mettons notre main dans une grande urne pleine de balles et nous en tirons une nouvelle balle : jusqu'ici, nous avons sorti des balles blanches et des grises, mais peut-être que la prochaine fois, nous tirerons une balle noire, une découverte synonyme de désastre. Pour le moment, nous n'avons pas de bonne façon de remettre la balle dans l'urne si elle ne nous plaît pas. Une fois que la découverte a été publiée, il n'y a aucun moyen de la "dépublier"."

Nick Bostrom n'est absolument pas opposé à la technologie : au contraire, c'est un grand partisan du transhumanisme. Simplement, il milite pour que nous gardions le contrôle. Le contrôle de nos technologies, de notre planète, de notre avenir. Parce que l'extinction de l'homme n'est pas le seul risque que nous courons. L'autre visage du risque existentiel, c'est la disparition totale des libertés à l'échelle planétaire : "On peut imaginer le scénario d'une dystopie totalitaire mondiale. Encore une fois, c'est lié à la possibilité que nous développions des technologies qui rendront bien plus simple, pour des régimes oppressifs, d'éliminer les dissidents ou de surveiller leurs populations de façon à obtenir une dictature stable, plutôt que celles que nous avons vues au cours de l'histoire et qui ont fini par être renversées." George Orwell et son 1984 ne sont pas bien loin.

Pierre Barthélémy


Source: http://passeurdesciences.blog.lemonde.f ... xtinction/

Publié : 13/03/12, 21:05
par dedeleco
C'est surtout, il y a 75000 ans après l'éruption du Toba, que l'humanité était quasi éteinte, avec de l'ordre du millier de survivants, que l'humanité a risqué l'extinction, plutôt que maintenant avec 7 milliards d'humains.

L'homme a résisté à un fort réchauffement il y a 15000 à 8000 ans avec remontée des mers de 120m, et donc il résistera à une remontée de 70m des océans, en fondant tout l'Antarctique, en brulant tous les carburants fossiles à sa disposition !!

On risque plus l'extinction de beaucoup d'espèces animales et végétales que l'extinction humaine !!

On a faussement l'idée de pouvoir détruire l'humanité avec des armes de destruction massives, comme les virus et microbes, SIDA, variole, grippes variées, etc.., qui trainent partout, alors que l'humanité y a déjà résisté avec bien moins d'humains.

Publié : 13/03/12, 21:05
par Ahmed
Document assez ahurissant, qu'on en juge: l'auteur s'interroge sur le manque de lucidité de ses contemporains sur une possible disparition de l'humanité pour cause d'élévation du taux de CO2 ou péril viral déclenché volontairement!
Sans doute l'augmentation des gaz à effet de serre est-elle préoccupante, d'autant que la médiatisation dont elle est l'objet est inversement proportionnelle aux mesures prises pour y remédier, sans doute le surgissement d'un virus, que la cause en soit naturelle ou non, est une possibilité sérieuse... cependant cette focalisation est une vision tronquée et très réductrice du réel.
Elle suggère, en creux, un fonctionnement global harmonieux, seulement mis en péril par des facteurs mal contrôlés, isolés et comme "parasites".
Ce qui constitue la véritable menace est beaucoup plus massif: la religion qui nous aveugle par son eschatologie rédemptrice contient dans ses excès (cad sa parfaite réalisation) les raisons de notre anéantissement.
Chaque petit accomplissement, chaque nouvelle dévotion, constitue un pas de plus en direction de l'abîme: en regard de cela, le taux de CO2 apparaît bien dérisoire pour qui sait raison garder.
Bien entendu, une telle remise en cause de l'ensemble de nos croyances est inenvisageable, aussi la lutte contre le réchauffement climatique, aussi dérisoire soit-elle, demeure t-elle la seule vitrine possible... afin de faire diversion. :frown:

Publié : 13/03/12, 21:47
par Maximus Leo
dedeleco a écrit :...L'homme a résisté à un fort réchauffement il y a 15000 à 8000 ans avec remontée des mers de 120m, et donc il résistera à une remontée de 70m des océans....

L'homme résistera mais toutes nos centrales nucléaires seront noyées ? Une très très bonne nouvelle ! :D

Publié : 14/03/12, 01:35
par bidouille23
l'homme ne résistera pas à sa propre connerie !!!ça pourrais etre un autre titre :)

Dedelco si "On risque plus l'extinction de beaucoup d'espèces animales et végétales que l'extinction humaine !!" ok mais alors si la proportion d'espèces animales et végétales est telle qu'on ne peut plus ni manger ni boire , il deviens quoi l'homme ????


A oui je sais un loup pour l'homme donc il fini de se bouffer lui même !

Ahmed tu résume un peu rapidement t'es un pranksters ;) il ne faut jamais croire un pranksters ;) . non sans deconné , "une possible disparition de l'humanité pour cause d'élévation du taux de CO2 ou péril viral déclenché volontairement" y'a pas que ça , regarde les progrès en nanotechnologie , regarde IBM avec leur ordinateur quantique qui commence a poindre son nez tout doucement mais qui commence , regarde l'abrutissement des masses avec un simple telephone nomé phone (j'ai vue sur arte un chercheur qui a fait des scanners de possesseur de iphone , bilan au niveau du cerveau il y a les mêmes réactions que quand on est amoureux :shock: ) , regarde nos plante trans-genique , regarde le blé qui a muté ainsi que beaucoup beaucoup d'autre céréale , les accidents nucléaire caché ou non (accident de 1957 à Kychtym en urss par exemple ) , regarde les processeur a 12 coeurs je crois dont un pour réparer les autres etc etc etc , ben tout ça mis bout a bout j'y vois largement de quoi réaliser l'extinction de la race humaine malheureusement .

quand ont lis Asimov , aldous huxley (le meilleur des mondes ) , il y a pas mal de chose qu'on trouve maintenant comme actuelle , regarde Nautilus par exemple ça ressemble a des bases de psycho histoire , les cachets divers et varié finiront par donner naissance a des drogues qui pourrons remplacer les vacances ;) , etc etc .
L'homme est tout a fait capable de provoquer sa propre extinction il en a largement les capacités et le pouvoir , suffit de l'étincelle ou de la balle noir comme il est dis .

imagine une seconde , des chercheur on créer des nano particule qui ont pour fonction de se reproduire (elle ne font que cela certe mais elle le font ) , un ordinateur quantique vas finir par voir le jour , il sera doté de capacité dépassant l'esprit humain et de loin , les cyborgs commence a voir le jour , les net est déjà la qui relis des millions d'ordinateurs entre eux , met tout ça ensemble et relis tout ça avec une balle noir , y'a de quoi faire un film qu'on a déjà sans doute tous vue au moins une foie non ?

ce petit texte me fais penser a un autre texte ,même si ce ne sont que des connerie quand à la provenance il mérite d'être lue je pense car il peut donner a réfléchir malgré le coté comme qui dirais religieux :)

http://www.syti.net/Prophetie.html

moi j'aime bien la fin :) .

Publié : 14/03/12, 13:17
par janic
l'humain a besoin de se rassurer pour éviter la déprime. La question est: atteindrons-nous un point de non retour ou ce point est-il déja dépassé?

Publié : 14/03/12, 13:59
par sen-no-sen
Disparition de l'humanité n'est pas forcément synonyme de cataclysmes.
Il se pourrait que l'on mettent fin a l'humanité de bon gré.
La tentation scientiste de vouloir changer l'homme, et les progrès techniques sans cesse plus séduisants aboutiront d'ici quelques temps à un choix cornélien:rester de simple humain ou devenir des trans-humain au facultés accrues.
N'oublions pas également qu'a chaque fois qu'une espèces animale ou végétale disparait c'est une partie de nous qui s'éteint,car tout est liés,nous somme dès lors au début de la fin...

Publié : 14/03/12, 15:37
par bidouille23
Nous avons toujours été au début de la fin , mais la fin est , elle aussi,le début d'un autre possible ;) , la fin n'est donc pas en soit une fatalité ...
somme nous au point de non retour le point est vague , le retour de quoi vers ou ???

Chacun trouveras ses réponses s'il les cherches , et ceux qui ne les cherches pas accepteront celle des autres qui ne leur conviendrons sans doute pas, se sera donc leur fin de non choix et le début de la reflexion pour eux ...

L'homme a en lui tout , et tout les moyens , il manque la volonté certain en ont plus que d'autre et la fond appliquer au grand nombre qui subis , peut être faut il arrêter de subir tout simplement et commencer a arrêter de croire , commencé a chercher l'information quite a se faire peurre , certain dirons oui mais dans tout ça on ne vie plus !!! ben si on vie mais différemment .

tout est lié sans le temps nous ne somme plus qu'un réunis ....oui mais un quoi ??? ;)

Publié : 14/03/12, 17:49
par Ahmed
Dis-donc, Bidouille23, je résume peut-être un peu rapidement, mais toi tu ne lis pas tout!
A prankster, prankster et demi! :cheesy:

Publié : 14/03/12, 19:29
par janic
somme nous au point de non retour le point est vague , le retour de quoi vers ou ???
cette expression est utilisée lorsque par exemple un train arrive près de son butoir et que la distance est trop courte pour pouvoir arrêter à temps. ou d'une autre façon, trop tard pour faire marche arrière.