L'écologie est une science. L'écologiste serait le terme naturel du scientifique de l'écologie, comme le biologiste l'est à la biologie.
Aujourd'hui, ce n'est plus cela au point qu'il faut inventer un mot nouveau, écologue, pour distinguer le scientifique du militant politique.
"Ecologiste" aurait aussi pu être utilisé pour désigner les personnes qui appliquent les principes scientifiques de l'écologie tels des modes de vie moins polluants. Mais à mon avis il faut aussi un autre mot, personnellement j'utilise "un écologique", pour ne pas mettre ces respectables pionniers au rang des vils activistes bassement politiques et pas du tout exemplaires qu'on appelle aujourd'hui "écologistes".
Si vous êtes écologues ou écologiques, ça ne vous gêne pas cette récupération politique, cette confiscation du terme "écologiste" par la politique ? Vous ne pensez pas qu'elle est contre-productive ?
L'écologiste dépossédé
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Re: L'écologiste dépossédé
Même si la science de l'écologie est plus ancienne, je crois que les termes écologie et écologistes, au sens "moderne" ont pris une certaine ampleur sociale dans les années 70 : historiquement, c'est le versant politique (avec des connaissances scientifiques en sus) qui a prévalu. Ce n'est que plus tard, dans un deuxième temps, que le versant scientifique a pris plus d'importance dans les débats de société (marqueur le GIEC des années 90). Le terme écologue a alors été utilisé pour différencier le militant du scientifique. Mais ce sont là, sans doute, des querelles de cloche-merle...
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Re: L'écologiste dépossédé
Si ma mémoire est bonne "écologie" a bien été inventé pour désigner la science qui étudie les rapports des organismes vivants entre eux, on pourrait dire le fonctionnement global du vivant, avec les mécanismes nutritionnels, les relations prédation / symbiose, etc... Et donc logiquement, un "écologiste" est scientifique, spécialiste de cette science.
Certains mouvements ont enfourché le combat politique consistant à tenir compte des limites qu'a la prédation exercée par l'homme, à rechercher des modes de vie plus respectueux de la nature, etc...
Mais très vite, se sont greffés là-dessus plein d'autres objectifs politiques, qui n'ont rien d'écologiste. Qui sont plutôt une forme d'humanisme : lutte contre les fusées Pershing en Allemagne, contre le nucléaire (il n'y a pas d'écologie dans une centrale nucléaire ou dans une éolienne)... Luttes sociales : avortement, mariages gays, etc... Le "militant écologiste", avant mettre que ce soit la tambouille politique, les "pousse-toi de là que je m'y mette", les batailles médiatiques, n'était parfois qu'assez médiocre en "écologie".
La recherche de modes de vie plus respectueux de l'environnement n'est pas toujours de l'écologie au sens propre. Même si le contraire a des conséquences pour les espèces vivantes. Un "mode de vie écologique" n'est pas un terme exact. Ce serait un "mode de vie moins destructeur"... J'ai évoqué l'énergie, mais on peut aussi parler de nos "machines à nous transporter" qui n'ont rien d'écologique. Qu'il s'agisse de l'avion ou du vélo ! Mais le vélo c'est écolo. L'avion ne l'est pas. En réalité, aucun ne l'est. Mais l'impact de l'un est considérable, celui de l'autre très limité (mais pas nul !).
Donc oui, cela ne veut plus rien dire. Dans mon livre, par exemple, à propos d'une réflexion de nature écologique dans mon potager, je précise entre parenthèses que cela n'a rien à voir avec la politique. Mais que c'est de la science.
Mais bon, on n'y changera plus rien. Une langue cela vit. Et des mots prennent un sens collectivement, dans un contexte.
Une "auto" (la bagnole) donc s'appelle auto parce qu'à l'origine, c'étaient des "calèches automobiles" (qui se déplacent elles-mêmes), par opposition à celles où il fallait atteler les chevaux... Aujourd'hui, une "auto" est donc une "soi-même" ! Difficile à comprendre !!!
Certains mouvements ont enfourché le combat politique consistant à tenir compte des limites qu'a la prédation exercée par l'homme, à rechercher des modes de vie plus respectueux de la nature, etc...
Mais très vite, se sont greffés là-dessus plein d'autres objectifs politiques, qui n'ont rien d'écologiste. Qui sont plutôt une forme d'humanisme : lutte contre les fusées Pershing en Allemagne, contre le nucléaire (il n'y a pas d'écologie dans une centrale nucléaire ou dans une éolienne)... Luttes sociales : avortement, mariages gays, etc... Le "militant écologiste", avant mettre que ce soit la tambouille politique, les "pousse-toi de là que je m'y mette", les batailles médiatiques, n'était parfois qu'assez médiocre en "écologie".
La recherche de modes de vie plus respectueux de l'environnement n'est pas toujours de l'écologie au sens propre. Même si le contraire a des conséquences pour les espèces vivantes. Un "mode de vie écologique" n'est pas un terme exact. Ce serait un "mode de vie moins destructeur"... J'ai évoqué l'énergie, mais on peut aussi parler de nos "machines à nous transporter" qui n'ont rien d'écologique. Qu'il s'agisse de l'avion ou du vélo ! Mais le vélo c'est écolo. L'avion ne l'est pas. En réalité, aucun ne l'est. Mais l'impact de l'un est considérable, celui de l'autre très limité (mais pas nul !).
Donc oui, cela ne veut plus rien dire. Dans mon livre, par exemple, à propos d'une réflexion de nature écologique dans mon potager, je précise entre parenthèses que cela n'a rien à voir avec la politique. Mais que c'est de la science.
Mais bon, on n'y changera plus rien. Une langue cela vit. Et des mots prennent un sens collectivement, dans un contexte.
Une "auto" (la bagnole) donc s'appelle auto parce qu'à l'origine, c'étaient des "calèches automobiles" (qui se déplacent elles-mêmes), par opposition à celles où il fallait atteler les chevaux... Aujourd'hui, une "auto" est donc une "soi-même" ! Difficile à comprendre !!!
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Re: L'écologiste dépossédé
Did67 a écrit :...
Mais bon, on n'y changera plus rien. Une langue cela vit. Et des mots prennent un sens collectivement, dans un contexte.
Une "auto" (la bagnole) donc s'appelle auto parce qu'à l'origine, c'étaient des "calèches automobiles" (qui se déplacent elles-mêmes), par opposition à celles où il fallait atteler les chevaux... Aujourd'hui, une "auto" est donc une "soi-même" ! Difficile à comprendre !!!
Certes la langue n'est pas figée, mais aussi il est bien connu que les dérives sémantiques brouillent la signification.
Le fait qu'"écologiste" soit devenu un terme politique, et que les partis écologistes sont à gauche, suggère par exemple qu'on ne peut pas être écologiste si l'on est de droite, peut-être même pas si l'on est du centre. Une personne de droite ne va-t-elle pas bouder l'écologie simplement parce que le terme "écologiste" semble monopolisé par la gauche, alors qu'elle peut partager des aspirations écologiques ?
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Re: L'écologiste dépossédé
Cela me parait être un peu n'importe quoi là, aujourd'hui tous les hommes politiques se disent écologistes !
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Re: L'écologiste dépossédé
être chafoin a écrit :Cela me parait être un peu n'importe quoi là, aujourd'hui tous les hommes politiques se disent écologistes !
Effectivement depuis la fin des années 90 l'écologie est devenu un secteur économique,il est donc nécessaire pour tout politiciens de se dire écolos!
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"Le Génie consiste parfois à savoir quand s'arrêter" Charles De Gaulle.
Re: L'écologiste dépossédé
Exnihiloest a écrit :Certes la langue n'est pas figée, mais aussi il est bien connu que les dérives sémantiques brouillent la signification.
Le fait qu'"écologiste" soit devenu un terme politique, et que les partis écologistes sont à gauche, suggère par exemple qu'on ne peut pas être écologiste si l'on est de droite, peut-être même pas si l'on est du centre. Une personne de droite ne va-t-elle pas bouder l'écologie simplement parce que le terme "écologiste" semble monopolisé par la gauche, alors qu'elle peut partager des aspirations écologiques ?
Il faudrait nuancer. Il a existé un mouvement "écologiste" de droite (Waechter) ou du centre (Corine Lepage)...
Si la droite a tant de mal à s'emparer des pensées écologiques, et Macron est tout à fait symptomatique à ce sujet, c'est que le "en même temps" ne marche pas !!!! On ne peut promouvoir le développement économique basé sur l’initiative capitalistique et l'écologie en même temps.
Donc il faut bien admettre que pour un chef d'entreprise, le plus simple est de saccager, de vendre, de faire des bénéfices. Et de laisser des sites pollués...
Et si on commence à réguler sérieusement tout cela, on est de facto socio-démocrate !
Je serais tenté de dire que ce n'est pas la confusion sémantique qui fait que l'écologie ne soit pas très portée à droite. C'est qu'il faudrait qu'ils diesnt "stop" à leurs amis, ceux qui font de la croissance !
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Re: L'écologiste dépossédé
Oui certainement, au fond il y a une contradiction fondamentale, irréconciliable entre la poussée capitaliste (accroissement sans limite des profits, de la consommation...) et une pensée politique écologique cohérente (une certaine limitation de la croissance en fonction des ressources disponibles, maîtrise ou souci de l'impact environnemental des productions, promotion d'une consommation responsable voire d'une certaine frugalité, des nouveaux modes de consommation/partage/recyclage...).
Dans le cadre de cette réflexion, un des gros problèmes de l'histoire du parti écolo, à mon sens, a été la non prise en compte des questions sociales. Du coup, ils se sont mis d'une certaine façon, sur la touche, et plus récemment, ont été complètement atomisés, ou plutôt brutalement et littéralement écartelés, par l'apparition du mouvement des gilets jaunes !
Dans le cadre de cette réflexion, un des gros problèmes de l'histoire du parti écolo, à mon sens, a été la non prise en compte des questions sociales. Du coup, ils se sont mis d'une certaine façon, sur la touche, et plus récemment, ont été complètement atomisés, ou plutôt brutalement et littéralement écartelés, par l'apparition du mouvement des gilets jaunes !
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Re: L'écologiste dépossédé
On l'a évoqué quelque part à propos de Hulot.
La délicate question est celle de "l'entrisme" ou "non-entrisme" !
- "entrisme" : faut-il mettre les mains dans le cambouis dans un système globalement détesté et contraire aux principes qu'on défends, dans l'espoir de le rendre "moins pire", au prix d'une indigestion de couleuvres...
- "non-entrisme" : resté plus "pur", camper sur ses idéaux, au risque que la société continue telle que... Le rêve est intact. La critique facile. La marginalité quelque part confortable...
Les partis écolo "officiels" ont toujours dansé le tango entre ces deux alternatives. Leurs leaders se contentant de faire de l'entrisme au gouvernement - souvent pour flatter leur égo !
Que ce soit clair : je suis un "entriste". Je l'ai été. Mes "idées" transparaissent" dans mes écrits, notamment sur le PP. Et pourtant, j'ai été au coeur des administrations françaises (Ministère de la Coopération, Ministère de l'Agriculture). J'ai "coopéré" -opéré ensemble - avec la branche locale de la FNSEA... Ce sont des exercices très difficiles. Mais les seuls, à mon sens, qui fassent bouger sérieusement les lignes. Changer de 10 % les pratiques de 80 % des producteurs sera toujours plus efficace que d'installer 1 agriculteur sur 1 000 dans une micro-ferme "idéale". Y compris pour la nature !
Bien entendu, on est là dans les convictions. Pas dans les vérités scientifiques.
La délicate question est celle de "l'entrisme" ou "non-entrisme" !
- "entrisme" : faut-il mettre les mains dans le cambouis dans un système globalement détesté et contraire aux principes qu'on défends, dans l'espoir de le rendre "moins pire", au prix d'une indigestion de couleuvres...
- "non-entrisme" : resté plus "pur", camper sur ses idéaux, au risque que la société continue telle que... Le rêve est intact. La critique facile. La marginalité quelque part confortable...
Les partis écolo "officiels" ont toujours dansé le tango entre ces deux alternatives. Leurs leaders se contentant de faire de l'entrisme au gouvernement - souvent pour flatter leur égo !
Que ce soit clair : je suis un "entriste". Je l'ai été. Mes "idées" transparaissent" dans mes écrits, notamment sur le PP. Et pourtant, j'ai été au coeur des administrations françaises (Ministère de la Coopération, Ministère de l'Agriculture). J'ai "coopéré" -opéré ensemble - avec la branche locale de la FNSEA... Ce sont des exercices très difficiles. Mais les seuls, à mon sens, qui fassent bouger sérieusement les lignes. Changer de 10 % les pratiques de 80 % des producteurs sera toujours plus efficace que d'installer 1 agriculteur sur 1 000 dans une micro-ferme "idéale". Y compris pour la nature !
Bien entendu, on est là dans les convictions. Pas dans les vérités scientifiques.
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Re: L'écologiste dépossédé
être chafoin a écrit :Cela me parait être un peu n'importe quoi là, aujourd'hui tous les hommes politiques se disent écologistes !
Si la démagogie politique l'utilise à ses fins, c'est bien le signe que l'écologie est la bien-pensance populaire du moment.
Did67 a écrit :Il faudrait nuancer. Il a existé un mouvement "écologiste" de droite (Waechter) ou du centre (Corine Lepage)...
Waechter voulait lutter contre la production illimitée de biens, ce n'est pas vraiment "de droite".
On a quand même l'impression, notamment avec les "Verts" et ce qui en a suivi, que le positionnement est majoritairement à gauche.
Did67 a écrit :Si la droite a tant de mal à s'emparer des pensées écologiques, et Macron est tout à fait symptomatique à ce sujet, c'est que le "en même temps" ne marche pas !!!! On ne peut promouvoir le développement économique basé sur l’initiative capitalistique et l'écologie en même temps.
Donc il faut bien admettre que pour un chef d'entreprise, le plus simple est de saccager, de vendre, de faire des bénéfices. Et de laisser des sites pollués...
Et si on commence à réguler sérieusement tout cela, on est de facto socio-démocrate !
Evidemment, et à juste raison. La droite aussi a un rôle de régulation du capitalisme pour des questions écologiques. Une régulation de quelque chose n'implique pas de devoir saccager tout le reste. J'ai l'impression que c'est cela que l'écologisme de gauche reproche à celui de droite car il s'oppose de fait au "développement économique".
Or on n'a besoin d'aucune politique écologiste si la méthode préconisée est seulement d'interdire tout ce qui pollue ou de forcer des solutions alternatives quelque soit le prix à payer. Cela revient de fait à interdire de produire, ou à éliminer drastiquement 95% de la production par des solutions du genre de celle qu'avait proposé Eclectron : on ne garde qu'un seul modèle de smartphone.
On n'a besoin d'une politique écologiste seulement pour produire en polluant moins. Parce que ne pas polluer, on sait faire, l'économie du 17ème sièce et avant peut servir de modèle.
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