L’an dernier, le Sénat américain votait des mesures destinées à relancer le nucléaire civil dans le pays, notamment par l’aménagement de nouvelles centrales. Cette initiative se concrétise aujourd’hui avec l’annonce de démarches effectuées auprès de l’autorité de régulation du nucléaire (le NRC) par les consortiums Exelon, Entergy et Dominion Ressources dans le but d’établir de nouvelles unités de production. Pour justifier ces projets d’installation, qui pourraient aboutir d’ici 2010, les promoteurs avancent des arguments économiques. Les 103 centrales actuelles, réparties sur 65 sites, ne suffisent pas à alimenter une demande en électricité en constante augmentation et le nucléaire constitue une solution de choix pour diminuer la dépendance énergétique vis-à-vis du pétrole.
Les opposants à l’extension du recours à l’atome soulignent quant à eux les menaces liées au terrorisme, chaque réacteur constituant une cible potentielle, ainsi que les problèmes liés au traitement et au stockage des déchets, toujours en suspend. La question de revient du coût des programmes de construction est par ailleurs différemment perçue des deux côtés. Si les industriels tablent sur un surenchérissement de l’énergie à l’avenir qui rendra le nucléaire de plus en plus rentable, les mouvements écologistes estiment que des investissements dans les énergies renouvelables (éolien ou solaire) pourraient tout aussi bien subvenir aux besoins du pays. Il est vrai que les études et les travaux nécessaires au développement du nucléaire restent chers et que seules les garanties financières du gouvernement ont jusqu’ici permis de mener à bout la réalisation de tels chantiers.
Source : USAT 26/09/04 (Nuclear power slides back onto the agenda)