Après la Corse sans jus, la France sans gaz ? La fédération CGT Mines-Energie a balancé hier un communiqué alarmiste faisant état d’une situation critique des stocks de Gaz de France. «La France ne dispose plus que de quelques jours de stock de gaz disponibles pour faire face aux besoins des utilisateurs.» Si le syndicat dit ne pas réussir à obtenir de sa direction des «informations précises», il affirme en revanche que l’entreprise nationale, dans la panade, a demandé, comme ses contrats l’y autorisent, à ses 200 gros clients industriels de s’effacer, c’est-à-dire de renoncer à leur fourniture.
Marge. Mais le syndicat va plus loin. En lutte contre la direction de l’entreprise tout entière tournée vers l’ouverture du capital de la maison, la CGT suggère que le niveau «anormalement bas» des stocks serait lié à des opérations financières malvenues. «Soit ils n’ont pas voulu faire les stocks avant l’hiver, soit ils les ont faits… et en ont vendu une partie pour se faire de la marge avant la vague de froid», indique Yves Ledoux, membre de la commission exécutive de la fédération CGT-Energie. En clair, l’approvisionnement en gaz de la France grelottante aurait été vendu aux enchères.
«Totalement faux, a répondu hier soir la direction. Les stocks sont normalement bas pour la fin de l’hiver. Ils étaient au plus haut au début et ont été utilisés pour subvenir aux besoins du marché français.» Si l’entreprise refuse de donner la moindre information chiffrée sur le niveau des stocks et donc d’infirmer la menace cégétiste, elle affirme simplement gérer la situation «en sorte d’alimenter tous les clients jusqu’à ce que la période d’hiver soit passée», mais au prix «de moyens exceptionnels».
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