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Propriétaire à tout prix

Mots clés : Consommation Société Enquête

Un reportage d’Olivier Pinte.

C’est l’une des préoccupations principales des Français : le logement. Six Français sur dix éprouvent des difficultés pour se loger.

Pour l’instant, les prix restent élevés en France, et, comme le mentionne la presse économique, l’immobilier est la valeur refuge en temps de crise. Pour 39 % des Français, devenir propriétaire demeure une priorité. Pour rendre ce rêve accessible, de plus en plus d’acheteurs misent sur de nouvelles tendances. Les bonnes affaires de l’immobilier version 2012 ont un point commun : agences, constructions, type de bien, la mode n’est pas à la montée en gamme, mais à la réduction des coûts, à tous les niveaux. En province et en grande banlieue, le low cost a envahi les brochures des constructeurs de maisons individuelles. Nouvelles matières plus économiques, nouvelles façons de construire : containers, modules façon jeux de construction… L’objectif, une maison dont le coût ne dépasse pas 100 000 euros. Mais à ce prix, peut-on construire une maison de qualité ? Certains propriétaires ont eu de mauvaises surprises. A Paris, les prix au m2 restent très élevés, bien plus que le montant moyen que les primo-accédants sont capables d’investir. Les futurs propriétaires n’hésitent plus à se loger dans des sous-sols, rebaptisés "souplex", ou d’anciennes loges de concierge. Le dernier bon plan qui se profile est lié à la crise : le marché de l’immobilier est en ébullition, la plupart des spécialistes s’accordent même désormais pour prédire une baisse significative en 2012. Certains candidats à l’achat comptent tirer parti des difficultés des vendeurs, encouragés par des agents immobiliers d’un nouveau genre, mandataires immobiliers ou agents low cost, dont les commissions sont plus faibles que les réseaux classiques, qui n’hésitent pas à casser les prix pour vendre plus vite. Olivier Pinte a mené l’enquête sur les nouveaux bons plans de l’immobilier.

Face au port de Marseille, un jeune couple a réussi son rêve: se construire une “vraie maison” à un prix défiant toute concurrence. L’ensemble n’est pas encore tout à fait terminé, mais rien n’y manque, pas même le jardinet ni la terrasse avec barbecue. Coût total : 200 000 euros pour 300 mètres carrés sur trois niveaux, soit la moitié de l’investissement attendu en ce lieu pour une maison conventionnelle. Les pièces sont un peu basses de plafond, mais toutes munies de larges baies, et le pittoresque logis s’avère, de toute façon, beaucoup plus sympathique qu’un appart dans une tour HLM.

La méthode utilisée : se fournir juste en face, en rachetant pour un prix modique de vieux conteneurs maritimes réformés. Il en aura fallu 15 pour assembler, tel un Lego géant, cette construction originale. Le jeune couple semble donc avoir réussi son pari, qui était de se loger correctement, malgré un prix de l’habitat de plus en plus exorbitant. Compte tenu de cette crise du logement, il va sans dire que les candidats aux solutions alternatives sont de plus en plus nombreux, et “Envoyé spécial” consacre un long volet à ce nouveau secteur de l’ “habitat low cost”, lequel propose diverses solutions séduisantes, du moins en apparence.

Un reportage nous conduit par exemple dans une entreprise de l’Aube, qui propose sur catalogue des maisons à 100 000 euros il ne reste plus qu’à acheter le terrain. L’entreprise était auparavant spécialisée dans la fabrication de cabanes de chantiers, et aussi de conteneurs, mais son patron a flairé un tout nouveau et fabuleux marché. Assemblée sur place en moins de quatre mois, chaque maison est “boulonnée au millimètre près”. Elle est ensuite découpée en éléments “prêts à poser”. Et à reboulonner. Mais gare aux mauvaises surprises, car les candidats à ces maisons pas chères sont l’objet de toutes les convoitises, de la part de vendeurs sur catalogues, ou installateurs prétendument franchisés – qui disparaissent dans la nature une fois leur bénéfice empoché.

Charpente non fixée, pilier central qui ne repose sur aucune fondation, trous béants dans l’isolation thermique… ? Toutes les malfaçons imaginables sont souvent au rendez-vous, et c’est alors la catastrophe. Les assureurs se récusent pour non- respect des normes, le vendeur franchisé est aux abonnés absents, et voici la maison devenue inhabitable et parfaitement invendable. En plus des frais d’étaiement de la ruine toute neuve, et des traites de l’emprunt qui continue à courir, il faudra payer un loyer de rechange et des frais d’avocat.

Bonjour l’économie du low cost! Alors l’ultime solution proposée par “Envoyé spécial” est peut-être la meilleure: celle du “souplex”. Des agences se spécialisent dans ce genre de bien immobilier, constitué d’une modeste surface en rez-de-chaussée (garage ou boutique abandonnée) assortie d’un vaste sous-sol. Quand on sera enfin devenu propriétaire, malgré l’absence d’aération et de lumière du jour, on aura le droit d’aller dormir dans sa cave. Même si la loi vous interdira toujours de louer une pareille “chambre”.

Fabien Gruhier

Un reportage nous conduit par exemple dans une entreprise de l’Aube, qui propose sur catalogue des maisons à 100 000 euros il ne reste plus qu’à acheter le terrain.

L’entreprise était auparavant spécialisée dans la fabrication de cabanes de chantiers, et aussi de conteneurs, mais son patron a flairé un tout nouveau et fabuleux marché. Assemblée sur place en moins de quatre mois, chaque maison est “boulonnée au millimètre près”. Elle est ensuite découpée en éléments “prêts à poser”.

sen-no-sen a écrit :[...]
Les maitres compagnon bâtisseurs de cathédrale doivent se retourner dans leurs tombes!
J'imagine bien le patrimoine architecturale Français dans un siècles(si toutefois il atteint un tel âge!)...