J'ai déjà parlé de Bertrand Méheust et de ses deux derniers livres consacrés au détournement de l'écologie au profit de la croissance économique, des conséquences que cela comporte et du mystère que constitue l'acceptation de cette situation inédite.
Comme la race des lecteurs tend à décliner, je vous propose une vidéo dans laquelle l'auteur expose ce qui constitue la substance de ses ouvrages.
http://www.dailymotion.com/video/xo4iqt_conference-de-bertrand-meheust_news
Conférence de Bertrand Meheust
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Re: Conference de Bertrand Meheust.
Je vais répondre à mon modeste niveau: donc ça sera dans le registre de la caricature! Ça tombe bien, c'est à peu près ce à quoi ressemble la société par les temps qui courent... et qui m'amènent à parler des constituants (de ce que devraient être les briques) de cette société:
— Le savoir, le développement des connaissance et la formation?
— La culture?
— L'émancipation dans les arts, musique et littérature?
— La recherche d'abnégation et de cohésion autour de l'oeucumenisme?
Est-ce tout ce vers quoi a été bâti la "Société": tout ce qu'appelaient de leur vœux nos professeurs, lorsque d'une oreille attentive, on usait nos futals sur les bancs des classes.
Que neni, la Société que nous imaginons (et dont il ne reste que des vestiges de la vertu) a basculé à la fois 1) vers là où Meheust entend nous emmener dans sa démonstration (c'est la Société qui...) VS 2) "l'incommensurable bêtise actuelle" de ses "constituants" [les citoyens(?) l'électorat(?) les consommateurs(?)] — qui ne seraient devenus globalement que le fruit du discours lénifiant dont le marketing nous abreuve — naviguant entre Dae$h et le triomphe du "moi-je" caractérisés par la mode des selfies et l'engouement pour l'identification aux marques qui seraient devenus pour la jeunesse le seul moyen "d'attester une appartenance à un groupe" (faute d'exister vraiment?) et qui se révèle par l'explosion des "médias sociaux" qui sont tout sauf ce qu'ils prétendent être, mais au contraire l'expression de l'égo sans retenue...! (Et accessoirement outil de renseignement de big-bro et moyen illégal et obscur de recrutement via la confiscation des données par de micro-groupes connectés aux sphères du pouvoir) Mais ne nous focalisons pas là-dessus, bien que trônent ici quelques beaux indices!
Ainsi, dans son exposé il dit que:
— "Une société cherche à persévérer dans son être";
Or Masslow ne nous apprend-t-il pas que ce "réflexe intrinsèque"(?) viendrait éventuellement des individus eux-mêmes(?) ("besoin de contrainte/s" auto-entrenu par les individus et qui régirait partiellement leur autodiscipline*)? Et que c'est la collusion de réactions/réflexes identiques qui amène la société à être ce qu'elle est.
*)
Donc oui, ce que nous dit Méheust est une évidence, en même temps le ressort n'est pas aussi collectif qu'il nous l'annonce en toile de fond. C'est là où le civisme devrait se manifester, mais où si il ne se manifeste guère: est-ce pour autant la preuve de ce qu'il dit? Le piège du paralogisme est insidieux!
Pour autant, il dit que notre société a les moyens de "persévérer dans son être". Pas si sûr! A moins qu'il n'y ait confusion entre "les moyens VS le but", la Société n'est pas un corps constitué (à ce qu'elle serait supposée être) elle a besoin de le devenir.
Au début des années 90, lorsque les politiques ont (voulu) éradiquer la résurgence pertinente de la "Société civile" (qui était une mince tentative de débat d'idée, si ce n'était d'émancipation innocente mais considérée alors comme suspecte) pour le motif (à tort ou à raison) "qu'il y aurait éventuellement gros risque de faire concurrence à la "Société politique" (au système). Ce qui a été une erreur monumentale (j'appelle ça "la répréhension du bien" au sens biblique du terme: punir d'une faute supposée et non encore commise puisque forcément nous sommes tous "coupables": aaah cette maudite pomme!), erreur puisque non content d'être un alibi stupide de confisquer le débat, cela a en outre eu l'effet très pervers de mettre un coup d'arrêt au développement de l'esprit civique/critique (devant déboucher sur le sens civique par effet boule de neige et pas — mais on ne voyait vraiment pas pourquoi — vers un risque de "révolution"). Et nous le payons vraiment très, très cher aujourd'hui (ceci par commodité?). Puisque le résultat a été dans le sens opposé à une supposée autonomie (c'est pourquoi on peut en déduire que pour beaucoup, étant devenus des irresponsables (même si pas totalement mais elle est limitée à l'utilisation de la carte bleue?), peut-on tenir les citoyens pour responsables: juridiquement parlant: parait-il que oui...Socialement, les politiques?).
Le vrai débat ayant disparu, on prend en pleine figure le discours des marketeux, qui plus il est médiocre dans les slogans, plus il contribue a abêtir les individus. Oui, irresponsables à une large échelle: n'accusons pas la société mais les individus qui se sont laissés amenés là (même si des erreurs monumentales les y ont fortement conduits.)
Oui ça mérite un sujet: débat et analyse. Donc merci d'avoir ouvert ce fil.
— Le savoir, le développement des connaissance et la formation?
— La culture?
— L'émancipation dans les arts, musique et littérature?
— La recherche d'abnégation et de cohésion autour de l'oeucumenisme?
Est-ce tout ce vers quoi a été bâti la "Société": tout ce qu'appelaient de leur vœux nos professeurs, lorsque d'une oreille attentive, on usait nos futals sur les bancs des classes.
Que neni, la Société que nous imaginons (et dont il ne reste que des vestiges de la vertu) a basculé à la fois 1) vers là où Meheust entend nous emmener dans sa démonstration (c'est la Société qui...) VS 2) "l'incommensurable bêtise actuelle" de ses "constituants" [les citoyens(?) l'électorat(?) les consommateurs(?)] — qui ne seraient devenus globalement que le fruit du discours lénifiant dont le marketing nous abreuve — naviguant entre Dae$h et le triomphe du "moi-je" caractérisés par la mode des selfies et l'engouement pour l'identification aux marques qui seraient devenus pour la jeunesse le seul moyen "d'attester une appartenance à un groupe" (faute d'exister vraiment?) et qui se révèle par l'explosion des "médias sociaux" qui sont tout sauf ce qu'ils prétendent être, mais au contraire l'expression de l'égo sans retenue...! (Et accessoirement outil de renseignement de big-bro et moyen illégal et obscur de recrutement via la confiscation des données par de micro-groupes connectés aux sphères du pouvoir) Mais ne nous focalisons pas là-dessus, bien que trônent ici quelques beaux indices!
Ainsi, dans son exposé il dit que:
— "Une société cherche à persévérer dans son être";
Or Masslow ne nous apprend-t-il pas que ce "réflexe intrinsèque"(?) viendrait éventuellement des individus eux-mêmes(?) ("besoin de contrainte/s" auto-entrenu par les individus et qui régirait partiellement leur autodiscipline*)? Et que c'est la collusion de réactions/réflexes identiques qui amène la société à être ce qu'elle est.
*)
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Donc oui, ce que nous dit Méheust est une évidence, en même temps le ressort n'est pas aussi collectif qu'il nous l'annonce en toile de fond. C'est là où le civisme devrait se manifester, mais où si il ne se manifeste guère: est-ce pour autant la preuve de ce qu'il dit? Le piège du paralogisme est insidieux!
Pour autant, il dit que notre société a les moyens de "persévérer dans son être". Pas si sûr! A moins qu'il n'y ait confusion entre "les moyens VS le but", la Société n'est pas un corps constitué (à ce qu'elle serait supposée être) elle a besoin de le devenir.
Au début des années 90, lorsque les politiques ont (voulu) éradiquer la résurgence pertinente de la "Société civile" (qui était une mince tentative de débat d'idée, si ce n'était d'émancipation innocente mais considérée alors comme suspecte) pour le motif (à tort ou à raison) "qu'il y aurait éventuellement gros risque de faire concurrence à la "Société politique" (au système). Ce qui a été une erreur monumentale (j'appelle ça "la répréhension du bien" au sens biblique du terme: punir d'une faute supposée et non encore commise puisque forcément nous sommes tous "coupables": aaah cette maudite pomme!), erreur puisque non content d'être un alibi stupide de confisquer le débat, cela a en outre eu l'effet très pervers de mettre un coup d'arrêt au développement de l'esprit civique/critique (devant déboucher sur le sens civique par effet boule de neige et pas — mais on ne voyait vraiment pas pourquoi — vers un risque de "révolution"). Et nous le payons vraiment très, très cher aujourd'hui (ceci par commodité?). Puisque le résultat a été dans le sens opposé à une supposée autonomie (c'est pourquoi on peut en déduire que pour beaucoup, étant devenus des irresponsables (même si pas totalement mais elle est limitée à l'utilisation de la carte bleue?), peut-on tenir les citoyens pour responsables: juridiquement parlant: parait-il que oui...Socialement, les politiques?).
Le vrai débat ayant disparu, on prend en pleine figure le discours des marketeux, qui plus il est médiocre dans les slogans, plus il contribue a abêtir les individus. Oui, irresponsables à une large échelle: n'accusons pas la société mais les individus qui se sont laissés amenés là (même si des erreurs monumentales les y ont fortement conduits.)
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“Le “mal” porte en lui-même sa propre condamnation”
Liste de vrai second-nez potentiels suspectés: GuyGadeboisLeRetour,alias: Twistytwik, Plasmanu, GuyGadebois, gfgh64, etc
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Re: Conférence de Bertrand Meheust
(j'appelle ça "la répréhension du bien" au sens biblique du terme: punir d'une faute supposée et non encore commise puisque forcément nous sommes tous "coupables": aaah cette maudite pomme!)
Juste une mise au point : « bibliquement » (donc selon l’ouvrage lui-même), il n’y a pas de punition pour une faute supposée, mais uniquement si elle a été effective.
Ensuite la notion de «tous coupables » est aussi erronée. En effet on confond aisément responsabilité et culpabilité. Or la responsabilité sous tend une connaissance d’un acte à accomplir, puis accompli, en en sachant les risques et effets individuels comme collectifs. L’écologie est justement un excellent support pour établir cette relation parfois subtile, mais pour autant réelle, entre causes et effets. Exemple le CO2 consécutif au mode de consommation énergétique, de l’alimentation inadaptée à la physiologie humaine ou polluée se traduisant par des effets pathologiques qui peuvent être réduits par un changement de comportement, etc…
Enfin, mais juste anecdotique, il ne s’agit pas d’un fruit commun comme une pomme (aux intérêts biologiques largement établis et donc non maudite) mais juste d’un fruit de « la connaissance» : laquelle justement ?!
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« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison » Henri Poincaré
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Re: Conférence de Bertrand Meheust
Salut Janic !
Précisément, c'est bien pour ça que je le dénonce. Il n'y a pas à réprimer ceux qui fréquentent un culte, une association ou une réunion politique. Le fait de (seulement) présumer que des choses non admises s'y produisent non plus. Car dans ce cas, n'importe qui dans n'importe quelle situation, pourrait être soupçonné de "complot contre la nation". C'est pourtant bien une partie de ce sur quoi est basé le "Patriot act" et était(?) basé (puisqu'à grand renfort de publicité "abrogé" du moins partiellement) l'espionnage massif de la NSA (si tant est qu'il ait réellement pris fin sur le sol des USA, mais ailleurs dans le monde...?)
Bien que je comprenne ce que tu veux dire, que tu aies raison de le dire et que je partage ton sentiment, je tiens à préciser:
Comme c'est et cela a été le "fond de commerce" du clergé de longue date, comment le nier? Enfin qu'importe, chacun a compris à quoi je faisais allusion.
Il s'agit bien de culpabilité dont il est question. Directement co-relatif au "Besoin de contrainte" dont Masslow parle abondamment.
C'est le fameux: "Maintenant que vous êtes informés des raisons du châtiment divin, vous ne pourrez plus dire que vous n'êtes pas responsables du choix de votre destin" (sous entendu: venez à moi les brebis égarées: car je suis le seul chemin.... etc)
Moi aussi j'aime bien les pommes ! Surtout arrivées à maturité
janic a écrit :Obamit a écrit :(j'appelle ça "la répréhension du bien" au sens biblique du terme: punir d'une faute supposée et non encore commise puisque forcément nous sommes tous "coupables": aaah cette maudite pomme!)
Juste une mise au point : « bibliquement » (donc selon l’ouvrage lui-même), il n’y a pas de punition pour une faute supposée, mais uniquement si elle a été effective.
Précisément, c'est bien pour ça que je le dénonce. Il n'y a pas à réprimer ceux qui fréquentent un culte, une association ou une réunion politique. Le fait de (seulement) présumer que des choses non admises s'y produisent non plus. Car dans ce cas, n'importe qui dans n'importe quelle situation, pourrait être soupçonné de "complot contre la nation". C'est pourtant bien une partie de ce sur quoi est basé le "Patriot act" et était(?) basé (puisqu'à grand renfort de publicité "abrogé" du moins partiellement) l'espionnage massif de la NSA (si tant est qu'il ait réellement pris fin sur le sol des USA, mais ailleurs dans le monde...?)
Bien que je comprenne ce que tu veux dire, que tu aies raison de le dire et que je partage ton sentiment, je tiens à préciser:
janic a écrit :Ensuite la notion de «tous coupables » est aussi erronée.
Comme c'est et cela a été le "fond de commerce" du clergé de longue date, comment le nier? Enfin qu'importe, chacun a compris à quoi je faisais allusion.
janic a écrit :En effet on confond aisément responsabilité et culpabilité.
Il s'agit bien de culpabilité dont il est question. Directement co-relatif au "Besoin de contrainte" dont Masslow parle abondamment.
janic a écrit :Or la responsabilité sous tend une connaissance d’un acte à accomplir, puis accompli, en en sachant les risques et effets individuels comme collectifs.
C'est le fameux: "Maintenant que vous êtes informés des raisons du châtiment divin, vous ne pourrez plus dire que vous n'êtes pas responsables du choix de votre destin" (sous entendu: venez à moi les brebis égarées: car je suis le seul chemin.... etc)
janic a écrit :L’écologie est justement un excellent support pour établir cette relation parfois subtile, mais pour autant réelle, entre causes et effets. Exemple le CO2 consécutif au mode de consommation énergétique, de l’alimentation inadaptée à la physiologie humaine ou polluée se traduisant par des effets pathologiques qui peuvent être réduits par un changement de comportement, etc…
Enfin, mais juste anecdotique, il ne s’agit pas d’un fruit commun comme une pomme (aux intérêts biologiques largement établis et donc non maudite) mais juste d’un fruit de « la connaissance» : laquelle justement ?!
Moi aussi j'aime bien les pommes ! Surtout arrivées à maturité
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Re: Conférence de Bertrand Meheust
Il y a un peu de cela, à condition de ne pas se tromper sur le sens par une formule bateau qui donne une idée fausse du sujet. Les allégories anthropologiques servent à saisir une idée commune et partagée par le plus grand nombre au cours de la vie de chacun. Ainsi les parents agissent-ils en prévenant leur progéniture des conséquences d’actes nouveaux pour celle-ci et qui sert à éviter des expériences souvent cuisantes. Donc on est moins dans le châtiment (divin comme humain d’ailleurs) que dans la prévention. Par contre effectivement, après mise en garde chacun devient responsable d’un éventuel mauvais choix, c’est ça l’expérience qui se construit par notre vécu et évite d’éventuelles autres mauvaises conséquences.janic a écrit :Or la responsabilité sous tend une connaissance d’un acte à accomplir, puis accompli, en en sachant les risques et effets individuels comme collectifs.
C'est le fameux: "Maintenant que vous êtes informés des raisons du châtiment divin, vous ne pourrez plus dire que vous n'êtes pas responsables du choix de votre destin"
Il y a de ça aussi !(sous entendu: venez à moi les brebis égarées: car je suis le seul chemin.... etc)
Pendant et après les guerres, il reste de nombreuses mines ou bombes enterrées et quelques spécialistes servent de guide pour éviter de se faire exploser. En clair ils sont le chemin dont il vaut mieux ne pas s’égarer. La difficulté reste de faire le bon choix en terme de guide !
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Re: Conférence de Bertrand Meheust
Désolé, Obamot, je ne comprend pas tout ce que tu dis et, d'autre part, je suis assez allergique à Masslow, comme tu sais.
Je me contente donc de commenter ce propos qui m'est intelligible:
Il me semble que B. Méheust et très clair sur ce point: par ces capacités technologiques, scientifiques, culturelles (propagande) et économiques, notre société peut continuer à nier les limites et les contradictions qui sont contenues dans sa finalité: l'accumulation indéfinie de valeur abstraite grâce à la destruction des conditions permettant la vie sur terre (pour reprendre une terminologie qui m'est chère). Pour autant cela ne signifie évidemment pas qu'elle puisse s'affranchir de ces limites, seulement qu'elle peut les ignorer jusqu'à ce que la réalité de ces limites se dressent frontalement devant elle et conduise à son effondrement systémique.
Il y a donc des structures de contrôle psychiques qui ne permettent pas de prendre conscience de la réalité de l'absurdité principielle de la vision collective, qui est imposée de haut en bas, cette vision conduit nécessairement à un seuil de basculement, ou point critique, qui rendra alors inutile toute tentative de correction: les faits ne seront plus niables, mais notre puissance aura alors disparu et ne sera plus disponible pour réagir avec efficience.
Nota: la formule de B. Méheust fait référence à la célèbre affirmation de Spinoza; "Toute chose tend à persévérer dans son être".
PS: Merci à Christophe pour l'incrustation de la vidéo!
Je me contente donc de commenter ce propos qui m'est intelligible:
Pour autant, il dit que notre société a les moyens de "persévérer dans son être". Pas si sûr! A moins qu'il n'y ait confusion entre "les moyens VS le but",
Il me semble que B. Méheust et très clair sur ce point: par ces capacités technologiques, scientifiques, culturelles (propagande) et économiques, notre société peut continuer à nier les limites et les contradictions qui sont contenues dans sa finalité: l'accumulation indéfinie de valeur abstraite grâce à la destruction des conditions permettant la vie sur terre (pour reprendre une terminologie qui m'est chère). Pour autant cela ne signifie évidemment pas qu'elle puisse s'affranchir de ces limites, seulement qu'elle peut les ignorer jusqu'à ce que la réalité de ces limites se dressent frontalement devant elle et conduise à son effondrement systémique.
Il y a donc des structures de contrôle psychiques qui ne permettent pas de prendre conscience de la réalité de l'absurdité principielle de la vision collective, qui est imposée de haut en bas, cette vision conduit nécessairement à un seuil de basculement, ou point critique, qui rendra alors inutile toute tentative de correction: les faits ne seront plus niables, mais notre puissance aura alors disparu et ne sera plus disponible pour réagir avec efficience.
Nota: la formule de B. Méheust fait référence à la célèbre affirmation de Spinoza; "Toute chose tend à persévérer dans son être".
PS: Merci à Christophe pour l'incrustation de la vidéo!
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."
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Re: Conférence de Bertrand Meheust
Ahmed a écrit :Il y a donc des structures de contrôle psychiques qui ne permettent pas de prendre conscience de la réalité de l'absurdité principielle de la vision collective, qui est imposée de haut en bas, cette vision conduit nécessairement à un seuil de basculement, ou point critique, qui rendra alors inutile toute tentative de correction: les faits ne seront plus niables, mais notre puissance aura alors disparu et ne sera plus disponible pour réagir avec efficience.
Merci pour la vidéo.
Moyennant une terminologie différente Bertrand Meheust expose sous l'idée de politique de l'oxymore la notion de crise de subjectivation(tendance pour un système au bord de l'effondrement de s'échapper dans l'irrationnel,le subjectif,pour persévérer encore quelque temps avant sa disparition inéluctable etc...).
La référence à la seconde guerre mondiale(la nostalgie de l'occupation)est intéressante car les derniers jours du 3ème Reich ont constitué un cas école dans le genre(voir le film "la chute"),la tendance politique actuelle ne déroge pas à la règle.
la formule de B. Méheust fait référence à la célèbre affirmation de Spinoza; "Toute chose tend à persévérer dans son être".
Cette fameuse phrase de Spinoza est à mettre en rapport direct avec la notion de thermodynamique appliqué au système auto-organisé,c'est d'ailleurs ce que font tout les organismes vivants animaux végétaux,groupes humains,entreprises,etc...
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"Le Génie consiste parfois à savoir quand s'arrêter" Charles De Gaulle.
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Re: Conférence de Bertrand Meheust
Heureux de te revoir sur ce forum!
Lorsque l'on parle de fuite dans l'irrationnel, il faut bien voir qu'il s'agit d'une accentuation de déclarations irrationnelles, car le principe même du capitalisme repose sur une hyper-rationalité* des moyens au service d'une finalité absurde. Cette accentuation est rendue nécessaire par les manifestations de plus en plus claires des absurdités systémiques: il s'agit donc de contrebalancer cette perception par des contre-feux idéologiques.
*Il faut soigneusement distinguer rationalité et raison, la racine commune induisant facilement en erreur. Ceci fait que notre monde peut être à la fois très rationnalisé et complétement déraisonnable...
Lorsque l'on parle de fuite dans l'irrationnel, il faut bien voir qu'il s'agit d'une accentuation de déclarations irrationnelles, car le principe même du capitalisme repose sur une hyper-rationalité* des moyens au service d'une finalité absurde. Cette accentuation est rendue nécessaire par les manifestations de plus en plus claires des absurdités systémiques: il s'agit donc de contrebalancer cette perception par des contre-feux idéologiques.
*Il faut soigneusement distinguer rationalité et raison, la racine commune induisant facilement en erreur. Ceci fait que notre monde peut être à la fois très rationnalisé et complétement déraisonnable...
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Re: Conférence de Bertrand Meheust
Ahmed a écrit :Heureux de te revoir sur ce forum!
Merci!
J'ai pas beaucoup de temps en ce moment....
Lorsque l'on parle de fuite dans l'irrationnel, il faut bien voir qu'il s'agit d'une accentuation de déclarations irrationnelles, car le principe même du capitalisme repose sur une hyper-rationalité* des moyens au service d'une finalité absurde.
Oui comme nous l'avions souligné, la force du système repose sur le fait que l’irrationalité de son programme est arc bouté par l'efficacité de la techno-science,chose première dans l'histoire...la période actuelle devrait entériné (sauf cataclysme majeur) un bond évolutif qui risque de nous être fatale(donc c'est la fin ou la fin! ),en effet face aux gigantesques avancé dans le domaine des NTIC,je vois mal comment l'irrémédiable ne pourrait ne pas être commis.
Au final B.Meheust rejoint par une autre voie le point de vue de F.Roddier:le système va s'effondrer dans tout les cas de figure,et nos possibilités d'éviter un tel désastre (car il ne tombera pas seul...) sont bien mince...
Force est de constater que tout les observateurs un brin objectif arrive à se terrible constat...
Le seul point sur lequel je suis quelque peu en retrait sur les propos de B.Meheust (et ils sont bien rare)concerne le passage sur les révolutions.En effet je ne pense pas que ses dernières soit d'une réelle efficacité(au sens d'un changement vertueux).
Bon, il est vrai que sa remarque concernait l'apathie citoyenne plutôt que la nécessité de la révolution en tant que telle,mais comme l'a montré la révolution de 1789 ou plus proche de nous "Mai 68" il apparait clairement que ses dernières servent plutôt à avaliser un processus en gestation plutôt que de proposer une véritable émancipation.
De même, sur les questions de solutions à apporter pour éviter le désastre:il botte en touche...moi aussi!
Pour le moment se dessine,tout du moins en Europe deux tendances "opposé dans l'union"(bel oxymore): le "progressisme libérale libertaire"post-moderne d'un coté, sorte de rouleaux compresseurs idéologique résultant de la destruction des principes traditionnelle,et de l'autre le retour à une forme de social chauvinisme,nationaliste et souverainiste...
En somme continuer dans le pire ou faire un saut en arrière pour repousser l'échéance finale de quelques temps...pour y revenir
PS: Je connaissais B.Meheust en tant qu'historien du paranormal et du phénomène OVNI mais pas en tant qu'analyste des question de ce genre.
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Re: Conférence de Bertrand Meheust
De même, sur les questions de solutions à apporter pour éviter le désastre: il botte en touche...moi aussi!
Des solutions se dessinent un peu partout dans le monde, ou tout du moins des amorces, certaines fallacieuses (comme les monnaies "alternatives"), d'autres fécondes (comme celles qui visent à restaurer l'autonomie alimentaire): cela prouve que le rideau d'illusion n'est pas totalement opaque; pour autant, tout cela est probablement très insuffisant...
Comme j'y faisait allusion dans le post sur "Merci patron", une révolution qui serait un sursaut assez violent succédant à une longue période d'apathie n'aurait pas les vertus intrinsèques à générer un substitut débarrassé des tares actuelles; sans doute, un coup d'arrêt vigoureux aux tendances présentes est-il urgent et nécessaire, mais après s'être opposé aux tenants du système, rien de tangible ne peut être construit sans vision positive, vision globalement absente du fait de la prégnance du STM*...
Je me garde bien moi-même de proposer une solution universelle, qui n'existe pas, et j'adopterais la même attitude si cela l'était et si j'en avait pleinement connaissance: il faut rejeter avec la plus grande fermeté les intuitions venues d'en haut, puisque, par définition, toute solution ne peut venir que de décisions communes, réajustables empiriquement, sauf à vouloir réitérer indéfiniment les erreurs du passé.
*STM: Système Totalitaire Marchand.
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