Cash investigation: les produits chimiques en question
Publié : 02/02/16, 13:03
ce soir sur FR2
Solutions de société pour l'écologie et l'économie. Politique, technologies, innovations, énergies propres, maison et travaux, bricolage et autoconstruction, réparer une panne, santé, bitcoins et finance alternative
https://www.econologie.com/forums/
https://www.econologie.com/forums/viewtopic.php?f=91&t=14488
Did67 a écrit :Par contre, on peut se souvenir de Coluche : "Quand je pense qu'il suffirait que les gens ne les achètent pas pour que ces saloperies ne se vendent plus !" (et j'ai un trou de mémoire à savoir de quoi il parlait ! Des lessives ?). Putain, 20 ou 25 ans après sa mort, faites le !
Cash Investigation : "20% des pesticides concentrés sur 3% de la surface agricole"
Par Edouard Lamort le 03-02-2016
François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, nous explique pourquoi certains départements sont plus touchés que d'autres par ces produits dangereux.
L'affaire fait grand bruit. Au cours de l'émission "Cash Investigation" diffusée mardi 2 février sur France 2, une carte de France représentant, dans le détail et par département, les ventes de pesticides classés dangereux ou potentiellement dangereux pour l'homme a été dévoilée. Le porte-parole de l'association Générations Futures François Veillerette, qui a conseillé les journalistes auteurs de l'enquête, revient pour "l'Obs" sur ce véritable "travail de titans".
Pourquoi les départements de la Marne, de la Gironde et de la Loire-Atlantique sont-ils les plus touchés par les pesticides ?
- La raison est simple. Elle s'explique par la nature des cultures dominantes de ces territoires. La Gironde possède une importante surface viticole. Il en va de même pour la Marne et plus largement de la Champagne ainsi que la Loire-Atlantique, d'où provient notamment le Muscadet.
En France, les cultures de vignes représentent 20% des pesticides utilisés alors qu'elles n'occupent que 3 % de la surface agricole française. Si les grandes cultures [exploitation des céréales, des plantes oléagineuses ou protéagineuses, NDLR] utilisent 70% des pesticides répandus sur le territoire national, elles sont beaucoup plus nombreuses et surtout beaucoup plus grandes. La densité de pesticides relevée y est donc moins importante que sur les exploitations de vignobles. Il faut bien avoir à l'esprit que les deux secteurs "demandeurs" de pesticides sont la viticulture et les grandes cultures. Enfin, il ne faut pas non plus sous-estimer l'arboriculture fruitière.
La France semble coupée en deux. Pourquoi y a-t-il moins de phytosanitaires dans l'est du pays ?
- Les régions claires recensées sur cette carte n'utilisent pas beaucoup de pesticides car elles ont peu de cultures favorisant le recours à ces produits. L'exemple le plus simple est celui du sud de la France. Cette région se concentre majoritairement sur l’élevage et bénéficie de nombreuses forêts. Mécaniquement ces territoires ont moins de place pour des exploitations de grandes cultures. L'existence de reliefs montagneux, les Alpes et le Massif central, explique également en partie que l'est de la France soit moins foncé. Enfin, statistiquement, l'élevage fait baisser de manière générale l’utilisation de pesticides dans une région.
Pour quelles raisons l'ouest de la France fait-il partie des zones les plus consommatrices en pesticides ?
- Ces régions profitent d'un climat océanique. Elles sont donc plus humides. Ce critère joue peut-être un rôle important dans l’utilisation de certains pesticides. Avec davantage d'humidité, il y a automatiquement un développement plus important d'indésirables comme les champignons, les limaces ou les pucerons. L'ouest abrite également un relief de plaine idéal pour les grandes cultures. Par conséquent, les pesticides sont plus utilisés. La Somme répond par exemple à ces critères.
Quelles filières agricoles sont les plus gourmandes en pesticides ?
- Les chiffres peuvent varier selon les produits cultivés. Selon le ministère de l’Agriculture, la pomme peut subir en moyenne 36 traitements de pesticides en un an. Dans le Limousin, la culture des pommes Golden, plus sensible aux maladies, peut faire l'objet de 40 traitements sur la même période. Plus basse mais toute de même considérée comme importante, la consommation de pesticides pour les betteraves et les pommes de terre est en moyenne de 16 à 18 applications de produits chimiques en France.
Le blé nécessite quant à lui peu de pesticides. Entre 5 et 6 traitements sont nécessaires, soit plus de trois fois moins que les variétés précédemment citées. Le nombre d'épandages de ces insecticides et autres fongicides dépend beaucoup des régions. Ainsi, on traite artificiellement plus souvent une pomme sensible à l'humidité en Normandie qu'en Ardèche où le climat est plus sec.
Quelles sont les solutions permettant de limiter l'utilisation des pesticides ?
- Le bon choix des variétés cultivées par les agriculteurs serait une bonne piste. Il est nécessaire de faire plus attention aux saisons et de ne plus produire certains produits toute l'année. La répartition des cultures doit également être moins serrée. En agissant ainsi, on réduit la prolifération des maladies et de facto l'utilisation de pesticides.
De nouvelles techniques agronomiques sont également mises en place qui permettent de produire avec un rendement profitable. Ce dernier serait légèrement inférieur, mais les agriculteurs gagneraient plus grâce à la diminution de leurs frais en phytosanitaires.
Enfin, il faut entretenir les abords des champs. Ne pas raser les haies et forêts afin de perpétuer la faune et la flore nécessaires à une production plus naturelle. L'espace cultivé ne doit pas être entouré d'un désert végétal et animal.
Je me suis demandé hier ce qui était représenté.
Si je comprends bien la légende de la carte ci-dessus, il s'agit simplement du tonnage de pesticides dangereux vendus par département.
C'est décevant : il aurait au moins fallu corriger par un facteur, la "SAU" du département = Surface Agricole Utilisée...
Utiliser x tonnes de pesticides dangereux dans tel grand département cultivé à 80 % et ce même x tonnes dans tel petit département occupé à 60 % de forêts... c'est pas pareil.
Ceci dit, les zones "intensément traitées" (viticulture, maraichage -dans le Val de Loire) ressortent quand même.
C'est dire les "doses" !