Le gaspillage de l’énergie
De nombreux procédés de transformation de l’énergie thermique en énergie mécanique (utilisable) ont vu le jour dans les différents domaines de l’activité humaine :
-pour les transports : le moteur alternatif à pistons prédomine largement (avec toutes les variantes possibles au niveau de l’agencement des piston et même du mouvement des piston), l’application industrielle des moteurs rotatifs reste anecdotique (bien que Mazda ait gagné le Mans en 1992 grace à un moteur Wankel)
-pour la production d’électricité : turbine à vapeur (ou turbine à gaz) dont la vapeur est chauffée par des chaudières.
-pour l’aviation : la turbine à gaz jouant sur la compression et détente des gaz de combustion afin de créer une poussée.
Tous ces systèmes de transformation d’énergie thermique en énergie mécanique, de technologies bien distinctes et existants depuis plusieurs décennies présentent, sauf exception, un rendement maximum (sur la consommation du carburant) de l’ordre de 35%…
Il est légitime de s’interroger sur le si faible rendement de ces systèmes, basés sur de vieux principes thermodynamiques. Ces systèmes « gâchent » véritablement les 2/3 de l’énergie thermique consommée. C’est à dire que sur 100 frs de carburant consommé dans votre véhicule, 70frs sont gâchés en pertes thermiques (chaleur).
Diagramme de rendement d’un moteur alternatif utilisé actuellement en automobile. Ps : le rendement d’un moteur Diesel est légèrement supérieur, d’ou une consommation moins élevée sur les motorisations Diesel.
Des ressources épuisables
Devant les ressources de pétrole qui s’épuisent, un tel gâchis d’énergie n’est plus acceptable, en effet : la production de pétrole semble atteindre son maximum durant le milieu des années 1990 (comme le montre le document suivant). Certaines autres études placent ce pic au milieu de la décennie 2000-2010.
Malgré cela, il faut bien comprendre que la hausse des prix ne s’est pas encore faite sentir car le prix du pétrole dépend plus de notions politico-économiques que de son réel coût d’extraction. ( 2 à 4 $ le baril venant d’Arabie Saoudite ).
On notera que la consommation quotidienne de l’humanité s’élèverait, en 2002, à environ 75 Millions de barils. Ce chiffre est à comparer à la perte issue des incendies des puits de pétrole de Saddam Hussein en 1991 : plus de 66 Millions de barils sur 6 Mois. Et cela avait été considéré comme une catastrophe écologique et économique par tous les médias du monde…
En outre, une grande partie de l’économie occidentale (sauf, peut être, les Etat Unis ayant constitué plus de 2 ans de réserve et disposant de ressources, non négligeables) est dépendante des pays de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole). Une telle dépendance est bien dangereuse (voir les crises pétrolières de 1973 et 1979). Mais d’un autre coté, cette dépendance permet une hégémonie économique des pays industrialisés et consommateurs, tous soumis à un prix homogène de l’énergie. Par contre la taxation actuelle du pétrole rend très difficile l’émergence des pays en voie de développement. En ce sens, si le pétrole est une source de conflit local (dans les pays producteurs…80% des conflits actuels dans le monde sont d’origine pétrolière), son monopôle énergétique est garant d’une paix mondiale.
On remarquera de plus, que l’électricité, 2ieme énergie du XXième siècle est produite à 60% grâce aux énergie fossiles (et aux USA actuellement toujours à hauteur de 80%).
Les experts estiment qu’il reste environ 50 ans de réserves de pétrole (dans l’absolu, compte tenu de l’évolution de la consommation et des nouvelles découvertes)… Mais il ne faut pas confondre réserves et ressources exploitables, bien que le taux d’extraction, grâce aux nouvelles technologie pétrolières, soit de plus en plus élevé.
Il est temps que l’humanité économise l’énergie fossile et que les industriels et organismes compétents prennent rapidement des mesures, technologiques et comportementales, de rationalisation. Les entreprises ont trop longtemps négligé le coût environnemental et les économies d’énergie sous prétexte d’un coût avantageux à court terme.
Il est temps d’appliquer ce que les grandes écoles savent si bien nous enseigner : avoir une vision globale et à long terme des investissements.