Il reste moins d’une décennie pour éviter un dérèglement catastrophique du climat terrestre, affirme une vaste étude à paraître mardi.
Rédigée par un large panel de scientifiques, d’anciens hommes politiques et d’économistes, ce rapport, baptisé ‘Meeting the Climate Change’ fixe à dix ans, «voire peut-être moins », le point de non-retour climatique au-delà duquel les rejets de gaz à effet de serre vont entraîner un hausse de température désastreuse pour la planète.
Selon cette étude, la Terre atteindra ce stade lorsque la température moyenne y aura augmenté de 2 degrés par rapport à la période précédent la révolution industrielle du 18e siècle.
Or, depuis cette époque, la planète a déjà gagné 0,8 degré en moyenne. «Le monde ne dispose donc plus que d’un petit degré de marge avant que le point de non retour soit atteint », avertissent les auteurs de l’étude.
Pour eux, la Terre aura atteint ce point de non-retour lorsque son atmosphère contiendra 400 parties de CO2 par millions (ppm). Aujourd’hui, elle en contient déjà 379 ppm, un niveau augmentant de 2 ppm chaque année, souligne l’étude.
Un réchauffement de la Terre de plus de 2 degrés entraînera des perturbations graves dans la production agricole, des sécheresses majeures, une augmentation des épidémies, la mort des forêts, la disparition de plusieurs espèces animales et végétales, ainsi qu’une élévation du niveau des mers.
«Une bombe écologique à retardement est en route », avertit Stephen Byers, ancien ministre britannique des Transports et membre du panel d’experts à l’origine du rapport qui intervient alors que Tony Blair entame sa présidence du G8, mandat au cours duquel il a promis de prendre le changement climatique à bras le corps.
Le rapport recommande urgemment aux pays de cette organisation de produire, d’ici 2025, un quart de leur électricité avec des sources renouvelables et de doubler d’ici 2010 les budgets de recherche consacrés aux énergies non fossiles.
«Ce sont les investissements que nous réalisons à partir de maintenant et durant les 20 prochaines années qui nous permettront de stabiliser le climat. Pas ceux que nous consentirons d’ici la moitié du 21e siècle ou au-delà », conclut Tom Burke, ancien conseiller de Tony Blair pour les questions environnementales et membre lui aussi de ce panel.
Source : http://www.lalibre.be/