Les petites îles accusent les pays riches « éco-terroristes »
Les petites îles, menacées par la montée des eaux, ont accusé en 2005, à Maurice les pays industrialisés de commettre des actes d' »éco-terrorisme » et les ont appelés, avec le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, à agir contre le changement climatique.
Le président Anote Tong, chef d’Etat de Kiribati, un atoll du Pacifique de 90.000 habitants à seulement quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, a dénoncé les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement de la planète, lors d’une réunion internationale de l’Onu à Port-Louis consacrée aux petits Etats insulaires en développement.
« Ces actes délibérés de la part de certains, destinés à sécuriser leurs bénéfices au détriment des autres, peuvent être comparés à des actes de terrorisme, d’éco-terrorisme », a-t-il ajouté. « La communauté internationale doit prendre des mesures immédiates et totales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre », a lancé M. Tong.
« Nous devons être prêts à prendre des mesures décisives face au changement climatique », a confirmé M. Annan lors de la même réunion.
« Qui oserait affirmer que ce que nous faisons suffit? », a-t-il demandé, appelant la communauté internationale « à prendre des mesures décisives face au changement climatique ».
Avec les Maldives, Tuvalu et les îles Marshall, la République de Kiribati fait partie des pays les plus menacés par la montée des eaux, liée au réchauffement de la planète. La capitale des Maldives, Male, pourrait disparaître en 2100, selon un scénario des autorités locales.
Le 16 février 2005 marquera l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto, qui impose à 38 pays industrialisés de réduire leurs rejets de gaz à effet de serre. Ce texte a été rejeté par les Etats-Unis, la Chine et l’Inde.
Les îles Cook, dans l’océan Pacifique, ont demandé à « toutes les parties de ratifier le protocole de Kyoto ».
Sans mesures urgentes, « la survie de nos peuples dans les petits Etats insulaires en développement sera sérieusement compromise », a prévenu le Premier ministre de Tuvalu, Maatia Toafa.
Des vagues hautes de 3 mètres se sont abattues en février 2004 sur ce minuscule pays du Pacifique, où le point le plus haut culmine à 4 mètres.
« Sans actions globales (…) pour stopper l’élévation du niveau de la mer, (…) mon peuple va se transformer en réfugiés de l’environnement », a encore estimé le président des îles Marshall, Kessai Note.
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