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La dictature contre la pollution et le changement climatique?

Publié : 04/03/20, 13:06
par Christophe
On l'a évoqué hier avec ABC2019 ici: pollution-air/oms-la-pollution-de-l-air-7-millions-de-morts-en-2012-t13166-10.html#p382698 . Le fait est que nous tolérons et acceptons beaucoup plus d'interdictions et de restrictions de nos libertés face à un virus que contre la pollution de l'air ou la lutte contre le réchauffement climatique pourtant beaucoup plus dangereux....POURQUOI?

La pollution de l'air en Chine fait actuellement AU MOINS 25 000 mort par mois...C'est AU MOINS 17 fois plus que le coronavirus...Voir calculs ici: pollution-air/oms-la-pollution-de-l-air-7-millions-de-morts-en-2012-t13166-10.html#p382714

Le réchauffement climatique va faire des centaines de millions de victimes dans les prochaines décennies!

Pourtant on s'en bat les corona..euh les coron...es ! :mrgreen: POURQUOI?

Faudra-il une dictature écologique pour sauver le climat? Certains se posent la question...Et c'est peut être LA principale leçon qu'il faudra retenir du la crise du coronavirus!

Débat.Les dictatures sont-elles plus efficaces pour lutter contre le réchauffement climatique ?

Certains en sont convaincus : les régimes autoritaires, en particulier la Chine, seraient mieux armés que les démocraties pour prendre les mesures qui s’imposent et enrayer le réchauffement de la planète. En partenariat avec le Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève (FIFDH), Courrier international vous aide à démêler le vrai du faux.

L’Asie est responsable de la majeure partie des émissions de CO2 dans le monde : la Chine vient en tête des pays qui polluent le plus, l’Inde est en troisième position et le Japon, la Corée du Sud et l’Indonésie figurent parmi les douze premiers. Mais les populations asiatiques sont aussi les plus vulnérables aux catastrophes climatiques. Les glaciers fondent au Tibet, les pluies dont dépendent les agriculteurs sont moins prévisibles, les tempêtes sont de plus en plus violentes et la montée du niveau des océans menace de grandes métropoles comme Jakarta, Manille, Bombay et Shanghai.

Dans l’ensemble, les gouvernements de cette partie du monde reconnaissent l’ampleur du problème, à l’exception regrettable de l’Australie, dont le gouvernement conservateur rejette ses responsabilités en matière de climat [il a de nouveau été épinglé, en début d’année, pour sa lenteur à réagir face aux incendies de forêt qui ravageaient le pays]. Son refus de montrer la voie en réduisant ses émissions ne fait que renforcer une thèse de plus en plus soutenue aussi bien par les écologistes asiatiques que par des autocrates flairant là un moyen de servir leurs intérêts, selon laquelle une crise aussi grave que le réchauffement climatique (en partant du principe qu’il est d’origine humaine) ne peut être atténuée qu’en ayant recours à la poigne solide d’un régime autoritaire. Parce que les démocraties, où règnent les intérêts particuliers et la répugnance des électeurs pour les choix difficiles, sont à bout de souffle et se soustraient à la tâche.

La Chine, leader écolo par défaut

(...)


Suite: https://www.courrierinternational.com/a ... hauffement

Source (en anglais): https://www.economist.com/asia/2019/09/ ... ate-change

Courrier International en a même fait sa couverture (bravo!): https://www.courrierinternational.com/m ... 1-magazine

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Re: La dictature contre la pollution et le changement climatique?

Publié : 04/03/20, 13:13
par Eric DUPONT
ya deja la dictature du nucleaire

Re: La dictature contre la pollution et le changement climatique?

Publié : 04/03/20, 13:15
par Christophe
Ah ah ah cpafo! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Re: La dictature contre la pollution et le changement climatique?

Publié : 04/03/20, 13:36
par GuyGadebois
La suite (je suis abonné):

La Chine, leader écolo par défaut

L’Amérique de Donald Trump, qui a décidé de se retirer de l’accord de Paris sur le climat, apporte de l’eau à ce moulin. Aujourd’hui, le rôle de leader mondial en matière de climat est revenu par défaut à la Chine. Le Parti communiste a commencé à intégrer la lutte contre le changement climatique dans sa planification en 1990. De nombreuses mesures ont été prises, parmi lesquelles un Programme national sur le changement climatique et une loi sur les énergies renouvelables. Résultat : en 2017, la Chine avait réduit ses émissions de CO2 par unité de PIB de 46 % par rapport à 2005, soit trois ans avant la date prévue pour atteindre cet objectif. Et elle affirme aujourd’hui que d’ici 2030, 20 % de son énergie proviendra de sources non fossiles.

Les choix que fera la Chine seront déterminants pour donner une chance au monde de limiter la hausse des températures à 1,5 °C. En premier lieu, la consommation de charbon va devoir baisser de façon drastique : les améliorations des modes de production d’énergie à partir de ce combustible ne sont pas suffisantes. Or si la Chine est de loin la plus grande productrice et utilisatrice d’énergie solaire au monde, elle reste aussi la plus grande consommatrice de charbon [et elle est à ce titre responsable de presque toute la hausse des émissions mondiales de gaz à effet de serre]. Après deux années sans ouvrir de nouvelles centrales électriques au charbon, le pays a lancé en 2018 la construction de nouvelles usines d’une capacité de 28 gigawatts. La capacité totale des unités en chantier, 235 gigawatts, augmentera la puissance des centrales à charbon chinoises de 25 %. Quant aux centrales électriques prévues dans le cadre du projet de “nouvelle route de la soie”, qui vise à renforcer le prestige de la Chine à l’étranger en aidant plusieurs pays à construire des infrastructures, un quart seront alimentées au charbon. Les 136 pays faisant partie de ce projet sont responsables de 28 % des émissions mondiales de CO2. Selon une étude de l’université Tsinghua, si un processus de décarbonisation n’est pas mis en œuvre, ce taux s’élèvera à 66 % d’ici 2050.

Mensonges d’États


L’écologie autoritaire peut donc exceller à élaborer des politiques, mais ses résultats ne sont pas forcément meilleurs que ceux de l’écologie démocratique, lorsqu’ils ne sont pas pires. Des politiques menées par les élites bureaucratiques et technocratiques sans que les membres de la société civile puissent donner leur avis, les contrôler ou les modifier (ou très peu) présentent certains inconvénients : il suffit de voir les gouvernements provinciaux chinois mentir sur leur utilisation de charbon et les projets chinois de centrales hydroélectriques prétendument “propres” sur les grands fleuves d’Asie du Sud-Est, qui causent des ravages dans le flux de l’eau et les réserves de poissons.

Parallèlement, même l’Inde, en dépit de la corruption et la pagaille dont elle est la proie, parvient à accomplir certaines choses. Ces trois dernières années, le pays a davantage investi dans les énergies renouvelables que dans les combustibles fossiles, aidé en cela par une forte augmentation de la taxe sur le charbon et une dégringolade du coût de l’énergie solaire (grâce à ses plus de trois cents jours de soleil par an). Selon les autorités indiennes, la part d’énergie issue de sources non fossiles devrait atteindre 60 % d’ici 2030.

Les régimes autoritaires à l’épreuve

L’Inde n’est un parangon ni de démocratie ni d’écologie. Mais avoir des organisations non gouvernementales et des associations citoyennes qui donnent leur avis sur l’écologie est assurément mieux que le silence imposé en Chine. Et même des démocraties répréhensibles, comme l’Australie, peuvent s’amender : les gouvernements des États ont déjà des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables, et 90 % des Australiens estiment que la politique climatique du gouvernement fédéral n’est pas suffisante.

Si les gouvernements ne s’attaquent pas à la question du climat, le climat s’attaquera à eux. Lorsque le cyclone Nargis a tué 140 000 personnes en Birmanie en 2008, l’incompétence et les mensonges de la junte qui dirigeait le pays à l’époque ont accéléré sa chute [celle-ci a dû consentir à une forme de transition démocratique, certes très encadrée]. De même, lorsque les dirigeants communistes chinois sont confrontés à des catastrophes naturelles, comme le puissant séisme qui a frappé la province du Sichuan quelques jours après Nargis, ils savent que leur légitimité est en jeu. Le climat va mettre à rude épreuve de nombreux États asiatiques, et surtout les États autoritaires.

Re: La dictature contre la pollution et le changement climatique?

Publié : 04/03/20, 14:06
par Christophe
Merci Guyguy!

Penses à utiliser des citations quand tu copie/colle quelque chose...j'ai remarqué que tu le faisais rarement...

Re: La dictature contre la pollution et le changement climatique?

Publié : 04/03/20, 14:12
par ABC2019
Christophe a écrit :On l'a évoqué hier avec ABC2019 ici: pollution-air/oms-la-pollution-de-l-air-7-millions-de-morts-en-2012-t13166-10.html#p382698 . Le fait est que nous tolérons et acceptons beaucoup plus d'interdictions et de restrictions de nos libertés face à un virus que contre la pollution de l'air ou la lutte contre le réchauffement climatique pourtant beaucoup plus dangereux....POURQUOI?

La pollution de l'air en Chine fait actuellement AU MOINS 25 000 mort par mois...C'est AU MOINS 17 fois plus que le coronavirus...Voir calculs ici: pollution-air/oms-la-pollution-de-l-air-7-millions-de-morts-en-2012-t13166-10.html#p382714

Le réchauffement climatique va faire des centaines de millions de victimes dans les prochaines décennies!

Pourtant on s'en bat les corona..euh les coron...es ! :mrgreen: POURQUOI?

je ne sais pas si la question est naive ou pas, mais la réponse me semble évidente : c'est parce que la pollution et le RC sont des conséquences secondaires de la combustion des fossiles, et que cette combustion de fossiles apporte un niveau de vie sans aucun égal par rapport à l'histoire, et qu'on considère donc que c'est un prix à payer tout à fait acceptable au regard des avantages qu'ils procurent - tout comme les accidents de voiture sont un prix à payer acceptable pour la commodité de transport qu'elle offre, ou l'obesité et le diabete sont considérés comme acceptables par rapport à l'avantage d'avoir une nourriture riche et abondante constamment à portée de main.

Re: La dictature contre la pollution et le changement climatique?

Publié : 04/03/20, 14:25
par Christophe
Cpafo! :mrgreen:

Re: La dictature contre la pollution et le changement climatique?

Publié : 04/03/20, 14:41
par Paul72
les dictatures n'ont jamais rien apporté de bon pour les sociétés dans l'histoire...

Non, les grandes orientations, les projets de société devraient être débattues et décidées dorénavant par l'ensemble des citoyens, sur la base des connaissances et non des croyances, et non par des gouvernements ou des institutions qui ne doivent être là qu'à titre éventuellement d'organisateurs ou animateurs du débat. Hors c'est exactement l'inverse qui se passe: les décisions sont prises par une poignée peu représentative, au mépris des citoyens qui n'ont qu'un rôle consultatif (sondages), et pire, au mépris des connaissances scientifiques et synthèses réalisées par des experts.

Est-ce que ça va finir par bouger? Honnêtement je n'en sais rien...

Re: La dictature contre la pollution et le changement climatique?

Publié : 04/03/20, 17:46
par Christophe
Paul72 a écrit :les dictatures n'ont jamais rien apporté de bon pour les sociétés dans l'histoire...


Je ne serais pas si catégorique, si les dictatures amènent toujours de la misère humaine, elle amènent aussi souvent des guerres...qui sont des catalyseurs de développement technologique...

Pas sur qu'on soit allé sur la Lune sans les nazis, c'est même sur que non...ou du moins beaucoup plus tard...
Les avions seraient peut être encore à hélice aujourd'hui également...

Difficile à dire!

Et 1 point de Godwin 1 !!

Paul72 a écrit :Non, les grandes orientations, les projets de société devraient être débattues et décidées dorénavant par l'ensemble des citoyens, sur la base des connaissances et non des croyances, et non par des gouvernements ou des institutions qui ne doivent être là qu'à titre éventuellement d'organisateurs ou animateurs du débat.
Hors c'est exactement l'inverse qui se passe: les décisions sont prises par une poignée peu représentative, au mépris des citoyens qui n'ont qu'un rôle consultatif (sondages), et pire, au mépris des connaissances scientifiques et synthèses réalisées par des experts.

Est-ce que ça va finir par bouger? Honnêtement je n'en sais rien...


C'est ça! Actuellement (et encore plus depuis Macron) on est en ploutocratie, le développement par le fric, la croissance infinie de mes 2...

C'est la dictature du fric: n'est ce pas une forme de dictature plus ou moins déguisée?

Re: La dictature contre la pollution et le changement climatique?

Publié : 04/03/20, 17:51
par Christophe
Hé on dirait que Corona fait bouger les consciences!!

La pollution de l’air peut-elle être décrite comme une « pandémie » ?

Marcus Dupont-Besnard - il y a 5 heures - Sciences

Des chercheurs viennent de publier une étude dans laquelle ils relèvent que la pollution de l'air provoque 8,8 millions de décès par an, réduisant l'espérance de vie mondiale de 3 ans en moyenne.

Les auteurs d’une étude publiée le 3 mars 2020 dans Cardiovascular Research (Oxford) n’ont pas choisi leurs mots au hasard. Alors que les épidémies liées à Covid-19 font craindre une éventuelle pandémie, cette équipe de chercheurs affirment qu’il existerait bel et bien une pandémie déjà existante, l’une des plus importantes de l’histoire de l’humanité, (et qu’il ne faudrait pas l’oublier dans ce contexte) : la pollution.

Ces scientifiques ont développé leur propre méthodologie de modélisation atmosphérique, nommée Global Exposure Mortality Model (GEMM). En résumé, ce modèle combine tous les impacts de la pollution relevés par d’autres études, puis l’incorpore aux causes et taux de mortalité à l’échelle mondiale. Le but : déterminer quel est l’impact de la pollution de l’air sur l’espérance de vie dans chaque région et chaque pays. Les conclusions de l’équipe sont assez saisissantes. Ils apportent d’emblée un chiffre élevé : pas moins de 8,8 millions de décès prématurés seraient causés chaque année par la pollution de l’air.

UNE « PANDÉMIE DE LA POLLUTION DE L’AIR »

Les chercheurs estiment que leurs résultats mettent en évidence l’existence d’une pandémie provoquée par la pollution de l’air. Cette affirmation s’appuie sur leur modèle intégrant la pollution parmi les multiples sources de décès. Ils rappellent ainsi que le tabagisme tue 7,7 millions de personnes chaque année, que le virus du Sida provoque 700 000 morts par an, et que les différentes formes de violence — comme les guerres — sont responsables de plus de 500 000 morts. Face à de tels chiffres, qui sont déjà alarmants en eux-mêmes, celui de la pollution à 8,8 millions de décès prématurés apparaît comme tout aussi grave.

« Puisque l’impact de la pollution de l’air sur la santé publique est plus large que prévu, et qu’il est un phénomène mondial, nous pensons que nos résultats montrent qu’il y a une ‘pandémie de la pollution de l’air’ », expliquent les chercheurs en conclusion de leur étude. Il semblerait donc qu’ils justifient ce choix de mot par l’ampleur mondiale du phénomène et sa dangerosité, et il s’avère que, comme on l’expliquait d’ailleurs il y a quelques semaines, la différence entre épidémie et pandémie repose notamment dans l’ampleur de nombre de cas, provoquant une maîtrise difficile et, ainsi, une virulence plus importante. En revanche, on relèvera que l’utilisation du mot pour les effets de la pollution de l’air ne remplit pas la notion de « contagiosité », mais toutes les définitions de pandémie n’incluent pas forcément ce critère comme condition sine qua non du phénomène.

L’ESPÉRANCE DE VIE EST RÉDUITE DE 3 ANS

L’Asie est, sans surprise, la région du monde où la part de mortalité due à la pollution est la plus notable. En Inde, par exemple, les particules fines sont responsables d’une réduction de 8,5 ans de l’espérance de vie quand, en Chine, il est question de 4,1 ans. Si l’Europe occidentale et les Amériques sont moins touchées, l’espérance de vie à l’échelle mondiale est tout de même réduite de 3 ans en moyenne. Les chercheurs ont également approfondi différents aspects des impacts de la pollution de l’air. Par exemple, ce sont les personnes de plus de 60 ans qui sont les plus victimes de cet impact en matière de mortalité. Ce sont par ailleurs les maladies cardiovasculaires qui causent le plus de décès en raison de la pollution.

Les chercheurs indiquent dans leur papier avoir pris soin de distinguer les sources anthropogéniques (de cause humaine) et les sources naturelles de pollution, afin d’identifier ce sur quoi l’on peut agir ou non. La façon dont les chercheurs décrivent le résultat de ce distinguo est tranchante : « Nous montrons qu’environ deux tiers des décès prématurés sont imputables à la pollution atmosphérique d’origine humaine, principalement due à l’utilisation de combustibles fossiles ; ce chiffre atteint 80 % dans les pays à revenu élevé. Cinq millions et demi de décès par an dans le monde sont potentiellement évitables. »

Le message de leur étude est d’alerter les décideurs des politiques publiques : la pollution de l’air doit être intégrée aux autres facteurs de risque, et plus particulièrement ceux qui concernent le cœur, au même titre que le tabagisme ou le diabète. Selon les estimations de ces chercheurs, et un peu comme s’ils évoquaient un remède à une maladie, la suppression des émissions issues de la combustion fossile ferait augmenter l’espérance de vie humaine d’une année, voire deux si toutes les émissions étaient stoppées.


https://www.numerama.com/sciences/60930 ... demie.html