Composé d’une multitude d’organismes vivants microscopiques, le microbiote intestinal (ou flore intestinale) fait partie des mécanismes essentiels au bon fonctionnement de l’organisme humain. Certains experts médicaux le considèrent même comme un organe à part entière que tout individu se doit d’entretenir convenablement pour préserver sa santé. De manière spécifique, pourquoi doit-on prendre soin de son microbiote intestinal? Quelles sont les solutions naturelles pour le faire ?
L’importance de prendre soin de son microbiote intestinal
Aussi connue sous le nom de flore intestinale, cette culture de microorganismes donne de précieuses informations sur l’état de santé d’un individu, par la richesse ou non de sa composition. Certains médecins du 19e et du 20e siècle se basaient d’ailleurs sur l’analyse des traces du microbiote contenues dans les selles de leurs patients pour établir leur diagnostic. Le microbiote est constitué d’un nombre exponentiel de bactéries, levures, archées, eucaryotes et champignons qui vivent en communauté et tapissent les parois du système gastro-intestinal grâce au biofilm.
Ces bonnes bactéries vivent en symbiose avec l’organisme de l’homme, participant ainsi à plusieurs fonctions essentielles. Dans le côlon, le microbiote s’occupe de la fermentation des substances non digérées après l’absorption intestinale (amidon, mucines, glycosaminoglycanes, pectines, lignine…). Il permet donc de rendre complète la digestion. Par ailleurs, le microbiote intervient dans la transformation métabolique des acides biliaires. Certaines études ont également montré que ces bactéries participaient activement à la synthèse de vitamines B9, B9, B12 et K par l’organisme.
En dehors de la facilitation de la digestion des aliments, la défense de l’organisme constitue la seconde grande fonction de ces microorganismes. En effet, le microbiote forme une barrière protectrice contre les bactéries, virus ou microbes ingérés. Il stimule et régule par ailleurs l’activité du système immunitaire général, dont la plupart des cellules qui se retrouvent au niveau du tube digestif. Enfin, en sécrétant des médiateurs actifs sur le cerveau, le microbiote s’avère essentiel pour la bonne communication entre l’intestin et le cerveau.
Prendre soin de son microbiote intestinal permet de diminuer les risques de contracter certaines pathologies et malaises. Des troubles digestifs fréquents, des prises de poids subites, des infections urinaires ou pulmonaires, ainsi que des réactions allergiques seraient entre autres liés à une perturbation du microbiote intestinal. Certaines études suggèrent également qu’un dysfonctionnement du microbiote serait lié à l’aggravation des symptômes de plusieurs affections chroniques, telles que les cancers, la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer, la maladie de Crohn ou la schizophrénie.
Les probiotiques, une solution naturelle pour entretenir ou restaurer son microbiote intestinal
Apport de probiotiques, alimentation variée et équilibrée, bonne hygiène de vie et modération de l’activité sportive sont autant de solutions naturelles pour prendre soin de sa bonne culture intestinale de microorganismes.
L’apport de probiotiques grâce à des compléments alimentaires s’avère en effet particulièrement judicieux lorsque l’on souhaite restaurer ou simplement entretenir son microbiote intestinal. Certains fabricants proposent des produits contenant une variété de microorganismes vivants, généralement des souches de bactéries ou de levures destinées à rééquilibrer la flore existante. Ces compléments alimentaires sont enrobés dans les gélules gastro-résistantes, ce qui leur permet de résister aux sucs gastriques et aux sels biliaires se trouvant dans le tractus digestif.
Les souches de base utilisées sont les levures, les bifidobactéries et les lactobacilles (bifidus, helveticus, rahmnosus, longnum, saccharomyces…). Elles ont une durée de vie de 1 à 3 semaines dans le milieu intestinal.
Pour obtenir des effets bénéfiques pour le fonctionnement de l’organisme, les probiotiques doivent être pris régulièrement et en quantité suffisante. Dès qu’ils sont ingérés, les éléments interagissent avec le microbiote de l’hôte en adhérant aux cellules de la muqueuse intestinale. Toutefois, toute cure de probiotiques doit être normalement subordonnée à l’avis d’un médecin. En effet, chaque organisme possède une composition florale spécifique. Une analyse médicale effectuée en amont par un spécialiste sera judicieuse pour déterminer la nature exacte et le taux de présence de chaque souche de microorganismes présente dans vos intestins.
Il sera alors possible d’identifier vos éventuels excès (souches dont le nombre d’individus est plus élevé que la moyenne) et carences (souches dont le nombre d’individus est considérablement réduit). Outre ces indications, vous devez savoir que parfois, vos caractéristiques génétiques et vos antécédents médicaux peuvent entrer en ligne de compte. En suivant les recommandations d’un pharmacien ou de votre docteur, vous vous assurez de consommer des souches probiotiques efficaces et adaptées à votre organisme.
Par ailleurs, la posologie optimale vous est indiquée et peut-être modifiée en fonction des résultats obtenus. Notons que les yaourts fermentés, certains fromages (la mozzarella, le cheddar, le gouda, le roquefort, le camembert, etc.) et les légumes fermentés sont des aliments probiotiques. Les dérivés fermentés du soja, le vinaigre de cidre, les boissons fermentées à base de kéfir ou de kombucha sont également concernés. En consommer souvent est donc bénéfique pour la santé, même si l’apport quantitatif de ces aliments n’est pas aussi élevé que celui des compléments alimentaires.
Une alimentation adéquate pour l’apport de prébiotiques
Les prébiotiques sont des fibres solubles pouvant résister à la digestion et à l’assimilation dans l’intestin grêle. S’ils sont ingérés en quantité suffisante, ils servent alors de nourriture aux bonnes bactéries du microbiote intestinal, participant ainsi à leur croissance et à leur prolifération. On parle ici des polysaccarides à chaine complexe tels que l’amidon, les fructo-oligosaccharides (FOS), les galacto-oligosaccharides (GOS) ou encore les glycosaminoglycanes. Les mucines, les hémicelluloses, les pectines sont également concernées.
Les fruits, les légumes, les légumineuses et certaines plantes sont les aliments les plus riches en prébiotiques. On peut notamment citer les asperges, l’ail, le blé, le seigle, les courgettes, les artichauts, les oignons, la banane, la pastèque, le poireau, les endives, le salsifis, la racine de chicorée et l’avoine. Il ne s’agit pas d’en consommer de manière abusive, mais de les associer à une alimentation équilibrée au quotidien. Dans cette optique, une consommation excessive de sucres ou de substances grasses, de même que l’adoption d’un régime hyperprotéiné, sont à éviter pour maintenir l’équilibre du microbiote intestinal. Il ne faut également pas abuser de la consommation de produits renfermant des édulcorants, des arômes et des colorants artificiels.
L’importance de soigner son hygiène de vie personnelle
L’alcool et les composants naturels et chimiques de la cigarette sont de nature à entrainer la dysbiose du microbiote intestinal. Ainsi, il est judicieux d’éviter la consommation excessive de ces produits. De même, il est important de se reposer dès que possible, tout en veillant à avoir au moins 8 heures de sommeil par jour. Il faut éviter au maximum toute situation susceptible de vous plonger dans un état de stress quasi permanent. Une activité sportive modérée pendant 1 à 3 jours dans la semaine est également très bénéfique.
Il faut savoir que la pratique intensive du sport perturbe l’équilibre du microbiote, car il entraine une redirection des flux sanguins principaux vers les muscles, le cœur et le cerveau. Cela fait que l’intestin se trouve privé de dioxygène lors de l’effort, mais redevient brutalement fourni en dioxygène à la fin de l’exercice. Le stress oxydatif ainsi occasionné agresse particulièrement les cellules intestinales essentiellement composées des bonnes bactéries du microbiote.
Cela ne veut pas dire que tous les pratiquants de sport intensif ont systématiquement une flore intestinale dévastée, car la capacité d’adaptation à l’effort physique de chaque organisme est unique. Toutefois, suivant les conseils d’un médecin sportif, il peut s’avérer judicieux de suivre une cure symbiotique (association de la consommation de prébiotiques à celle de probiotiques) pour recoloniser progressivement le microbiote intestinal en « bons micro-organismes« .
Les traitements à base d’antibiotiques à éviter autant que possible
Si les puissants antibiotiques à large spectre nous permettent de guérir plusieurs maux, ils sont aussi des ennemis du microbiote intestinal. En effet, ils détruisent toutes les sortes de bactéries, bonnes comme mauvaises. Sauf indication explicite de votre pharmacien ou médecin, les traitements à base de tels produits pharmaceutiques ne sont donc pas encouragés. Si vous devez absolument prendre des antibiotiques, il est alors conseillé de suivre une cure symbiotique pour réduire les effets dévastateurs de la prise d’antibiotiques.
Pour la protection de l’organisme et le bon déroulement de la digestion, il est important d’entretenir le microbiote intestinal. La prise de prébiotiques ou de probiotiques à travers les aliments et les compléments alimentaires, de même qu’une bonne hygiène de vie, sont d’excellents moyens pour le faire.
Merci pour toutes ces informations. Je consomme des cures de probiotiques régulièrement pour booster ma.flore et.mon immunité..pas toujours facile de trouver une formule adpatée à sa flore. Avez vous des conseils. Celui qui me convient le mieux biotique lereca. Mon pharmacien me les conseille.
La polyarthrite, maladie mortelle, pourrait être liée à la flore intestinale : https://www.facebook.com/econologie/posts/4386636674736269
La polyarthrite rhumatoïde serait liée à un déséquilibre du microbiote intestinal
Le microbiote intestinal est depuis peu au coeur de la recherche dans le domaine des maladies auto-immunes. Aujourd’hui, une nouvelle étude menée par une équipe de l’University College London suggère qu’un déséquilibre du microbiote intestinal pourrait jouer un rôle majeur dans le développement de la polyarthrite rhumatoïde.
Dans une étude préclinique, les chercheurs ont constaté que les lésions de la muqueuse intestinale étaient en corrélation directe avec l’inflammation des articulations et la gravité de la maladie. Depuis quelque temps déjà, les scientifiques avaient suggéré un lien constant entre les anomalies du microbiote intestinal et la polyarthrite rhumatoïde, et l’augmentation des populations de certains types de mauvaises bactéries a souvent été associée à la gravité de la maladie.
Un mécanisme encore peu compris
Cependant, la manière exacte dont les bactéries intestinales peuvent influencer l’inflammation des articulations n’est pas encore claire. Plusieurs mécanismes ont été envisagés, allant des bactéries intestinales modulant le développement des cellules inflammatoires spécifiques responsables de l’arthrite à des métabolites bactériens particuliers contribuant à la gravité de la maladie.
Cette nouvelle étude examine une autre hypothèse causale, en se concentrant sur les liens entre la gravité de l’arthrite et l’affaiblissement de la paroi intestinale induit par les bactéries. Les résultats ont été publiés dans la revue Med.
« Nous voulions savoir ce qui se passait dans l’intestin et si les modifications de la paroi intestinale – qui agit habituellement comme une barrière pour protéger l’organisme des bactéries – sont une caractéristique de la maladie et contribuent à son développement », explique Claudia Mauri, co-auteure principale.
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Source : https://trustmyscience.com/lien-entre-desequilibre-microbiote-intestinal-et-polyarthrite-rhumatoide/
Débat : https://www.econologie.com/forums/sante-pollution-prevention/neurologie-le-ventre-notre-2ieme-cerveau-arte-t13053-10.html#p466540