Le titre que j'ai choisi se veut délibérément ironique, comme on peut l'imaginer... (je le précise seulement pour les mal-comprenants!)
Le rôle de ceux qui organisent la destruction du monde, dont ils tirent leur pouvoir, est de faire croire à la masse de plus en plus considérable de ceux qui s'en aperçoivent qu'il n'y a pas de lien causal entre ces deux phénomènes. Grace aux médias, les dominants ont beau jeu d'entretenir une dissonance cognitive qui suscite la confusion: les dégâts collatéraux ne seraient le fait que de dérives ou d'abus circonstanciels qui seraient facilement résolus par quelques mesures ou réformes adaptées.
Ainsi est né le concept extraordinaire (si l'on y réfléchi bien) de "développement durable": cet oxymore explicite bien la possibilité revendiquée d'une poursuite de la croissance sans les problèmes antérieurs. Le slogan "sauver la planète", pour absurde qu'il soit correspondait bien à ce désir de brouiller le message en le généralisant et en le dédramatisant de telle sorte qu'il perdait tout son sens; ce n'est pourtant pas le contenant qui est menacé, mais bien plutôt ce qu'il renferme.
Pourtant, il n'était pas suffisant de se contenter d'évacuer ainsi toute responsabilité structurelle: dans l'état actuel de l'économie, il est impératif de trouver de nouvelles possibilités d'investir avec profit l'énorme accumulation de capital. C'est pourquoi, fidèle à une stratégie tout à fait classique, le système économique s'est efforcé de retourner à son avantage les critiques qui lui sont (modérément!) adressées. La récente préoccupation pour une menace plus circonscrite (l'augmentation du CO² atmosphérique et le réchauffement climatique qu'il induit) que répercutent abondamment les médias traduit une claire volonté de rentabiliser les dégâts au moyen d'un gigantesque déploiement d'équipements censés y remédier. C'est évidemment le secteur énergétique qui est directement concerné avec l'intensification d'une reconversion vers les énergies "vertes", ou tout du moins peu émissives en gaz à effet de serre (les autres aspects? on s'en occupera plus tard! ). On connait les détails de l'opération: éoliennes, photovoltaïque, biomasse et véhicules électriques, etc...; ceci n'exclut pas la géo-ingénierie, mais rien de très probant en la matière pour le moment. Bref, toutes ces reconversions sont présentées comme devant se substituer aux énergies fossiles, alors qu'en réalité elles vont s'y ajouter**, comme cela a toujours été le cas dans le passé. C'est en effet improprement que l'on distingue des périodes* correspondant aux diverses énergies qui se seraient succédées: en réalité, l'apparition et le développement d'une nouvelle forme d'énergie ne supprimait pas le recours à celles qui lui précédaient: processus largement cumulatif plutôt qu'exclusif.
C'est cette idée d'accentuer cette mutation qui est à l'origine des "marches pour le climat", soigneusement instrumentalisées et ceci afin d'obtenir une adhésion la plus large possible auprès de la société civile abusée et qui constituera in fine la contributaire obligée de la manne de subventions qui, seules, rendrons ces opérations profitables. Qui refusera de mettre la main à la poche pour une transition réclamée à grands cris? C'est là le génie de la manœuvre ultime, qui consistera à transfigurer une défaite en une victoire démocratique...
* L'âge du bois, du charbon, du pétrole...
** Comme le montre, par exemple, clairement le niveau actuel de la consommation de charbon qui n'a jamais été aussi haut.
"Sauver" la planète ou le climat: que nous dit la mode?
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Re: "Sauver" la planète ou le climat: que nous dit la mode?
Tes convictions sont gravées dans le marbre et rien n'y changera, alors pourquoi en discuter
Je suppose que tu es d'accord avec ça ?
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Re: "Sauver" la planète ou le climat: que nous dit la mode?
Ahmed a écrit :Le titre que j'ai choisi se veut délibérément ironique, comme on peut l'imaginer... (je le précise seulement pour les mal-comprenants!)
Le rôle de ceux qui organisent la destruction du monde, dont ils tirent leur pouvoir, est de faire croire à la masse de plus en plus considérable de ceux qui s'en aperçoivent qu'il n'y a pas de lien causal entre ces deux phénomènes. Grace aux médias, les dominants ont beau jeu d'entretenir une dissonance cognitive qui suscite la confusion: les dégâts collatéraux ne seraient le fait que de dérives ou d'abus circonstanciels qui seraient facilement résolus par quelques mesures ou réformes adaptées.
Ainsi est né le concept extraordinaire (si l'on y réfléchi bien) de "développement durable": cet oxymore explicite bien la possibilité revendiquée d'une poursuite de la croissance sans les problèmes antérieurs. Le slogan "sauver la planète", pour absurde qu'il soit correspondait bien à ce désir de brouiller le message en le généralisant et en le dédramatisant de telle sorte qu'il perdait tout son sens; ce n'est pourtant pas le contenant qui est menacé, mais bien plutôt ce qu'il renferme.
Pourtant, il n'était pas suffisant de se contenter d'évacuer ainsi toute responsabilité structurelle: dans l'état actuel de l'économie, il est impératif de trouver de nouvelles possibilités d'investir avec profit l'énorme accumulation de capital. C'est pourquoi, fidèle à une stratégie tout à fait classique, le système économique s'est efforcé de retourner à son avantage les critiques qui lui sont (modérément!) adressées. La récente préoccupation pour une menace plus circonscrite (l'augmentation du CO² atmosphérique et le réchauffement climatique qu'il induit) que répercutent abondamment les médias traduit une claire volonté de rentabiliser les dégâts au moyen d'un gigantesque déploiement d'équipements censés y remédier. C'est évidemment le secteur énergétique qui est directement concerné avec l'intensification d'une reconversion vers les énergies "vertes", ou tout du moins peu émissives en gaz à effet de serre (les autres aspects? on s'en occupera plus tard! ). On connait les détails de l'opération: éoliennes, photovoltaïque, biomasse et véhicules électriques, etc...; ceci n'exclut pas la géo-ingénierie, mais rien de très probant en la matière pour le moment. Bref, toutes ces reconversions sont présentées comme devant se substituer aux énergies fossiles, alors qu'en réalité elles vont s'y ajouter**, comme cela a toujours été le cas dans le passé. C'est en effet improprement que l'on distingue des périodes* correspondant aux diverses énergies qui se seraient succédées: en réalité, l'apparition et le développement d'une nouvelle forme d'énergie ne supprimait pas le recours à celles qui lui précédaient: processus largement cumulatif plutôt qu'exclusif.
C'est cette idée d'accentuer cette mutation qui est à l'origine des "marches pour le climat", soigneusement instrumentalisées et ceci afin d'obtenir une adhésion la plus large possible auprès de la société civile abusée et qui constituera in fine la contributaire obligée de la manne de subventions qui, seules, rendrons ces opérations profitables. Qui refusera de mettre la main à la poche pour une transition réclamée à grands cris? C'est là le génie de la manœuvre ultime, qui consistera à transfigurer une défaite en une victoire démocratique...
* L'âge du bois, du charbon, du pétrole...
** Comme le montre, par exemple, clairement le niveau actuel de la consommation de charbon qui n'a jamais été aussi haut.
Cela fait sans doute plus de cent fois que tu nous explique cela, Ahmed... Peut-être plus, je n'ai pas tout lu...
Tu es peut-être dans le vrai, mais à aucun moment tu n'indiques ne serait-ce qu'une direction pour sortir de l'impasse. C'est désespéré et désespérant, comme tout délire mélancolique, qui conduit de façon rigoureusement logique au suicide individuel ou collectif.
Où souhaites tu nous emmener ?
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Re: "Sauver" la planète ou le climat: que nous dit la mode?
@
C'est que le problème n'est pas tant la direction à suivre (j'avais répondu récemment à Eclectron à ce sujet) que la perception nette de ce qui nous empêche de le faire ou bien, et c'était le sens de mon message, de ce qui nous dévie de cet objectif.
@ Izentrop
Tu fais erreur sur les deux points: - mes convictions sont écrites à la craie sur une ardoise et, en conséquence, ont beaucoup évolués; mes convictions antérieures m'inclinaient à considérer avec une certaine indulgence beaucoup de considérations qui se sont avérées fausses: j'avais tendance à vouloir croire les belles histoires qui sont partout répandues, même si en mon for intérieur je n'ai jamais été totalement dupe (malgré tout, comme tout le monde j'ai été trompé sur certains points, par ignorance).
- Je crains que tu n'ais pas saisi mon propos, pourtant je l'avais explicité il y a peu sur un autre fil: dans ce système complexe, ce qu'il faut considérer c'est l'ensemble des conséquences et leurs interactions et non se focaliser sur une seule qui servirait de paravent commode aux autres.
Puisqu'il faut le marteler, je souscris à la cause anthropique majeure du changement climatique et donc je ne suis absolument pas d'accord avec le document que tu produis.
Bardal
C'est que le problème n'est pas tant la direction à suivre (j'avais répondu récemment à Eclectron à ce sujet) que la perception nette de ce qui nous empêche de le faire ou bien, et c'était le sens de mon message, de ce qui nous dévie de cet objectif.
@ Izentrop
Tu fais erreur sur les deux points: - mes convictions sont écrites à la craie sur une ardoise et, en conséquence, ont beaucoup évolués; mes convictions antérieures m'inclinaient à considérer avec une certaine indulgence beaucoup de considérations qui se sont avérées fausses: j'avais tendance à vouloir croire les belles histoires qui sont partout répandues, même si en mon for intérieur je n'ai jamais été totalement dupe (malgré tout, comme tout le monde j'ai été trompé sur certains points, par ignorance).
- Je crains que tu n'ais pas saisi mon propos, pourtant je l'avais explicité il y a peu sur un autre fil: dans ce système complexe, ce qu'il faut considérer c'est l'ensemble des conséquences et leurs interactions et non se focaliser sur une seule qui servirait de paravent commode aux autres.
Puisqu'il faut le marteler, je souscris à la cause anthropique majeure du changement climatique et donc je ne suis absolument pas d'accord avec le document que tu produis.
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Re: "Sauver" la planète ou le climat: que nous dit la mode?
Ahmed a écrit :@Bardal
C'est que le problème n'est pas tant la direction à suivre (j'avais répondu récemment à Eclectron à ce sujet) que la perception nette de ce qui nous empêche de le faire ou bien, et c'était le sens de mon message, de ce qui nous dévie de cet objectif.
Cela s'appelle une pirouette...
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Re: "Sauver" la planète ou le climat: que nous dit la mode?
Ahmed a écrit :Le titre que j'ai choisi se veut délibérément ironique, comme on peut l'imaginer... (je le précise seulement pour les mal-comprenants!)
Bonsoir Ahmed, je suis toujours vivant même si je n'ai pas pratiqué de "Florida Wave" sur des tomates cette année!
Alors, pour être concret, tu proposerais quoi en France, restons modestes. Mais du concret, pas du verbiage.
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Re: "Sauver" la planète ou le climat: que nous dit la mode?
Cet article qui va dans le sens d'Ahmed propose comme solution de déjà casser l'individualisme et de s'organiser pour cette catastrophe probable à court terme
https://www.wedemain.fr/Collapsologie-E ... a3691.html
https://www.wedemain.fr/Collapsologie-E ... a3691.html
Collapsologie : Et si on s’organisait pour la fin du monde ?
Ni survivalistes, ni prédicateurs, les collapsologues entendent nous aider a nous préparer a l’effondrement. Car pour eux, les jeux sont faits. Notre civilisation va s’écrouler. Et seuls ceux qui s’entraident s’en sortiront.
(...)
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Re: "Sauver" la planète ou le climat: que nous dit la mode?
Ce n'est ni le climat, ni la planète qu'il faut sauver, mais les conditions de vie sur terre.
Faut pas non plus du yakafokon et continuer vouloir des grande maisons avec une chaleur douillette tout l'hiver. Et puis la colapsologie sans l'apport de la science, la permaculture, je n'y crois pas beaucoup.
Faut pas non plus du yakafokon et continuer vouloir des grande maisons avec une chaleur douillette tout l'hiver. Et puis la colapsologie sans l'apport de la science, la permaculture, je n'y crois pas beaucoup.
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Re: "Sauver" la planète ou le climat: que nous dit la mode?
Rappel d'une vidéo postée par Ahmed ici: changement-climatique-co2/preparer-la-sortie-t15763-120.html
Y a pas UNE solution, il y en a des centaines...
Il y a peut être même 7 milliards de solutions...
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Re: "Sauver" la planète ou le climat: que nous dit la mode?
Il m'a toujours semblé important de privilégier une approche critique, surtout par rapport à des analyses qui ont également cette prétention, mais qui ne vont pas au bout de ce qu'elles prétendent et qui conduisent donc dans des impasses. En réalité, très peu de personnes sont suffisamment conscientes de l'intensité des changements à opérer pour éviter les conséquences ultimes de ce qui a été mis en marche. Comme le dit, très justement Izentrop:
Très peu de personnes en sont suffisamment conscientes et ceux qui décident vraiment n'ont aucun intérêt à ces changements, étant eux-mêmes soumis à ces déterminismes.
Je pense que Sen-no-sen s'est longuement expliqué sur la nature et le fonctionnement de ces déterminismes et sur la difficulté à s'en abstraire. Il a également évoqué de façon claire de nombreux aspects pratiques des choix à opérer si nous voulons éviter le pire (qui n'est pas l'effondrement d'un système malfaisant, mais le fait que nous sombrions avec, du fait de notre aliénation trop profonde à ce dernier): je vous y renvoie.
Par ailleurs, je ne doute pas que vous soyez capables d'imaginer ce qui doit être changé, tout autant que les obstacles qui s'y opposent (nulle trace d'ironie dans cette phrase: les choix ne peuvent être que collectifs).
La principale modalité pratique se situe pour le moment dans une résistance aux destructions en cours, c'est pourquoi il faut conserver son énergie pour des combats non truqués, comme celui qui s'exprime au travers des "marches pour le climat"; c'est le sens de ce fil.
Ce n'est ni le climat, ni la planète qu'il faut sauver, mais les conditions de vie sur terre.
Très peu de personnes en sont suffisamment conscientes et ceux qui décident vraiment n'ont aucun intérêt à ces changements, étant eux-mêmes soumis à ces déterminismes.
Je pense que Sen-no-sen s'est longuement expliqué sur la nature et le fonctionnement de ces déterminismes et sur la difficulté à s'en abstraire. Il a également évoqué de façon claire de nombreux aspects pratiques des choix à opérer si nous voulons éviter le pire (qui n'est pas l'effondrement d'un système malfaisant, mais le fait que nous sombrions avec, du fait de notre aliénation trop profonde à ce dernier): je vous y renvoie.
Par ailleurs, je ne doute pas que vous soyez capables d'imaginer ce qui doit être changé, tout autant que les obstacles qui s'y opposent (nulle trace d'ironie dans cette phrase: les choix ne peuvent être que collectifs).
La principale modalité pratique se situe pour le moment dans une résistance aux destructions en cours, c'est pourquoi il faut conserver son énergie pour des combats non truqués, comme celui qui s'exprime au travers des "marches pour le climat"; c'est le sens de ce fil.
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